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B2 Le Blog de l'Europe géopolitique. Actualités. Réflexions. Reportages
Updated: 3 hours 25 min ago

Les twittos du service diplomatique européen en tête

Thu, 02/06/2016 - 01:32

(B2) La diplomatie européenne est en tête des diplomaties mondiales dans l’utilisation de Twitter comme instrument pour établir des connections mutuelles (avec ses pairs) selon les données collectées par le cabinet de consultance Burson Marsteller (BM). Une statistique intéressante. Avec 122 connections, le SEAE devance le ministère russe (112 connections), le ministère norvégien (101 connections), etc.

Si on lit bien ce classement, la Norvège se classe en 3e position devant le Foreign Office. Tandis que la Lituanie se classe en 5e position et le l’Islande en 6e position juste devant les twittos de la diplomatie israélienne et du Quai d’Orsay. Plutôt étonnant… Mais quand on sait que Burson avait été appelé à la rescousse en 2012 par le gouvernement islandais pour défendre sa réputation entachée par la crise financière, on a de quoi trouver une piste de solution. De là à dire que le classement serait, aussi, un peu celui de certaines des meilleurs clients de Burson, y-a-t-il qu’on peut franchir ?

Le portrait des personnalités mondiales les plus suivies est intéressant en soi. On trouve : Barack Obama, le Pape, le Premier ministre indien, le Turc Erdogan, le président mexicain, le sheikh Mohammed des Emirats arabes unis, etc. Pas d’Européen. Trop divisés…

(NGV)

Le budget européen en déficit de facto. La Commission fait de la cavalerie

Wed, 01/06/2016 - 14:24

Face au déficit de paiement, « pompiers » demandés d’urgence à la Commission (© B2 / NGV)

(BRUXELLES2) Quand une organisation n’arrive pas à payer ses fournisseurs, en temps et en heure, rechigne à payer dans les délais impartis, en cherchant toutes les astuces pour ne pas payer ou avoir des délais de paiement… cela s’appelle avoir des difficultés. Dans le privé, cela impose une procédure en redressement judiciaire ou en cessation de paiement. Dans le public (dans les Etats membres) cela s’appelle présenter un déficit et un endettement.

La Commission européenne n’obéit à aucune de ces règles. Ses « privilèges et immunités » dues à une organisation internationale lui évitent les procédures privées. Et elle n’a pas droit ni au déficit ni à l’endettement. Mais la réalité est là : le Berlaymont a du mal à boucler ses fins de mois. Alors, pour faire concorder la réalité avec les règles, on triche … Quel est l’état des lieux ?

L’arriéré de paiements : une spécialité européenne

L’arriéré de factures impayées au titre de la période 2007-2013 est passé d’un niveau « normal » de 5 milliards d’euros à la fin 2010 à 11 milliards d’euros fin 2011, 16 milliards d’euros fin 2012, 23,4 milliards d’euros à la fin de 2013, 24,7 milliards d’euros à la fin de 2014. Soit : 17% du budget en cumulé ! (139 milliards d’euros).

8,2 milliards d’impayés rien que pour les fonds régionaux

Cet arriéré a « débordé » sur l’actuelle période budgétaire. Au moins 8,2 milliards d’euros de factures impayées étaient ainsi recensés fin 2015 dans le domaine de la politique de cohésion pour la période antérieure (2007-2013). Un « niveau sans précédent », avertissent deux parlementaires européens, le Polonais Jan Olbrycht (PO/PPE) et la Française Isabelle Thomas (PS/S&D), qui préparent un rapport sur le sujet.

Un plan d’apurement aléatoire et risqué

Certes un plan a été mis en place pour réduire l’arriéré. Et ce chiffre devrait passer en-dessous de 2 milliards d’euros à la fin de 2016. Mais il reste à la fois très éventuel et aléatoire. Cette réduction « n’apporte qu’un répit temporaire ». Elle est « uniquement due au fait que les créances exigibles présentées tant pour les programmes 2007-2013 que 2014-2020 ont été inférieures à ce qui était prévu ». Autrement dit, quand va démarrer la nouvelle programmation, cet arriéré va se remettre à augmenter. De plus, il est très partiel, « aucune mesure n’a été prise pour remédier à « l’arriéré cachée » identifié dans d’autres rubriques »

La Commission, reine des artifices comptables

Pour pallier à ces arriérés, la Commission européenne a mis en place toute une batterie de mécanismes comptables. Ainsi les « pourcentages de préfinancement » ont été réduits. Certains appels à proposition ou appels d’offres ont été « reportés ». La mise en œuvre des nouveaux programmes 2014-2020 a été ainsi ralentie de façon « artificielle ». C’est le cas par exemple des appels à propositions du programme de recherche ‘Horizon 2020’ en 2014 : environ 1 milliard d’euros n’ont pas été engagés. Ce qu’on appelle pudiquement des « mesures d’atténuation » ressemble ressemble clairement… à de la cavalerie budgétaire.

Plutôt tatillon que payer

Autre aspect — dont j’ai eu connaissance — la vérification des dépenses éligibles, déjà complexe, s’est faite, ces derniers temps, un peu plus tatillonne. L’objectif n’est pas tant de s’assurer que l’argent est dépensé de façon régulière mais de trouver le moyen de faire des économies supplémentaires. Certaines collectivités locales ont d’ailleurs renoncé à solliciter les fonds européens, notamment le Fonds social européen, tant plane l’incertitude sur les montants remboursés au final, qui s’ajoute à la complexité des dossiers et à la lenteur de remboursement de sommes engagées pour le compte de l’Union européenne.

Des conséquences négatives sur certains programmes

Ceci n’est pas sans conséquence sur certaines politiques. Ainsi pour l’aide humanitaire, la « grave pénurie de paiements en 2014 » a eu « un impact négatif sur les opérations de sauvetage de l’Union » remarquent les parlementaires (1). Et ce risque pourrait ressurgir. Les parlementaires demandent donc un plan d’urgence pour « prévenir une nouvelle crise des paiements à la fin de l’actuel (cadre budgétaire) » qui se clôture en 2020. Car les besoins liés à la crise des réfugiés et des migrants augmentent tout comme les paiements ordinaires (fonds structurels, fonds stratégiques, etc.).

La Commission passe à la caisse

L’ardoise est telle que la Commission doit maintenant payer régulièrement des indemnités de retard de paiement. Le montant reste modique encore : 3 millions d’euros en 2014 comme en 2015. Mais il n’est pas négligeable tout de même et témoigne de la difficulté de gestion du budget. Et encore, à la Commission, toutes les astuces sont bonnes pour refuser le paiement de ces indemnités. Abrités derrière leur statut de puissance publique, les gestionnaires de la Commission usent de tous leurs talents administratifs, recourant parfois à toute la panoplie du payeur de mauvaise foi…

Une responsabilité partagée ?

Dans cet arriéré de paiements, incriminer seulement la Commission serait une erreur. La responsabilité est plus générale. La grande majorité des Etats membres exigent que le budget européen contribue à de nouvelles tâches, sans vouloir rogner ou redistribuer sur les anciennes tâches (ne pas toucher aux avantages acquis). Et le budget a été conçu en déséquilibre, entre les sommes engagées et les paiements. Mais la Commission ne peut échapper non plus à ses propres responsabilités (voir ci-dessous).

(Nicolas Gros-Verheyde)

(1) Un point confirmé par les autorités européennes elles-mêmes à l’époque (Lire : Aide humanitaire. La trésorerie européenne à sec et Le budget manque pour l’aide humanitaire européenne)

Un dispositif hérité du passé, inadapté aujourd’hui

Le système de fonctionnement de la Commission, hérité du passé, des années de gloire 1980-1990, semble à bout de souffle et relativement inadapté aux nouveaux enjeux. Malgré l’arrivée de Jean-Claude Juncker, l’aggiornamento nécessaire n’a pas eu lieu notamment dans le fonctionnement de la ’boutique’ européenne. Quels faits.

Dans certains secteurs, on gratte désespérément quelques centaines de milliers d’euros alors que dans d’autres, on se gratte la tête pour réussir à… dépenser des dizaines de millions d’euros. Le système administratif reste encore fondé sur la propension à tout dépenser qu’à dépenser bien. La qualité d’un « bon » administrateur reste de « bien » dépenser tout l’argent. En d’autres termes, mieux vaut dépenser 99% des sommes attribuées, peu importe où, que dépenser uniquement 60% des sommes, à meilleur escient !

Une bonne partie du travail de la Commission est ainsi consacrée à la vérification interne, au ‘reporting’, à la rédaction d’appels d’offres, de proposition, …  Le temps des agents publics est davantage consacré à la gestion de la ‘machine’. Et le fonctionnaire, militant européen, dévoué, compétent, devient une denrée rare.

La Commission continue à recourir à des prestations externes (consultances, communication, etc.) couteuses, dont l’apport concret est souvent assez contestable, au lieu de se reposer sur des compétences internes, qui sont bien  réelles. Certains consultants se contentent de faire une vulgaire synthèse de … la propre production de la Commission. En interne, cette tendance a un effet immédiat : démotiver les troupes…

 

Libye : l’invitation du Premier ministre El-Serraj aux Européens remise en cause ?

Tue, 31/05/2016 - 13:30

(BRUXELLES2) Contrairement aux apparences, il n’y a pas vraiment de consensus au sein du Conseil présidentiel libyen, sur les questions de sécurité (armée, police, comme garde-côtes). B2 en a eu confirmation directement auprès d’un des deux membres du Conseil présidentiel libyen, opposants à la politique de Fayez El-Sarraj, sur ce point. Omar al-Aswad, qui représente Zintan au sein du Conseil présidentiel. Un langage qui tranche et qui est intéressant.

  • Al-Aswad n’est pas n’importe qui. Après la chute de Kadhafi, il a fait partie du gouvernement de transition, dirigé par le Premier ministre Abdel Rahim al-Kib, comme ministre de l’Intérieur. Sous Kadhafi, il avait été chargé en 2007-2008 de la lutte anti-corruption, ciblant une centaine de membres et personnalités du régime d’alors (dont Ahmed Miltig, aujourd’hui… vice-président du Conseil présidentiel…d’où quelques rancunes tenaces de part et d’autre). Au sein du Conseil présidentiel, il représente la ville de Zintan, même s’il entend « représenter tous les Libyens ». Zintan, c’est cette ville à l’ouest de Tripoli, dans le Djebel de Nefoussa, qui a pris une part active dans la chute de Kadhafi (Lire : Les rebelles à Tripoli, le plus dur commence ?) et est surtout opposée à la milice de Misrata. Elle en a été « expulsée » de Tripoli après la bataille de l’aéroport en 2014. Et, d’une certaine façon, elle est l’alliée à l’ouest du général Haftar, présent à l’est du pays.

Les principes fondamentaux de sécurité pas respectés

Al-Aswad estime que certains « principes fondamentaux » ne sont pas respectés, que les décisions sur la sécurité et l’armée libyenne ne vont pas dans le bon sens et que la lettre de El-Sarraj demandant l’aide de l’Union européenne pour former les garde-côtes et les forces de sécurité est nulle. « Cette demande n’est pas valable. Car il n’y a pas eu de consensus. L’article 3 de l’accord présidentiel prévoit que toute demande d’accord doit être faite de manière consensuelle. C’est cela le mot important. »

Réorganiser le commandement avant de former

Sur le fond il affirme ne pas « avoir d’hostilité de principe » à recourir à l’aide de l’Union européenne, si « nous en avons besoin de manière précise et ponctuelle ». Mais avant de mettre en place une formation, il faut réorganiser le corps de garde-côtes qui est partie intégrante de la marine libyenne, victime des bombardements des alliés en 2011. C’est « une force importante pour le pays. On a des hommes et du matériel. (…) Je ne vois aucun problème pour les entrainer et les équiper (avec les Européens). Ils ont surtout besoin d’un commandement véritable (…). Or, il n’y a pas actuellement de volonté au sein du gouvernement pour les faire travailler ensemble. » Autre sujet de préoccupation pour notre interlocuteur : « faire le bon choix des hommes. Il ne faut pas exclure ceux qui ont travaillé et travaillent encore dans ce corps. » Sa crainte c’est de voir certains hommes des milices intégrer ce corps, alors que les ex garde-côtes restent « à la maison ».

La frontière sud, tout aussi voire plus importante que la côte

La stratégie européenne de se concentrer sur la côte est aussi criticable. « On a une très longue côte, c’est vrai. Mais on a surtout 5000 km de frontières dans le désert, au sud et au sud ouest, avec cinq pays limitrophes. Cette frontière-là doit être sécurisée. Je l’ai dit à Federica Mogherini le 8 janvier à Tunis, lors d’une réunion entre le Conseil présidentiel et les ambassadeurs de l’UE. Sinon cela ne sert à rien. C’est comme essayer de faire le ménage dans une chambre alors que l’eau continue d’arriver. Il faut d’abord fermer le tuyau… » Une frontière sud par où passent non seulement migrants clandestins mais aussi armes, bagages, argent, etc. Une frontière qui inquiète grandement les pays du Sahel, et la France exposée en première ligne au Mali, au Niger et au Tchad.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Lire interview complète : Armée, police, garde-côtes… pourquoi je refuse la politique de El-Sarraj (Omar al-Aswad)

Une fausse image de Tusk à la une d’un magazine polonais

Mon, 30/05/2016 - 06:45

la photo détournée

(B2) L’image colle comme un gant avec le titre choisi par W Sieci pour illustrer la photo de Donald Tusk : « Il ne reviendra plus. Il a choisi le luxe de l’Union (européenne) ». Mais apparemment il s’agit plutôt d’un photomontage, peu digne du journalisme.

Un blogger Jozef Moneta (nom prédestiné !) a découvert le pot aux roses en détectant une photo semblable chez Getty. Un homme regarde à la fenêtre, dans un avion d’affaires, et verre de champagne à la main droite, avec en arrière plan la cabine de pilotage. A une différence près : celui-là est barbu, là où l’autre photo montre le président du Conseil européen. Elle s’inscrit d’ailleurs dans une série destinée à illustrer l’aviation d’affaires comme un lieu de luxe et de détente (voir une autre photo ici ou ici).

Ou comment donner utiliser des procédés plutôt douteux au service d’une attaque personnelle plutôt d’un mauvais goût.

Abkhazie-Georgie. Les discussions reprennent à Gali

Sat, 28/05/2016 - 21:49

(BRUXELLES2) Une réunion extraordinaire du mécanisme de réponse et de prévention des incidents (IPRM) s’est tenue vendredi (27 mai) à Gali. C’est la première réunion de ce mécanisme de réponse depuis 4 ans. L’essentiel de la réunion était consacrée à l’incident mortel de Khurcha il y a une semaine (Lire : Tensions en Géorgie. Un mort sur la ligne de démarcation avec l’Abkhazie). La discussion a eu lieu « dans une atmosphère constructive et engagée » souligne le chef de la mission des observateurs européens, Kęstutis Jankauskas (EUMM Georgia). Chacun a convenu « d’étudier davantage cet incident tragique ». Il est notamment question de davantage partager les informations à travers la Hotline. Une nouvelle réunion du mécanisme IPRM à Gali est d’ores-et-déjà prévue lieu le 6 juillet prochain.

(NGV)

EUFOR soutient la destruction de munitions et armes obsolètes en Bosnie-Herzégovine

Sat, 28/05/2016 - 14:10

(Crédit: EUFOR ALTHEA)

(BRUXELLES2) En Bosnie-Herzégovine, la destruction de munitions et armes obsolètes est désormais une des priorités de l’opération européenne militaire EUFOR Althea. Un exercice délicat mais essentiel pour la sécurité du pays. Le général autrichien, Friedrich Schrotter, qui commande l’opération, s’est rendu au camp de Doboj ce jeudi 19 mai, pour visiter l’unité militaire qui réalise ces destructions. Visite instructive. 

Une menace pour la sécurité publique 

La Bosnie-Herzégovine a encore une quantité importante de munitions militaires instables. D’autant qu’une « grande partie a été mal stockée et mal entretenue », explique-t-on à EUFOR. Ces munitions pourraient causer « des problèmes de sécurité publique », et sont un « risque potentiel » en matière de sécurité, en plus d’être un « fardeau financier et administratif » pour le pays. 

Une destruction menée avec le soutien technique d’EUFOR 

La gestion et le contrôle des dépôts d’armes, et les inspections d’armes restent de la responsabilité des autorités compétentes de Bosnie-Herzégovine et mis en oeuvre par les forces armées du pays. Mais elles le font avec le soutien de l’opération Althea. Les Européens apportent des conseils techniques pour gérer les stocks excessifs existants de munitions et d’armes. EUFOR cherche également à veiller à ce qu’un processus sûr soit maintenu en permanence. « La destruction des munitions exige, non seulement une bonne orientation pour l’élimination efficace, il faut aussi un plan réaliste – dirigé et géré par les forces armées de Bosnie-Herzégovine » assure le chef de l’opération.

(Crédit: EUFOR Althea)

Le programme EXPLOSER, financé par l’UE

Financé par l’Union européenne (UE) et mis en œuvre par le programme des Nations unies pour le développement, le programme « Exploser » soutient l’équipe du TROM, l’unité militaire en charge de la destruction. Au programme, plusieurs activités : la destruction des munitions présentant un risque élevé et des systèmes d’armes complexes ; le soutien aux forces armées de Bosnie-Herzégovine dans la « réduction des stocks de munitions militaires à des quantités gérables » ; la formation des officiers supérieurs ; et la modernisation des infrastructures pour améliorer les conditions de gestion et de sécurité des armes et des dépôts de stockage de munitions.

(LH)

706 migrants sauvés par la Reina Sofia

Fri, 27/05/2016 - 19:52

Un rescapé embrasse ses sauveteurs à l’arrivée sur le Reina Sofia (crédit : Eunavfor Med / Marine espagnole)

(B2) 706 ‪‎migrants‬ ont été sauvés en pleine mer jeudi (26 mai) par les navires de Frontex (opération Triton), et les garde-côtes italiens.

Ils sont tous « en sécurité à bord de la frégate Reina Sofia » indique le QG d’EUNAVFOR Med à Rome.

La frégate de la marine espagnole venait tout juste de rejoindre l’opération maritime européenne en Méditerranée (opération Sophia) depuis seulement deux jours !

Situation globalement calme au Sahel pour Barkhane

Fri, 27/05/2016 - 10:48

(B2) La situation dans « la bande sahélo-saharienne reste globalement calme » annonce l’état-major des armées françaises lors de son point de presse rituel du jeudi (26 mai). Même si un convoi de la MINUSMA a été attaqué dans la région d’Aguelhok. Cette action témoigne — indique-t-on à Paris — « de la volonté de certains groupes de décrédibiliser les forces internationales auprès de la population et de ralentir le processus de paix actuellement en cours ». Les avions et hélicos de la force Barkhane ont réalisé, dans la semaine (18 au 24 mai) 74 sorties, dont 11 sorties « Chasse », 16 sorties de recueil de renseignement et 47 sorties de transports.

Girone peut rentrer au pays. Décision de la Cour suprême indienne

Thu, 26/05/2016 - 13:30

Salvatore Girone est libre (crédit : Marine italienne)

(B2) Bonne nouvelle. La Cour suprême indienne a décidé ce jeudi (26 mai) de permettre au dernier Maro (fusilier marin) retenu en Inde, Salvatore Girone, de rentrer en Italie.

  • Celui-ci reste cependant accusé – comme son collège Massimiliano Latorre – d’avoir tué (accidentellement) en février 2012 deux pêcheurs indiens, les prenant pour des pirates, alors qu’ils étaient embarqués sur le navire italien MT Enrica Lexie

Satisfaction à Rome

Pour les Italiens, cette décision est une « grande satisfaction » comme l’ont affirmé successivement sur twitter le chef d’Etat-major italien, le général Claudio Graziano, et la ministre de la Défense, Roberta Pinotti. « Je l’ai eu au téléphone. Nous sommes heureux et satisfaits ».

Un retour qui n’est pas sans conditions

Le tribunal a demandé à l’ambassadeur d’Italie en Inde de prendre l’engagement que Girone retournerait en Inde pour son procès, « le moment venu », comme l’indique le Times Of India. La Cour a également ordonné à l’intéressé « de ne pas tenter d’influencer des témoins » et de ne « pas détruire des preuves » lors de son retour en Italie.  NB : L’autre fusilier marin, également inculpé, Massimiliano Latorre, avait été autorisé à retourner dans son pays pour des raisons de santé jusqu’à fin avril. Autorisation prolongée ensuite le 13 avril jusqu’au 30 septembre prochain.

Pas la fin de l’affaire

Cette libération n’est cependant pas l’épilogue de cette histoire qui a empoisonné les relations entre Rome et New Delhi depuis 2012. Une procédure d’arbitrage international a été déclenchée, le 26 juin 2015, auprès du tribunal du droit de la mer de Hambourg. Le tribunal international doit désormais décider qui de l’Inde ou de l’Italie a la compétence pour juger cette affaire. Le litige portait en effet dès le début sur le lieu même de l’incident. Il avait déjà ordonné, en août dernier, dans une mesure provisoire prononcée par ordonnance, de suspendre toutes les procédures judiciaires engagées (1).

(Nicolas Gros-Verheyde)

(1) télécharger l’ordonnance du 24 août 2015

Une affaire que B2 a suivi depuis le début, lire aussi :

 

 

 

Attentats de Bruxelles : fallait-il arrêter le métro ? Une question théorique

Thu, 26/05/2016 - 10:00

(BRUXELLES2) La question hante les responsables belges et les médias belges. Après le premier attentat à Zaventem le 22 mars, fallait-il stopper le métro. Une question qui se pose surtout après-coup quand on connait l’attentat dans le métro. Cette question semble surranée à plus d’un point de vue.

Pourquoi fermer le métro ?

La bonne question est de savoir ce qu’on pouvait faire et devait faire avant (pas après !). Pourquoi arrêter seulement le métro, et non pas les bus (qui auraient pu tout aussi bien être une cible comme à Londres en juillet 2005) ou les trains (comme à Madrid en mars 2004 ou dans le Thalys en 2015), voire fermer tous les centres commerciaux (cibles tout autant d’attentats) ou les cafés (cf. attentats de Paris Bataclan), etc. Refaire l’histoire après coup est toujours facile.

Pouvait-on éviter l’attentat et les victimes : pas sûr

A supposer qu’une décision ait pu être prise, dans un délai rapide (avant l’attentat), le temps de prendre la décision, de donner l’ordre, que celui-ci soit répercuté, exécuté, de procéder aux évacuations, de procéder aux déploiement de tous les policiers sur toutes les zones… même avec une efficacité parfaite, il aurait plusieurs dizaines de minutes. Ce qui laissait largement le temps aux auteurs de l’attentat, décidés à mourir, de trouver un autre moyen de faire des dégâts. Certes le métro de Maelbeck n’aurait pas été visé. Mais cela aurait été ailleurs : une bombe dans la file d’évacuation, dans un attroupement formé devant les stations fermées, etc.. Autant dire que si les victimes n’auraient pas été les mêmes, la question même d’éviter l’attentat est totalement supputative. Le bilan aurait peut-être été inférieur… mais peut-être aussi supérieur. Imaginez une explosion dans un long escalier bondé, dans les stations précédant Maelbeck, à Schuman ou Mérode…

La réalité : un moment de crise = moment de panique

La réalité semble être surtout que dans la salle de gestion de crises, après l’attentat de Zaventem, l’interruption des connexions GSM, la panique a gagné vraiment. Selon un témoignage parvenu à B2, durant de longues minutes, « c’était le bazar, des ordres fusaient dans tous les sens ». Les agents présents étaient « débordés ». Un vent de panique a régné (ce qui n’est pas illogique vu l’intensité de l’action). Certaines des communications étaient déjà vacillantes. S’il n’est pas aussi certain que le gouvernement ait vraiment donné un ordre, de façon claire, décidée, ordonnée — ainsi que le prétend le ministre de l’Intérieur Jan Jambon — il parait certain que des ordres, des décisions ont pu être perdus en route.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Sauvetage in extremis au large de la Libye

Thu, 26/05/2016 - 07:42

Le navire en bois, après avoir tangué dangereusement. Les migrants que nager pour échapper à la mort

(B2) Le navire anti-missiles Bergamini (P-490) et le patrouilleur de haute mer Bettica (P-492), qui participent à l’opération Mare Sicuro, sont venus, in extremis, mercredi (25 mai), au secours d’une barque (en bois) chargée de migrants qui s’était renversée au large des côtes libyennes.

562 personnes ont pu être sauvées et 5 corps repêchés selon la marine italienne.

NB : Ce naufrage prouve que les navires en bois continuent d’être utilisés, malgré la destruction des précédents navires utilisés par les passeurs. Elle vient aussi contredire certaines affirmations (assez courantes dans les ONG) soulignant que les navires en bois sont plus sûrs que les « petits » canots pneumatiques. Les naufrages sont autant occasionnés dans des navires en bois que dans de frêles canots pneumatiques (voire davantage).

Libye, EUNAVFOR Med et stratégie globale au café diplomatique

Wed, 25/05/2016 - 15:56

(B2) Un café diplomatique, un peu spécial, pour décrypter et expliquer les résultats de la dernière réunion des ministres des Affaires étrangères. Au menu, la stratégie de l’Union européenne en Irak pour aider le gouvernement à rétablir les services de base et la sécurité dans les zones libérés (la stratégie vise aussi la Syrie mais est assez faible sur ce plan). Un mot de la stratégie globale que l’UE doit adopter en juin prochain. Et le changement de focus de l’opération militaire européenne en Méditerranée (EUNAVFOR Med / Sophia) pour former les garde-côtes libyens. Avec nos amis de Vieuws derrière la caméra et au montage.

(NGV)

Lire aussi : L’extension des tâches d’EUNAVFOR MED : il faudra encore un peu du temps !

Nadia Savchenko est libre

Wed, 25/05/2016 - 14:18

Nadia Savchenko (crédit : MFA Ukraine)

(B2) Ce sont les Russes, via Russia Today, qui ont donné les premiers l’information ce matin. La pilote ukrainienne retenue prisonnière en Russie était libérée en échange avec deux Russes détenus en Ukraine qui avaient été rapatriés en Russie par l’avion présidentiel ukrainien.

Un échange de prisonniers accompli par l’avion présidentiel ukrainien

L’information a été confirmée peu après midi par le président Porochenko. « Президентський літак з Героєм України Надією Савченко приземлився! Autrement dit (si j’ai bien compris) : l’avion présidentiel du héros de l’Ukraine Nadia Savchenko a atterri ! Un résultat dont on se réjouit dans les capitales européennes.

Heureux et soulagé

A Berlin le ministre allemand des affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, s’exprimant en tant que Président de l’OSCE s’est dit « heureux et soulagé » que la pilote ukrainienne ait « finalement été libérée et a pu retourner dans sa famille en Ukraine ». « Nous avons travaillé longtemps et dû attendre longtemps » pour avoir une telle « bonne nouvelle » a-t-il ajouté. Ce deal a pu être atteint notamment lors de la dernière réunion en format Normandie, tenus au niveau des chefs d’Etat et de gouvernement lundi (23 mai).

(NGV)

La tolérance + 2 de règle dans les missions européennes ?

Tue, 24/05/2016 - 18:00

(B2) La sphère européenne est plus que silencieuse sur les cas de harcèlement sexuel pratiqués en son sein. Si en France, la question est assez taboue, au plan européen, c’est l’omerta. A ce niveau-là, on pourrait même parler d’une tolérance qui s’avère loin d’être la tolérance « zéro » affichée officiellement.

Evacuation disciplinaire

Selon nos informations, Romeo (nom d’emprunt) était employé dans une mission européenne de sécurité et de défense (PSDC) au Moyen-Orient. Normalement, il se doit d’offrir toutes garanties morales de bonne conduite. Cela ne semblait pas être, tout à fait, le cas. L’homme était coureur de jupons. Chose qui jusqu’à là ne devrait pas susciter de problème, sauf quand il s’agit d’une course un peu forcenée. Après quelques semaines « d’intenses » entreprises sur ses collègues, il a écopé d’un blâme avec un rapport circonstancié, aux fesses, qui ont conduit au non-renouvellement de son contrat… Une sorte d' »évacuation disciplinaire », la sanction ultime de l’institution européenne (et souvent la seule) en cas de harcèlement (1).

… et réembauche quelques temps après

Cette mesure qui aurait dû être exemplaire n’a cependant pas duré bien longtemps ! Après quelques mois de « purgatoire », notre Romeo a retrouvé un nouveau poste. Il a été… réembauché à la mission de soutien aux forces de sécurité intérieure (EUAM Ukraine), basé à Kiev, à un poste qui n’est pas négligeable. Apparemment le panel chargé de la sélection n’a pas eu connaissance de son dossier — ce qui est étonnant — Ou alors celui-ci a été jugé insuffisant pour justifier cette réembauche — ce qui serait tout aussi étonnant —. Ou alors c’est sa nationalité (italienne) qui a justifié cette inexplicable mansuétude…

Une mansuétude inexplicable

La question reste posée. Il serait peut-être temps que les institutions européennes accordent un peu d’attention à ces questions de harcèlement, avant qu’une affaire type Denis Beaupin à l’européenne, n’éclate. Certes les missions et opérations de la PSDC sont des missions « en célibat géographique ». Mais cela justifie-t-il une certaine mansuétude de l’institution ?

(Nicolas Gros-Verheyde)

(1) La Commission européenne a souvent pratiqué en son sein une omerta sur les faits de harcèlement professionnel ou harcèlement sexuel, conduisant parfois à la sanction… de la victime plutôt que du harceleur, objet d’une promotion.

Lire aussi sur B2 Pro : La discipline au sein des missions PSDC. Un défaut de cadre d’action ?

Plus de 2000 migrants récupérés en Méditerranée ces dernières heures

Tue, 24/05/2016 - 17:50

(crédit : garde-côtes italiens)

(B2) Les navires des garde-côtes italiens et de la marine ont récupéré, ces dernières heures, près de 2000 migrants à bord d’environ 11 navires en provenance de Libye. Des navires maltais et irlandais ont prêté main forte à ce qui ressemble à une des plus importantes opérations de sauvetage de ces derniers mois.

Le navire Dattilo des garde-côtes (CP940) a pris en charge 800 personnes à bord de 5 canots pneumatiques. Tandis que son homologue Peluso (CP905) venait au secours, avec les autorités maltaises, de 229 migrants à bord d’un navire de pêche.

Le navire De La Penne en opération pour Mare Sicuro est arrivé, mardi (24 mai) à Augusta, avec 509 personnes à bord, récupérés la veille. Le Bettica avait mené trois opérations de sauvetage lundi dans le détroit de Sicile récupérant respectivement 137, 123 et 121 et personnes qui étaient à bord de canots pneumatiques.

Le navire de la marine irlandaise Lé Róisín (qui participe à l’opération Triton de Frontex) a participé à deux opérations de sauvetage ramenant 395 personnes à bord, au large de Tripoli. L’une a permis de venir au secours d’un navire en bois sauvant 274 personnes, selon un communiqué des forces irlandaises, l’autre 121 personnes à bord d’un canot pneumatique.

(NGV)

L’armée de l’air des Seychelles prête à survivre en mer

Sun, 22/05/2016 - 16:12

(Crédit : EUNAVFOR Somalia)

(BRUXELLES 2) Avoir les bons réflexes après un crash en pleine mer, construire un radeau, le déplacer. Ou encore, savoir se placer et agir pour faciliter le processus de treuillage des victimes qui les entourent ou d’eux même… Ce sont quelques uns des exercices qu’ont réalisés une vingtaine de pilotes de l’Armée de l’Air des Seychelles, début mai.

Une formation de deux jours, offerte par les membres de son équipage du patrouilleur de haute mer espagnol ESPS Tornado (P-44) qui participe l’opération EUNAVFOR Atalanta, profitant du passage sur l’île.

Une fois de retour sur le pont d’envol du navire de guerre espagnol, c’est une simulation d’incendie du moteur de  l’hélicoptère qui a été réalisée. Les membres de la Force Air Seychelles ont pu observer  et analyser la réaction de l’équipe espagnole de lutte contre les incendies du Tornado face à cette situation d’urgence. Une démonstration qui s’est accompagnée d’une formation théorique postérieure.

(Crédit : EUNAVFOR Somalia)

En quittant les Seychelles, l’ESPS Tornado a repris ses fonctions de lutte contre la piraterie dans l’océan Indien.

(LH)

Qui coordonne les secours en cas de crash d’avion ? Pourquoi l’Egypte ?

Sat, 21/05/2016 - 12:07

Observateur à bord du Falcon 50 sur le crash aérien de l’EgyptAir (crédit : Marine nationale)

(BRUXELLES2) Dans un accident aérien, traditionnellement, ce sont les moyens les plus proches de la zone du crash qui se dirigent sur la zone en secours. Participent également les moyens dont l’avion est originaire (nationalité de la compagnie aérienne, des passagers, lieu de fabrication de l’avion ou du moteur).

Les secours sont coordonnés par le pays où se situe ce crash. Sur terre, c’est évident. En mer, c’est la délimitation des zones de secours (JRCC) qui fixe la responsabilité d’un pays précis.

En l’occurrence, c’est l’Egypte qui est principalement concernée (zone JRCC du lieu supposé du crash, nationalité de la compagnie, 1er pays concerné selon la nationalité des passagers). Mais la Grèce (de par sa proximité géographique) et la France (lieu de décollage de l’avion, de fabrication de l’avion, 2e pays concerné par la nationalité des passagers) le sont également.

A cela s’ajoutent des questions de haute politique. Entre Paris et Le Caire, il y a une alliance de facto politico-militaire que ce soit au plan des achats d’équipement militaire (BPC type Mistral, Frégates, avions) ou sur le plan politico-opérationnel (Libye, lutte contre le terrorisme, processus de paix au Moyen-Orient, etc.).

(NGV)

Cadre juridique international

La règle sur les secours sur accident aérien est posée par la Convention de Chicago (art. 25)

Chaque Etat contractant s’engage à prendre les mesures qu’il jugera réalisable afin de porter assistance aux aéronefs en détresse sur son territoire et, sous réserve du contrôle par ses propres autorités, à permettre aux propriétaires de l’aéronef ou aux autorités de l’Etat dans lequel l’aéronef est immatriculé de prendre les mesures d’assistance nécessitées par les circonstances. Elle se recoupe d’une certaine avec la règle posée par la même convention en matière d’enquête sur l’accident (art. 26) En cas d’accident survenu à un aéronef d’un Etat contractant sur le territoire d’un autre Etat contractant (…), l’Etat dans lequel l’accident s’est produit ouvrira une enquête sur les circonstances de l’accident, en se conformant, dans la mesure où ses lois le permettent, à la procédure qui pourra être recommandée par l’Organisation de l’Aviation civile internationale (= OACI). Selon l’OACI, les données de l’enquête sont alors envoyés à l’État d’immatriculation (de l’avion), l’État de l’exploitant, l’État de conception et l’État de construction

Tensions en Géorgie. Un mort sur la ligne de démarcation avec l’Abkhazie

Fri, 20/05/2016 - 20:15

Véhicules des observateurs européens le long de la ligne administrative (Archives B2 – Crédit : EUMM Georgia 2013)

(BRUXELLES2) La situation en Géorgie s’est tendue après l’incident mortel, survenu le long de la « ligne administrative » entre l’Abkhazie et la Géorgie. Un homme est, en effet, mort jeudi (19 mai) après une fusillade au point de passage Khurcha-Nabakevi.

Fusillade sur la ligne de démarcation 

L’information a été confirmée par les observateurs européens de la mission d’observation EUMM Georgia. Selon des témoins locaux contactés par les observateurs européens, ce sont les forces de sécurité armées d’Abkhazie qui ont tiré. Elles auraient  traversé le pont qui sert de point de passage, en direction du territoire administré par Tbilissi. 

Collecte d’information en cours

Les observateurs européens sont sur place. Il s’agit principalement de faire un suivi de la situation, de collecter des informations puis « d’informer directement les institutions de l’UE et les États membres ». « La mission restera sur le terrain aussi longtemps que nécessaire » précise-t-on au QG de la mission à Tbilissi.

La convocation du mécanisme de prévention est urgente

EUMM demande également « instamment que les enquêtes approfondies soient menées dans les meilleurs délais ». Et elle appelle toutes les parties à éviter toute action qui pourrait aggraver la situation. Les observateurs européens ont souligné « l’urgence supplémentaire » de « la reprise rapide » du mécanisme de prévention des incidents et de réponse aux incidents (IPRM) de Gali (1).

La responsabilité russe

 Le ministre géorgien des Affaires étrangères a dénoncé, dans un communiqué, un « acte criminel » dont « l’entière responsabilité incombe à la Fédération de Russie (qui a) le pouvoir de contrôle effectif de la région ». L’incident montre « la nécessité d’établir des mécanismes de sécurité internationales » a-t-il affirmé. 

Une augmentation des tensions perceptible depuis plusieurs semaines

Les participants de la 66e réunion du Mécanisme de prévention et réponse aux incidents (IRPM) à Ergneti (voir encadré), avaient déjà exprimé il y a quelques jours (le 16 mai) leur inquiétude sur une tension croissante. Ils notaient notamment pour la période d’avril une « forte augmentation » du nombre de détentions, surtout « en comparaison avec le nombre relativement faible » d’arrestation pendant la « période précédente », y compris pendant les vacances de Pâques. En février, Kęstutis Jankauskas, le chef de la mission européenne rappelait que « les tensions sont fréquentes et EUMM a un rôle clé pour éviter que cela ne dégénère ». Lire : La présence européenne en Géorgie pas superflue (Jankauskas)

(Leonor Hubaut)

(1) Les réunions organisées à Gali, au nord-ouest de la Géorgie, sur la ligne de démarcation avec l’Abkhazie, ne sont plus organisées depuis 2014.

Lire aussi :

Le mécanisme de prévention et de règlement des incidents (IRPM)

Créé en 2009, dans le cadre des discussions internationales de Genève, ce mécanisme permet aux acteurs présents (ONU, OSCE et EUMM) d’étudier les problèmes quotidiens de la population des zones occupées en Abkhazie et en Ossétie du Sud, pour servir de médiation afin d’y trouver une solution. Son intérêt s’étend à tous les effets du conflit. Cela peut aller de problèmes concrets — d’accès aux champs ou à l’irrigation d’eau —, jusqu’aux problèmes plus sensibles de détentions de personnes prises à travers les lignes de démarcation. L’IRPM se réunit actuellement uniquement à Ergneti, sur la ligne de démarcation avec l’Ossétie du sud.

 

Une torpille des Lords sur EUNAVFOR Med. L’échec de qui ?

Thu, 19/05/2016 - 20:50

(BRUXELLES2) Le dernier rapport publié par la Chambre des Lords (House of Lords) il y a quelques jours, titre sur l’échec de l’opération EUNAVFOR Med Sophia. Mais quand on lit non pas seulement le communiqué de presse, mais le rapport dans son intégralité, la vision de l’échec mis en avant par les Lords s’avère quelque peu différente. Et le rapport, pour le moins léger, mis à part quelques réflexions pour le moins « originales »…

Un échec européen pointe un Lord…

L’opération n’aurait pas atteint ses objectifs en matière de lutte contre le business model des passeurs de Libye vers l’Europe, tonne le président de la sous-commission aux affaires européennes, Lord Tugendhat. Un nom qui ne parlera qu’aux plus anciens (et sages) de nos lecteurs. Christopher, de son prénom, était commissaire européen au Budget sous la Commission … Jenkins (1977-1981 !). Mais à 79 ans, le gaillard a encore des tripes… surtout quand il s’agit de pourfendre l’Europe. Presqu’une seconde nature chez un Britannique.

« Cette mission a sauvé des vies. C’est une considération importante. Mais elle n’a pas réussi à stopper ou interrompre le flux d’immigration en provenance de la Méditerranée, et détruire le business model. (…) Le problème est l’absence d’un Etat stable en Libye. Quand vous avez un Etat stable, comme au Maroc, il y a peu de mouvements de personnes à travers la Méditerranée. » Lord Tugengdhat

Un échec mais quel échec ?

Ce constat, on peut d’une certaine façon le partager. Près d’un an après son lancement, l’opération n’a toujours pas atteint sa pleine opérationnalité. Le flux des immigrants continue. Et la Libye est toujours un pays instable. Mais il est très facile de demander des résultats à une opération qui n’en est qu’à sa première année. En matière de lutte anti-piraterie, il a fallu 3-4 années avant de voir les premiers résultats tangibles. Il faut surtout se poser la question de l’origine de l’échec libyen. Question plus délicate qu’évite le rapport…

Qu’apporte ce rapport ? Des considérations générales plutôt convenues

Sur le fond, le rapport n’apporte en fait aucune information nouvelle. Quand on lit le rapport intégralement, il est d’ailleurs beaucoup moins critique que le communiqué de presse. Et les recommandations des Lords recoupent, en grande partie, la feuille de route dressée par l’Union européenne.

Une opération qui fait davantage du sauvetage en mer que de la dissuasion

Sur le fond, le rapport n’apporte aucun élément vraiment nouveau. Il pointe un problème fondamental de l’opération : être davantage une opération de sauvetage en mer qu’une opération de dissuasion des passeurs. C’est un fait ! Inutile de tourner en rond. Les quelque dizaines de passeurs « remarqués » et arrêtés à leur descente du bateau en Sicile sont en général des seconds couteaux. Et, faute de bateaux en bois, les opérateurs du trafic ont opté pour des canots pneumatiques. Le trafic a peut-être été perturbé, ralenti un peu, mais il continue.

La destruction du business model ne pourra se faire qu’en Libye et avec les Libyens

Le rapport met en lumière un fait, qui est une évidence, aux yeux de tous : une réelle destruction du business model des passeurs ne pourra se faire que dans les ports d’embarquement du trafic, sur les rivages et à terre. C’est une réalité qui est, déjà, prise en compte pour les phases 2b et 3 de l’opération. Ces phases sont soumises à un obstacle d’ordre politique : leur acceptation par un gouvernement légitime libyen. Pour cela, il faut un gouvernement légitime reconnu par tous à l’intérieur du pays, à commencer par l’assemblée reconnue légitime, le Parlement de Toubrok. Et, personne, ou presque, n’envisage de passer outre cette condition.

Ne pas confondre le remède et la cause

Mettre cette impossibilité au débit de l’opération EUNAVFOR MED est plutôt anachronique, surtout venant d’un Britannique. Car l’instabilité libyenne est peut-être davantage le fait de l’intervention militaire, menée de concert par le Royaume-Uni et la France, en 2011, que de l’opération européenne. EUNAVFOR Med cherche, en fait tant bien que mal à pallier aux effets de cette instabilité. Effectivement, soigner un cancer avec des cachets d’aspirine n’est pas très efficace. Mais faute d’autres traitements et de rayons X, que peut-on faire ?

Une opération en cours d’évolution

Le rapport est, en fait, quelque peu daté. Car depuis plusieurs semaines une évolution s’est fait jour. Les pays qui militaient pour une opération plus robuste (1), depuis plusieurs mois, — le Royaume-uni et la France notamment — sont en passe d’obtenir gain de cause. Même s’il y a quelques résistances, la discussion est bien entamée sur l’évolution du mandat depuis la réunion d’avril. Et le feu vert de principe est déjà acquis (Lire : Deux nouvelles tâches pour l’opération SOPHIA. Feu vert des 28).

… et une ou deux propositions … originales (farfelues ?)

Dans le rapport, en revanche, on trouve quelques « pépites » qui traduisent un présupposé plus idéologique qu’opérationnel.

Privatiser les moyens de sauvetage ?

A écouter un éminent expert du Royal United Services Institute (RUSI), ancien commandant de la Royal Navy, il faudrait recourir aux « moyens commerciaux privés » pour le sauvetage en mer, au lieu de moyens militaires trop couteux !

  • NB : l’expérience britannique de la privatisation du sauvetage en mer est effectivement un tel modèle qu’il est urgent… de ne pas adopter !

Utiliser des moyens aériens plus adaptés ?

Cet expert du RUSI critique également les moyens aériens utilisés – faits « pour détecter des sous-marins en Arctique » souligne-t-il.

  • NB : Je n’ai pas une très grande expérience aéronautique et je ne me hasarderais bien sûr pas à mettre en doute cette assertion. Mais, jusqu’à nouvel ordre, j’avais l’impression qu’un avion de type Lockheed P-3 Orion (utilisé par les Portugais ou Espagnols), un CN-235 Vigma (espagnol) ou un Merlin III luxembourgeois, qui sont de permanence sur la zone, sont plutôt bien adaptés à la patrouille et la surveillance maritime.

En tout cas, on peut noter que les donneurs de leçons britanniques se sont bien gardés de mettre en évidence un point notable. Si la marine britannique est bien présente depuis le début de l’opération avec un navire sur zone, les moyens aériens à la cocarde rouge-blanc-bleu sont plutôt une denrée rare. Zéro avion de reconnaissance ou de surveillance maritime que ce soit de la Royal Air Force ou de la Marine britannique. Quant à l’hélicoptère … basé à Malte (!), il est rentré à la maison ou resté sur le tarmac. Chut…

(Nicolas Gros-Verheyde)

(1) Ils étaient assez seuls en général. De nombreux pays — comme l’Allemagne, l’Irlande ou la Suède — étaient assez satisfaits d’une opération qui se cantonne au sauvetage en mer

5 Casques bleus tchadiens tués au Mali (maj)

Thu, 19/05/2016 - 20:30

(B2) Un convoi logistique de la force des Nations Unies au Mali, la MINUSMA, a été victime d’une embuscade à environ 15 km au nord d’Aguelhok, dans la région de Kidal, mercredi (18 mai). Le convoi a « heurté un engin explosif improvisé » et a été par la suite « attaqué par un groupe armé non identifié », selon le communiqué de la MINUSMA. Bilan : cinq casques bleus tchadiens tués, trois autres blessés.

Ce qui porte à 12 personnels des Nations Unies tuées dans la région depuis le début de l’année. Une douzaine d’attaques contre la Minusma ont été recensées dans la région de Kidal.

Une opération ‘Medevac’ de Barkhane

Les Français de la force Barkhane ont participé aux secours, envoyant deux hélicoptères, un Puma médicalisé et un Caracal, ainsi qu’un détachement armé pour évacuer les blessés et sécuriser la zone. Les blessés ont été rapatriés vers le poste médical français de Tessalit « où ils ont été pris en charge » annonce l’état-major des armées, avant d’être confiés à la MINUSMA.

L’UE appuie la MINUSMA

La porte-parole de la Haute représentante de l’UE pour les Affaires étrangères a exprimé « ses condoléances » aux familles des soldats décédés, souhaitant un « rétablissement rapide aux soldats blessés » et réitérant son « plein appui à la MINUSMA et aux pays contributeurs des troupes à cette opération » (1). Pour l’Union européenne « les terroristes ont démontré encore une fois leur mépris de la volonté du peuple malien à vivre en paix ».

(NGV)

(1) Plusieurs Etats membres de l’UE — Pays-Bas, Suède, Allemagne, Rép. Tchèque — contribuent à la Minusma

(Mis à jour ven. 20 mai) avec la déclaration de l’UE et des précisions sur les circonstances

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