L'économie béninoise a fait un véritable rebond ces dernières années. Depuis l'avènement du gouvernement du Nouveau départ en 2016, la courbe de l'économie béninoise connaît une ascendance remarquable. Ces performances dûes aux réformes engagées par le Président Patrice TALON et son équipe. Les performances remarquables de l'économie, saluées par diverses institutions financières aux plans sous régional et international ont été possibles grâce au management de qualité du Ministre de l'économie et des finances, Romuald Wadagni.
Ce jeune ministre a su en trois années conduit les réformes structurelles et structurantes. Un casting payant puisque le Ministre ne ménage aucun effort pour redresser l'économie et créer de la richesse.
Aussi, note-t-on de l'amélioration du train de vie des Béninois, pilier 3 du PAG induit par l'amélioration des performances. À travers un entretien bilan, le Ministre Romuald Wadagni a fait l'état des lieux de l'économie béninoise qui, aujourd'hui, se porte de mieux en mieux. Au cours de cet entretien, l'argentier national a promis de maintenir le cap pour davantage de dividendes à tirer de ce regain de performance de économie nationale. Il a montrer la confiance que les partenaires font à la gouvernance du pays aujourd'hui tant sur le plan continental que mondial. Ce qui témoigne des levées de fonds sur les marchés régionaux et européen.
G. A.
L'intégralité de l'entretien diffusé sur la télévision nationale.
Monsieur le Ministre, comment se porte l'économie béninoise ?
Romuald WADAGNI : Bonjour et Merci Messieurs les journalistes ! L'économie béninoise va bien. Les performances macroéconomiques enregistrées en 2018, confirment que pendant trois années successives, les effets des réformes, des investissements menés par le gouvernement depuis 2016 portent leurs fruits. Pour étayer mon propos, je voudrais faire deux choses. La première, prendre quelques agrégats macroéconomiques généralement utilisés pour analyser avec des exemples. La deuxième, étant donné que nous ne vivons pas en vase clos, il s'agira de regarder les appréciations de nos partenaires. Alors de façon classique, la première indication regardée est celle du taux de croissance du PIB.
De façon simple, le taux de croissance du PIB permet de mesurer le rythme de création de richesse dans un pays. Cet indicateur pour 2018 s'élève à 6,8% contre 2,1% en 2015 (source FMI). Quand on le dit, la première question qu'on peut se poser, est de savoir à quoi correspond ce chiffre ? Surtout de se demander si ces chiffres sont fiables ? Alors d'abord 6,8% c'est d'abord 3 fois mieux que le taux de 2015, et ce sont des chiffres du FMI. De l'autre côté, regardant de façon globale, le niveau de production de richesse, dans la sous-région et au niveau mondial, vous allez constater que ce taux fait partie des meilleures performances aujourd'hui. Donc, ce taux est bon.
Est-ce que ces chiffres sont-ils fiables ?
Vous savez en octobre 2018, nous avons subi une revue du FMI. Sur la base des données à fin Septembre, le FMI a revu le taux de croissance qui était au début de l'année à 6,00% à 6,5% déjà à fin septembre. Pour 2018, le Bénin a été le seul pays où le FMI, après un contrôle, a revu à la hausse les performances économiques. Il faut saluer cela. Depuis 2016, que nous, nous sommes là, de manière constante et continue, nous avons toujours livré des performances beaucoup mieux que celles attendues.
De façon factuelle cela implique quoi ?
J'aime prendre les éléments concrets qui impactent le quotidien des Béninois. Un des premiers moteurs, c'est le secteur agricole avec en ligne de mire, le coton. Vous savez pour la campagne 2018-2019, les données enregistrées indiquent que nous allons dépasser les 700.000 tonnes de coton. Le Bénin sera le premier producteur du coton en Afrique. En 2015, moins de 300.000 tonnes, on était 5e ou 6e producteur du coton en Afrique. Cela est concret et les performances sont prévues pour atteindre 1 million de tonnes en 2021. Vous prenez les départements de l'Atacora et de l'Alibori, les données statistiques indiquent qu'un paysan emblave en moyenne 5 hectares. Or en 2015, un paysan emblavait 5 hectares, avec une production de 877 kg à l'hectare. En 2018, la productivité est passée à 1150 kg à l'hectare. 2015-2016, le prix d'achat du coton à l'ha a également pris 5F au kg. Ce qui veut dire que le paysan qui emblave 5 ha voit son niveau de revenu passer de 1.100.000 FCFA à 1.500.000 FCFA par an. Il gagne 400.000 F de plus, c'est colossal. Un revenu comparable à celui d'un cadre en début de carrière.
En milieu rural, vous verrez aujourd'hui que les paysans commencent par construire leurs habitats en matériaux définitifs. Leur cadre de vie change et ils envoient leurs enfants à l'école, à l'université. Cette amélioration impacte 4 millions de personnes. C'est pareil dans le secteur des transports. À la fin de la campagne 2017-2018, il a été distribué au moins 34 milliards FCFA aux transporteurs, et aux producteurs 92 milliards FCFA. Ce sont des exemples qui montrent que la croissance est là et des millions de personnes voient leur quotidien s'améliorer. Il faut dire que le coton n'est pas le seul. Les noix d'anacarde sont à une augmentation de 30%, idem pour le riz, le maïs… Donc voilà des éléments concrets qui montrent qu'il y a croissance.
Comment expliquez-vous qu'en dépit des chiffres donnés, au sein de la population c'est-à-dire le panier de la ménagère, les gens se plaignent toujours ?
Les gens se plaignent souvent pour des raisons qui sont la résultante de plusieurs choses. Nous sommes en période de réformes. Les réformes gênent les intérêts et créent des frustrations. Dieu merci, nous voyons les bienfaits de ces réformes. Certaines plaintes sont le résultat de certaines frustrations liées à l'interruption de certaines mauvaises habitudes. L'argent facile qui ne circule plus. Tout à l'heure, j'ai pris l'exemple du taux de croissance comme premier indicateur. Votre exemple m'amène à prendre le deuxième indicateur économique qui est celui de l'inflation. On mesure la vitalité de l'économie par le niveau d'évolution des prix des produits de première nécessité comme le riz, le maïs, le manioc. L'évolution du prix de maïs : une mesure de maïs séché était à 250F le kg en 2015. En 2018, elle est de 205F/kg. Bien entendu, pour certains produits les prix ont légèrement augmenté mais pour la plupart, les prix ont diminué. En gros, quand on prend le taux d'inflation, il s'est élevé à -0,8% en 2018. Donc globalement, c'est bon. On peut souffrir car l'argent qui rentre, n'arrive plus à acheter la même quantité. En réalité, la plainte est liée à la diminution de l'argent qui rentre. Effectivement, nous reconnaissons que les coulages des finances publiques sont stoppés.
On a l'impression que tous les gouvernants qui se suivent ont toujours la même explication surtout la réduction de l'argent sale. Mais le résultat est le même ?
J'aime qu'on me donne des exemples. Quand vous doublez le nombre d'étudiants bénéficiaires d'allocations de l'Etat, quand vous augmentez les bourses aux étudiants avec la dématérialisation et la bancarisation, vous constatez l'amélioration de leur train de vie, ce qui impacte les parents et les résultats. Là, peut-on dire que les boursiers se plaignent ? Ou dans l'agriculture 4 millions de personnes voient leurs revenus s'améliorer, donnez moi l'exemple d'un paysan qui souffre ? Nous avons lancé l'année passée, le projet sur le maraîchage pour les femmes et les jeunes en mettant à leur disposition des matériels nécessaires. Demandez à ces femmes si leur niveau de vie a changé ? Bien entendu, si vous prenez quelqu'un en ville, qui prenait ses revenus des marchés fictifs de l'Etat, ou du coulage, il est évident que ce dernier se plaigne. On ne peut certes pas dire que tout va déjà pour le mieux, mais reconnaissons que la trajectoire est excellente et tout va de mieux en mieux. On ne peut pas par un coup de baguette, transformer un pays. Tout en répondant aux questions d'urgence d'aujourd'hui, nous travaillons pour le Béninois (qui sera là) dans 10 et dans 20 ans. Au Conseil des ministres par exemple, le Chef de l'Etat nous a interpellés en disant qu'à Natitingou, depuis quelques jours, ils ont des problèmes d'eau. Il a exigé que cela soit réglé en 24 heures. C'est un exemple d'urgence traitée. Quand le Chef de l'Etat dit d'ici 2021, tous les Béninois doivent avoir accès à l'eau potable, ça c'est prévoir pour demain. Vous imaginez que depuis 40 ans on n'a pas pensé à l'entretien des ouvrages d'eau. Par exemple à Togbin, près de Cotonou, les gens manquent d'eau potable. Quand on investit pour régler ses problèmes structurels, quand on investit pour la santé, là encore on a fait des réformes formidables, on a fini de moderniser trois agences de transfusion sanguine à savoir Parakou, Porto-Novo et Abomey. Allez demander aux populations qui en souffraient si elles ne sont pas contentes ? Donc il y a des investissements qui se font de manière massive pour que le Béninois se porte bien. Au niveau du budget 2019, nous avons mis 1 milliard pour les start-ups. Quand vous lancez de grands travaux dans l'ensemble des douze départements (cités administratives, asphaltage, stades, marchés et autres), c'est autant de bonnes dames qui font des commerces autour de ces chantiers.
À vous écouter, l'argent qui circulait, était mal obtenu. Cela voudra dire que la majorité des Béninois avaient de l'argent sale ?
Ce n'est pas cela. Ce que nous disons, c'est qu'il avait beaucoup de coulage au niveau des finances publiques. Nous avons mis un frein et nous continuons d'en mettre toujours. Dès que nous trouvons des niches, nous les supprimons. Vous savez celui qui achète de la friperie paie la TVA. Or la TVA constitue la moitié de nos recettes. Donc en dilapidant, nos ressources nous dilapidons les ressources du Béninois lambda. Je voudrais que la presse explique cela à la population. Dites-moi quand un pays comme le Bénin dépense 17 milliards FCFA pour les voyages officiels, mais avec la réforme qui a conduit à la création de la Cellule des Voyage officiels, on est passé à 3 milliards. Donc ceux qui bénéficiaient de cette manne vont être mécontents. C'est de cela qu'on parle. En entendant avec cet argent, nous avons fait des cantines scolaires.
Reconnaissant que vous avez verrouillé un certain nombre de choses, que faites vous alors pour améliorer leur condition de vie ?
Nous travaillons pour que chaque Béninois ait une égalité de chance pour contribuer à la création de richesse. Un modèle alternatif consisterait à dire que l'Etat puisse prendre de l'argent sur les recettes et les distribue. Mais en le faisant, le jour où l'Etat ne pourra pas faire, que va-t-il se passer ? En observant les agrégats macroéconomiques, vous constaterez que 20% des investissements devraient venir du secteur privé. Nous faisons tout pour avoir un secteur privé dynamique qui puisse prendre le relais. Nous créons les conditions pour une production durable dans le pays.
Pour le moment, c'est l'Etat qui tient les rênes….
Ce n'est pas que l'Etat, vous êtes d'accord avec moi que classiquement le Béninois aime le commerce c'est-à-dire acheter et vendre. Il faut créer les conditions pour que le Béninois aille de plus en plus vers les activités de transformation, de type industriel à grande consommation de main d'œuvre. Quand nous réglons les problèmes énergétiques, et en mars dernier le premier générateur de production d'électricité est mis en service sur la centrale thermique de Maria-Gléta, c'est pour permettre de régler les problèmes d'accessibilité, de coût d'énergie pour la population. Nous créons les conditions pour que les personnes puissent travailler en créant des emplois et des richesses. Et c'est à cela qu'on s'attèle.
Et vous créez et augmentez les taxes et impôts aussi ?
Ah, cela c'est très intéressant. Je voudrais demander aux gens de nous donner l'exemple d'une taxe qui a été augmentée. Je vous ai dit plus haut que la TVA est la taxe que tout le monde paie et qui contribue pour moitié à nos ressources. Le taux de TVA est resté inchangé depuis que nous sommes là. Il est demeuré toujours à 18%.
C'est assez clair que votre politique vise l'élargissement de l'assiette fiscale. Est-ce que vous allez continuer par presser vos concitoyens ?
Je voudrais que cette perception soit appuyée par des chiffres. Prenez la loi des finances 2019, aucun taux d'impôt n'a été augmenté. Mieux pour les entreprises qui sont sur le régime simplifié, l'impôt est passé de 400.000 FCFA à 150.000 FCFA. Nous avons baissé cela. Observons la fiscalisation directe, vous verrez que nous avons mené une politique de baisse. Mais nous avons augmenté le prélèvement sur l'alcool, le tabac en nous basant sur les normes communautaires qui nous permettent d'aller jusqu'à un certain niveau sans toutefois atteindre le plafond. Le fait de diminuer les impôts des PME n'est point un rétropédalage mais plutôt une incitation à la productivité et lever les entraves aux accès des marchés publics.
Implicitement, vous faites reposer tout sur quelques grosses entreprises ?
Absolument pas. Je vous ai dit que la grande partie de nos ressources proviennent de la TVA qui est payée par nous tous.
Alors Monsieur le Ministre, tout va bien et le Béninois peut espérer ?
Je dis encore :
1- Le Bénin se porte bien.
2- Que les choses sont beaucoup mieux que par le passé.
3- Les réformes et les investissements en cours, montrent que sur la trajectoire 2019-2021, nous allons avoir un rythme de création de richesse qui va continuer de s'accélérer et sera au-dessus des 7% et atteindre même peut-être les 10%.
Pour que la grande masse puisse percevoir l'effet de la croissance, il faut que la croissance dure au moins 3 ans et soit au-delà des 7%. Actuellement, nous sommes en train de rentrer dans ce schéma. Le paysan qui a son champ d'anacarde, le producteur de coton, la dame qui fait le maraîchage, ceux-là, la vie change pour eux et va continuer de s'améliorer. Quand on fait les réformes dans la santé et on démantèle les faux médicaments, c'est l'ensemble de la population y compris vous et nous, qui avons une assurance meilleure sur la qualité de médicaments que nous consommons, quand le centre de santé d'Allada est en marche, c'est la population qui en jouit.
Il y a quelques semaines, le Bénin a lancé une opération pour prendre de l'argent à l'international
Permettez que je vous explique pourquoi je vous disais que le Bénin se porte bien. On peut s'auto féliciter. C'est encore mieux si ce sont les partenaires techniques qui le disent avec un regard indépendant. Récemment, le Bénin est primé premier pays en matière de transparence budgétaire par le FMI et l'UE. Cela ne s'est jamais produit. C'est grâce à ces éléments que quand nous allons vers les investisseurs, qui ne savent pas positionner le Bénin sur une carte, ils nous font confiance. Même l'UEMOA reconnaît que le Bénin a fait des bonds jamais faits dans l'UEMOA. Nous avons eu en décembre dernier, la notation B+ qui est la meilleure notation en Afrique subsaharienne, la même note que le Sénégal et mieux que le Rwanda. Vous ne pouvez pas faire des performances macroéconomiques passables et avoir ces résultats. Mais il est vrai que quand on part de si loin il faut du temps pour que la perception change.
Le 17 mars dernier, il y a cette levée d'Euro bonds.
Mais c'est quoi l'Eurobond ?
C'est un emprunt obligataire que nous avons fait. Ce sont des investisseurs qui vous prêtent de l'argent sous la forme d'obligations. En termes simples, le Bénin est allé sur le marché international obtenir des prêts de partenaires financiers. Dès notre arrivée en 2016, le gouvernement a adopté une stratégie de mobilisation des ressources. Doter le Bénin de tous les instruments lui permettant de lever des ressources. Il y a trois manières d'obtenir des ressources :
1- Les impôts ;
2- Les emprunts obtenus chez les bailleurs de fonds ;
3- Les prêts faits auprès des banques locales.
Il faut dire qu'il y a deux autres instruments dont les pays modernes disposent mais que le Bénin n'avait pas du fait de certaines contraintes. Il s'agit de l'accès des prêts commerciaux et l'accès au marché des emprunts obligataires. Cela nécessite une certaine crédibilité. Quand les crédits locaux baissent ou les partenaires financiers ne vous apportent pas les ressources nécessaires, vous êtes limités en capacité de financement. C'est pour cette raison qu'il faut diversifier les sources de financement et de mobilisation des ressources. En 2018, grâce aux réformes du Chef de l'Etat, nous nous sommes dotés de l'instrument d'accès aux crédits internationaux par le biais de reprofilage de la dette. Le dernier instrument est celui d'accès au marché obligataire. Ce dernier est un peu compliqué. Sur instruction du Chef de l'Etat, nous sommes arrivés à avoir une taille des opérations qui permet à nos obligations d'être cotées. Cela est le résultat d'un travail de longue durée de l'ensemble du gouvernement et des cadres techniques des différents ministères. L'opération a été un succès pour plusieurs raisons. Je vous en donne 2 : La première, nous sommes allés sur le marché pour lever plus de 500 millions d'Euros mais nous sommes arrivés à un pic de plus d'un milliard d'Euros. C'est un vrai succès. D'ailleurs beaucoup de personnes ont voulu participer mais nous leur avons dit que notre objectif est de 500 millions Euros avec une maturité sur sept ans. Cela est un facteur de succès indiscutable. Le deuxième élément est que nous avons été le premier pays du continent à sortir en 2019.
Ces fonds serviront à quoi ?
Ces fonds serviront à financer les activités, investissements et projets prévus dans le cadre du budget 2019. Je rappelle que la loi de finances 2019 a prévu un budget d'investissement de 700 milliards FCFA à peu près. C'est une opération pour diversifier les sources de financement. Ayant levé ces fonds d'eurobonds, cela signifie qu'il y a d'autres sources où nous ne sommes pas allés. Je rappelle que nous sommes restés dans la fourchette des ressources votées par l'Assemblée nationale.
Quelles sont les caractéristiques de cette opération ?
Les caractéristiques, c'est 500 millions d'Euros, la durée de remboursement est 7 ans et le taux d'intérêt est de 5,75%, difficile à trouver dans la sous-région. Ce taux est aussi un facteur de succès dû aux réformes.
Monsieur le Ministre, n'y a-t-il pas des risques ? Et pourquoi ne pas aller en dollars ?
De façon factuelle en regardant les taux d'intérêt, ceux en dollars sont plus élevés. Le volume d'emprunt obligataire est en trilliards de dollars alors qu'en euros, on est en milliards. L'autre chose, il n'existe pas d'instrument de couverture standard pour couvrir ces risques. Nous sommes membres d'une union monétaire bénéficiant d'une parité fixe avec l'Euro. C'est pourquoi les eurobonds sont mieux pour nous.
Pour cette opération, vous attendiez-vous à une réaction aussi positive des investisseurs ?
Oui. Car depuis 2016, nous avons opté pour de bonnes performances permettant l'accès à ces marchés financiers. Donc cela ne nous a pas surpris. Le Bénin a été le premier en Afrique à réussir une émission inaugurale et le premier à le faire en euros.
Pensez-vous revenir sur le marché pour autre opération ? et dans quelle échéance ?
Notre stratégie est de doter notre pays des instruments de mobilisation de ressources. Et c'est fait. Car maintenant, nous avons cinq instruments de mobilisation. Nos ressources propres conditionnent notre capacité à aller au crédit. Donc nous devons améliorer les ressources propres car il faut compter sur nos propres forces. Pour les autres instruments, le recours à l'un ou l'autre des 4 autres instruments dépendra des opportunités.
Monsieur le Ministre, sommes-nous en train de nous endetter pour la postérité à travers ces opérations ?
Pas du tout. J'ai récemment fait un exercice intéressant pour l'ensemble des 8 pays de l'UEMOA, en tant que président du Conseil des Ministres. L'exercice a consisté à regarder les 10 derniers budgets du Bénin. Regardons combien nous dépensons pour le fonctionnement de l'Etat et combien nous investissons ? Regardez ensuite de combien s'accroît la dette de l'Etat et par rapport à combien on investit. En 2018, nous avons investi plus de 500 milliards FCFA. Le niveau de la dette a augmenté de 349 milliards. Cela veut dire que pour 2018, qui est un exemple, nous nous sommes endettés beaucoup moins que nous avons investi. Quand vous faites des investissements structurants, des investissements productifs, qui créent de la valeur, de la richesse mais que la valeur de ces instruments est quasiment 2 fois plus importante que l'endettement, c'est un signe que vous faites bien de prendre la dette. Ce qui se passait en 2014, 2015 par exemple, le niveau d'investissement inférieur à 200 milliards, la dette a augmenté de 300 milliards. Cela est inquiétant car il montre que la dette sert à faire fonctionner l'Etat. Mais quand vous êtes dans un schéma où l'accroissement de la dette (comme en 2018), le montant de la dette a augmenté de 349 milliards mais nous avons investi 500 milliards, cela est une performance et depuis 2016, la trajectoire est la même. Nous faisons des investissements productifs pour créer de la valeur pour aujourd'hui et demain. Actuellement, nous sommes dans la tranche des 50% de dette contre un plafond de 70% qui ne sera jamais atteint tant que le Président TALON sera là.
Vous avez pris part récemment à une réunion du Conseil des Ministres, avez-vous parler du franc CFA ?
La question du FCFA n'était pas à l'ordre du jour à notre réunion de la zone Franc à Niamey pour la simple raison qu'il s'agit de notre monnaie. Nous avons des institutions, des accords, des mécanismes qui fonctionnent au quotidien sur les questions monétaires.
Quel est votre avis sur la question du CFA car il y a des voix qui s'élèvent pour demander une réforme du CFA.
En tant que ministre des Finances et président en exercice du Conseil des ministres des Finances de la sous-région, il est normal que je ne vous dise autre chose que ce que disent les autres. Je vais vous donner une réponse factuelle. La monnaie est clé. Vous avez deux éléments pour mesurer une économie : la monnaie et le budget. Dans aucun pays du monde, il y a une décorrélation entre la politique budgétaire et celle monétaire. Prenons la zone UEMOA, cela fait 7 ans que nous avons un taux de croissance supérieur à 6% dans la zone, taux d'inflation maîtrisée en-dessous des 3%. L'ensemble des pays sont en régime de croisière en matière d'investissements. Cela ne peut arriver que s'il y a une corrélation forte entre les budgets et la monnaie. Alors regardons le fonctionnement de nos économies actuelles, il n'y a pas d'indicateur montrant un dysfonctionnement monétaire. Que des personnes se posent la question sur le nom et autre, elles sont libres. Mais aucun opérateur économique n'a dit dans la sous-région qu'il est pénalisé par le CFA. Vous savez on se fait peur parfois mais il n'y a aucun système parfait au monde. En somme, aujourd'hui aucun indice montrant une menace sur notre monnaie. Une des caractéristiques du CFA est que c'est un régime de change fixe. Cela peut présenter des avantages et des inconvénients. Si les inconvénients étaient supérieurs cela agirait sur les performances macroéconomiques. Hong Kong marche bien mais pourtant, il est dans un régime de change fixe avec le dollar, comme le Danemark avec l'Euro. Ce qui est sûr en cas d'alerte sur le CFA, nous prendrons nos responsabilités.
A vous écouter, on a l'impression que tout va bien pour le franc CFA alors que des voix se lèvent de plus en plus pour demander qu'on sorte du FCFA ?
Je ne rentre pas dans la polémique. Je suis ministre de l'Economie et des Finances, président du Conseil des Ministres de la zone. Je vous dis que tout modèle a du plus et du moins. Mais aujourd'hui, les données ne nous alertent pas sur un éventuel problème structurel qui nécessite une réaction. On ne peut pas avoir un problème avec une monnaie et générer des croissances de plus de 6% 7 ans de suite sur la zone.
Toujours au sujet du CFA, c'est quoi le fameux compte des opérations ? A quoi cela sert ?
Nous sommes dans un système de change fixe. Nous sommes en accord avec le Trésor français qui nous permet qu'en cas de besoin de devises, que le trésor français puisse nous aider à l'avoir. Quand nous importons des équipements, pour rembourser des dettes en devises, il nous faut des devises. Au niveau de l'UEMOA, nous avons une caisse centrale qui nous permet de garantir notre monnaie. Le jour où nous allons avoir une insuffisance de devises, nous allons solliciter le Trésor français pour payer. Le coût de l'argent au niveau mondial est négatif aujourd'hui. Il faut dire que l'argent n'est stocké nulle part. Il faut avoir un mécanisme pour garantir vos partenaires. Sinon ils ne vont pas travailler avec vous. Certains pensent qu'on n'a pas accès mais c'est faux car parfois, on peut aller au découvert. En décembre 2018, nous avons 4,8 mois de réserves dans l'UEMOA. Imaginons par exemple que les recettes d'exportations baissent. Mais il faut payer nos engagements financiers à l'international. C'est grâce à ces devises qu'on le fait. C'est la preuve qu'on y a accès.
Revenons au Bénin avec les réformes dans le domaine de la pension de retraite. Qu'en est-il exactement ?
Il s'agit d'une instruction du Chef de l'Etat qui a consisté à tout faire pour payer les retraités dès leur premier mois de retraite. Aujourd'hui avec les réformes, c'est possible. La semaine dernière avec ma collègue du Travail, nous avons fait une cérémonie de remise de carnets de pension aux bénéficiaires qui pourront bénéficier de leurs allocations dès la fin du mois d'avril 2019. Dans le même courant en décembre 2018, le Chef de l'Etat a annoncé le paiement des arriérés de pension de 2011 et 2012. Une partie a été payée dès le mois de janvier et le solde est payé ce mois-ci.
En élargissant l'assiette fiscale, allez-vous améliorer les prestations de l'Etat ?
L'amélioration de l'assiette fiscale n'est pas une démarche visant à couvrir plus de contribuables. Notre démarche est d'abord de fournir le service public puis on demande qu'on contribue. Pour le Chef de l'Etat, en expliquant aux contribuables à quoi servent leur argent, ils contribueront davantage. Par exemple, nous avons lancé les travaux d'asphaltage, la salubrité dans le Grand Nokoué ; mais nous n'avons pas prélevé des taxes pour le faire. Nous commençons d'abord à changer le cadre de vie et après quand nous leur demanderons de contribuer, ils vont le faire car ils savent à quoi cela sert désormais. Cette stratégie du Chef de l'Etat est à saluer. Par ailleurs, l'une des réformes de 2016 est de ramener à zéro les taxes sur les transactions immobilières et faire le cadastre qui est un service public efficace.
On parle maintenant des élections. Le ministre des Finances a-t-il mis à la disposition de la CENA les fonds nécessaires ?
La réponse est oui ! Nous suivons de très près pour que les institutions de la République impliquées dans les législatives ne manquent d'aucun moyen. Les coûts des élections sont d'environ 5 milliards FCFA.
Qu'en est-il des quitus fiscaux ?
Certains continuent de dire qu'ils n'ont pas leur quitus malgré les formalités.
Je voudrais qu'on donne des exemples. Ce que je sais, nous avons mis en place une procédure claire, dématérialisée et il y a des voies de recours. A ce jour, nous n'avons reçu aucun recours d'un contribuable qui serait à jour et n'aurait pas eu son quitus fiscal en dépit des formalités remplies. Il peut cependant y avoir des loupés même si nous avons essayé autant que possible d'éviter l'implication de la main de l'homme. Si c'est le cas, nous sommes prêts à le reconnaître. Mais j'insiste pour dire qu'à ce jour notre comité de médiation n'a reçu aucun recours. Je peux donc vous assurer que l'ensemble des personnes qui sont à jour et qui ne sont pas des fugitifs au sens de la loi ont bénéficié de leur quitus fiscal dans les délais prescrits.
Un mot pour conclure cet entretien ?
Merci pour ces échanges. Ce que je peux dire pour terminer est quand vous voyez les efforts, qui commencent à produire des résultats comme la fourniture d'eau potable, l'opérationnalisation de l'ARCH notamment la phase pilote de l'assurance maladie, et le micro crédit pour lequel 6 milliards ont été débloqués le mois passé, les réformes dans le secteur de la santé, l'amélioration des cantines scolaires, les chantiers qui impactent l'ensemble des 12 départements,… les perspectives pour les trois années à venir sont bonnes. Je voudrais profiter pour remercier les compatriotes pour leurs contributions car ces résultats sont les efforts de tous. Aujourd'hui, le Bénin existe sur le plan financier international. Je garde l'espoir que chacun jouera sa partition pour davantage de belles performances. Des performances qui permettront à chacun d'avoir une santé de qualité, une formation de qualité, l'accès à un numérique de qualité, à une condition de vie de qualité pour créer la richesse.
A. L.
Le duel entre l’ESBA et le RCA se poursuit toujours au terme de cette 28e journée. Si, à domicile, la victoire du RCA face à l’ESMK ne faisait pas l’ombre d’un doute, on attendait avec curiosité la prestation de l’Etoile Ben Aknoun à Lakhdaria.En fait, l’ESBA s’est montrée supérieure à un adversaire déjà en vacances, car n’ayant plus aucun objectif à atteindre. Alors, fatalement, le verdict quant au ticket de l’accession sera connu au terme du choc des deux postulants, qui aura lieu lors de la dernière journée. En principe, le RCA aura plus de chances étant donné qu’il reçoit son rival. Un match crucial qui consacrera l’un et déboutera l’autre, telle est la loi du sport et de la compétition.
Comme d’habitude, l’autre centre d’intérêt se situe au bas du tableau où sont les plus menacés par la relégation, soit les deux derniers. La situation est inquiétante tant pour le WRM, battu à Boumerdès, que pour l’ARO, qui a refait une partie de son retard à la suite de son succès à domicile face au WAB.
Plus que jamais, le suspense perdure donc aux deux extrémités du tableau. Les deux dernières journées seront déterminantes pour le titre et la relégation. Pourvu que le tout le monde joue le jeu afin que soit sacré le meilleur…The post Division nationale Amateur – Centre: L’ESBA et le RCA ne se lâchent plus appeared first on .
M. Z.
Qui sera le malheureux rétrogradé de ce groupe ? C’est la question qui taraude l’esprit des inconditionnels des clubs menacés par la relégation. A deux journées de la fin du championnat, ce sont l’USR, le CRBBB, l’IRBM, le RCBOR, l’USMMH et le SAM qui sont les plus concernés. Tout reste possible dans la mesure où la plupart des équipes bafouent carrément l’éthique sportive comme le montrent certains résultats surprenants depuis quelque temps déjà.A l’issue de cette journée, c’est l’USR qui a été reléguée à la dernière position après son nul à Chlef au moment où l’IRBM et le CRBBB se sont imposés à domicile. Les Maghnaouis se sont donné un peu d’air à la faveur de leur victoire sur l’IRBEK en attendant le prochain périlleux déplacement à Mohammadia. C’est le cas du CRBBB qui a réussi l’essentiel devant son hôte du jour, le CRBDB, en attendant le prochain choc qui l’opposera aux Remchaouis. Ces derniers sont parvenus à éviter la défaite chez le MCBOS et sont revenus avec un point précieux. A Khemis Miliana, le SKAF a réalisé une excellente opération après avoir pris le meilleur sur le RCB Oued-Rhiou qui, à la suite de ce revers, s’est mis dans une situation délicate pour son maintien, puisqu’il se retrouve à un point seulement de la lanterne rouge, l’USR. Pour sa part, le SAM a essuyé une lourde défaite à Arzew où il a réellement hypothéqué ses chances de survie face au leader arzéwien.
Le Sari de Mohammadia, avec un match à domicile face à l’IRBM et un déplacement à Tiaret, devra impérativement réagir pour éviter la descente. C’est le cas également de l’USMM Hadjout qui, en concédant deux nouveaux points à domicile devant le MB Hassana, a sérieusement compromis ses chances de maintien. A Mascara, le duel GCM – JSMT s’est achevé sur un score de parité, un résultat entre deux formations n’ayant rien à espérer de ce challenge et commencent d’ores et déjà à préparer la saison prochaine. De son côté, l’ASB Maghnia a bien négocié sa sortie à Oran où elle a arraché un bon point devant le SCMO.The post Division nationale Amateur – Ouest: Six clubs sous la menace de la relégation appeared first on .
A. S.
Le Machaâl Bejaia, qui partage actuellement la première place du classement en compagnie de l’ES Tadjenanet, pourrait profiter de l’absence de son rival dont la rencontre de ce second tournoi du play-down contre le PO Chlef a été reportée à une date ultérieure pour prendre seul provisoirement la pole position au classement. Pour réaliser cet objectif, il faudra bien sûr une victoire à Aïn Azel devant la formation locale de l’EFAA. Ce n’est pas gagné d’avance car cette équipe, battue lors du premier tournoi à Aïn Kebira par la JSCOA, voudra absolument se refaire une santé, ce qui est fort possible. Quant à la JSC Ouled Adouane, qui a bien démarré ce play-off avec une victoire, elle tentera de récidiver en déplacement, cette fois à M’sila où le RCM est dans l’obligation de gagner après sa défaite à Batna.Mais ce dernier, afin de ne pas se laisser distancer, ne l’entendra certes pas de la même oreille. Pour sa part, la JM Batna, qui a battu M’sila lors du précédent tournoi, se déplacera à El-Kseur sans trop de soucis car l’OEK, lanterne rouge du classement, pourrait bien connaître à nouveau le goût amer de la défaite.
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Le peuple a le droit de connaître ceux qui l’ont saigné à blanc et d’exiger justice.
Oui c’est une mafia! C’est une poignée d’individus qui a dilapidé les richesses du pays et qui a pillé les deniers publics. Ce constat a été fait par le citoyen lambda, depuis fort longtemps déjà. Le fait d’être reconnu publiquement par le général de corps d’armée, Ahmed Gaïd Salah, dans son discours mardi dernier, prouve que le mouvement de protestation populaire qui secoue l’Algérie depuis le 22 février dernier, enregistre déjà ses premiers acquis. Mais ce n’est pas suffisant. Lorsqu’une personne se fait voler, elle se présente à la justice pour reprendre le bien qui lui a été illégalement subtilisé. Et dans ce cas précis, c’est tout un peuple qui s’est fait voler et violenter. En parlant de «certaines personnes ayant bénéficié indûment de crédits estimés à des milliers de milliards», le général de corps d’armée n’a certainement pas parlé sans avoir eu les preuves irréfutables de ce qu’il a avancé mais Gaïd Salah a très peu dit.
Le citoyen n’est pas naïf ni aveugle et connaît déjà une grande partie de l’oligarchie concernée par le discours du chef d’état-major.
L’arrestation de Ali Haddad, l’ex-patron des patrons (Forum des chefs d’entreprise) à la frontière algéro-tunisienne et sa mise à l’ombre, a laissé penser que les choses ont été prises en charge. De même que la convocation de six hommes d’affaires par la gendarmerie de Bab Djedid, le dépôt de plainte contre certains hauts responsables à l’exemple du P-DG de Sonatrach ou encore le lancement de perquisitions dans certains ministères et organismes (Travaux publics et des Transports, Sonatrach, OEuvres universitaires…).
Mais la réaction de la banque d’Algérie qui a affirmé que les informations faisant état de fuites de capitaux vers l’étranger, ne sont que «de simples rumeurs dont l’objectif est de semer le trouble», tout en rappelant la «réglementation et les conditions drastiques» de telles opérations, n’est pas du tout rassurante. Car, la banque d’Algérie semble oublier que cette même réglementation et ces mêmes conditions drastiques, en des temps beaucoup plus cléments, ont déjà permis la sortie de 7 milliards de dollars en 2015, selon le rapport du Global Financial Integrity.
Qu’en serait-il alors en cette période pleine de doutes où les têtes d’affiche de la corruption sont tentées de quitter le pays emportant «coffres et bagages»? Beaucoup de rumeurs sur des hommes d’affaires ou des hommes politiques et leurs familles ont circulé sur les réseaux sociaux, affirmant que ces derniers ont été refoulés, alors qu’ils tentaient de quitter le pays.
De même que sur l’instruction qui a cloué au sol leurs avions privés. Il s’est avéré, par la suite, qu’il ne s’agissait pas de rumeurs puisque Gaid Salah l’a confirmée dans un de ses discours. Il a aussi confirmé les tentatives de fuite de capitaux et l’établissement d’une liste concernée par l’interdiction de sortie du territoire national, appelant les hommes de loi à mener des enquêtes et à rouvrir les anciens dossiers de corruption. Une liste noire des membres de la «bande de malfaiteurs» a circulé sur les réseaux sociaux. Mais pas seulement.
Les dénonciations «facebookiennes» portant sur la richesse indécente des nouveaux «Bill Gates» algériens sont légion. Pour certains d’entre eux, il est fait état, dans le détail, de prêts faramineux (15.000 milliards, 1000 milliards…) accordés par les banques, sous prétexte d’investissements. Il est fait état aussi de leur Porsche Cayenne ou encore Panamera et Jaguar. Et ces nouveaux riches algériens, sortis de nulle part, n’ont pas hésité, il faut le rappeler, à claquer leur argent et mener un rythme de vie qui frise, dans certains cas, l’insolence. Il n’est pas utile, aujourd’hui, de se demander pour quelle raison ils n’ont jamais été inquiétés sur l’origine de leur soudaine richesse, car tout le monde connaît la réponse à cette question.
Mais il est primordial aujourd’hui de permettre au peuple de leur demander des comptes. Et pour ce faire, il doit les connaître. Une liste de tous ceux qui ont baigné dans la corruption doit être rendue publique. Leurs biens et leurs comptes bancaires doivent être saisis. L’argent du citoyen, autant que l’Algérie, est une «ligne rouge» à ne pas franchir.
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Depuis plus de deux mois, la scène politique est sous l’emprise des sorties du commandement militaire.
Des semaines durant, les Algériens sont suspendus aux réponses politiques, apportées par le chef d’état-major de l’armée, Ahmed Gaïd Salah, à leurs revendications. La journée de mardi dernier a été marquée également par une nouvelle intervention du chef d’état-major, faite à partir de la 2ème Région militaire à Ouargla.
Ainsi, le vice-ministre de la Défense est à son quatorzième discours politique dans le sillage du mouvement populaire déclenché le 22 février dernier. Il est clair que le poids de l’armée reste toujours «écrasant» dans la vie politique du pays.
Par conséquent, la question qui se pose: l’armée jouera le rôle d’accompagnateur ou carrément prendra part à la gestion de la transition démocratique, à laquelle aspire le mouvement populaire?.Pour beaucoup de politiques, l’armée serait incapable de régler les problèmes du pays par des «menaces» et des «règlements de comptes» en 2019. Et en s’entêtant à imposer d’en haut, la solution liée au conformisme constitutionnel, à travers l’application de l’article 102, risque d’être disqualifiée à son tour. Cette option est d’ores et déjà comme «une volonté de confisquer le soulèvement populaire».
«Cette institution doit se contenter de garantir le déroulement de la phase du basculement d’un système autoritaire vers le système démocratique», pour de nombreux politiques. Pour d’autres, l’institution militaire doit rester «neutre» alors que certains revendiquent «la participation de l’armée au parachèvement de la construction de l’état national en contribuant à la mise en place de la nouvelle constitution et des institutions». Or, le contrôle de la transition par l’armée comporte des risques avérés de rééditer les dérives du passé, en perpétuant le «statu quo», selon de nombreux observateurs. Cela est d’autant plus vrai que le mouvement populaire est venu ébranler la démocratie de façade.
MComme il n’est pas prêt à accepter n’importe quelle solution, qui servira pour «dépasser les blocages» induits par la situation politique précédente. De plus, l’impuissance du système qui répond à une logique clanique, à décider les réformes qu’exige la modernisation de la vie politique, est souvent pointée du doigt. L’intrusion des affaires dans la sphère politique, et la généralisation de la corruption ont exacerbé davantage les contradictions au sein de ce système, et rendant le consensus impossible à réaliser entre les différents clans.
Des partis de l’opposition réclament «le retour des décideurs militaires dans les casernes». Pour ceux-là, la démilitarisation de la vie politique devrait permettre aux Algériens «de choisir librement leurs président et leur représentation nationale».
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Dans la matinée de ce mercredi 17 avril 2019, Bernard Houngnibo a tenu un point de presse au cours duquel, il a adressé un message aux populations de la 5ème circonscription électorale. Ce message vise à appeler chacun à la culture de la paix pour une élection paisible.
Tout semble bien commencer dans la cinquième circonscription électorale. Bernard Houngnibo a procédé au lancement de sa campagne électorale. Membre du Bloc Républicain, il sonne la mobilsation en appelant à la tolérance.
M. Houngnibo a décidé à travers le point de presse d'appeler les populations à la culture de la paix. Cette rencontre avec les hommes des médias qui s'est tenue à son siège de campagne sis à Sékou dans la commune d'Allada, a été une occasion privilégiée pour Bernard Houngnibo, de se prononcer sur l'actualité politique nationale. Membre du bureau politique du parti Bloc Républicain, il a réaffirmé son engagement et sa détermination à soutenir les actions du chef de l'État, le Président Patrice Talon. Tout en faisant l'historique de son engagement aux côtés du chef de l'État, il pense rester fidèle à Patrice Talon qu'il a contribué d'ailleurs à porter au pouvoir. Ce point de presse ayant coïncidé avec le démarrage de sa campagne a permis à Bernard Houngnibo de rappeler aux militants, qu'il n'y a pas de raison à désespérer. Selon lui, "Avec le Président Patrice Talon, notre pays a amorcé le chemin de son développement ". Tout en conviant les militants et militantes de la 5ème circonscription électorale à rester mobilisés derrière le Bloc Républicain qui serait selon lui, la seule voie à l'instauration d'une classe politique crédible, Bernard Houngnibo estime que seul l'union des forces permettront d'aider le chef de l'État dans sa mission. Il a par ailleurs exhorté les populations à la culture de la paix et de la tolérance. "Ne cédez à aucune violence et soyez tolérant", a-t-il souhaité.
G.A.
Le ministre de l'Economie et des finances, Romuald Wadagni, a accordé un entretien à la presse béninoise. Objectif, faire l'état des lieux de l'économie béninoise qui, comme ses explications le démontrent, se porte de mieux en mieux, se dynamise à un rythme soutenu.L'entretien a été réalisé début avril à Cotonou.
En voici la transcription.
Comment se porte l'économie béninoise ?
Romuald Wadagni : L'économie béninoise va bien. Les performances macroéconomiques enregistrées en 2018, confirment que pendant trois années successives, les effets des réformes, des investissements menés par le gouvernement depuis 2016 portent leurs fruits. Pour étayer mon propos, je voudrais faire deux choses. La première, prendre quelques agrégats macroéconomiques généralement utilisés pour analyser avec des exemples. La deuxième, étant donné que nous ne vivons pas en vase clos, il s'agira de regarder les appréciations de nos partenaires. Alors de façon classique, la première indication regardée est celle du taux de croissance du Pib. De façon simple, le taux de croissance du Pib permet de mesurer le rythme de création de richesse dans un pays. Cet indicateur pour 2018 s'élève à 6,8% contre 2,1% en 2015 (source Fmi). Quand on le dit, la première question qu'on peut se poser, est de savoir à quoi correspond ce chiffre ? Surtout de se demander si ces chiffres sont fiables ? Alors d'abord 6,8% c'est d'abord 3 fois mieux que le taux de 2015, et ce sont des chiffres du Fmi. De l'autre côté, regardant de façon globale, le niveau de production de richesses, dans la sous-région et au niveau mondial, vous allez constater que ce taux fait partie des meilleures performances aujourd'hui. Donc ce taux est bon. Est-ce que ces chiffres sont-ils fiables ? Vous savez en octobre 2018, nous avons subi une revue du Fmi. Sur la base des données à fin Septembre, le Fmi revu le taux de croissance qui était au début de l'année à 6,00% à 6,5% déjà à fin septembre. Pour 2018, le Bénin a été le seul pays où le Fmi, après un contrôle, a revu à la hausse les performances économiques. Il faut saluer cela. Depuis 2016, de manière constante et continue, nous avons toujours livré des performances beaucoup mieux que celles attendues. De façon factuelle cela implique quoi ? J'aime prendre les éléments concrets qui impactent le quotidien des Béninois. Un des premiers moteurs, c'est le secteur agricole avec en ligne de mire, le coton. Pour la campagne 2018-2019, les données enregistrées indiquent que nous allons dépasser les 700.000 tonnes de coton. Le Bénin sera le premier producteur du coton en Afrique. En 2015, avec moins de 300.000 tonnes, on était 5e ou 6e producteur du coton en Afrique. Cela est concret et les performances sont prévues pour atteindre 1 million de tonnes en 2021. Vous prenez les départements de l'Atacora et de l'Alibori, les données statistiques indiquent qu'un paysan emblave en moyenne 5 hectares. Or en 2015, un paysan qui emblavait 5 hectares, avec une production de 877 kg à l'hectare, en 2015. En 2018, la productivité est passée à 1150 kg à l'hectare. 2015-2016, le prix d'achat du coton à l'ha a également pris 5F au kg. Ce qui veut dire que le paysan qui emblave 5 ha voit son niveau de revenu passer de 1.100.000 FCfa à 1.500000 FCfa par an. Il gagne 400.000F de plus, c'est colossal. Un revenu comparable à celui d'un cadre en début de carrière. En milieu rural, vous verrez aujourd'hui que les paysans commencent par construire leur habitat en matériaux définitifs. Leur cadre de vie change et ils envoient leurs enfants à l'école, à l'université. Cette amélioration impacte 4 millions de personnes. C'est pareil dans le secteur des transports. A la fin de la campagne 2017-2018, il a été distribué au moins 34 milliards FCfa aux transporteurs et aux producteurs 92 milliards FCfa. Ce sont des exemples qui montrent que la croissance est là et des millions de personnes voient leur quotidien s'améliorer. Il faut dire que le coton n'est pas le seul. Les noix d'anacarde ont eu une augmentation de 30%, idem pour le riz, le maïs… Donc voilà des éléments concrets qui montrent qu'il y a croissance.
Comment expliquez-vous qu'en dépit des chiffres donnés, au sein de la population et au niveau du panier de la ménagère, les gens se plaignent toujours ?
Les gens se plaignent souvent pour des raisons qui sont la résultante de plusieurs choses. Nous sommes en période de réformes. Les réformes gênent les intérêts et créent des frustrations. Dieu merci, nous voyons les bienfaits de ces réformes. Certaines plaintes sont le résultat de certaines frustrations liées à l'interruption de certaines mauvaises habitudes. L'argent facile qui ne circule plus… Tout à l'heure, j'ai pris l'exemple du taux de croissance comme premier indicateur. Votre exemple m'amène à prendre le deuxième indicateur économique qui est celui de l'inflation. On mesure la vitalité de l'économie par rapport au niveau d'évolution des prix des produits de première nécessité comme le riz, le maïs, le manioc. L'évolution du prix de maïs : une mesure de maïs séché était à 250F le kg en 2015. En 2018, elle est de 205F/kg. Bien entendu, pour certains produits les prix ont légèrement augmenté, mais pour la plupart les prix ont diminué. En gros quand on prend le taux d'inflation, il s'est élevé à -0,8% en 2018. Donc globalement, c'est bon. On peut souffrir car l'argent qui rentre, n'arrive plus à acheter la même quantité. En réalité, la plainte est liée à la diminution de l'argent qui rentre. Effectivement, nous reconnaissons que les coulages des finances publiques sont stoppés.
On a l'impression que tous les gouvernants qui se suivent ont toujours la même explication surtout la réduction de l'argent sale. Mais le résultat est le même ?
J'aime qu'on me donne des exemples. Quand vous doublez le nombre d'étudiants bénéficiaires d'allocations de l'Etat, quand vous augmentez les bourses aux étudiants avec la dématérialisation et la bancarisation, vous constatez l'amélioration de leur train de vie, ce qui impacte les parents et les résultats. Là, peut-on dire que les boursiers se plaignent ? Où dans l'agriculture 4 millions de personnes voient leurs revenus s'améliorer, donnez-moi l'exemple d'un paysan qui souffre ? Nous avons lancé l'année passée, le projet sur le maraîchage pour les femmes et les jeunes en mettant à leur disposition des matériels nécessaires. Demandez à ces femmes si leur niveau de vie a changé ? Bien entendu, si vous prenez quelqu'un en ville, qui prenait ses revenus des marchés fictifs de l'Etat, ou du coulage, il est évident que ce dernier se plaigne. On ne peut certes pas dire que tout va déjà pour le mieux, mais reconnaissons que la trajectoire est excellente et tout va de mieux en mieux. On ne peut pas par un coup de baguette, transformer un pays. Tout en répondant aux questions d'urgence d'aujourd'hui, nous travaillons pour le Béninois (qui sera là) dans 10 et dans 20 ans. Au Conseil des ministres par exemple, le Chef de l'Etat nous a interpellés en disant qu'à Natitingou, depuis quelques jours, ils ont des problèmes d'eau. Il a exigé que cela soit réglé en 24 heures. C'est un exemple d'urgence traitée. Quand le Chef de l'Etat dit d'ici 2021, tous les Béninois doivent avoir accès à l'eau potable, ça c'est prévoir pour demain. Vous imaginez que depuis 40 ans on n'a pas pensé à l'entretien des ouvrages d'eau. Par exemple à Togbin, près de Cotonou, les gens manquent d'eau potable. Quand on investit pour régler ses problèmes structurels, quand on investit pour la santé, là encore on a fait des réformes formidables, on a fini de moderniser trois agences de transfusion sanguine à savoir Parakou, Porto-Novo et Abomey. Allez demander aux populations qui en souffraient si elles ne sont pas contentes ? Donc, il y a des investissements qui se font de manière massive pour que le Béninois se porte bien. Au niveau du budget 2019, nous avons mis 1 milliard pour les start-ups. Quand vous lancez de grands travaux dans l'ensemble des douze départements (cités administratives, asphaltage, stades, marchés et autres), c'est autant de bonnes dames qui font des commerces autour de ces chantiers.
A vous écouter, l'argent qui circulait, était mal obtenu. Cela voudra dire que la majorité des Béninois avaient de l'argent sale ?
Ce n'est pas cela. Ce que nous disons, c'est qu'il avait beaucoup de coulage au niveau des finances publiques. Nous avons mis un frein et nous continuons d'en mettre toujours. Dès que nous trouvons des niches, nous les supprimons. Vous savez celui qui achète de la friperie paie la Tva. Or la TVA constitue la moitié de nos recettes. Donc en dilapidant nos ressources, nous dilapidons les ressources du Béninois lambda. Je voudrais que la presse explique cela à la population. Un pays comme le Bénin dépensait 17 milliards FCfa pour les voyages officiels, mais avec la réforme qui a conduit à la création de la Cellule des voyages officiels, on est passé à 3 milliards. Ceux qui bénéficiaient de cette manne vont être mécontents. C'est de cela qu'on parle. En entendant, avec cet argent, nous avons fait des cantines scolaires.
Reconnaissons que vous avez verrouillé un certain nombre de choses, que faites-vous alors pour améliorer leur condition de vie ?
Nous travaillons pour que chaque Béninois ait une égalité de chance pour contribuer à la création de richesse. Un modèle alternatif consisterait à dire que l'Etat puisse prendre de l'argent sur les recettes et les distribue. Mais en le faisant, le jour où l'Etat ne pourra pas faire, que va-t-il se passer ? En observant les agrégats macroéconomiques, vous constaterez que 20% des investissements devraient venir du secteur privé. Nous faisons tout pour avoir un secteur privé dynamique qui puisse prendre le relais. Nous créons les conditions pour une production durable dans le pays.
Pour le moment, c'est l'Etat qui tient les rênes….
Ce n'est pas que l'Etat, vous êtes d'accord avec moi que classiquement le Béninois aime le commerce, c'est-à-dire acheter et vendre. Il faut créer les conditions pour que le Béninois aille de plus en plus vers les activités de transformation, de type industriel à grande consommation de main d'œuvre. Quand nous réglons les problèmes énergétiques, et en mars dernier le premier générateur de production d'électricité est mis en service sur la Centrale thermique de Maria-Gléta, c'est pour permettre de régler les problèmes d'accessibilité, de coût d'énergie pour la population. Nous créons les conditions pour que les personnes puissent travailler en créant des emplois et des richesses. Et c'est à cela qu'on s'attèle.
Vous créez et augmentez les taxes et impôts aussi ?
Ah, cela c'est très intéressant. Je voudrais demander aux gens de nous donner l'exemple d'une taxe qui a été augmentée. Je vous ai dit plus haut que la Tva est la taxe que tout le monde paie et qui contribue pour moitié à nos ressources. Le taux de Tva est resté inchangé depuis que nous sommes là. Il est demeuré toujours à 18%.
C'est assez clair que votre politique vise l'élargissement de l'assiette fiscale. Est-ce que vous allez continuer par presser vos concitoyens ?
Je voudrais que cette perception soit appuyée par des chiffres. Prenez la loi des finances 2019, aucun taux d'impôt n'a été augmenté. Mieux pour les entreprises qui sont sur le régime simplifié, l'impôt est passé de 400.000FCfa à 150.000FCfa. Nous avons baissé cela. Observons la fiscalisation directe, vous verrez que nous avons mené une politique de baisse. Mais nous avons augmenté le prélèvement sur l'alcool, le tabac en nous basant sur les normes communautaires qui nous permettent d'aller jusqu'à un certain niveau sans toutefois atteindre le plafond. Le fait de diminuer les impôts des Pme n'est point un rétropédalage, mais plutôt une incitation à la productivité et à lever les entraves aux accès des marchés publics.
Implicitement, vous faites reposer tout sur quelques grosses entreprises ?
Absolument pas. Je vous ai dit que la grande partie de nos ressources proviennent de la Tva qui est payée par nous tous.
Tout va bien et le Béninois peut espérer ?
Je dis encore : 1- Le Bénin se porte bien. 2- Que les choses sont beaucoup mieux que par le passé. 3- Les réformes et les investissements en cours, montrent que sur la trajectoire 2019-2021, nous allons avoir un rythme de création de richesse qui va continuer de s'accélérer et sera au-dessus des 7% et atteindre même peut-être les 10%. Pour que la grande masse puisse percevoir l'effet de la croissance, il faut que la croissance dure au moins 3 ans et soit au-delà des 7%. Actuellement, nous sommes en train de rentrer dans ce schéma. Le paysan qui a son champ d'anacarde, le producteur de coton, la dame qui fait le maraîchage, la vie change pour eux et va continuer de s'améliorer. Quand on fait les réformes dans la Santé et on démantèle les faux médicaments, c'est l'ensemble de la population y compris vous et nous, qui avons une assurance meilleure sur la qualité de médicaments que nous consommons. Quand le centre de santé d'Allada est en marche, c'est la population qui s'en réjouit.
Il y a quelques semaines, le Bénin a lancé une opération pour prendre de l'argent à l'international.
Permettez que je vous explique pourquoi je vous disais que le Bénin se porte bien. On peut s'auto féliciter. C'est encore mieux si ce sont les partenaires techniques qui le disent avec un regard indépendant. Récemment, le Bénin est primé premier pays en matière de transparence budgétaire par le Fmi et l'Union européenne. Cela ne s'est jamais produit. C'est grâce à ces éléments que quand nous allons vers les investisseurs, qui ne savent pas positionner le Bénin sur une carte, et pourtant nous font confiance. Même l'Uemoa reconnaît que le Bénin a fait des bonds jamais faits dans l'Uemoa. Nous avons eu en décembre dernier, la notation B+ qui est la meilleure notation en Afrique subsaharienne, la même note que le Sénégal et mieux que le Rwanda. Vous ne pouvez pas faire des performances macroéconomiques passables et avoir ces résultats. Mais il est vrai que quand on part de si loin il faut du temps pour que la perception change.
Le 17 mars 2019, il y a cette levée d'Eurobonds. Mais c'est quoi l'Eurobonds ?
C'est un emprunt obligataire que nous avons fait. Ce sont des investisseurs qui vous prêtent de l'argent sous la forme d'obligations. En termes simples, le Bénin est allé sur le marché international obtenir des prêts de partenaires financiers. Dès notre arrivée en 2016, le gouvernement a adopté une stratégie de mobilisation des ressources. Doter le Bénin de tous les instruments lui permettant de lever des ressources. Il y a trois manières d'obtenir des ressources : 1- Les impôts ; 2- Les emprunts obtenus chez les bailleurs de fonds ; 3- Les prêts faits auprès des banques locales. Il faut dire qu'il y a deux autres instruments dont les pays modernes disposent mais que le Bénin n'avait pas du fait de certaines contraintes. Il s'agit de l'accès des prêts commerciaux et l'accès au marché des emprunts obligataires. Cela nécessite une certaine crédibilité. Quand les crédits locaux baissent ou les partenaires financiers ne vous apportent pas les ressources nécessaires, vous êtes limités en capacité de financement. C'est pour cette raison qu'il faut diversifier les sources de financement et de mobilisation des ressources. En 2018, grâce aux réformes du Chef de l'Etat, nous nous sommes dotés de l'instrument d'accès aux crédits internationaux par le biais de reprofilage de la dette. Le dernier instrument est celui d'accès au marché obligataire. Ce dernier est un peu compliqué. Sur instruction du Chef de l'Etat, nous sommes arrivés à avoir une taille des opérations qui permet à nos obligations d'être cotées. Cela est le résultat d'un travail de longue durée de l'ensemble du gouvernement et des cadres techniques des différents ministères. L'opération a été un succès pour plusieurs raisons. Je vous en donne 2 : la première, nous sommes allés sur le marché pour lever plus de 500 millions d'Euros mais nous sommes arrivés à un pic de plus d'un milliard d'Euros. C'est un vrai succès. D'ailleurs, beaucoup de personnes ont voulu participer mais nous leur avons dit que notre objectif est de 500 millions Euros avec une maturité sur sept ans. Cela est un facteur de succès indiscutable. Le deuxième élément est que nous avons été le premier pays du continent à sortir en 2019.
Ces fonds serviront à quoi ?
Ces fonds serviront à financer les activités, investissements et projets prévus dans le cadre du budget 2019. Je rappelle que la loi de finances 2019 a prévu un budget d'investissement de 700 milliards FCfa à peu près. C'est une opération pour diversifier les sources de financement. Ayant levé ces fonds d'Eurobonds, cela signifie qu'il y a d'autres sources où nous ne sommes pas allés. Je rappelle que nous sommes restés dans la fourchette des ressources votées par l'Assemblée nationale.
Quelles sont les caractéristiques de cette opération ?
Les caractéristiques c'est 500 millions d'Euros, la durée de remboursement est 7 ans et le taux d'intérêt est de 5,75%/ difficile à trouver dans la sous-région. Ce taux est aussi un facteur de succès dû aux réformes.
N'y a-t-il pas des risques ? Et pourquoi ne pas aller en dollars ?
De façon factuelle en regardant les taux d'intérêt, ceux en dollars sont plus élevés. Le volume d'emprunt obligataire est en trilliards de dollars alors qu'en euros, on est en milliards. L'autre chose, il n'existe pas d'instrument de couverture standard pour couvrir ces risques. Nous sommes membres d'une union monétaire bénéficiant d'une parité fixe avec l'Euro. C'est pourquoi les Eurobonds sont mieux pour nous.
Pour cette opération vous attendiez-vous à une réaction aussi positive des investisseurs ?
Oui car depuis 2016, nous avons opté pour de bonnes performances permettant l'accès à ces marchés financiers. Donc cela ne nous a pas surpris. Le Bénin a été le premier en Afrique à réussir une émission inaugurale et le premier à le faire en euros.
Pensez-vous revenir sur le marché pour autre opération ? Et dans quelle échéance ?
Notre stratégie est de doter notre pays des instruments de mobilisation de ressources. Et c'est fait car maintenant nous avons cinq instruments de mobilisation. Nos ressources propres conditionnent notre capacité à aller au crédit. Donc nous devons améliorer les ressources propres car il faut compter sur nos propres forces. Pour les autres instruments, le recours à l'un ou l'autre des 4 autres instruments dépendra des opportunités.
Sommes-nous en train de nous endetter pour la postérité à travers ces opérations ?
Pas du tout. J'ai récemment fait un exercice intéressant pour l'ensemble des 8 pays de l'Uemoa, en tant que président du Conseil des ministres. L'exercice a consisté à regarder les 10 derniers budgets du Bénin. Regardons combien nous dépensons pour le fonctionnement de l'Etat et combien nous investissons ? Regardez ensuite de combien s'accroît la dette de l'Etat et par rapport à combien on investit. En 2018, nous avons investi plus de 500 milliards FCfa. Le niveau de la dette a augmenté de 349 milliards. Cela veut dire que pour 2018, qui est un exemple, nous nous sommes endettés beaucoup moins que nous avons investi. Quand vous faites des investissements structurants, des investissements productifs, qui créent de la valeur, de la richesse mais que la valeur de ces instruments est quasiment 2 fois plus importante que l'endettement, c'est un signe que vous faites bien de prendre la dette. Ce qui se passait en 2014, 2015 par exemple, le niveau d'investissement inférieur à 200 milliards, la dette a augmenté de 300 milliards. Cela est inquiétant car il montre que la dette sert à faire fonctionner l'Etat. Mais quand vous êtes dans un schéma où l'accroissement de la dette (comme en 2018), le montant de la dette a augmenté de 349 milliards mais nous avons investi 500 milliards, cela est une performance et depuis 2016, la trajectoire est la même. Nous faisons des investissements productifs pour créer de la valeur pour aujourd'hui et demain. Actuellement, nous sommes dans la tranche des 50% de dette contre un plafond de 70% qui ne sera jamais atteint tant que le Président Talon sera là.
Vous avez pris par récemment à une réunion du conseil des ministres, avez-vous parlé du franc Cfa ?
La question du FCfa n'était pas à l'ordre du jour à notre réunion de la zone Franc à Niamey pour la simple raison qu'il s'agit de notre monnaie. Nous avons des institutions, des accords, des mécanismes qui fonctionnent au quotidien sur les questions monétaires.
Quel est votre avis sur la question du Cfa, car il y a des voix qui s'élèvent pour demander une réforme du Cfa.
En tant que ministre des Finances et président en exercice du Conseil des ministres des Finances de la sous-région, il est normal que je ne vous dise autre chose que ce que disent les autres. Je vais vous donner une réponse factuelle. La monnaie est clé. Vous avez deux éléments pour mesurer une économie : la monnaie et le budget. Dans aucun pays du monde, il y a une décorrélation entre la politique budgétaire et celle monétaire. Prenons , la zone Uemoa, cela fait 7 ans que nous avons un taux de croissance supérieur à 6% dans la zone, taux d'inflation maîtrisée en-dessous des 3%. L'ensemble des pays sont en régime de croisière en matière d'investissements. Cela ne peut arriver que s'il y a une corrélation forte entre les budgets et la monnaie. Alors regardons le fonctionnement de nos économies actuelles, il n'y a pas d'indicateur montrant un dysfonctionnement monétaire. Que des personnes se posent la question sur le nom et autre, elles sont libres. Mais aucun opérateur économique n'a dit dans la sous-région qu'il est pénalisé par le Cfa. Vous savez on se fait peur parfois, mais il n'y a aucun système parfait au monde. En somme, aujourd'hui aucun indice ne montre une menace sur notre monnaie. Une des caractéristiques du Cfa est que c'est un régime de change fixe. Cela peut présenter des avantages et des inconvénients. Si les inconvénients étaient supérieurs cela agirait sur les performances macroéconomiques. Hong Kong marche bien mais pourtant, il est dans un régime de change fixe avec le dollar, comme le Danemark avec l'Euro. Ce qui est sûr en cas d'alerte sur le Cfa, nous prendrons nos responsabilités.
A vous écouter, on a l'impression que tout va bien pour le franc Cfa alors que des voix se lèvent de plus en plus pour demander qu'on sorte du FCfa ?
Je ne rentre pas dans la polémique. Je suis ministre de l'Economie et des Finances, président du Conseil des Ministres de la zone. Je vous dis que tout modèle a du plus et du moins. Mais aujourd'hui, les données ne nous alertent pas sur un éventuel problème structurel qui nécessite une réaction. On ne peut pas avoir un problème avec une monnaie et générer des croissances de plus de 6% 7 ans de suite sur la zone.
Toujours au sujet du Cfa, c'est quoi le fameux compte des opérations ? A quoi cela sert ?
Nous sommes dans un système de change fixe. Nous sommes en accord avec le Trésor français qui nous permet qu'en cas de besoin de devises, que le trésor français puisse nous aider à l'avoir. Quand nous importons des équipements, pour rembourser des dettes en devises, il nous faut des devises. Au niveau de l'Uemoa, nous avons une caisse centrale qui nous permet de garantir notre monnaie. Le jour où nous allons avoir une insuffisance de devises, nous allons solliciter le Trésor français pour payer. Le coût de l'argent au niveau mondial est négatif aujourd'hui. Il faut dire que l'argent n'est stocké nulle part. Il faut avoir un mécanisme pour garantir vos partenaires. Sinon ils ne vont pas travailler avec vous. Certains pensent qu'on n'a pas accès mais c'est faux car parfois, on peut aller au découvert. En décembre 2018, nous avons 4,8 mois de réserves dans l'Uemoa. Imaginons par exemple que les recettes d'exportations baissent. Mais il faut payer nos engagements financiers à l'international. C'est grâce à ces devises qu'on le fait. C'est la preuve qu'on y a accès.
Revenons au Bénin avec les réformes dans le domaine de la pension de retraite. Qu'en est-il exactement ?
Il s'agit d'une instruction du Chef de l'Etat qui a consisté à tout faire pour payer les retraités dès leur premier mois de retraite. Aujourd'hui avec les réformes, c'est possible. La semaine dernière avec ma collègue du Travail, nous avons fait une cérémonie de remise de carnets de pension aux bénéficiaires qui pourront bénéficier de leurs allocations dès la fin du mois d'avril 2019. Dans le même courant en décembre 2018, le Chef de l'Etat a annoncé le paiement des arriérés de pension de 2011 et 2012. Une partie a été payée dès le mois de janvier et le solde est payé ce mois-ci.
En élargissant l'assiette fiscale, allez-vous améliorer les prestations de l'Etat ?
L'amélioration de l'assiette fiscale n'est pas une démarche visant à couvrir plus de contribuables. Notre démarche est d'abord de fournir le service public, puis on demande qu'on contribue. Pour le Chef de l'Etat, en expliquant aux contribuables à quoi sert leur argent, ils contribueront davantage. Par exemple, nous avons lancé les travaux d'asphaltage, la salubrité dans le Grand Nokoué ; mais nous n'avons pas prélevé des taxes pour le faire. Nous Commençons d'abord à changer le cadre de vie et après quand nous leur demanderons de contribuer, ils vont le faire car ils savent à quoi cela sert désormais. Cette stratégie du Chef de l'Etat est à saluer. Par ailleurs, l'une des réformes de 2016 est de ramener à zéro les taxes sur les transactions immobilières et faire le cadastre qui est un service public efficace.
On parle maintenant des élections. Le ministre des Finances a-t-il mis à la disposition de la Céna les fonds nécessaires ?
La réponse est oui ! Nous suivons de très prêt pour que les institutions de la République impliquées dans les législatives ne manquent d'aucun moyen. Les coûts des élections sont d'environ 5 milliards FCfa.
Qu'en est-il des quitus fiscaux ? Certains continuent de dire qu'ils n'ont pas leur quitus malgré les formalités.
Je voudrais qu'on donne des exemples. Ce que je sais, nous avons mis en place une procédure claire, dématérialisée et il y a des voies de recours. A ce jour, nous n'avons reçu aucun recours d'un contribuable qui serait à jour et n'aurait pas eu son quitus fiscal en dépit des formalités remplies. Il peut cependant y avoir des loupés, même si nous avons essayé autant que possible d'éviter l'implication de la main de l'homme. Si c'est le cas, nous sommes prêts à le reconnaître. Mais j'insiste pour dire qu'à ce jour, notre comité de médiation n'areçu aucun recours. Je peux donc vous assurer que l'ensemble des personnes qui sont à jour et qui ne sont pas des fugitifs au sens de la loi, ont bénéficié de leur quitus fiscal dans les délais prescrits.
Un mot pour conclure cet entretien ?
Merci pour ces échanges. Ce que je peux dire pour terminer est quand vous voyez les efforts, qui commencent à produire des résultats comme la fourniture d'eau potable, l'opérationnalisation de l'Arch notamment la phase pilote de l'assurance maladie, et le microcrédit pour lequel 6 milliards ont été débloqués le mois passé, les réformes dans le secteur de la Santé, l'amélioration des cantines scolaires, les chantiers qui impactent l'ensemble des 12 départements, les perspectives pour les trois années à venir sont bonnes. Je voudrais profiter pour remercier les compatriotes pour leurs contributions car ces résultats sont les efforts de tous. Aujourd'hui, le Bénin existe sur le plan financier international. Je garde l'espoir que chacun jouera sa partition pour davantage de belles performances. Des performances qui permettront à chacun d'avoir une santé de qualité, une formation de qualité, l'accès à un numérique de qualité, à une condition de vie de qualité pour créer la richesse.
Source : Dir Com Pr
Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Coordonnateur national du Hadj M. Aurelien AGBENONCI a procédé mercredi 17 avril 2019 au lancement officiel du Hadj édition 2019.
Ceci en présence de ses collègues du Cadre de Vie José Didier TONATO, de la Santé Benjamin HOUNKPATIN, de la représentante personnelle du président de la République Mme Salamatou SOUMANOU, des représentants des organisations faitières des convoyeurs et de la communauté musulmane.
Lors de cette cérémonie, le ministre Aurelien AGBENONCI a annoncé à l'assistance que les frais de participation des pèlerins béninois au Hadj sont maintenus à ceux de l'année dernière soit 2.300.000 FCFA.
Il a insisté sur la volonté manifeste du chef de l'Etat, le président Patrice TALON d'améliorer les conditions de séjour des pèlerins béninois en Terre Sainte. En effet, sur instruction du président de la République, des missions ont été effectuées en Arabie Saoudite pour visiter les endroits où les pèlerins béninois devraient séjourner. Par consensus, les choix ont été faits, des critères établis avec la participation de tous les acteurs intervenants dans l'organisation du Hadj. Il ressort alors que, les candidats au Hadj de cette année seront logés dans de meilleures conditions.
Pour ce qui concerne le transport, le ministre AGBENONCI a fait observer que le chef de l'Etat a exigé désormais que le type de contrat soit nuancé avec la compagnie aérienne de droit béninois sélectionnée pour assurer le transport des pèlerins, en l'occurrence Air Taxi Bénin. ‘'Nous nous donnons le droit d'être impliqués dans le choix que Air Taxi Bénin va faire, parce que nous voulons que nos pèlerins soient transportés dans de meilleures conditions. Nous ne voulons pas qu'ils soient dans les avions les moins confortables. Nous avons mis la barre très haut. Air Taxi Bénin est au courant et c'est dans ces conditions que les choses doivent se passer'' a précisé M. Aurelien AGBENONCI.
Pour clore, le chapitre du transport, M. AGBENONCI a indiqué que le gouvernement a insisté auprès de la compagnie, qu'il ne permettra pas que les pèlerins béninois souffrent le martyr d'escale en escale.
Quant à l'établissement des passeports, les procédures seront encore améliorées cette année. Le chef de l'Etat a déjà instruit le ministre de l'Intérieur qui travaille à ce que les documents de voyage soient bel et bien gérés et entretenus.
Revenant aux conditions de regroupement des pèlerins à Cotonou, le ministre AGBENONCI a indiqué qu'elles sont inacceptables. C'est pour cela que le chef de l'Etat a décidé que le site d'Akpakpa soit aménagé, a-t-il dit.
Au pupitre le ministre du Cadre de Vie José Didier TONATO a informé que le site est déjà en chantier (pavage général, drainage des eaux pluviales, aménagement d'un bâtiment de 800 m2…) depuis plus d'un mois et avance à grand pas. ‘'Nous travaillons pour être prêts largement avant le délai d'arrivée des pèlerins… C'est un investissement de près de 500 millions que le gouvernement a décidés de faire pour mettre les pèlerins dans des conditions de cantonnement décentes…'' a déclaré M. TONATO.
Sur le plan sanitaire le ministre de la Santé Benjamin HOUNKPATIN a rassuré que les dispositions sont prises pour que les vaccins soient disponibles en respectant les deux semaines règlementaires de couverture exigées avant l'entrée sur le territoire saoudien. Il a informé que l'équipe médicale qui doit accompagner les pèlerins en Arabie Saoudite est déjà constituée, les médicaments et autres déjà disponibles. Les mesures sont aussi prises pour que sur place en Arabie Saoudite, en cas de problème, l'équipe médicale puisse avoir une réponse adaptée et prompte, a affirmé M. HOUNKPATIN
(Terminé) CSC 1 – CRB 0
Coupe d’Algérie (demi-finale / aller)
But: Abid (68′) (CSC)
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Leicester City serait revenu à la charge pour l’attaquant Algérien d’Al Sadd, Bounedjah. Selon le média anglais, LeicesterMercury, les Foxes souhaiteraient enrôler l’attaquant des Verts dès cet été. Affaire à suivre.
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