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Défense

Le commissaire au Commerce Phil Hogan démissionne. La fin de l’impunité

Bruxelles2 - Thu, 08/27/2020 - 18:40

(B2) Pris sur le fait en violation des réglementations imposées aux Irlandais sur le coronavirus, le commissaire européen au Commerce, l’Irlandais Phil Hogan, a fini par lâcher le guidon

Phil Hogan dans ses bureaux du Berlaymont (crédit : Commission européenne)

Après quelques jours d’interrogation, et de demi-mensonges (1), l’homme politique du Fine Gael désigné par l’Irlande pour être son représentant dans l’exécutif européen a fini par se rendre compte à l’évidence : il fallait mieux partir de lui-même que d’être mis à la porte par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. La situation était en effet devenue intenable, avec l’affaire du Golfgate.

Un golfgate qui fait des ravages

L’homme politique avait participé avec 80 convives à un diner de gala de l’Oireachtas Golf Society, le club de golf du parlement irlandais il y a une semaine (mercredi 19 août). Ce qui dépassait la jauge autorisée de 50 personnes pour une telle réunion. En pleine période de resserrage des boulons — passage notamment à une bulle de 6 personnes — l’évènement passe mal, et le mot est faible, dans la verte Irlande. Tour à tour, les personnalités présentes à l’évènement sont tenues de s’expliquer et d’assumer. La ministre de l’Agriculture a déjà démissionné, des juges également… Et plusieurs responsables du gouvernement ont demandé que Phil Hogan suive le mouvement.

Un statut de relative indépendance

Seul hic, un commissaire européen, une fois proposé par son gouvernement, est adoubé à la fois par la présidente de la Commission et le Parlement européen. Ce statut lui garantit une relative indépendance. Il quitte son costume national et les us et coutumes locaux, pour devenir un être atypique, qui ne dépend plus que de la sphère européenne. Il ne peut alors être contraint à la démission que par ceux qui l’ont validé. Autrement dit, l’Irlande n’a plus son mot à dire. Et seules les instances européennes (ou l’intéressé lui-même) peuvent le démissionner. C’est cette argumentation que l’exécutif européen a d’abord fait valoir pour refuser tout mouvement vers la porte pour son commissaire au Commerce.

Une contrepartie à l’indépendance des commissaires européens

Ce statut exceptionnel a cependant plusieurs contreparties. L’une est officielle et expressément indiquée par le Traité : consacrer tout son temps à l’activité européenne. Or, on peut vraiment se demander si assister à un dîner de gala du golf club parlementaire irlandais rentre vraiment dans le mandat d’un commissaire au Commerce, voire même dans la tradition de présence de la Commission européenne aux évènements nationaux. La réponse est assez rapide et évidente. C’est Non. La présence de Phil Hogan tenait avant tout à sa nationalité, irlandaise, à ses activités politiques dans l’île, voire éventuellement à ses visées futures. Il ne pouvait donc plus vraiment exciper de sa fonction de commissaire pour prétendre être intouchable. C’est ce que les juristes appelleraient un « acte détachable ». Il y avait là une réelle contradiction qu’il fallait trancher.

Une loyauté nécessaire vis-à-vis de la population

Ensuite, et surtout, il y a une clause non écrite au statut de commissaire : il faut être loyal non seulement vis-à-vis de ses mandants, des États, comme de la population européenne. Or, la manière dont Phil Hogan a cherché à se dédouaner et à s’excuser de sa présence était on peut plus ‘limite’. Dans son mot « chaleureux » de remerciement pour toute son action « pour son travail inlassable et fructueux », Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, n’a pas manqué de le rappeler que chacun devait être responsable de ses actes.

Le rappel à l’ordre de Von der Leyen

« Dans les circonstances actuelles, alors que l’Europe se bat pour réduire la propagation du coronavirus et que les Européens font des sacrifices et acceptent des restrictions douloureuses, j’attends des membres du Collège qu’ils soient particulièrement vigilants quant au respect des règles ou recommandations nationales ou régionales applicables », a indiqué Ursula von der Leyen dans une déclaration publiée aujourd’hui. Avis aux amateurs…

Commentaire : Le temps de l’impunité semble bien révolu. La sortie sera proche pour ceux ou celles qui ne respecteront pas certaines règles, écrites comme non écrites.

(Nicolas Gros-Verheyde)

  1. Arrêté par la Garda (la police irlandaise) pour conduite au volant en téléphonant, il a été pris également en flagrant délit de violation des règles de confinement. Point mineur en soi s’il n’avait pas été nié au départ.

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Non, l’OTAN ne militarise pas ses frontières avec la Biélorussie, assure Jens Stoltenberg

Bruxelles2 - Thu, 08/27/2020 - 13:19

(B2 à Berlin) Alors que son influence baisse, le président biélorusse cherche à rallier ses troupes contre un ennemi : l’Alliance atlantique. Il l’accuse de militariser ses frontières. Une attaque infondée et inacceptable, s’insurge Jens Stoltenberg

Jens Stoltenberg à son arrivée à l’informelle défense à Berlin (crédit : OTAN)

Présent à Berlin pour participer à la réunion des ministres de la Défense de l’Union européenne depuis hier (mercredi 26 août), le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg a voulu — une fois de plus —  faire passer le message.

Fausses accusations

« Il n’y a pas de renforcement militaire par l’OTAN dans la région », a-t-il assuré, fustigeant les « tentatives d’utiliser l’OTAN comme une sorte d’excuse pour sévir contre les manifestants, contre l’opposition politique au Belarus ». Et de tonner : « toute tentative d’essayer de déplacer l’attention des questions intérieures vers les questions extérieures pour créer une excuse pour utiliser la violence contre son propre peuple est inacceptable. » L’OTAN « reste une alliance défensive », a-t-il tenu à rappeler.

Une Alliance préoccupée

Alors que celui que l’on surnomme le dernier dictateur d’Europe ne se prive pas, depuis une semaine, d’accuser également les Européens d’ingérence, les Alliés s’avouent « très préoccupés par la situation en Biélorussie » et « suivent bien sûr de très près » la crise qui s’y déroule depuis la ré-élection de Loukachenko, a-t-il partagé avec la presse.

(Aurélie Pugnet)

Lire aussi :

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Les gars d’EUTM RCA déménagent

Bruxelles2 - Thu, 08/27/2020 - 06:05

(B2) Les militaires européens ont quitté leur quartier historique qui les abrite depuis le début des missions de l’UE en Centrafrique, il y a six ans

(crédit : EUTM Rca)

Les éléments européens ont quitté le camp d’Ucatex, pour se relocaliser près de l’aéroport, à M’Poko, base historique des forces françaises et de l’ONU. Durant une bonne semaine, ce mois d’août (du 15 au 23), ils ont transféré tous leurs effets et matériels, containers y compris.

La fin d’une présence de six ans

Basé sur le site d’une ancienne usine désaffectée, le camp Ucatex a tout d’abord été utilisé par la force de stabilisation de l’UE à Bangui EUFOR RCA, en 2014 (lire : En patrouille avec les gendarmes), puis par la mission de conseil militaire EUMAM RCA (lire : EUMAM RCA lancée. Mais effet retard pour les effectifs) et la Minusca, et enfin par la mission de formation (lire : EUTM RCA lancée. Les premières formations mises en place…).

Destination : M’Poko

L’opération s’inscrit dans le cadre de la « densification des missions de conseils, d’entrainement et d’instruction » d’EUTM RCA au profit des FACA, les forces armées centrafricaines. NB : ce déménagement permet aussi plus de synergies entre les différentes forces (notamment en matière de force protection).

Des convois étalés dans la journée

Pour éviter tout problème, les convois ont été répartis entre la matinée et l’après-midi. La vitesse de déplacement a aussi été adaptée pour que la sécurité « soit assurée lors du passage des convois notamment sur le marché des combattants» indique-t-on à EUTM RCA. Un lieu particulièrement prisé des habitants de Bangui, et avec une forte densité (personnes, motocyclettes, etc.).

La présence à Bouar reprend

Autre acquis organisationnel : le détachement de partenariat militaire opérationnel (DPMO) d’EUTM est « désormais au complet sur le camp de Bouar » assure-t-on du côté européen. L’installation a été finalisée ce mois d’août, avec de petits travaux et l’entretien du camp pour être fin prêts pour commencer l’instruction avec les FACA. Le chef d’état-major centrafricain (alias le CEMA), le général Zéphirin Mamadou, et le chef d’EUTM, le général français Éric Peltier, se sont rendus sur place lundi (24 août) pour visiter les installations, l’état-major de zone de défense ainsi que le centre d’instruction et d’entraînement qui accueillera les formations des FACA.

Une montée en puissance des FACA

Ces changements s’inscrivent dans un renforcement de la mission, en personnel comme en infrastructures, dans le nouveau mandat qui lui a été confié par les ’27’ (1), pour faire face à la (re)montée en puissance des FACA, dans le cadre du plan national de défense. De nouvelles recrues vont ainsi venir s’ajouter au renforcement de l’état-major de zone de défense (EMZD) à Bouar. Les EMZD de Ndele et Bangassou vont aussi poursuivre leur déploiement.

(Nicolas Gros-Verheyde)

  1. Son mandat vient d’être renouvelé fin juillet pour deux ans supplémentaires. Lire : La mission EUTM RCA prolongée de deux ans et recentrée sur la formation militaire

Des mesures barrières face au Covid-19

Le coronavirus a un peu compliqué le travail d’EUTM RCA. Il faut bien le dire. Mais la première réaction des autorités centrafricaines, qui ont réagi assez fortement à l’épidémie, en demandant aux Européens de stopper tout contact et de rester confinés, semble aujourd’hui assouplie. EUTM-RCA et les FACA se sont adaptés à la nouvelle donne, pour continuer à travailler en toute sécurité. Désormais avant chaque activité, « une information précise et détaillée est dispensée à tous les stagiaires sur l’importance des gestes à adopter » pour prévenir la diffusion du virus.

Lire aussi : Avec la formation de Bouar, on voit les fruits du travail de ces trois années (Général Peltier, EUTM RCA)

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Défense. L’Allemagne cause beaucoup et agit peu. Pourquoi ?

Bruxelles2 - Wed, 08/26/2020 - 17:30

(B2 à Berlin) L’Allemagne éprouve quelques difficultés à accorder ses paroles et ses actes en matière de politique étrangère et surtout de défense européenne. La présidence allemande de l’UE changera-t-elle la donne ? On peut en douter. Explications

(crédit : Bundeswehr/Francis Hildemann – archives B2)

La réunion informelle des ministres de la Défense dans la capitale allemande aujourd’hui, celle des ministres des Affaires étrangères demain devraient être l’occasion de déclarations vibrantes des dirigeants allemands sur l’Europe de la défense. Sont-elles crédibles ? Faut-il les prendre au pied de la lettre ?

Des idées généreuses

En Allemagne, les idées fusent, souvent, pleines d’emphase, généreuses. Si on jette un regard en arrière sur ces derniers mois, Berlin a revendiqué un siège européen au Conseil de sécurité de l’ONU, un conseil européen de sécurité restreint, le déclenchement de la clause de solidarité face à la crise du Covid-19, entre autres. Toutes des initiatives qui ont fait plouf ! Idem en matière de défense. On parle d’une zone de protection sous mandat international dans le nord de la Syrie, d’une initiative dans le détroit d’Ormuz ou du porte-avions franco-allemand. Sans suite (lire : Lire aussi : AKK, la MinDéf allemande, spécialiste des idées sans suite, dans le creux de la vague ?).

L’Europe en bandoulière

Très régulièrement, aussi, on saupoudre cela de déclarations énamourées en faveur d’une autonomie européenne plus affirmée en matière de politique étrangère et de défense, d’une armée européenne. Ces déclarations n’émanent pas de farfelus, mais des plus hauts responsables politiques au pouvoir, de la coalition CDU-CSU-SPD, à la chancelière Angela Merkel, le chef de la diplomatie Heiko Maas en passant par la ministre de la Défense Annegret Kramp-Karrenbauer alias ‘AKK’ (1). Toutes plus fortes les unes que les autres, notamment vis-à-vis des USA, ces idées sont auréolées du sérieux de la machinerie allemande. On pourrait ainsi être tenté de les prendre (très) au sérieux…

Des idées sans lendemain ?

Une profonde erreur ! Nombre de ces idées ne durent parfois que quelques heures, faisant rapidement pschitt, telles des bulles de savon éclatant au soleil. Ces propos semblent davantage là pour occuper le terrain, montrer que l’Allemagne est présente sur le dossier. Mais elles ne semblent pas destinées à davantage d’actions. Pour le dire plus crûment, la fiabilité de la parole allemande en matière de défense est plus proche de la dette grecque des années 2000 que de la réputation de ses machines outils.

Une manière de torpiller certains projets

Pire, Berlin a aussi le chic de torpiller, en douce, certaines initiatives. Exemple : la coopération structurée permanente (CSP ou PESCO). L’Allemagne insiste pour voir regrouper un maximum d’États, surtout d’Europe de l’Est. Cette volonté obéit à un impératif mathématique — réunir une majorité qualifiée — et a une réelle justification stratégique — réunir les Européens autour de leur défense. Mais elle est surtout bien en phase avec l’imperatum allemand : « être au centre de tout » (2). Au final, ça alourdit le tout. Elle se retrouve deux ans et demi plus tard, dans une sorte de guet-apens, dont elle peine à sortir. Un simple effet de la combinaison ‘nombre + bureaucratie’ ? Ou une accordance avec le rythme allemand naturel, plus lent, qui se calcule en années, voire en décennies ? Une défense européenne embourbée n’est, en fait, pas vraiment pour déplaire outre-Rhin, malgré les dires officiels.

Une certaine pusillanimité en matière d’opération

Du côté des opérations, c’est là où le propos allemand est le plus incohérent. Quand les politiques décident d’un engagement, il ne suit pas forcément. Il en est ainsi de l’opération de surveillance maritime dans le détroit d’Ormuz. L’initiative tombe à l’eau (lire : Vers une opération maritime combinée franco-germano-britannique dans le détroit d’Ormuz. Les discussions continuent). Ce n’est pas vraiment un manque de volonté politique. La marine allemande… n’a tout simplement pas de navire à fournir (cf. ci-dessous). Bis repetita pour l’opération de contrôle de l’embargo des armes au large de la Libye, EUNAVFOR Med Irini… L’Allemagne ne lui a fourni que le minimum, alors qu’elle est issue directement du processus de Berlin piloté par la chancelière allemande (3). Dans cette avalanche de ratés, une exception : l’engagement au Mali, au sein de la mission de formation de l’armée malienne (EUTM), ou de la force des Nations-unies (Minusma). Berlin n’a cependant pas été jusqu’à s’engager dans la force Takuba. Raisons : trop hasardeux, pas assez cadré… (4)

Des explications

Prétendre que tous ces propos sont du spectacle serait un raccourci erroné. Il y a des raisons profondes qui expliquent cette véritable dichotomie entre le dire et le faire, entre le politique qui veut une chose et la défense qui acte autrement.

Le poids de l’histoire

Premièrement, le poids de l’histoire ne doit jamais être sous-estimé quand on parle du couple ‘défense et Allemagne’. C’est un sérieux frein à toute option interventionniste. La défense n’est pas un vecteur où les Allemands aiment afficher leur primauté, ni dépenser beaucoup d’argent. Et le courant pacifique est un facteur clé de la vie politique allemande, qui transcende plusieurs partis : pas seulement du côté de leur berceau naturel, les Verts, mais aussi chez les Libéraux, les socio-démocrates (SPD), l’extrême droite (AfD), comme l’extrême-gauche (Die Linke).

… et une armée bâtie autour de l’OTAN

Autre conséquence de cette histoire, qui ne doit pas être négligée : l’armée allemande s’est structurée autour de l’Alliance atlantique. La carrière d’un officier se bâtit dans les couloirs de l’OTAN, pas dans celle de l’Union européenne. Les ministres peuvent dire ce qu’ils veulent, la Bundeswehr suit son chemin. Toutes les déclarations autour de l’Europe de la défense ne rencontrent donc que peu d’échos aux tréfonds de la Bundeswehr. Elles sont souvent contrebalancées par des déclarations ou démonstrations d’amour à l’OTAN (5).

Une armée un peu à la ramasse

Troisième élément, qui est un peu caché et honteux pour l’Allemagne : l’état déplorable de la Bundeswehr. Malgré les apparences, et le nombre de militaires affichés, l’armée allemande n’est que l’ombre d’elle-même. Entre ses sous-marins absents durant de longs mois, ses frégates qui souffrent d’indisponibilité, la grosse majorité de ses 128 avions de combat Eurofighter cloués au sol, et même ses chars Léopard 3 flambants neufs qui ont des ratés, le pays le plus puissant d’Europe dispose d’une armée un peu en lambeau. Du coup, les engagements, notamment aériens et maritimes, se font au compte-goutte.

Un engagement plus lent, (ou) plus réfléchi

À la différence de la France qui s’engage sur un coup de sifflet de son président, l’Allemagne a un dispositif politique de décision beaucoup plus collectif, donc plus complexe, impliquant non seulement tout le gouvernement, mais aussi une bonne partie de la classe politique. Et l’engagement militaire se comprend dans un cadre plus général, contrebalancé par d’autres éléments. « L’Allemagne est prête à s’impliquer davantage, également militairement. Mais cet engagement militaire doit s’inscrire dans une logique politique », résumait Heiko Maas à la conférence de sécurité de Münich (6).

Le rôle particulier du Bundestag

Le Bundestag, la chambre basse du parlement allemand, devant se prononcer sur chaque engagement international, avec le vote d’un projet de loi, tout doit être écrit : les objectifs recherchés, le volume de forces engagés, le budget, les coopérations engagées et la voie de sortie. C’est précis. Et il importe alors d’avoir l’accord non seulement des partis de la majorité, mais même au-delà. La recherche d’un large consensus (absentions notamment) permet de s’assurer de la pérennité de l’opération au-delà du mandat d’un an souvent octroyé. On pourrait se plaindre de cette lenteur. C’est aussi le gage d’une certaine réflexion. Quand l’Allemagne s’engage (comme en Afghanistan, ou en Irak, ou au Mali), c’est sur la durée.

Un facteur de différenciation

Malgré les apparences, la défense est ainsi une thématique très politisée. Contrairement à nombre de pays européens — la France, l’Espagne, la Grèce, la Pologne, le Royaume-Uni —, où le sujet est assez consensuel dans la sphère politique, les questions de défense sont controversées. C’est une manière pour les partis « d’afficher leurs différences » nous rappelle un diplomate, bon connaisseur du dossier. Il n’en ont pas souvent l’occasion, la sphère économique suscitant moins de divergences que dans d’autres pays.

Des déclarations en forme de ballon d’essai

Au final, les quelques déclarations qui parsèment la vie politique allemande ne doivent donc pas être prises au pied de la lettre, mais pas méprisées non plus. Elles sont destinées à frapper les esprits ou à les préparer à des évolutions, voire à lancer des ballons d’essai pour tâter le terrain. Si le consensus n’est pas présent, on renonce, discrètement, sans trop d’orgueil. Outre-Rhin, personne n’en voudra jamais à un homme ou une femme politique de ne pas avoir envoyé finalement ses troupes, comme promis. Au contraire, ce serait plutôt un gage de sagesse…

(Nicolas Gros-Verheyde)

  1. Il faut « une Europe forte et capable d’agir » (A. Merkel, 13 octobre 2019, lors d’une rencontre avec E. Macron à Paris) « Il est dans notre intérêt le plus strict, en tant qu’Européens, d’assumer davantage de responsabilité en matière de sécurité. Il ne peut exister d’Europe forte et souveraine, en termes de politique de sécurité, que si elle dispose des capacités correspondantes. Et pour cela, il faut être prêts à investir dans cette sécurité. » (H. Maas, 9 octobre 2018, devant l’Académie fédérale de politique de sécurité).
  2. Une phrase qui revient régulièrement dans l’argumentaire de la chancelière Angela Merkel comme du ministre des Affaires étrangères Heiko Maas, comme lors son intervention lors d’un forum organisé par le think tank ECFR fin juin 2020.
  3. Un avion de surveillance, basé tout au Nord du pays, a l’air peu utile à l’opération (lire : L’avion de patrouille maritime allemand P3 Orion C entre dans la danse… loin de la zone d’opération). Et un navire qui n’arrive sur zone qu’en août, alors que l’opération crie famine (lire : La frégate Hambourg au travail au large de la Libye)
  4. Lire : L’engagement allemand au Sahel. Un test de vérité pour Berlin, pour l’Europe également….
  5. « Aujourd’hui, l’OTAN continue de préserver notre patrie, projette la stabilité et assure un secours immédiat lors de catastrophes imprévues telles que cette pandémie », indique AKK au Financial Times début mai 2020, dans un article largement diffusé et traduit en plusieurs langues.
  6. Début février 2020. Télécharger ici en allemand.

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Grèce, France et Italie manœuvrent de concert en Méditerranée. Face à la Turquie

Bruxelles2 - Wed, 08/26/2020 - 12:50

(B2) Les marines grecque, chypriote avec le renfort de l’Italie et de la France ont démarré ce mercredi (26 août) un exercice aéronaval en Méditerranée orientale

(crédit : État-major grec)

Solidarité européenne face à la Turquie…

En pleine réunion informelle des ministres de la Défense, comme des Affaires étrangères de l’UE, à Berlin, c’est une manière pour les pays européens du rivage sud de la Méditerranée, les plus concernés (Grèce, Chypre, France, Italie), d’affirmer leur pleine solidarité face aux prétentions turques dans la zone. Dénommé ‘Eunomia’, l’exercice se déroulera en effet tout le temps de la réunion de mercredi à vendredi (26 – 28 août). 

… en pleine réunion ministérielle européenne

Cette initiative « vise à faire prendre conscience de la situation », confirme le ministre grec de la défense Nikos Panagiotopoulos. Il s’agit de « démontrer l’engagement des quatre pays méditerranéens européens en faveur de l’état de droit dans le cadre de la politique de désescalade des tensions ». Athènes, Nicosie, Paris et Rome répliquent aussi à l’annonce par la Turquie d’un exercice semblable, organisé « avec d’autres Alliés » selon Ankara.

La Méditerranée : un bien commun, pas un terrain de jeu des tensions

« La Méditerranée orientale se transforme en un espace de tensions. Le respect du droit international doit être la règle et non l’exception », renchérit la ministre française des Armées. « Notre message est simple : priorité au dialogue, à la coopération et à la diplomatie pour que la Méditerranée orientale soit un espace de stabilité et de respect du droit international. Elle ne doit pas être un terrain de jeu des ambitions de certains, c’est un bien commun », détaille Florence Parly dans une série de tweets.

Des frégates, sous-marins et avions

Participent côté grec, des frégates, des sous-marins et des forces spéciales, précise l’état-major grec. La frégate Spetsai (F-453), bien connue pour avoir tout récemment participé à l’opération européenne EUNAVFOR Med Irini, et la frégate Lίmnos III (F-451) sont de la partie selon nos informations. Du côté français sont engagés une frégate et un hélicoptère et trois avions Rafale.

L’inauguration de l’initiative Quad

Le quatuor compte bien ne pas s’arrêter là. Chypre, Grèce, France et Italie ont « convenu d’entrer dans une présence conjointe en Méditerranée orientale dans le cadre de l’Initiative de coopération du Quatuor (QUAD) », indique N. Panagiotopoulos. Ceci n’est donc que l’activité « inaugurale » d’une initiative plus complète. Objectif : « renforcer la présence militaire navale et aérienne collective dans la région » et pousser la Turquie au dialogue.

NB : un autre exercice, plus limité, avait eu lieu à la mi-août, entre la Grèce et la France uniquement (lire : La France positionne deux Rafale et une frégate face à la Turquie).

(Nicolas Gros-Verheyde)

Un autre exercice avec les Américains

Face aux velléités turques, les Grecs multiplient les signaux de solidarité. En début de semaine, lundi (24 août), s’est déroulé un autre exercice aéronaval, avec les États-Unis cette fois, dans la zone maritime au sud de la Crète. Y participaient, côté grec, la frégate Egée ou Aegean (F-460), un sous-marin type 214 et six avions F-16, tandis que du côté américain, le destroyer USS Winston S. Churchill (81), et les hélicoptères de bord des deux navires, précise l’état-major grec.

L’USS Winston Churchill et la frégate Aegean (crédit : US 6th fleet)

 

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Les missions européennes de la PSDC au Mali (EUCAP Sahel et EUTM) suspendent leur activité

Bruxelles2 - Tue, 08/25/2020 - 16:45

(B2) La situation politique étant compliquée après le coup d’État au Mali, « nous avons décidé de suspendre toutes les activités opérationnelles pour nos deux missions » : EUTM Mali [chargée du conseil et de la formation de l’armée malienne] et EUCAP Sahel [chargée d’une mission identique pour les forces de sécurité], a confirmé aujourd’hui un diplomate européen à quelques journalistes, dont B2.

Stage de formation des formateurs au niveau de compagnie et un stage ciblé sur la défense d’une base militaire au Camp d’Entraînement de Koulikoro (crédit : EUTM Mali)

Difficile de continuer

Le mandat de ces missions est en effet « de travailler et de soutenir les autorités légitimes dans le développement des forces de sécurité ». Difficile de continuer à accomplir une mission quand ces forces sont elles-même pour partie impliquée dans un coup d’État, condamné par l’Union européenne.

Un coup d’état condamné par l’UE

Les Européens ont, comme l’Union africaine et le Conseil de sécurité de l’ONU, condamné le coup d’État, demandé le retour à l’ordre constitutionnel, la libération des prisonniers, en particulier du président IBK (Ibrahim Boubacar Keïta) et du Premier ministre (Boubou Cissé). Ils soutiennent les efforts de médiation de la CEDEAO (ECOWAS en anglais) et disent espérer qu’une « solution conforme aux aspirations de la population malienne » soit trouvée. L’objectif est « la mise en place d’un gouvernement civil de transition dès que les conditions le permettront ».

La reprise des activités conditionnée à la normalisation

Cette suspension est « temporaire » poursuit notre interlocuteur. « Nous sommes prêts à reprendre ces activités au Mali en partenariat avec l’ONU dès que les conditions le permettront. » Ce dès que possible. Pour les spécialistes de la PSDC au service diplomatique européen (SEAE), il est « vital de maintenir l’investissement à long terme fait par la communauté internationale pour travailler à la sécurité et à la stabilité du Mali, du Sahel. C’est très important pour notre sécurité et pour celle des Européens également. »

Les éléments restent sur place

Selon nos éléments, tous les effectifs sont restés sur place à Bamako et Koulikoro. Ils sont simplement cantonnés en évitant d’avoir trop de contacts avec les uns et les autres. Nombre de soldats et officiers qui sont à l’initiative ou participent au coup d’état sont en effet passés dans les mains des formateurs européens ou ont été à leurs contacts.

Commentaire : ces deux missions jouent de malchance

Après une mise en veille des activités de formation pour cause d’épidémie de coronavirus (lire : Les missions militaires de la PSDC continuent, mais à bas régime (v3)), elles commençaient tout juste à reprendre leurs activités, selon une volonté exprimée très clairement à la fois par le haut représentant de l’UE Josep Borrell et les États membres (lire : Comment les missions EUTM vont se redéployer ? La MPCC se prépare au grand saut). Cette nouvelle interruption, qui devrait se prolonger encore quelques semaines, pour un sérieux coup à la volonté des Européens de stabiliser le Mali.

Seule consolation : la mission EUTM Mali n’a plus pour seul horizon géographique ce pays, mais a désormais un mandat plus régional, notamment le Burkina Faso (lire : En route vers une EUTM Mali II en attendant une EUTM Burkina ou une EUTM Sahel). Elle pourrait donc reployer une partie de ses moyens et de ses activités, beaucoup plus rapidement que prévu, vers ce pays.

(Nicolas Gros-Verheyde, avec Aurélie Pugnet sur le ‘front diplomatique’)

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La frégate Hambourg au travail au large de la Libye

Bruxelles2 - Mon, 08/24/2020 - 16:15

(B2) Après deux semaines de voyage, la frégate allemande Hamburg a rejoint, dimanche (23 août), la force maritime européenne présente au large de la Libye et chargée de contrôler l’embargo sur les armes Méditerranée.

(crédit : EUNAVFOR Med Irini)

Placée sous le commandement du capitaine de frégate (Fregattenkapitän) Jan Fitschen, la frégate, partie de son port d’attache début août, a effectué sa première visite, sur le MV Spirit qui se dirigeait vers le port de Tobrouk annonce l’opération EUNAVFOR Med Irini. Ce navire de la classe Sachsen dispose de deux hélicoptères de bord et d’une équipe de forces spéciales chargé des arraisonnements C’est le premier navire allemand à participer à Irini (Lire : Le Hamburg dans l’opération Irini courant août).

Mais l’opération européenne ne dispose toujours que de deux navires : l’Italien San Giorgio qui assure le rôle de navire-amiral, le Grec Spetsai ayant repris son chemin nationale. Elle a également à sa disposition une panoplie plus fournie de moyens aériens : un drone Predator italien, un Embraer 145 grec, les Merlin III Luxembourgeois et Antonov Bryza 28B1R polonais, ainsi que le Falcon 50 français (mis à disposition de façon périodique). Elle ne dispose plus du P3 Orion C allemand rentré, lui aussi, au pays.

(NGV)

  1. À l’origine, la frégate devait se rendre en Inde pour être présent au Symposium naval de l’océan Indien, puis en Australie ; le voyage a été annulé pour cause de coronavirus.

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L’opposant russe Alexei Navalny (de nouveau) empoisonné en danger (v2)

Bruxelles2 - Thu, 08/20/2020 - 07:58

(B2) Il ne fait pas bon être opposant apparemment dans la Russie de Vladimir Poutine. Alexei Navalny aurait été empoisonné. Une seconde tentative en un an apparemment

L’opposant en soins intensifs

L’incident s’est produit durant le vol de retour depuis Tomsk en Sibérie, de l’opposant moscovite (1). « Il s’est senti malade pendant le vol » raconte sa porte-parole Kira Yarmysh sur twitter jeudi (20 août) au matin. L’avion a fait un atterrissage d’urgence à Omsk. Et Navalny a été transporté à l’hôpital en ambulance. Il est « en soins intensifs, inconscient ».

Сегодня утром Навальный возвращался в Москву из Томска. В полёте ему стало плохо. Самолет экстренно сел в Омске. У Алексея токсическое отравление. Сейчас мы на скорой едем в больницу

— Кира Ярмыш (@Kira_Yarmysh) August 20, 2020

Un empoisonnement au thé

« Nous supposons qu’Alexei a été empoisonné avec quelque chose mélangé dans son thé » poursuit Kira Yarmysh. « C’était la seule chose qu’il avait bue depuis ce matin. Les médecins disent que la toxine a été aspirée plus rapidement à travers le liquide chaud. » Si l’hypothèse d’un empoisonnement s’avère, ce serait la seconde tentative en près d’un an.

Précédente tentative d’empoisonnement

L’opposant avait en effet été hospitalisé un court moment, fin juillet 2019, pour de larges boursouflures au visage. Une « grave réaction allergique », avait indiqué les autorités. Navalny avait senti son cou, son visage, son front se gonfler ; et d’importantes marques rouges apparaitre. Ce « mal bizarre », comme le qualifiait alors son entourage, avait immédiatement fait pensé à un empoisonnement, l’intéressé n’ayant pas d’antécédents allergiques. Il était alors emprisonné au lendemain d’une manifestation pour protester contre le résultat des élections locales à Moscou.

Un pourfendeur de la corruption

Ce pourfendeur de la corruption qui gangrène le pays nous avait confié lorsque nous l’avions rencontré à Moscou (3), en septembre 2013, « ma situation est un peu meilleure en ce sens ». « J’ai une certaine célébrité, qui me protège ». Apparemment, cela ne suffit plus à le protéger.

Un accueil en France ou en Allemagne ?

Dans le fil de la journée, l’état de l’opposant russe n’était pas rassurant. « Les nouvelles que nous avons à cette heure sont extrêmement inquiétantes » a indiqué Emmanuel Macron.

Une proposition Macron – Merkel

Recevant la Chancelière allemande Angela Merkel au Fort de Brégançon, le président français s’est dit « extrêmement préoccupé ». Il s’est dit « prêt à apporter toute l’assistance nécessaire » à l’opposant comme « à ses proches » sur le plan « sanitaire, sur le plan de l’asile ou de la protection ». Il pourrait ainsi être accueilli en France, ou en Allemagne (comme l’a proposé Angela Merkel).

Un avion prêt à décoller en Allemagne

L’Allemagne a, sur ce sujet, une certaine avance. Le leader de l’ONG allemande de défense des droits de l’homme Cinema for Peace, Jaka Bizilj a indiqué être prêt. « Un avion avec des spécialistes de réanimation décollera ce soir » a-t-il indiqué au quotidien Bild. « Si Navalny est prêt à être transporté dans la matinée, l’avion s’envolera immédiatement pour Berlin, sa femme sera également à bord ».

(Nicolas Gros-Verheyde)

  1. Il était venu soutenir des candidats de la coalition démocratique aux élections locales du 13 septembre, comme il l’indique sur son blog.
  2. Lire AFP via Le Point : L’opposant russe Navalny n’exclut pas d’avoir été « empoisonné »
  3. Lire sur B2 : La corruption russe, un enjeu européen (Navalny)

Mis à jour sur son état de santé, et avec la possibilité d’accueil en France ou en Allemagne

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Le continent de la douceur (A. Bellanger)

EGEABLOG - Wed, 08/19/2020 - 22:49

Aurélien Bellanger est un auteur contemporain important, d’une veine houellebecquienne mais dont les préoccupations tournent autour de l’information (on se souvient d’un remarquable Théorie de l’information) mais aussi de l’espace et de son ordonnancement politique. On avait ainsi adoré L’aménagement du territoire mais aussi Le grand Paris.

Son dernier opus prend l’Europe comme sujet avec une excellente métaphore, celle d’un pays qui n’existe pas, la principauté de Karst (ex-Yougoslavie). La principauté vit l’invention des machines horlogères à la complication diabolique et l’utilité inconnue, mais aussi accueillit un mathématicien hors pair, dont le souvenir irrigue le roman qui conte l’histoire de la diaspora karste et de la « résurrection » de la principauté.

C’est follement drôle avec beaucoup de références en tout sens, une moquerie gentille de l’UE (la nouvelle machine karstienne), l’inclusion géographique et historique des deux hémisphères européens, un BHL traité pour ce qu’il est, à savoir un personnage farce de roman. On s’amuse beaucoup en se sentant intelligent et cultivé avec une douce ironie, pour ne pas dire moquerie, envers cette Europe qui se croit si importante alors qu’elle n’est plus qu’un doux souvenir.

Le continent de la douceur Aurélien Bellanger, ici

O. Kempf

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Garantie économique générale et production culturelle

Défense en ligne - Tue, 08/18/2020 - 19:03

Les producteurs culturels sont bien placés pour savoir que la précarité générale instituée par le néolibéralisme les concerne au premier chef. Plongés comme les autres dans la grande instabilité du « marché » et soumis à son aléa de principe. Eux aussi, en ce moment, se tordent les doigts et se ravagent avec la question : « qu'est-ce qu'on va devenir ? » C'est cette logique de l'angoisse que la garantie économique générale vise à détruire.

- La pompe à phynance / , , , , ,
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Ossétie-Géorgie. Une réunion pour reprendre le dialogue

Bruxelles2 - Tue, 08/18/2020 - 10:12

(B2) La 96e réunion du mécanisme de prévention et de réponse aux incidents (IRPM) à Ergneti, jeudi (30 juillet), s’est tenue « dans une atmosphère positive et constructive » selon le communiqué de la mission des observateurs européens (EUMM Georgia).

(crédit : EUMM Georgia)

Après une certaine période de crispation, chacun des participants (séparatistes ossètes comme responsables géorgiens) s’est engagé à « reprendre un dialogue régulier » et à recourir à la ligne d’assistance téléphonique gérée par l’EUMM Georgia.

La réunion a permis d’aborder plusieurs sujets délicats : l’impact sur la population locale de la fermeture prolongée des points de passage contrôlés le long de la ligne de démarcation administrative (ABL), la situation sécuritaire dans la région de Chorchana-Tsnelisi, les cas récents de détention ; ainsi que « d’autres incidents importants non résolus ».

Les questions relatives à la gestion des infrastructures d’irrigation le long de la ligne ont également été abordées.

Prochaine réunion : le 24 septembre.

(NGV)

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L'utopie déchue (F. Tréguer)

EGEABLOG - Mon, 08/17/2020 - 22:46

Le sous-titre de l’ouvrage dit son programme : une contre-histoire d’Internet, du XVe au XXIe siècle.

L’auteur est membre de la Quadrature du net, association militant pour la sauvegarde de la liberté d’expression sur Internet et des libertés publiques.

Le programme du livre est donc celui de la liberté d’expression et des tentatives de contrôle de celle-ci par les pouvoirs, au travers des siècles : autrement dit, ce qui arrive aujourd’hui à la « régulation de l’Internet » ne serait que la réplication de méthodes expérimentées par le passé par les pouvoirs. Le changement est évident aujourd’hui, car nous observons l’association de divers types de pouvoirs (politique, économique, médiatique) qui de facto s’entendent pour maîtriser cet espace de liberté que devrait être l’Internet. Un livre qui permet de prolonger notre article « Pays média, pays réel » du LV 147.

L’utopie déchue Félix Tréguer, Fayard 2019, ici

O. Kempf

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Kisanga (E.

EGEABLOG - Fri, 08/14/2020 - 21:43

Voici un très bon polar qui nous emmène en RD Congo et la région des Grands lacs.

L’enjeu : à la fois une opération minière qui allie un géant minier français et de nouveaux investisseurs chinois, le tout servant à illusionner des investisseurs anglo-saxons ; et la recherche d’une opération ratée des services français, dix ans auparavant, du côté du Ruanda et de l’est de la RDC, qui mettrait en cause le dirigeant du groupe français.

On le comprend, le tableau peint une âme humaine bien noire même si le héros, improbable, est un des cadres du groupe qui recherche la vérité au mépris de ses intérêts et au péril de sa vie : on le sent embarqué là un peu par hasard, anti-héros logiquement inattendu mais qui apporte le regard frais sans être pourtant candide. Enfin, on sent cette Afrique profonde du côté du Katanga, avec sa vitalité, ses profondes injustices et ses richesses gâchées.

Kisanga Emmanuel Grand, Livre de poche, 2019. Ici

O. Kempf

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Un Awacs français en renfort pour huit heures dans l’opération Irini

Bruxelles2 - Fri, 08/14/2020 - 10:11

(B2) Un AWACS français a effectué une mission de reconnaissance en Méditerranée centrale au profit de l’opération européenne de contrôle de l’embargo au large de la Libye jeudi (6 août)

Décollant de la base aérienne 702 d’Avord, l’appareil a rejoint ensuite la Méditerranée. A bord, une vingtaine d’aviateurs spécialisés (pilotes, opérateurs et contrôleurs ainsi que techniciens radar et communication) dans l’observation. Durée du vol : huit heures, destinées selon l’état-major français à « enrichir la connaissance de l’activité maritime et aérienne en Méditerranée centrale ».

L’avantage de cet appareil est, en effet, qu’il permet de détecter et de surveiller un large espace (environ un million de km2), notamment les zones dépourvues de couverture radar. « Son endurance en vol, ses capacités techniques et le traitement des informations en temps réel » lui permettent ainsi de construire une image assez complète de la situation, ce « de manière autonome ».

C’est la première fois qu’un tel appareil est employé pour le compte de l’opération Irini, mais pas la première fois dans une opération maritime européenne. L’armée de l’air française avait ainsi prêté main forte à plusieurs reprises au plus fort de l’opération anti-piraterie EUNAVFOR Atalanta en 2009 et 2010 notamment (lire : Un avion Awacs français en renfort pour Atalanta).

Cette mission n’était pas apparemment prévue dans le timing originel de la mission. « La mission a été planifiée et programmée en quelques jours puis commandée en temps réel par le commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes (CDAOA), basé à Lyon, en lien étroit avec le centre de planification et de conduite des opérations (CPCO) » indique l’état-major des armées français dans son communiqué publié une semaine après le vol (le 13 août).

NB : on peut raisonnablement présumer que les informations rapportées sur ce vol n’ont pas servi qu’à l’opération Irini, mais aussi à rassembler nombre d’informations sur les navires turcs présents dans la zone.

(NGV)

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Au Cabo Delgado, brouillard de guerre, tambours d'internationalisation

Défense en ligne - Thu, 08/13/2020 - 18:17

Des djihadistes se sont emparés de la ville portuaire de Mocimboa da Praia, au nord du Mozambique, mercredi 12 août. Sous tension depuis déjà plusieurs années, cette région du Cabo Delgado abrite d'importantes installations gazières mises en place par plusieurs compagnies étrangères dont le français Total. Alors que le gouvernement et les pays voisins plaident pour un renforcement des forces armées pour lutter contre les djihadistes, des associations condamnent une militarisation aveugle qui exacerbe le (...)

- Mots d'Afrique / , , , , ,
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La France positionne deux Rafale et une frégate face à la Turquie (v2)

Bruxelles2 - Thu, 08/13/2020 - 11:40

(B2) Face aux pressions turques en Méditerranée orientale, la France a décidé de renforcer sa présence maritime et aérienne au large de la Grèce

Rafale à La Souda (crédit : état-major grec)

Réaffirmer l’attachement à la libre circulation

Objectif de cette présence : « renforcer l’appréciation autonome de la situation et affirmer l’attachement de la France à la libre circulation, à la sécurité de la navigation maritime en Méditerranée et au respect du droit international » comme le précise un communiqué du ministère français des Armées.

Regain de tensions gréco-turques

C’est le regain de tensions en Méditerranée orientale qui justifie cette prise de position. La Turquie a repris ses relevés sismographiques à proximité des îles grecques et annoncé des forages supplémentaires. Le navire turc Oruc Reis, sous escorte de la marine turque, s’est ainsi dirigé vers une zone considérée par la Grèce comme sa zone économique exclusive (ZEE). La marine grecque a été mise en état d’alerte. Le gouvernement turc a mal réagi à l’annonce d’un accord bilatéral de démarcation maritime entre la Grèce et l’Égypte le 6 août dernier. Accord qui empêche la réalisation de son projet de grande zone maritime issu d’un précédent accord entre Ankara et Tripoli (Libye).

Une décision française

La décision d’assurer un renfort « temporaire » de la présence militaire française en Méditerranée orientale a été annoncée mercredi (12 août) par Emmanuel Macron après sa rencontre avec le premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, mercredi (12 août), et immédiatement mise à exécution. « Les décisions unilatérales de la Turquie en matière d’exploration pétrolière provoquent des tensions. Celles-ci doivent cesser pour permettre un dialogue apaisé entre pays voisins et alliés au sein de l’OTAN » a-t-il indiqué dans un tweet.

Utiliser les moyens disponibles

Dans l’immédiat, Paris va utiliser les moyens déjà déployés dans la zone au niveau aérien comme naval. Deux Rafale précédemment déployés à Chypre du 10 au 12 août pour un exercice ont ainsi fait « une étape » à la base aérienne de La Souda, en Crète, jeudi (13 août) où est stationnée la 115e escadre de combat grecque. Sur mer, le porte-hélicoptères amphibie (PHA) Tonnerre, en route vers le Liban, a été « rejoint cette nuit par la frégate Lafayette » (F-710), qui a appareillé de Larnaca (à Chypre), pour un exercice conjoint avec la marine grecque.

Manoeuvres franco-grecque. Au centre le PHA Tonnerre reconnaissable à sa silhouette carrée haute sur l’eau (crédit : état-major grec)

Des exercices conjoints avec la marine grecque

Ont participé ainsi du côté grec les frégates Spetsai (F-453) qui a ainsi quitté pour un moment l’opération Irini où elle était déployée), Aigaίon IV (F-460), Limnos III (F-451) et Koundouriotis (F-462). Objectif, selon l’état-major grec : « contribuer à élever le niveau de préparation opérationnelle, la capacité de combat et la coopération des participants dans un contexte allié ». Outre les manœuvres en mer, les exercices ont notamment inclus, des éléments de planification opérationnelle conjointe, des échanges d’images tactiques et de communications, comme la coopération aérienne. Précision importante : ces manœuvres ont eu lieu y compris dans la zone où la Turquie a émis un Navtex (message d’information maritime) sur ses forages.

Commentaire : une répartition des rôles entre Paris et Berlin ?

Le déploiement de ces moyens a davantage une tonalité politique vis-à-vis de la Turquie, comme des partenaires européens. Tandis que Berlin joue les ‘bons offices’ entre Athènes et Ankara (sans grand succès pour l’instant), Paris hausse le ton et affiche ainsi sa détermination à ne pas baisser la garde face à la Turquie. Plutôt qu’une divergence dans le couple franco-allemand, on peut parler d’une répartition des rôles, assez logique. L’Allemagne qui assure la présidence de l’UE doit s’en tenir à une certaine neutralité entre les États membres qui n’ont pas tous une attitude très ferme vis-à-vis de la Turquie. Peu de pays européens embrayent ainsi le pas de la France en affichant ostensiblement une présence dans cette zone de la Méditerranée. Tandis que du côté de l’OTAN, on affiche un silence prudent bien embarrassés par cette nouvelle querelle entre alliés.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Mis à jour à 13h avec les éléments grecs de l’exercice

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Mondes en guerre (Dir. Hervé Drévillon)

EGEABLOG - Wed, 08/12/2020 - 21:40

Cette somme en quatre volumes (deux parus cette année) réunit, sous la direction d’Hervé Drévillon, les analyses des historiens sur la guerre à leur époque de prédilection.

Le premier tome est consacré à la période vaquant de la Préhistoire au Moyen-Âge, le second volume à l’époque moderne (jusque 1870). Ces ouvrages sont non seulement bien écrits, ils sont également remarquablement illustrés grâce à une iconographie soigneusement choisie. On attend avec impatience le troisième tome (1870-1945) et le quatrième (de 1945 à nos jours). Un fonds de bibliothèque stratégique.

 

Mondes en guerre (2 tomes sur 4) Dir H. Drévillon, Passés composés, 2019. ici.

O. Kempf

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Pour un communisme luxueux

Défense en ligne - Tue, 08/11/2020 - 09:15

La proposition communiste n'aurait pas grande chance de succès si elle n'était qu'un discours de nécessités et de réductions. Il s'agirait quand même de se souvenir de la fin de la politique, qui est de vivre bien. Assurément, la garantie économique générale (alias le « salaire à vie ») — qui triomphe de l'aléa et de l'angoisse matériels —, la souveraineté des producteurs associés — qui abolit les rapports de pure subordination —, le droit au temps — inscrit dans le désarmement de l'impératif productif — sont autant (...)

- La pompe à phynance / , , ,
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Histoire de l'Atlantique (Paul Butel)

EGEABLOG - Mon, 08/10/2020 - 22:37

Les ouvrages d’histoire se divisent souvent en des genres bien convenus : biographies, période chronologique, histoire transversale et histoire d’un lieu. Il s’agit souvent de pays ou de villes, plus rarement d’ensembles géographiques (montagnes, mers).

Cette histoire de l’Atlantique appartient à cette dernière catégorie et a été écrite par un spécialiste des Antilles, Paul Butel. Il est particulièrement à l’aise avec la période du XVIIe au XIXe siècle, qui vit l’essentiel des trafics et migrations transatlantiques et pour laquelle les données sont plus nombreuses.

Est-ce sa perception ou la réalité ? on a l’impression, à le lire, que l’essentiel se fit dans l’Atlantique nord car il y a très peu de relation de ce qui se fît au sud. Il reste qu’on découvre l’importance précoce de Liverpool dans le commerce océanique, le rôle esclavagiste des colonies américaines, la part relative de ce commerce négrier dans l’enrichissement français, l’effacement précoce de l’Espagne, les tentatives de la France qui manquèrent de continuité et l’arrivée, à la fin du XIXe siècle, de la puissance allemande.

Histoire de l’Atlantique Paul Butel, Perrin Tempus, 2012. Ici

O. Kempf

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Des éléments Barkhane déployés au Niger après l’assassinat de six Français

Bruxelles2 - Mon, 08/10/2020 - 21:20

(B2) L’assassinat de six Français des ONG française Acted et suisse Impact international, et de leurs deux accompagnateurs nigériens, dimanche (9 août), dans la région de Kouré, au Niger, a entraîné une réaction d’éléments de l’opération Barkhane.

Une patrouille de 2 Mirage 2000D a été immédiatement engagée dans la région pour participer à l’identification et la recherche des auteurs. Ce « à la demande des Forces armées nigériennes » précise un communiqué de l’état-major des armées. Cette patrouille aérienne a ensuite relayée ensuite par un drone.

Une équipe de prévôts et de techniciens d’identification criminelle venue de Gao (au Mali) a également été prépositionnées sur la BAP (base aérienne projetée) de Niamey avant d’être déployée sur la zone lundi (10 août) matin dans le cadre d’une mission d’assistance aux forces de police locales.

(NGV)

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