You are here

Bruxelles2 Blog

Subscribe to Bruxelles2 Blog feed Bruxelles2 Blog
B2 Le Quotidien de l'Europe géopolitique. Actualité. Dossiers. Réflexions. Reportages
Updated: 5 hours 24 min ago

Une opération visant les cadres du RVIM au Sud-Est de Tessalit

Sat, 03/04/2021 - 23:54

(B2) Les militaires de l’opération Barkhane ont mené, dans la nuit du 31 mars au premier avril, une opération visant la capture de cadres de groupes terroristes dans le Nord-Est du Mali

Deux djihadistes capturés

Cette opération s’est déroulée, au sol, dans un secteur situé à 95 km au sud-est de Tessalit (ville du nord-est du Mali, dans l’Adrar des Ifoghas). L’objectif était de capturer des cadres évoluant dans la « sphère du RVIM », le Rassemblement pour la victoire de l’islam et aux musulmans indique l’état-major des armées (NB : organisation dénommé aussi GSIM ou JNIM en arabe). Au bilan : deux djihadistes armés capturés — « ils sont actuellement interrogés » — un autre ‘neutralisé’, et une femme décédée (sans que la cause exacte du décès ne soit précisée). Trois armes individuelles (de type Kalachnikov AK 47), de « nombreuses » munitions et des téléphones ont été également saisis.

Un échange de tirs, une femme décédée

« Après une infiltration délicate en discrétion », et l’arrestation des deux suspects, les militaires français ont « été pris à partie par un individu caché dans une tente ». Afin de faire cesser cette attaque, ils ont « riposté en légitime défense, de façon proportionnée et maitrisée » (selon la formule désormais consacrée). Au cours de cet échange de tirs, « la tente abritant l’assaillant a pris feu ». Un enfant en bas âge, présent dans cette même tente, a été « extrait des flammes par un des militaires français ». Il a été soigné sur place avant d’être évacué vers l’hôpital militaire de Gao. « Souffrant de blessures superficielles, il est hors de danger ». La femme décédée était « présente aux côtés de l’assaillant ». Elle a été « retrouvée sans vie » indique laconiquement le communiqué officiel sans préciser la cause de la mort. NB: une enquête est normalement diligentée, pour déterminer l’origine du décès, par exemple identifier en cas de tir, quelle est l’origine de la balle mortelle.

(NGV)

Cet article Une opération visant les cadres du RVIM au Sud-Est de Tessalit est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe géopolitique.

Takuba : la task-force opérationnelle. Pari réussi dixit Florence Parly

Sat, 03/04/2021 - 06:56

(B2) Trois ministres, pas moins, se sont déplacés au Mali pour acter de la pleine capacité opérationnelle de cette force constituée d’Européens. Un symbole

La Française Florence Parly, l’Estonien, Kalle Laanet et le Tchèque, Lubomir Metnar, viennent de boucler un déplacement commun au Mali, sur trois lieux : Bamako, Gao et Ménaka. C’est-à-dire les trois bases où sont déployés aujourd’hui quelques dizaines de soldats européens. issues de forces spéciales. Avec un objectif : former, conseiller et accompagner au combat des unités maliennes dans le Liptako, selon le triptyque bien connu des opérations internationales : train, advise, mentor.

  • NB : Un ministre était absent : le Suédois, alors que le pays nordique a déployé sur place un des contingents les plus importants (environ 150 hommes) sur place et quatre hélicoptères bien précieux.

Une vingtaine de missions déjà réalisée

Les premières opérations ont démarré à l’automne, essentiellement avec les Estoniens, qui ont été les premiers déployés. « Les premiers résultats opérationnels sont positifs » assure l’état-major des armées. Les militaires de Takuba ont déjà participé à « plus d’une vingtaine de missions » et a été engagée au feu « à plusieurs reprises ». Elle a notamment été déployée dans « les dernières opérations majeures » de Barkhane : Bourrasque et Eclipse.

Un symbole européen

La France n’est pas peu fière d’avoir réussi ce tour de force d’associer plusieurs pays européens à son opération Barkhane. La « réussite d’une initiative européenne inédite », avec un niveau de partenariat opérationnel « inégalé ». Cela témoigne de « l’engagement croissant des Européens dans la lutte contre le terrorisme au-delà de leurs frontières » assure le ministère français des Armées (1). Sur le terrain, cela permet « l’accompagnement au combat des forces armées maliennes » (ce qu’on dénomme dans le jargon militaire le ‘mentoring‘). Mais la task-force Takuba n’est pas que cela. C’est aujourd’hui un « véritable laboratoire d’intégration au combat » des partenaires européens. Cela permet de tester « l’interopérabilité » des troupes (2). Lancée le 27 mars 2020 à l’initiative de la France, la task-force Takuba fait partie de l’opération Barkhane. L’Italie a débuté son déploiement. « D’autres pays vont rejoindre Takuba dans les prochains mois » assure-t-on à Paris.

(Nicolas Gros-Verheyde)

  1. On se souvient qu’après les attentats du Bataclan à Paris, la France avait déclenché la clause de soldarité de l’Union européenne (article 42-7) pour obtenir l’aide des Européens.
  2. C’est en fait le complément opérationnel de l’initiative européenne d’intervention, conçue plutôt comme un laboratoire de doctrine, au niveau politico-militaire.

Lire aussi

Sur les effectifs sur place :

Et notre entretien avec le ministre suédois de la Défense, Peter Hultqvist :

Cet article Takuba : la task-force opérationnelle. Pari réussi dixit Florence Parly est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe géopolitique.

Belgique. Les militaires quittent les transports publics, la police prend le relais

Fri, 02/04/2021 - 15:14

(B2) La police belge assure désormais seule la surveillance dans tous les transports publics, aéroports, métros et gares, dans le pays. Elle remplace les militaires appelés en renfort au plus fort de la vague terroriste entre 2015 et 2016

La fin de six années de patrouille

Ceci met un terme à six années de présence notable de personnel militaire dans les rues belges. Une présence non habituelle au plat pays (contrairement à la France qui vit depuis presque une trentaine d’années au rythme des différents plans Vigipirate). L’opération belge, dénommée ‘Vigilant Guardian’, avait, elle, été déclenchée au lendemain des attentats de Paris de janvier 2015 et du démantèlement ‘musclé’ d’une cellule terroriste à Verviers, démontrant des liens étroits entre les deux pays.

Un retour progressif

e retour des militaires dans leurs casernes a été décidé fin 2020. Cela a commencé avec l’aéroport de Charleroi Gosselies, puis les institutions européennes le 1er février. L’étape franchie jeudi concerne les autres aéroports, métros et gares. Un certain nombre d’ambassades et d’autres institutions suivront plus tard cette année. : les policiers reprenant leurs tâches habituelles de patrouille et de surveillance de certains lieux assurés.

Lié à l’évaluation de la menace

Ce retrait est organisé « en tenant toujours compte de l’analyse de menaces de l’OCAM » assure-t-on à la défense belge. Un niveau de menace estimé à 2 en ce moment, à l’exception d’un certain nombre de cibles potentielles pour lesquelles le niveau de menace 3 reste en vigueur. L’objectif est — si rien ne change — de pouvoir assurer la relève complète par les Polices fédérale et locale d’ici le 1er septembre 2021.

Cet article Belgique. Les militaires quittent les transports publics, la police prend le relais est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe géopolitique.

La France à la tête de la TF 50 dans le golfe arabo-persique

Thu, 01/04/2021 - 16:00

(B2) Le groupe aéronaval français, constitué autour du porte-avions Charles de Gaulle, a pris mercredi (31 mars) le commandement de cette coalition maritime américaine dédiée à la lutte contre Daech

(crédit : Ministère des armées)

Cette task-force est l’une des composantes des forces navales américaines déployées dans la région du golfe arabo-persique, dédiée à la lutte contre Daech, avec un oeil particulier donc « vers les théâtres de Syrie et d’Irak au sein de l’opération Inherent Resolve (OIR) » précise l’état-major des armées dans un communiqué. La TF 50 évolue sous les ordres de l’USNavCent (United States Naval Forces Central Command), l’état-major naval américain régional, dirigé par le vice-amiral Samuel Saparo, qui a sous ses ordres la Ve flotte US. C’est la seconde fois que le Charles-de-Gaulle occupe ce rôle, « à la demande des États-Unis ». La première c’était en 2015-2016 dans le cadre de la mission ‘Arromanches’.

Le groupe aéronaval, est composé de la frégate multi-missions Provence, la frégate de défense aérienne (FDA) Chevalier Paul, le bâtiment de commandement et de ravitaillement (BCR) Var et la frégate belge Léopold 1er.

(J-S.B. st.)

Cet article La France à la tête de la TF 50 dans le golfe arabo-persique est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe géopolitique.

La Russie propose sa contribution à quatre projets de la PESCO dont le SCAF !

Thu, 01/04/2021 - 10:20

(B2) C’est une demande pour le moins surprenante que vient de recevoir ce jeudi (1.04) le bureau de Josep Borrell, le Haut représentant de l’UE

(crédit : MOD Russe)

Participer aux projets de la PESCO serait bénéficiaire à tous

La lettre est signée de Vladimir Chizhov, l’ambassadeur russe auprès de l’UE à Bruxelles. S’engouffrant dans la brèche ouverte par la demande américano-canadienne de participer à un projet de la PESCO (lire : Trois pays de l’OTAN seront bien associés au projet PESCO de mobilité militaire), Moscou propose ni plus ni moins ses bons offices pour participer à plusieurs projets de la PESCO. « Ce serait bénéficiaire pour tous ». Quatre projets sont a priori visés dans la missive russe :

  • 1. La mobilité militaire – projet mené par les Pays-Bas ;
  • 2. l’école de renseignement interarmées – projet mené par la Grèce ;
  • 3. le partage de bases – projet mené par la France ;
  • 4. l’eurodrone, partie prenante du SCAF – projet mené par l’Allemagne.

Des arguments russes frappés au bon coin de l’ironie

Les arguments russes sont frappants, non dénués d’une certaine ironie, voire d’un certain humour que certains pourraient juger déplacé en pleine recrudescence de l’épidémie de Covid-19. « Pour atteindre des territoires comme l’Afghanistan ou les autres continents [sous entendu la Chine], par avion comme par navire ou train, la Russie est un point incontournable » (mobilité militaire) « Nous avons une bonne expérience à vous proposer notamment sur Daech. Et pouvons vous proposer des stages dans des pays du pourtour méditerranée où la Russie a une vue particulièrement aiguisée » sous entendu Syrie et Libye. 3. « Notre base maritime en Crimée offrirait un point d’appui intéressant » (partage de bases). 4. « Notre industrie aéronautique a un savoir faire acquis qui pourrait être utile pour permettre de mener à terme ce projet dans les délais ». NB : le programme Altius développé par UZGA à Kazan vise à développer un drone de ce type (cf. Air & Cosmos).

La participation aux exercices

Loin de s’arrêter là, l’ambassadeur russe propose même de renforcer la coopération Russie-UE en organisant un « exercice commun , sur le modèle de Zapad, mais avec une dominante plus aérienne et maritime, de Lisbonne à Vladivostok, de l’Atlantique au Pacifique en 2024 ». Soit juste 80 ans après le débarquement anglo-américain. Il propose même un nom à cet exercice, en souvenir de cette célèbre escadrille de pilotes français engagés en Russie : « Normandie-Niemen 2024 »… Selon nos éléments, une autre lettre aurait été adressée au commissaire européen Thierry Breton, pour demander la participation des entreprises russes dans le prochain appel d’offres du Fonds européen de défense. À confirmer…

(NGV)

Cet article La Russie propose sa contribution à quatre projets de la PESCO dont le SCAF ! est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe géopolitique.

Fin d’astreinte dans le Battlegroup pour la DSK allemande

Wed, 31/03/2021 - 19:26

(B2) La Division Schnelle Kräfte de l’armée allemande, unité formée de soldats allemands et néerlandais, a terminé mercredi (31.03) sa mission en stand-by pour le battlegroup, le groupement tactique de l’UE

Le drapeau européen est baissé dans la caserne Herrenwald à Stadtallendorf. Au salut, le le général de division Hannemann (à droite) et son adjoint néerlandais, le général de brigade Timmermans (à gauche) (crédit : Bundeswehr/Frederik Ströhlein)

Outre l’Allemagne et les Pays-Bas, sept autres pays (Irlande, Autriche, Tchéquie, Croatie, Lettonie, Finlande et Suède) ont participé à l’astreinte.

Une prolongation nécessaire

Le corps germano-allemand, sous le commandement du général de division Andreas Hannemann, était de permanence au titre du second semestre 2020. Mission qui a été prolongée jusqu’à fin mars 2021 faute de combattants. La faute à la pandémie de coronavirus. Aucun autre pays n’était en mesure de prendre le relais le 1er janvier. C’est normalement un battlegroup dirigé par l’Italie avec l’Autriche, la Croatie, la Hongrie, frappés de plein fouet par le Covid-19 qui devait assurer la relève.

Une certification par défaut

L’épidémie a aussi un peu bousculé les procédures habituelles. Il n’était « plus possible de certifier l’ensemble de la troupe lors de l’exercice European Challenge 2020 (EUCH 20) prévu à Wildflecken et Hammelburg » explique la Bundeswehr sur son site. C’est la certification précédemment effectuée « au niveau national qui été utilisée comme référence ». « La crise du Corona nous a soudainement donné un cadre complètement différent » reconnait le général Hannemann. Du début à la fin, le groupement tactique est resté cependant capable de se déployer pour une mission extérieure dans un délai de 5 à 10 jours après l’alerte, comme le veut le concept d’origine de cette force de réaction rapide. L’Allemagne devrait reprendre son rôle de nation-cadre dans la conduite d’un battlegroup (EUBG) pour l’année 2025, sous la responsabilité de l’Eurocorps.

Un dispositif inusité

Précisons que depuis le début, aucun groupement tactique n’a pu être déployé, soit faute de volonté politique, soit par manque de compétence technico-militaire du battlegroup de permanence sur la zone concernée.

(NGV)

Cet article Fin d’astreinte dans le Battlegroup pour la DSK allemande est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe géopolitique.

Frappe de Bounti. Des civils étaient bien sur place affirme la MINUSMA. Paris critique le rapport (v2)

Tue, 30/03/2021 - 15:55

(B2) La frappe de l’armée française sur Bounti, au centre Mali, le 3 janvier, a tué 19 civils indique un rapport de la mission des Nations-Unies au Mali publié ce mardi (30 mars). 

La présence de civils et d’hommes armés

La Division des droits de l’Homme de la Minusma confirme plusieurs éléments. 1° « la tenue d’une célébration de mariage qui a rassemblé sur le lieu de la frappe une centaine de civils » . 2° Parmi eux, la présence de « cinq personnes armées, membres présumés de la Katiba Serma ». 3° Au moins 22 personnes, dont trois des membres présumés de la Katiba Serma présents, ont été tuées (19 directement, 3 lors de leur transfert). 4° Au moins huit autres civils ont été blessés lors de la frappe. 5° Les victimes sont tous des hommes âgés de 23 à 71 ans dont la majorité habitait le village de BountI (ou Bounty selon les orthographes). Le rapport de l’ONU confirme donc notre analyse d’une confusions entre civils et rebelles armés (lire Frappe de Bounti : deux versions différentes qui convergent ? L’hypothèse d’une demi-bavure reste latente).

Vigoureux démenti des Armées et critique du rapport

Le ministère français des Armées affirmait avoir frappé uniquement des djihadistes, rassemblés à l’écart du village, et hors de toute présence de civils pour un mariage (lire : Frappe aérienne à Bounti. Aucun dégât collatéral affirment Maliens et Français). Il maintient sa version « avec constance et avec force » dans un communiqué publié aujourd’hui. « Les forces armées françaises ont effectué une frappe aérienne ciblant un groupe armé terroriste identifié comme tel. » Paris attaque même de façon vigoureuse la fiabilité du rapport et sa « méthodologie » qui appelle de « nombreuses réserves ». « Elle oppose des témoignages locaux non vérifiables et des hypothèses non étayées à une méthode de renseignement robuste des armées françaises, encadrée par les exigences du droit international humanitaire ». Et le ministère de nier que « ce rapport apporte une quelconque preuve contredisant les faits décrits par les forces armées françaises ».

Des règles strictes de collecte d’information

L’enquête de la MINUSMA a pourtant été effectuée avec toute la rigueur possible, affirme-t-on du côté de l’ONU. L’équipe a observé des « règles strictes de collecte d’information et de témoignages » afin de s’assurer non seulement du respect des « plus hauts standards » en la matière, mais également « de la crédibilité, la pertinence et fiabilité des éléments collectés ». L’équipe a organisé des « entretiens présentiels individuels avec au moins 115 personnes et avec au moins 200 personnes lors des réunions groupées, et réalisé plus d’une centaine d’entretiens téléphoniques ».

Des préoccupations importantes, une demande d’enquête

Pour la Minusma, cette frappe soulève des « préoccupations importantes » quant au respect des principes de la conduite des hostilités, notamment le « principe de précaution » et l’obligation de faire tout ce qui est « pratiquement possible pour vérifier que les cibles sont bien des objectifs militaires ».

Une demande d’enquête indépendante, crédible et transparente

Au terme de l’enquête, la MINUSMA fait trois recommandations aux autorités maliennes comme françaises : 1° diligenter une « enquête indépendante, crédible et transparente » afin d’examiner les circonstances de la frappe et son impact sur la population civile de Bounti ; 2° revoir les processus de préparation d’une frappe ainsi que des critères utilisés pour déterminer la nature militaire de l’objectif ; 3° établir les différentes responsabilités et se préparer (le cas échant) à octroyer « une réparation appropriée » aux victimes et aux membres de leurs familles.

Commentaire : si certains arguments du ministère des Armées peuvent être entendus, notamment sur le risque d’une propagande terroriste, cette sortie apparait pour le moins maladroite et totalement à rebours de la position habituelle de la diplomatie française. Ne pas répondre à des demandes classiques d’un rapport, comme l’enquête indépendante, est pour le moins brutal et déconcertant. Ce type d’échappatoire pourrait se retourner vite contre ses auteurs et coller longtemps aux basques du gouvernement français, Le Quai d’Orsay demande régulièrement ce type d’enquête en cas d’incident. Cela a été le récemment pour la Biélorussie, la Chine ou la Russie, et se voyant tout aussi régulièrement octroyer une fin de non-recevoir. En utilisant le même procédé que certains régimes autoritaires, la France s’est tirée une balle dans le pied et risque de semer plus de confusions que de clartés.

(Nicolas Gros-Verheyde)

le communiqué de la MinusmaTélécharger Le Rapport de la MinusmaTélécharger

Mis à jour à 17h45 et 18h avec d’autres éléments du rapport + la demande d’enquête indépendante + le commentaire

Cet article Frappe de Bounti. Des civils étaient bien sur place affirme la MINUSMA. Paris critique le rapport (v2) est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe géopolitique.

Nouveau commandant de force. Nouveau navire-amiral. Et mandat prolongé… l’opération Irini se poursuit

Tue, 30/03/2021 - 14:58

(B2) L’opération européenne de contrôle de l’embargo international (armes et pétrole) au large de la Libye a reçu un nouveau mandat de deux ans. Jusqu’au 31 mars 2023. L’Italie reprend le flambeau de la Grèce

Le San Giorgio, nouveau navire amiral de l’opération Irini (crédit : MOD Italie)

Un Italien commandant de la force navale

C’est le capitaine de vaisseau italien Stefano Frumento (promu contre-amiral) qui prend la tête de la force navale de l’Union européenne (EUNAVFOR Med) à partir de jeudi (1er avril) au large de la Libye. Originaire de Savone, il s’était distingué notamment en commandant le Nave Grecale, au plus fort de la crise des migrants. En juillet 2014, il avait ainsi recueilli à bord près de 600 migrants, comme le rapportait alors le quotidien La Repubblica. Le Nave Grecale était une des premières frégates italiennes engagées dans les opérations de secours de migrants au large de la Libye dans le cadre de l’opération nationale Mare Nostrum, démarrée en octobre 2013. Plus récemment, il a commandé le GOI (Gruppo Operativo Incursori), le groupement des nageurs de combat de la marine italienne (son corps d’origine), avant de prendre en 2019 le commandement du porte-avions Giuseppe Garibaldi (C-551). NB : Son passage dans l’opération européenne n’est donc pas anodin. Et il pourrait un propulseur vers d’autres postes dans l’avenir.

Changement de pavillon pour le navire-amiral

Le contre-amiral Frumento remplace son homologue grec Theodoros Mikropoulos qui assurait le commandement depuis le 19 octobre 2020. Il opérera à bord de l’ITS San Giorgio (L-9892) qui sera le nouveau navire amiral. L’équipage du navire de débarquement porte-hélicoptères est un bon connaisseur de la zone et des opérations européennes. Le San GIorgio était le navire amiral de l’opération Irini durant l’été 2020 (lire : Le navire-amiral italien de l’opération Irini, le San Giorgio, arrive en renfort et Changement de navire amiral à EUNAVFOR Med Irini) . Il a aussi officié dans l’opération précédente, Sophia, notamment pour assurer la formation des garde-côtes libyens (lire : Les premiers garde-côtes libyens diplômés ! Le San Giorgio quitte le bord).

Prolongation de deux ans

L’opération Irini vient d’être prolongée pour une durée de deux ans, avec un mandat quasi-inchangé. Seule modification importante : des précisions sur les conditions de déroutement des navires et du sort des matériels militaires saisis (destruction ou transfert dans un autre pays). (Lire : L’opération EUNAVFOR Med Irini prolongée de deux ans. Des précisions sur le déroutement des navires). Le commandement de l’opération reste aux mains d’un Italien, le contre-amiral Fabio Agostini, qui exerce ses fonctions depuis le QG de Rome.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Cet article Nouveau commandant de force. Nouveau navire-amiral. Et mandat prolongé… l’opération Irini se poursuit est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe géopolitique.

Cabo Delgado. Ca chauffe à Palma (Mozambique). Attaque en règle de djihadistes

Sun, 28/03/2021 - 23:31

(B2) La ville de Palma – au nord du Mozambique, dans le Cabo Delgado – est depuis mercredi (24.03) le théâtre d’une attaque en règle de groupes armés terroristes. Attaque plutôt organisée et massive si on en croit les sites locaux

Une des résidences de Palma prises sous le feu (crédit : Africain Century)

Une attaque très organisée

L’attaque, très coordonnée, a commencé à Palma, mercredi (24.03) à 16h15 indique un communiqué publié jeudi par le ministère mozambicain de la Défense. Les assaillants « sont entrés dans directions : 1) le passage de Pundanhar, Manguna, 2) la Via Nhica do Rovuma, et 3) l’aérodrome ». Précisons que celui-ci est situé à six kilomètres de la ville et sert de porte d’entrée principale à Afungi, où se trouvent les installations des entreprises qui explorent le gaz naturel. dans trois directions. Elle a été menée par au moins 100 hommes armés, en tenue militaire. selon le site local communautaire Pinnacle News.

Les habitants en fuite

Les habitants ont fui comme ils pouvaient. Certains vers la forêt ou vers la Tanzanie. D’autres vers le port ou la plage. Plusieurs navires se relayant pour effectuer un pont naval en rapatriant plusieurs centaines de personnes vers la ville de Pemba situé à plusieurs dizaines de km plus bas sur la côte. D’autres, dans la péninsule d’Afungi, ont pu trouvé refuge auprès des forces militaires qui les ont accueilli des citoyens dans d’immenses caches.

A l’Hôtel Amarula Palma

Quelque 200 personnes, presque tous des travailleurs des installations d’exploitation du gaz naturel liquéfié (GNL), se sont d’abord dirigées vers l’hôtel Amarula Palma. Un des plus récents de la ville. Une première tentative d’exfiltration par hélicoptères a permis d’évacuer quelques personnes (des responsables gouvernementaux surtout). Mais elle a dû s’interrompre. Une autre tentative par la route a été effectuée, vendredi (26.03). Mais au moins sept d’entre eux ont été abattus alors qu’ils étaient évacués. D’autres ont été blessés, dont un Portugais. Ses jours ne sont pas en danger a précisé le président, Marcelo Rebelo de Sousa, aux journalistes du Palais de Belém, selon la presse portugaise. D’autres sites ont été attaques, tels le, Palma Villages. Une partie du personnel « 19 personnes qui travaillaient sur le site et 4 clients » ont pu être secourus [samedi] 27 mars « au matin sous un feu nourri » précise le groupe Africain Century dans un communiqué. Les « efforts se poursuivent pour localiser les autres.

Les deux tiers de la ville détruite, dizaines de victimes civiles, au moins 21 soldats tués

Le nombre de victimes est incertain. Mais il pourrait être élevé. La situation est dramatique selon Pinnacle News. « Les deux tiers de la Vila Sede de Palma ont été incendiés durant trois jours d’attaques consécutives. Il y a des dizaines de civils avec des corps décapités ou abattus. Au moins 21 soldats ont également été tués au combat. » Les témoignages des habitants qui ont fui parlent de plusieurs personnes tuées, et de corps d’adultes et d’enfants dans les rues. La situation reste confuse, car militaires et djihadistes portent parfois le même uniforme.

Communications mobiles coupées

Toutes les communications mobiles sont coupées. Le relais central de l’opérateur mobile local Vodacom a explosé. Mais des messages audios ont pu parvenir à Pinnacle News, en utilisant des lignes de communication alternatives fournies par la multinationale Total. La plus grosse unité de santé de la ville a été « occupée » par les djihadistes, le personnel médical ayant « fui ». Les trois agences bancaires ont été la cible d’attaques.

Une situation suivie de près à Bruxelles, Paris et Lisbonne

Du côté européen, on affirme suivre de près la situation. Le Mozambique a d’ailleurs été une des questions abordées dans l’entretien qu’ont eu en bilatérale les ministres français (Jean-Yves Le Drian) et portugais (Augusto Santos Silva) en marge de la ministérielle de l’OTAN, mardi (23 mars), selon nos informations (confirmée par la présidence portugaise). (NB : le Portugal assure la présidence du Conseil de l’UE). La question d’aller plus loin et de mettre en place un soutien européen à la formation des forces anti-terroristes mozambicaines est clairement sur la table.

La mise en place d’un soutien européen sécuritaire à l’étude.

Entre l’humanitaire et le développement, « la dimension sécuritaire est aujourd’hui la plus faible de la coopération européenne avec le Mozambique. C’est celle qui doit augmenter. Avec probablement une mission de formation militaire, une mission non exécutive. » indiquait fin janvier Augusto Santos Silva dans une interview exclusive à B2, juste après une mission exploratoire à Maputo. « Il faut intervenir, appuyer les autorités mozambicaines et travailler avec les acteurs de la région, dont la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), avant que le problème ne prenne une autre dimension… Il est de notre intérêt d’éviter la contamination régionale des réseaux terroristes et des liaisons de ses réseaux avec toutes sortes de trafics. »

Environ 2000 rebelles

Même s’il Il n’y a « pas de calcul précis du nombre d’insurgés au Nord du Mozambique, les estimations les plus crédibles signalent moins de 2000 personnes » parmi eux. Le ministère portugais a réitéré jeudi (25) son « engagement à renforcer la coopération avec le Mozambique, tant au niveau bilatéral qu’au niveau de l’Union européenne, en vue de soutenir la stabilisation de la situation dans la province de Cabo Delgado ».

La reprise de Total avortée et un relais sécuritaire

Cette attaque survient à un moment critique. Le Français Total, bien implanté au Mozambique, venait tout juste d’annoncer son retour dans la zone et la reprise de la construction du site destiné à produire du gaz liquéfié. Retour interrompu aujourd’hui Tandis que le contrat de Dyck Advisory Group (DAG) , société privée sud-africaine, qui assure une partie de la sécurité avec des hélicoptères prend fin début avril (le 6), les forces armées du Mozambique (FADM) devant prendre le relais avec des hélicoptères, fournis par un autre privé, Paramount. Un hélicoptère de type russe Mi-8 (transport), a déjà rejoint le terrain. Et une quinzaine de pilotes mozambicains ont été formés à la Paramount Technical Training Academy, pour piloter des hélicoptères Gazelle selon le site Zitamar. Tandis que des pilotes ukrainiens seront aux commandes de Mi-17 (plus récent que le Mi-8) et Mi-24 (hélicoptère d’attaque).

(Nicolas Gros-Verheyde)

  1. La violence est endémique au Cabo Delgado région au Nord du Mozambique. Au moins 38 civils sont déjà morts ce trimestre (avant le 19mars) selon la base de données ACLED, et 330 en 2020.
Mozambique. Réflexion lancée pour une EUTM. Il faut agir vite avant d’avoir un État islamique en Afrique centrale (Santos Silva)

Cet article Cabo Delgado. Ca chauffe à Palma (Mozambique). Attaque en règle de djihadistes est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe géopolitique.

Les chars Leclerc français en présence avancée dans le froid estonien

Fri, 26/03/2021 - 20:30

(B2) Le détachement français a officiellement pris ses quartiers dans le camp militaire estonien de Tapa jeudi (25.03), aux côtés des Britanniques. Un déploiement dans le cadre de la présence avancée renforcée de l’OTAN aux frontières avec la Russie

Un détachement de 300 militaires

Fort de 300 militaires, le détachement de l’armée de Terre sera déployé jusqu’en mars 2022. Il comprend un sous-groupement tactique interarmes (SGTIA) à dominante blindé, composé de douze chars Leclerc (deux pelotons), un peloton de reconnaissance et une section de combat d’infanterie (avec 8 véhicules blindés de combat d’infanterie ou VBCI et 21 véhicules blindés légers ou VBL), une section de combat du génie (avec deux engins blindés du génie) et une équipe d’observation et de coordination des feux.

Le tout complété par un élément de soutien national (ESN), composé d’un détachement logistique (avec 2 dépanneurs de chars Leclerc, 6 porte-engins blindés et 7 porteurs polyvalents logistiques ou PPLOG), d’un détachement prévôtal et d’un détachement de contre-ingérence. Le colonel Bruno Démésy, issu des transmissions et ancien chef du département médias de la DICOD, assure le rôle de représentant national (Senior national representative) au sein de l’état-major britannique.

Un déploiement au titre de la présence avancée renforcée

La France déploie tous les ans un contingent militaire alternativement en Estonie au sein du bataillon multinational britannique et en Lituanie au sein d’un bataillon multinational allemand. Ce qu’on appelle dans l’armée française la mission Lynx correspond à la posture de présence avancée renforcée décidée au sommet du Pays de Galles en 2014 entre les Alliés de l’OTAN pour ‘réassurer’ ses pays les plus à l’Est (Baltes et Polonais) soumis à une pression croissante de la Russie.

La Lettonie est couverte aujourd’hui par un bataillon multinational canadien, basé à Adazi, avec des Espagnols, Slovaques, Slovènes, Albanais et Monténégrins, et Polonais. En Lituanie, le bataillon multinational allemand, basé à Rukla, comprend des Néerlandais, Luxembourgeois, Norvégiens, Islandais, Tchèques). La Pologne est couverte par un bataillon multinational américain essentiellement, basé à Orzysz, avec un soutien belge et britannique.

(NGV)

Cet article Les chars Leclerc français en présence avancée dans le froid estonien est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe géopolitique.

Un groupe armé rebelle neutralisé par l’opération Barkhane

Thu, 25/03/2021 - 23:14

(B2) La force Barkhane a procédé jeudi (25.03), en fin de matinée, à une frappe neutralisant un « groupe armé terroriste » (GAT) à 60 km au Nord de In Deliman (dans le cercle d’Ansongo). Cette frappe a été ordonnée « après une phase de renseignement et d’identification » ayant permis de « caractériser la présence et le regroupement d’un groupe armé terroriste » annonce l’état-major des armées (France). Au cours de la frappe, 3 motos ont été détruites.

(NGV)

Cet article Un groupe armé rebelle neutralisé par l’opération Barkhane est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe géopolitique.

Le 18e A400M arrive, avec de toutes nouvelles capacités

Thu, 25/03/2021 - 20:37

(B2) Un nouveau appareil de transport de type A400M Atlas a été réceptionné à Séville (Espagne) mercredi (24 mars) par la direction générale de l’armement.

C’est le 18e de la série. Mais il s’agit pour la France du premier A400M doté d’emblée des deux nouvelles capacités certifiées en mai 2020 par la DGA et ses homologues des six autres pays partenaires du programme. La première est la possibilité de larguer jusqu’à 58 parachutistes par les deux portes latérales de l’avion en simultané. La seconde est la capacité de suivi de terrain à très basse altitude en mode automatique dans les conditions de vol à vue, « une première mondiale pour un avion de transport » affirme-t-on pas peu fier à la DGA.

L’appareil doit être livré à l’armée de l’Air et de l’Espace dans les prochains jours.

Cet article Le 18e A400M arrive, avec de toutes nouvelles capacités est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe géopolitique.

Le Grace A inspecté par l’opération Irini

Tue, 23/03/2021 - 18:22

(B2) L’équipe de visite de ITS Borsini (P-491), le patrouilleur de haute mer de la marine italienne, est montée à bord du Grace A, un cargo battant pavillon du Cameroun, au large de la Libye, vendredi dernier (19.03). Objectif : contrôler que le navire n’était pas en infraction avec l’embargo international sur les armes à destination de Libye.

Le Grace A (crédit : EUNAVFOR Med Irini)

« Rien de suspect n’a été trouvé à cette occasion. Et le navire a été autorisé à poursuivre sa route » précise Josep Borrell, le haut représentant de l’UE, dans un tweet. Le chef de la diplomatie européenne a pu assister quasiment en direct à l’inspection, ayant visité le QG de l’opération. C’est la neuvième inspection menée par l’opération IRINI depuis un an. NB : Le ‘Grace A’ est un vieux client des marines européennes. Il y a un an, des soupçons s’étaient fait jour sur la possibilité que le ‘Grace A‘ soit utilisé pour transporter du matériel militaire turc vers le gouvernement de Tripoli en Libye, en violation de l’embargo sur les armes imposé au pays.

(NGV, avec JSB st.)

Cet article Le Grace A inspecté par l’opération Irini est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe géopolitique.

Blacklisté par les Chinois, l’eurodéputé Michael Gahler témoigne

Tue, 23/03/2021 - 11:12

(B2) C’est l’un des dix Européens, dont cinq eurodéputés, mis sur la liste noire des autorités chinoises. En représailles aux sanctions décidées par l’Union européenne lundi (22.03) pour les violations des droits de l’homme dans la région du Xinjiang. Une surprise, mais pas tant…

Michael Gahler a été reçu hier (lundi) par le président du Parlement européen, David Sassoli, avec d’autres députés européens inscrits sur la liste noire de la Chine. (crédit : Parlement européen)
  • Député européen depuis 1999, l’Allemand Michael Gahler (PPE/CDU), est coordinateur pour le parti chrétien-démocrate (PPE) à la commission des Affaires étrangères.

Pourquoi pensez-vous êtes plus précisément ciblé ? 

Outre mon engagement constant en faveur de la démocratie et des droits de l’homme et la dénonciation des déficits respectifs en Chine, ma position de président du groupe d’amitié avec Taïwan au Parlement européen aura probablement aussi joué un certain rôle.

Ces sanctions vous surprennent-elles ? 

Je ne m’attendais pas à être la cible des représailles chinoises, mais je ne suis pas fondamentalement surpris par les sanctions elles-mêmes. Cependant, il y a pire que d’être interdit d’entrée dans le pays par un gouvernement qui maintient un million de personnes dans des camps de travail forcé, simplement parce qu’elles appartiennent à une certaine minorité ethnique. Je pense notamment aux gens qui sont retenus dans le pays et emprisonnés comme otages politiques, comme le citoyen suédois Gui Minhai ou les deux Canadiens Michael Kovrig et Michael Spavor.

Avez vous déjà été menacé de près ou de loin par les autorités chinoises au titre de vos activités de parlementaire ? 

Je suis pratiquement sûr que les Chinois me surveillent, notamment dans le cadre de mes activités de défense de Taïwan. Mais je n’ai jamais été directement menacé.

Pourquoi pensez-vous qu’ils vous surveillent ?

Les méthodes de travail des services de surveillance chinois sont bien connues. Je suppose que ces méthodes seront également utilisées contre nous, Européens, chaque fois que les dirigeants chinois verront leurs intérêts menacés. Nos paroles franches et nos critiques justifiées à l’égard des violations des droits de l’Homme commises à l’encontre de leurs propres citoyens et de la menace militaire pesant sur les États voisins ne sont évidemment pas familières aux dirigeants de Pékin et ne sont pas les bienvenues – mais c’est précisément la raison pour laquelle nos paroles sont nécessaires.

Avez-vous le souvenir de sanctions ayant déjà visé des députés européens? 

Je me souviens de deux cas où des députés européens ont été la cible de sanctions étrangères. Dans le premier cas, peu après le tournant du millénaire, le Zimbabwe a sanctionné plusieurs députés européens, dont moi-même, pour avoir critiqué les élections parlementaires et présidentielles dans ce pays. Le deuxième cas que je connais s’est produit en 2014, lorsque la Russie a imposé des sanctions aux députés européens en réponse aux sanctions de l’UE liées à l’annexion illégale de la Crimée.

Le Parlement européen se réunit demain (mercredi) et jeudi. Doit-il marquer le coup ? Et comment ?

Notre session plénière ne devrait pas être perturbée par la réaction excessive des dirigeants chinois. Le Président du Parlement a déjà condamné lundi les mesures chinoises comme étant injustifiées et inacceptables. Nous évoquerons la nouvelle situation en temps utile dans nos organes compétents, tels que la commission des affaires étrangères, la commission du commerce ou la délégation pour les relations avec la République populaire de Chine.

(Propos recueillis par Emmanuelle Stroesser)

Échange par courriel, en français, entre lundi et mardi 22 et 23 mars

Cet article Blacklisté par les Chinois, l’eurodéputé Michael Gahler témoigne est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe géopolitique.

La Suède et Takuba, la Russie, l’Otan par Peter Hultqvist

Sun, 21/03/2021 - 22:10

(B2) Le ministre suédois de la Défense, Peter Hultqvist, était l’invité de B2 cette semaine pour un tour d’horizon de quelques sujets d’actualité. Quelles bonnes phrases…

Task Force Takuba : les Suédois pleinement opérationnels fin mars

Les 150 Suédois présents au Sahel (forces spéciales et hélicoptères) seront « pleinement opérationnels très bientôt, avant fin mars ». Il n’y a pas de mentoring (accompagnement des forces maliennes par les Suédois). C’était « une préférence du côté des Français de rechercher différentes compétences ». 

Sahel : Un engagement nécessaire

« J’espère que de plus en plus de pays participeront à l’opération. C’est nécessaire. Il y a un besoin de davantage de soutien de la part des autres en pratique. […] La lutte contre les terroristes internationaux est très importante. Il y a un grand risque que ces terroristes aillent en Europe ».
 
La Russie : la menace réelle

« La Russie n’est pas une menace, c’est la réalité.  C’est 2008 et la Géorgie. C’est 2014 et l’annexion de la Crimée. C’est la guerre dans l’Est de l’Ukraine. C’est la situation déséquilibrée en Biélorussie. […] C’est la désinformation. […] Ce sont beaucoup d’exercices ou d’opérations dans notre voisinage. »

Rejoindre l’OTAN n’est pas une option
 
« Au gouvernement, nous défendons tous les alignements militaires. Nous ne sommes pas intéressés à changer la doctrine de sécurité suédoise. […] Il est plus sage d’avoir ces coopérations directes et de construire l’interopérabilité dans les réalités pratiques que de commencer un grand débat ».
  
Participation au Programme Tempest

« Nous avons un accord. Et nous travaillons sur la base de cet accord. Je n’ai pas plus de commentaires sur ce sujet ».

(Aur.P.)

Lire : iLa Russie n’est pas une menace, c’est une réalité ! Mais la Suède n’entend pas changer de doctrine et adhérer à l’OTAN (Peter Hultqvist)

Cet article La Suède et Takuba, la Russie, l’Otan par Peter Hultqvist est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe géopolitique.

Une frégate danoise dans le Golfe de Guinée à l’automne

Sun, 21/03/2021 - 13:05

(B2) Le Danemark s’engage dans les présences maritimes coordonnées dans l’Ouest de l’Afrique. Objectif : lutter contre les pirates locaux et protéger les navires , en particulier les porte-containers de Maersk Line, le géant maritime danois

L’Absalon engagé dans le groupe maritime permanent de l’OTAN (SNMG1) en 2020 (crédit : OTAN – Archives B2)

Un navire de la marine danoise va être engagé dans le Golfe de Guinée, à partir de novembre 2021, pour une période de cinq mois jusqu’à mars 2022, a annoncé le gouvernement danois mardi (16 mars). A bord un hélicoptère SeaHawk et des forces spéciales de la force opérationnelle navale, à même d’aborder les navires de façon ‘amicale’ ou plus ‘robuste’. Le navire a mission de lutter contre la piraterie, d’apporter son soutien aux navires marchands ou de les « escorter », et au besoin d’aller à leur secours ou d’opérer des sauvetages. NB : le nom du navire n’est pas précisé, mais il pourrait s’agir de l’Absalon (L-16), engagé à plusieurs reprises dans la lutte contre la piraterie dans l’Océan indien dans le cadre des opérations de l’OTAN en 2008-2014 (lire : Une attaque déjouée en Mer rouge. La piraterie en mode « veille active » ?)

Ne pas se contenter de regarder

« La sécurité maritime remise en question. Les pirates sont à l’origine de plusieurs enlèvements graves dans la région. Cela menace la sécurité des équipages danois et étrangers. Dans une telle situation, nous pouvons et ne devons pas nous contenter de regarder » a déclaré le ministre de la Défense Trine Bramsen dans un communiqué parvenu à B2. « Nous devons défendre le droit à la libre navigation. Une présence militaire internationale est nécessaire. » Le Danemark veut aussi œuvrer pour que « davantage de pays assument une responsabilité », dans la région.

Dans le cadre des présences maritimes coordonnées

Le navire sera placé sous le commandement danois et restera dans les eaux internationales. Sa présence sera « coordonnée » avec les autres « alliés et partenaires » du Danemark dans la région, précise Copenhague. C’est l’application même du nouveau concept européen des présences maritimes coordonnées qui rassemble en particulier quatre pays (la France, l’Espagne, le Portugal et l’Italie). Cela s’accompagne d’une coopération avec les États côtiers pour les « aider les pays à prendre en charge eux-mêmes la sécurité » comme l’indique le le ministre des Affaires étrangères Jeppe Kofod. Il s’agit de combattre à la fois « les attaques de pirates et les causes de la piraterie ». .

Un intérêt vital pour le Danemark

La proposition doit encore obtenir l’aval du Folketing (le Parlement danois). Ce qui ne devrait pas susciter trop de problèmes. Le pays a une forte tradition maritime. C’est « la cinquième plus grande nation maritime du monde » se vante même le gouvernement. En moyenne, « jusqu’à 40 navires danois naviguent quotidiennement » dans le golfe de Guinée. Et cela représente une valeur marchandise de près de 10 milliards de couronnes danoises par an. « Notre responsabilité est engagée lorsque la sécurité de nos gens de mer et le droit à la libre navigation sont menacés. » précise Jeppe Kofod.

Le poids de Maersk

Avec Maersk Line, le Danemark dispose surtout de la première compagnie maritime et du plus grand armateur de porte-conteneurs du monde. Le simple chiffre d’affaires du groupe représente environ 13% du produit intérieur brut du pays. Un armateur qui a beaucoup œuvré pour cette présence militaire dans le Golfe. Les Danois militaient d’ailleurs pour davantage qu’une simple présence coordonnée, pour une opération de type de celle montée par les Européens et l’OTAN au large de la Somalie en 2008 (respectivement EUNAVFOR Atalanta et Ocean Shield).

Un engagement danois de longue date

Cela peut apparaitre avec un certain paradoxe pour un pays qui a un opt-out (une dérogation) à la politique de sécurité et de défense européenne. Une certaine continuité pour un pays qui est membre de l’initiative européenne d’intervention et a toujours répondu présent dès qu’il s’agissait d’assurer la liberté de navigation. Il s’est engagé ainsi dans la mission de surveillance maritime (EMASOH ou Agenor) initiée par la France pour assurer la surveillance du détroit d’Ormuz et du golfe arabo-persique (lire : Le Danemark se lance dans le détroit d’Ormuz aux côtés des Français). Un représentant spécial pour la sécurité maritime, l’ambassadeur Jens-Otto Horslund, a d’ailleurs été nommé en janvier.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Lire aussi : La surveillance maritime devient un vecteur de la défense européenne

Cet article Une frégate danoise dans le Golfe de Guinée à l’automne est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe géopolitique.

Le Charles-de-Gaulle et le groupe aéronaval dans le Golfe d’Aden, aux côtés des ‘Atalanta’

Fri, 19/03/2021 - 16:42

(B2) Le groupe aéronaval français a participé à l’opération européenne de lutte anti-piraterie

Le Charles de Gaulle au fond (crédit : DICOD)

Après avoir navigué en mer Rouge, la Task Force 473 composée du porte-avions Charles de Gaulle (R-91), de la frégate de défense aérienne (FDA) Chevalier Paul (D-621), de la frégate multi missions (FREMM) Provence (D-652), de la frégate belge Léopold 1er, (F-930), du bâtiment de commandement et de ravitaillement (BCR) Var (A-608) et d’un sous-marin nucléaire d’attaque a franchi le détroit de Bab el Mandeb mercredi (10.03). Il a été rejoint par le destroyer américain USS Laboon. Le groupe a alors rejoint Djibouti pour quelques heures au mouillage.

Le GAN en soutien d’Atalanta

Tandis que les aéronefs du Groupe aérien embarqué (GAé) menaient une campagne de tirs sur « les champs de tirs djiboutiens de Koron » — annonce l’état-major des armées, les bâtiments ont ensuite « patrouillé durant quatre jours dans le golfe d’Aden », en soutien à l’opération l’opération de l’Union européenne (EUNAVFOR ATALANTA) chargée de la lutte contre la piraterie et les trafics en tout genre. Avec deux objectifs : d’une part, le « partage d’informations sur zone » et, d’autre part, densifier la présence sur place pour « garantir la sûreté de cette zone maritime stratégique » comme l’indique l’état-major des armées.

(NGV)

Cet article Le Charles-de-Gaulle et le groupe aéronaval dans le Golfe d’Aden, aux côtés des ‘Atalanta’ est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe géopolitique.

Les F-16 belges reprennent du service

Fri, 19/03/2021 - 14:54

(B2) La force aérienne belge a repris progressivement les vols de F-16 cette semaine. Alors qu’elle était restée clouée au sol durant une semaine, suite à un défaut technique. L’aviation néerlandaise avait repris temporairement la tâche de protection de l’espace aérien du Benelux. (JSB, st.)

Cet article Les F-16 belges reprennent du service est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe géopolitique.

Un an d’opération pour Irini. Et un bilan dont les Européens n’ont pas à rougir

Thu, 18/03/2021 - 06:55

(B2) L’opération européenne de contrôle de l’embargo sur les armes et le pétrole de la Libye arrive à sa première année d’exercice. L’occasion de faire un bilan, puisé aux meilleures sources

Abordage du BF Esperanza (crédit. EUNAVFOR Med Irini)

L’opération européenne Irini a été déployée pour succéder à l’opération soeur Sophia avec un objectif principal : le contrôle de l’embargo sur les armes et le pétrole, imposé par le conseil de sécurité des Nations unies. On peut préciser que l’Union européenne est la seule force présente aujourd’hui en Méditerranée à assurer ce contrôle.

Quel est le bilan de l’opération déployée en Méditerranée centrale depuis un an ?

EUNAVFOR Med Irini a effectué 2340 interrogations de navires (hailings), 94 approches amicales (friendly approach), 8 abordages (boarding) . L’opération a émis aussi 14 recommandations d’inspection (un procédé moins connu). Certaines ont transité via Europol jusqu’aux autorités portuaires européennes avec contrôle par les polices locales. 8 inspections ont été conduites directement par l’opération. Du côté aérien, 194 avions suspects ont été repérés, et 25 aéroports ou zones d’atterrissage examinées. Sans oublier les 16 ports surveillés. Pour parfaire le tout et sourcer les informations, 563 sets d’images satellites ont été analysés par le centre satellitaire de l’UE (SatCen).

La liste des navires inspectés

Où partent les informations recueillies ?

22 rapports confidentiels ont été envoyés au groupe d’experts ‘sanctions’ des Nations unies. Des rapports étayés et sourcés établissant des violations de l’embargo de façon plutôt assez équilibrée : 9 rapports concernent des violations au profit de l’Ouest libyen (Gouvernement d’entente nationale de Tripoli), 12 au profit de l’Est libyen (camp Haftar), une concerne des violations commises des deux côtés.

Comment l’opération choisit les bateaux qu’elle interroge, inspecte ou aborde ?

Nous avons interrogé un responsable européen. Voici sa réponse. « Si nous n’avons pas de preuve évidente, pas de renseignement sur un navire, nous faisons normalement une interrogation (hailing). Nous pouvons aussi décider (ensuite ou directement] de visiter un navire, soit parce que nous n’avons pas d’information ou pas vraiment beaucoup d’information. L’équipe monte à bord, à l’invitation du capitaine, échange avec le capitaine (ou l’équipage). C’est très utile pour comprendre quel type de marchandise il transporte, où il va. Mais pas seulement. Cela permet surtout d’avoir certains renseignements sur ce qui passe en mer, sur le port de départ, celui d’escale, etc. Enfin, si nous avons des indices raisonnables qu’il y a implication dans un trafic ou le transport de matériels illicites, de façon assez consistante, alors nous abordons le navire pour mener une inspection. Jusqu’à présent nous n’avons jamais trouvé de matériel. » Sauf une fois, quand un navire a été stoppé et arrêté.

Quel est le sort du navire dérouté ?

C’était en septembre dernier, le navire Royal Diamond 7 a été pris sur le fait pour détention de matériel prohibé (du fuel pour avion) et dérouté sur la Grèce. Il y est resté un mois. La cargaison a été vidée et saisie. Et un procès est instruit contre l’armateur.

L’opération dispose-t-elle de suffisamment de moyens sur place ?

Un chef d’opération « ne dira jamais qu’il a assez de moyens ». Mais pour l’instant, Irini a « suffisamment » de moyens à la fois navals et aériens pour effectuer le coeur de ses missions : le contrôle de l’embargo sur les armes et sur le trafic de pétrole. Ce qui contraste singulièrement avec les débuts, où il n’était pas rare d’avoir un seul navire sur zone.

Quatre navires sont présents : le HS Aegean (Grec, qui est le navire amiral), le patrouilleur de haute mer italien ITS Borsini (P-491), le patrouilleur français Premier maitre L’Her et le navire de soutien allemand FGS Berlin.

En l’air, l’opération dispose de six appareils qui ont tous des petits noms : des drones italiens (alias Strega/Bolt), des avions, le ‘Pirate’ (Pologne), les Seagull (Luxembourg), le Joker (Allemagne), le Xenon (France), et le Digenis.

Quelle est la zone d’opération ?

Les moyens européens restent en dehors de la zone des 12 miles marins libyens, en haute mer. Le gouvernement libyen n’a pas autorisé aux navires européens le droit de contrôler ses ports et ses eaux territoriales. La zone d’opération (Area Of Operations) est divisée ainsi en trois sous-zones correspondant à des logiques différentes : la sous-zone Sud-Ouest (SAW), qui couvre globalement les eaux face aux territoires +/- tenus par le GNA, entre la frontière tunisienne et Syrte et remonte au Nord largement au-dessous de la Sicile ; une sous-zone est définie au Nord (SAN) entre Tunisie et Sicile (où naviguent plutôt les navires avec des migrants, et qui n’est couverte qu’au niveau aérien ; et une sous-zone Sud-Est (SAE), qui couvre les eaux face aux territoires +/- tenus par les forces de Haftar, entre Syrte et la frontière égyptienne, et remonte au Nord-Est non loin de la Crète.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Cet article Un an d’opération pour Irini. Et un bilan dont les Européens n’ont pas à rougir est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe géopolitique.

Un exercice anti-terroriste au large de la Crète

Wed, 17/03/2021 - 19:58

(B2) 450 militaires français ont été mobilisés samedi (13.03) dans « un exercice inédit de contre terrorisme en Méditerranée, au large de la Crète », a révélé la ministre française des Armées, Florence Parly, lors d’une audition au Sénat, mercredi (17.03). Le scénario : une prise d’otages sur un navire marchand. « Toute la palette » des moyens (terrestre, naval, aérien) a été mobilisée. Cet exercice « porte un message » souligne la ministre : « la Méditerranée ne sera jamais un espace de non droit ».

(Emm.S)

Cet article Un exercice anti-terroriste au large de la Crète est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe géopolitique.

Pages