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B2 Le Blog de l'Europe géopolitique. Actualités. Réflexions. Reportages
Updated: 10 hours 33 min ago

C’est l’Europe qu’on a voulu viser !

Tue, 22/03/2016 - 14:00

Les drapeaux européens abaissés au siège de la Commission européenne (crédit : CE)

(B2) Il ne faut pas s’y tromper. Les attentats de Bruxelles du 22 mars avaient un objectif : viser l’Europe en visant ses principaux points de transit où passent les voyageurs et les expatriés européens, à commencer par l’aéroport de Zaventem et la station de métro Maelbeck

La station Maelbeck, centre du pouvoir européen

Située à mi-chemin entre la station Schuman, centre du pouvoir européen, et la station Arts-Lois, noeud de circulation des différents métros, à quelques minutes à pied du Berlaymont (le siège de la Commission européenne), sur la rue de La Loi (la grande artère du pouvoir belgo-européen), la station Maelbeck est une « petite station », sans doute moins surveillée que celle de Schuman. Elle se situe pourtant à quelques centaines de mètres à peine du Berlaymont, le siège de la Commission européenne (4 minutes à pied) et borde le Lex (le bâtiment du Conseil qui abrite les services juridiques, de traduction et sert de salle de réunion pour l’Eurogroupe bien souvent), du Charlemagne (le bâtiment de la DG Commerce). Et elle dessert directement plusieurs bâtiments de la Commission européenne (DG Agriculture, DG Concurrence, DG Aide humanitaire / Protection civile…) ainsi que plusieurs ambassades (notamment les Représentations permanentes auprès de l’Union européenne de la Belgique, de la Hongrie ou de la Finlande).

L’heure de l’explosion : 9h15

L’heure où a eu lieu l’explosion — après 9h — n’est pas tout à fait un détail. A cette heure-là, tous les élèves sont déjà à l’école. Les fonctionnaires et travailleurs belges ont déjà fait leur trajet quotidien pour rejoindre leur bureau (on embauche à Bruxelles entre 6h30 et 8h). Ce sont donc les autres, les Européens (diplomates, agents, lobbyistes, etc.) qui transitent par le métro à cette heure-là, soit pour se rendre à leur travail, soit pour aller à une réunion.

Un élément précurseur : l’attentat de Bamako

L’attaque, la veille, du quartier général de la mission EUTM Mali par plusieurs « terroristes » à l’arme légère est passée relativement inaperçue. Cette attaque a été déjouée par les forces de sécurité présentes sur place (Lire : Le QG d’EUTM Mali attaqué à Bamako). On observe ainsi que, généralement, les attaques sur le continent européen sont souvent précédées d’une attaque dans un pays proche de la zone francophone (Liban, Mali, Burkina Faso, Tunisie). L’attentat de Beyrouth avait précédé de peu celui de Paris le 13 novembre. Un point qu’il est sans doute trop tôt pour analyser qui peut ressortir du simple hasard mais pourrait refléter aussi un modus operandi plus organisé. Un peu comme un élément déclencheur…

(NGV)

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Bruxelles touchée à son tour par les attentats. Le réveil brutal de la capitale européenne

Tue, 22/03/2016 - 11:15

Réunion de crise à la Commission européenne (crédit : CE)

(B2) Chacun s’y attendait un peu. Les autorités belges redoutaient une attaque semblable à celle du 13 novembre à Paris, en plusieurs points de Bruxelles. Elle a lieu ce 22 mars au matin (1), visant des objectifs majeurs de la capitale européenne : son aéroport, son métro en plein coeur du quartier européen…

Explosions à l’aéroport de Zaventem

Dans le hall des départs de l’aéroport national de Bruxelles (Zaventem), une première explosion survient. Il n’est pas encore 8 heures. Quelques minutes après, une seconde. Le faux plafond s’écroule. A cette heure où concentrent une grande partie des départs de la journée, le but est de tuer. Le premier bilan établi par le parquet fédéral, peu après, se monte déjà à 13 morts et 25 blessés. La commission des Affaires étrangères du Parlement européen entame une minute de silence.

Le quartier européen touché 

La nouvelle de l’attentat à l’aéroport n’est pas encore dissipée qu’une deuxième explosion est signalée. À 9h15, juste après l’heure de pointe, une explosion est entendue dans le métro Maelbeek, une des stations majeures du quartier européen qui dessert plusieurs bâtiments de la Commission européenne (DG Agriculture, DG Concurrence, DG Aide humanitaire…) à deux pas du rond-point Schuman, où se situe le pouvoir européen. La fumée se dégage, le métro est évacué, les bus sont détournés. Très vite, c’est tout le quartier européen qui est bouclé. Une bombe a explosé éventrant un métro. Le bilan là aussi est important et pourrait s’aggraver très vite. On parle d’une dizaine de morts.

Lockdown sur Bruxelles

Immédiatement se déclenche outre le plan catastophes pour venir au secours des victimes mais aussi un plan urgence attentat. Un numéro de téléphone d’urgence est mis en place, celui de la cellule de crise : le 1771, très vite saturé au point que les autorités invitent chacun à ne le contacter que si urgence. Les tunnels routiers de la capitale sont fermés à la circulation, ainsi que tous les transports ferment. Sur les réseaux sociaux, la police et le centre de crises, appellent chacun à rester chez soi. Les élèves sont consignés dans leurs écoles.

#Bruxelles #Explosions Demande du centre de crise: chacun est invité à rester là où il est: écoles, entreprises, maisons @IPBruxelles

— ZPZ PolBru (@zpz_polbru) 22 mars 2016

Alerte orange à la Commission

Kristalina Georgieva, la commissaire européenne chargée de l’Administration, annonce le relèvement de l’alerte interne à Orange (elle était « Blanche » jusqu’ici). Elle demande à son personnel de rester dans ses locaux ou chez eux s’ils ne sont pas encore arrivés. Toutes les réunions internes ou extérieures sont annulées. L’accès des bâtiments est réservé uniquement aux membres de l’administration (pas d’invités ni d’extérieurs).

All EU institutions are at alert level ORANGE – all meetings on premises and outside cancelled, access only for staff with badges

— Kristalina Georgieva (@KGeorgievaEU) 22 mars 2016

Réunions de conseil de sécurité

Le gouvernement belge réunit un Conseil de sécurité nationale. A Paris, une réunion d’urgence est convoquée à l’Élysée autour de François Hollande avec les principaux ministres concernés (Défense, Intérieur, Justice, Transports).

(NGV & JB)

(1) La veille à Bamako, c’est le quartier général de la mission EUTM Mali qui avait été touché par une attaque à l’arme légère. Sans dégâts heureusement. Lire : Le QG d’EUTM Mali attaqué à Bamako NB : On observe ainsi que, généralement, les attaques sur le continent européen sont précédées d’une attaque dans un pays proche de la zone francophone : Mali, Burkina Faso, Tunisie.

 

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Le QG d’EUTM Mali attaqué à Bamako

Mon, 21/03/2016 - 23:52

Force protection belge de la mission EUTM Mali (MOD Belgique, janvier 2016)

(B2) Le quartier-général de la mission de formation de l’armée malienne (EUTM‬ ‪Mali‬) a été attaqué à Bamako ce lundi (21 mars) en fin d’après-midi (18h30 locales). Plusieurs attaquants ont fait irruption devant l’hôtel qui abrite le QG tirant avec des armes automatiques légères. Du côté de la mission européenne, on se veut rassurant. « Personne n’a été blessé et aucun dommage n’a été occasionné ». « Les mesures de protection des membres d’EUTM, et les mesures de sécurité ont fonctionné correctement, permettant le contrôle de l’agression de manière efficace. » Les forces de sécurité de la mission ont « sécurisé » la zone, avec l’aide des Forces Armées Maliennes et de la Mission de l’ONU dans le pays (MINUSMA). Celles-ci « patrouillent autour du QG actuellement » a précisé la mission sur son compte facebook en fin de soirée. Un des attaquants a été « neutralisé » et deux autres  interpellés. Ils ont déjà été interrogés, selon le ministre malien de la Sécurité, Salif Traoré.

 

(NGV)

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Qu’est devenue la petite Sophia ?

Mon, 21/03/2016 - 08:20

Une petite fille heureuse, prénommée Sophia, née en pleine Méditerranée, sur un navire allemand (Crédit : Rheinische Post)

(B2) Née le 24 août 2015 à bord du « Schleswig-Holstein », son prénom, Sophia, est devenu le petit nom de l’opération européenne au large des côtes libyennes (EUNAVFOR MED). 

Aujourd’hui, la petite fille, âgée de près de sept mois, vit dans un petit appartement à Gelsenkirchen dans la Ruhr, avec sa mère, Rahma Abukar Ali. Un journaliste du Rheinische Post les a rencontrées.

Pour Rahma, âgée de 33 ans, ces cinq mois jusqu’à la route de la côte méditerranéenne ont été une véritable épreuve. L’entretien avec le journaliste allemand Helmut Michelis permet de mieux cerner ses motivations.

Mère déjà de sept enfants, elle a laissé ceux-ci aux soins de la grand-mère. « Un acte de désespoir » confie-t-elle. « Mon mari s’est séparée de moi. Mogadiscio est devenu dangereux. Les attentats se multiplient. Ma mère m’a dit : « Tu n’as pas d’avenir ici » ». Toute la famille s’est alors cotisée pour lui trouver l’argent nécessaire au passage. « Une tante a donné 200 Euros, un autre parent 100 Euros »… Entre 8000-10.000 euros ont ainsi été récoltés, le coût d’un passage à travers le continent africain vers l’Europe. Et elle est partie… vers l’Europe « Je voulais juste un pays sûr en Europe. L’Allemagne, je n’y ai même pas pensé ». Quant au prénom de sa fille, il est très proche (du moins phonétiquement) de « Saffiya », un nom de jeune fille traditionnelle en Somalie. Et elle peut être relativement fière du certificat de naissance. A la mention « lieu de naissance », il est ainsi indiqué : « frégate Schleswig-Holstein, position 37° de latitude nord et 16°27 ‘de longitude est ». Plutôt original !

(NGV)

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EUNAVFOR Med. Les premiers effets de l’opération Sophia

Sun, 20/03/2016 - 10:55

(B2) Depuis le passage en phase opérationnelle, en octobre, qui est le réel démarrage de l’opération européenne en Méditerranée, l’opération EUNAVFOR Med a pu engranger certains résultats.

Premier effet. Le nombre de morts a diminué

C’est un effet notable et le plus spectaculaire. Si on regarde les statistiques, le nombre de morts a chuté de presque 2% des passages à moins de 0,1%. Un point notable pour le contre-amiral Gueglio que nous avons interrogé (Lire : ). Car les passeurs n’ont aucun état d’âme à envoyer des barcasses à l’eau et à les laisser couler. Pour eux, le travail est terminé.

Deuxième effet. La liberté de manoeuvre des passeurs réduite

Dans les six derniers mois de 2015, on a « vu la liberté de manoeuvre des passeurs largement réduite » par la présence d’EUNAVFOR Med. Elle est « maintenant limitée aux eaux territoriales libyennes ». Et le nombre de trafic s’est stabilisé. Il s’avère en légère diminution en 2015 (-9%) par rapport aux années précédentes. Et même si les deux premiers mois de 2016 semblent accuser une légère augmentation (+9%), on peut parler de stabilisation car les mois d’hiver ont été particulièrement cléments cette année, avec seuls quelques jours avec des vents supérieurs à une force 3.

Troisième effet. Le manque de bateaux de grande capacité 

Depuis trois mois, « on n’a pas observé de départs avec des navires en bois, uniquement des dinghis », explique-t-on à EUNAVFOR « alors qu’ils sont plus sûrs et permettent surtout durant l’hiver de continuer le trafic ». « Ils ont perdu tous leurs bateaux » confirme un officier. Sur les 90 navires détruits par EUNAVFOR, environ une vingtaine étaient des bateaux en bois. Pour les marins européens, c’est une conséquence du flot de migrants arrivés en Libye et d’un manque d’approvisionnement de navires en bois. Auparavant, on voyait les navires réutilisés plusieurs fois, remorqués, et réparés pour resservir. Depuis qu’on est autorisé à se saisir d’eux, ce n’est plus le cas. « Cela ne s’est jamais reproduit après octobre ». Il « y a un manque de capacités de bateaux en bois en Libye. Les pêcheurs qui les utilisent les gardent pour leurs propres activités et les protègent davantage contre les vols possibles des trafiquants ».

Quatrième effet, plus mitigé, les arrestations

Seul regret, les arrestations restent limitées. Même si l’opération peut se targuer d’avoir contribué à faire arrêter 53 personnes (1), cela reste assez limité. Souvent, ce ne sont que de seconds couteaux, des « facilitateurs », c’est-à-dire des migrants à qui on a appris en deux minutes à faire fonctionner un téléphone d’urgence ou à piloter le moteur, plutôt que des trafiquants ou des passeurs. « On n’est pas autorisés pour l’instant à remonter à la source — ce qui serait possible dans la phase 3 —, c’est-à-dire à coincer ceux qui organisent le trafic. On ne peut les arrêter que pris sur le fait, ‘dans le pot de miel’ » regrette un officier.

Le pari européen

Le pari des Européens est que les passeurs ne pratiquent pas leur activité avec un but politique mais à titre économique, avec l’objectif de faire un profit important. « Si le coût du passage devient moins intéressant, ils se tourneront vers d’autres activités plus profitables. En privant les trafiquants de pouvoir récupérer leur matériel (navire, moteur, téléphone…), on contribue à contrebalancer les coûts et à réduire la profitabilité des passeurs. La plus grande crainte des passeurs est de se faire arrêter et de ne pouvoir continuer leur activité illégale. » Mais chacun sait que la réelle stratégie de sortie ne peut se faire qu’avec la coopération des pays riverains, à commencer par la Libye. L’action des garde-côtes libyens existe. Mais elle est encore très parcellaire et trop limitée.

(Nicolas Gros-Verheyde)

(1) L’opération européenne n’a pas en soi le pouvoir d’interroger les suspects. Un premier screening des migrants permet de repérer de potentiels suspects. C’est de fait la compétence et la responsabilité des garde-côtes et policiers italiens, à l’arrivée au port en général, ou sur les bateaux de façon plus exceptionnelle, de mener ces interrogatoires. Sur certains navires, des policiers ou spécialistes de Frontex sont présents.

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910 migrants récupérés en Méditerranée

Sat, 19/03/2016 - 23:42

(B2) Près de 910 migrants ont été secourus ce samedi (19 mars) au large de la Libye.  420 migrants ont été récupérés par la frégate espagnole Numancia. Et 20 autres par la corvette allemande Ludwigshafen. Ils étaient à 30 miles nautiques des côtes à bord d’un navire en bois venant de Sabratah. On revoit ainsi au large des côtes libyennes des navires en bois qui avaient été moins utilisés ces derniers temps.

112 autres migrants ont été secourus par le navire de Frontex Siem Pilot. Tandis que le navire Diciotti (CP941) des garde-côtes italiens récupérait 378 migrants, lors de deux autres opérations de secours : 132 migrants d’un premier canot et 246 autres d’un navire en bois dont 50 femmes et un mineur. Ils ont également récupéré un corps, décédé.

Le Siem Pilot a débarqué à Palerme les 700 réfugiés qu’il avait à bord.

(NGV)

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La fin d’une longue traque européenne. Abdeslam arrêté à Molenbeek (MAJ2)

Fri, 18/03/2016 - 19:42

@Crédit : twitter

(B2) L’information est tombée en plein Conseil européen vendredi (18 mars) en fin d’après-midi. Des perquisitions sont en cours à Molenbeek, commune bruxelloise. Une affaire plus que sérieuse. Au point que le Premier ministre belge Charles Michel quitte précipitamment la réunion pour rejoindre le « 16 » (le siège du gouvernement situé rue de la Loi) sans même tenir l’habituelle conférence de presse finale. Quelques minutes plus tard, l’information se répand. Les perquisitions concernent bien Salah Adbelslam. Celui-ci a été neutralisé par la police belge.

François Hollande alerté

Le Président français François Hollande qui a déjà entamé sa conférence de presse finale, semble préoccupé. Il se refuse alors à confirmer officiellement l’information. Mais du côté des chaises présidentielles, cela s’agite. Son assistant militaire s’entretient avec les conseillers présidentiels. Un signe est fait d’écourter la conférence. Le président s’isole quelques minutes. Il passe dans la salle britannique voisine, qui est vide, avec son entourage. La sécurité présidentielle assure que personne ne ‘traine’ dans la pièce. Il revient ensuite quelques instants voir les derniers journalistes (dont B2) restés dans la salle de presse française. Mais il se refuse à confirmer l’information. « Vous savez il faut toujours être très prudent dans ce type d’affaires. (…) Je peux juste vous dire qu’il y a trois personnes d’impliquées ». Entretemps, le ministre belge de l’intérieur Theo Franken a déjà vendu la mèche, balançant par tweet un « We hebben hem » (nous l’avons). Tweet qu’il retirera rapidement.

Retrouvailles franco-belges

En fait, François Hollande a eu, au téléphone, le Premier ministre belge, Charles Michel, qui lui a donné l’état des lieux et confirmé l’information. Pas question cependant pour lui de faire une déclaration intempestive, en solo, sur une intervention menée surtout par les Belges sur le territoire belge, même si elle concerne de près la France. Politiquement, il s’agit de ne pas faire de faux pas qui puisse prêter à la polémique et plutôt de marquer la bonne entente franco-belge. Il est ainsi décidé qu’il ne fera aucune intervention sinon celle conjointe avec le dirigeant belge.

Dans le bunker du 16 rue de la Loi

François Hollande quitte alors très rapidement le sommet européen pour rejoindre son homologue belge au siège du gouvernement. Son séjour en Belgique se prolonge. Les deux dirigeants sont rejoints par le procureur fédéral belge et la commissaire générale Catherine de Boll. Ils sont informés en temps réel du déroulement de l’opération. Encore une heure se passe. Il est 20h30 environ. Charles Michel et François Hollande s’expriment en direct, conjointement, depuis la salle de presse du « 16 rue de la loi », enfoncé au sous-sol du siège du Premier ministre. L’occasion pour eux de souligner cette bonne coopération franco-belge tout au long de cette traque qui a duré plusieurs mois entre Paris et Bruxelles mais aussi dans plusieurs villes européennes.

Une longue traque de 4 mois

Salah Abdeslam : la cavale du terroriste parisien

 Salah Abdeslam est l’un des principaux suspects, encore en vie des attentats de Paris, qui ont fait 130 morts (lire : Attentats de Paris. Plusieurs victimes européennes et d’autres pays). Qualifié un peu rapidement de cerveau de l’attentat, il tenait davantage le rôle de logisticien. Sa fuite, hors de France, rondement menée, l’a ramené finalement dans sa commune d’adoption à Molenbeek. Pour le retrouver, les policiers belges et français n’ont pas ménagé leurs efforts (Lire : Belges et Français ensemble. Le procureur fédéral fait le point sur l’enquête). Depuis 4 mois, sous le coup d’un mandat d’arrêt européen, ce sont «  plus de 100 perquisitions et 58 personnes arrêtées » en Belgique, souligne Charles Michel.

Des empreintes aux quatre coins de Bruxelles

Les empreintes d’Abdeslam ont été retrouvées à plusieurs endroits de la capitale européenne. D’abord dans la commune de Schaerbeek, dès le lendemain des attentats du 13 novembre. Ses empreintes se retrouvent ensuite dans un appartement du troisième étage de la rue Henri Bergé. Il s’y serait caché pendant près pendant près de 20 jours, selon les médias belges. Il prend la fuite peu de temps avant que les forces de l’ordre ne trouvent la planque, le 9 décembre. Trois mois plus tard, Abdeslam n’a, en fait, pas rejoint la Syrie, comme certains l’ont dit. Il est toujours dans les rues qu’il connait.

L’équipe d’enquête franco-belge sous le feu

Mardi (15 mars), une perquisition de routine à Forest, rue de Dries, à quelques centaines de mètres de la grande salle de concert de Forest National, manque de tourner au drame. À 14h15, une équipe de six policiers belges et deux français est pris sous le feu. « Dès le moment où la porte de l’appartement a été ouverte, au moins deux personnes armées d’un riot gun et d’une Kalachnikov ont immédiatement ouvert le feu sur les policiers », expliquera peu après un membre du parquet fédéral belge. « Un échange de tirs bref mais nourri s’en est suivi, et trois des six policiers ont été légèrement blessés, dont une policière française ». Mohamed Belkaid (alias Samir Bouzid), l’un des complices de Salah Abdeslam (1), est abattu au cours de cette opération. Des armes et des munitions sont trouvés sur place. Mais Salah Abdeslam, dont les empreintes ont été retrouvées sur place, a pris la poudre d’escampette en compagnie d’un complice. Sa fuite n’aura finalement duré que trois jours …

Trois perquisitions en région bruxelloise

Quand l’opération démarre ce vendredi (18 mars), à 16h30, la police sait qu’elle peut tomber sur celui qui est qualifié d’ennemi numéro 1. Elle ne lésine pas sur les moyens. Les unités spéciales de la police fédérale, cagoules sur la tête, sont présentes, avec des armes de précision. Des policiers de la PJ de Bruxelles et des Français également sont là. Le périmètre est bouclé par la police locale et la population tenue à distance. En l’air, un hélicoptère de la police veille au grain (NB : une procédure habituelle à Bruxelles pour permettre d’avoir une surveillance aérienne de tout l’environnement et une assistance aux unités au sol). Trois perquisitions ont lieu quasi-simultanément : deux à Molenbeek (rue de la Savonnerie et rue des Quatre vents) et une à Jette. Trois suspects sont repérés.

Blessé à la jambe et arrêté

Blessé « légèrement » à la jambe, par un tir d’immobilisation, Abdeslam est finalement arrêté par les forces de l’ordre, en compagnie d’un deuxième suspect, Amine Choukri, lui aussi blessé (2). Il est 18h15, le gros de l’intervention est terminé. Les blessés sont amenés par les ambulances des pompiers, sous bonne escorte, à l’Hôpital Saint-Pierre. Une troisième personne est également arrêtée, Abid Aberkan, un ami d’Abdeslam. Sa mère qui a logé son ami, et sa compagne, sont également interpellées.

La phase judiciaire

La traque d’Abdeslam est terminée… Commence la phase judiciaire, « directement lié à l’organisation et à la perpétration des attentats de Paris » a affirmé François Hollande. Un Conseil spécial de défense, côté français, a lieu ce samedi à Paris. Il reste encore quelques suspects en liberté. Mais l’enquête n’est pas terminée. « C’est loin d’être terminé, mais cela progresse », confirme le procureur fédéral Thierry Weerts. « Salah Abdeslam n’est pas l’ennemi public numéro un, il y en a peut-être d’autres. »

(maj) Salah Abdeslam et Amine Choukri ont été inculpés « de participation à des meurtres terroristes et participation aux activités d’un groupe terroriste » a annoncé le parquet samedi (19 mars), après-midi. Tandis qu’Abid Aberkan a été « inculpé de participation aux activités d’un groupe terroriste et recel de criminels »

(Nicolas Gros-Verheyde & Johanna Bouquet, avec Lucas Millet)

(1) Salah Abdeslam avait été contrôlé le 9 septembre 2015, sur le trajet entre la Hongrie et l’Autriche à bord d’une Mercedes, en compagnie de deux personnes : le fameux Samir Bouzid (une fausse identité) et un troisième homme qui portait également une fausse carte d’identité au nom Soufiane Kayal. Ce n’était pas la première fois qu’il se rendait dans le pays. L’avis de recherche diffusé le 4 décembre 2015 précisait ainsi que Salah Abdeslam s’était rendu à deux reprises à Budapest en Hongrie dans le courant du mois de septembre 2015 au moyen d’un véhicule de location. Quant à la fausse carte d’identité au nom de Samir Bouzid, elle « a également été utilisée quatre jours après les attentats de Paris, le 17 novembre vers 18h, dans une agence Western Union en Région bruxelloise » a précisé le procureur fédéral vendredi (18 mars). « C’est de là qu’une somme de 750 euros avait été transférée à Hasna Ait Boulahcen, la cousine d’Abdelhamid Abaaoud. Tous les deux décèderont peu après lors de l’assaut à Saint-Denis. Des images avaient été enregistrées lors de ce transfert d’argent. »

(2) Choukri avait « été contrôlé en compagnie de Salah Abdeslam à Ulm (Allemagne) le 3 octobre » dernier. Pendant ce contrôle, ses empreintes « avaient été relevées ». Elles « ont été ultérieurement prélevées dans la maison utilisée par le groupe terroriste à Auvelais ». Un « faux passeport syrien au nom de Monir Ahmed Alaaj et une fausse carte d’identité belge au nom de Amine Choukri ont été retrouvés lors de l’intervention rue du Dries à Forest ».

(complété samedi matin 19.3 avec les indications du Parquet fédéral)

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Nouveau sauvetage en Méditerranée. La voie libyenne est rouverte (maj)

Fri, 18/03/2016 - 16:00

(B2) Le beau temps revenu… ils arrivent. En trois jours, près de 2500 naufragés de la migration ont ainsi été récupérés par les différentes marines déployées au large de la Libye.

Les navires Sphinx et Aliseo de la marine italienne — qui participent à l’opération Mare Sicuro — ont ainsi récupéré ce vendredi (18 mars) plus de 300 personnes qui voguaient dans trois canots différents : 115 d’un premier canot, 130 migrants sur un second canot pour le Sphinx. Tandis que l’Aliseo récupérait 121 migrants, transférés du navire norvégien de Frontex Siem Pilot, selon le fil twitter de la marine italienne. Ils ont été débarqués à Reggio Calabria puis amenés par bus à Tarente. De leur côté, le Peluso des gardes-côtes italiens (CP 905) venait au secours de 243 personnes dans deux opérations. Ils ont récupéré également un corps d’un migrant décédé. Tandis que l’Egeo (CP322) venait au secours dans la nuit de 2 autres canots.

La veille, jeudi (17 mars), le navire océanographique britannique HMS Enterprise (EUNAVFOR MED) est venu au secours de trois canots pneumatiques de sauvetage, précédemment repérés par l’avion de surveillance aérienne espagnol Vigma D4. Il a ainsi récupéré en tout 378 naufragés : 116 naufragés sur un canot, 98 migrants sur un second canot et 164 venant d’un troisième canot.

(NGV)

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Comment mieux surveiller les flux de migrants. Cf. 2005 !

Fri, 18/03/2016 - 11:35

Tony Blair lors de la présidence britannique de l’UE – ici à Hampton court (crédit : Commission européenne, archives B2)

(B2) En farfouillant dans mes archives, j’ai retrouvé ces conclusions d’un sommet européen, tenu fin décembre 2005, sous la présidence britannique de l’Union (Tony Blair en exercice à l’époque). Elles faisaient suite à la réunion informelle tenue à Hampton Court en octobre 2005. C’était il y a dix ans. On a l’impression que c’était il y a un siècle ! Mais les recommandations des ’25’ (à l’époque) paraissent tout à fait actuelles…

« Des mesures devront être prises pour réduire les flux de migration clandestine et les pertes en vies humaines, assurer le retour des immigrants illégaux dans de bonnes conditions de sécurité, apporter des solutions plus durables aux réfugiés et renforcer les capacités afin de mieux gérer les migrations, notamment en maximisant les avantages pour tous les partenaires de l’immigration légale, tout en respectant pleinement les droits de l’homme et le droit de demander l’asile. » indiquaient les conclusions.

Cette réunion ne s’arrêtait pas là, elle établissait une série d’action à mettre en oeuvre durant l’année 2006. Je ne résiste pas à l’idée de vous citer aussi quelques unes des pistes envisagées :

• lancer, le plus tôt possible dans le courant de l’année 2006, une étude de faisabilité portant sur le renforcement du contrôle et de la surveillance de la frontière maritime méridionale de l’UE, à savoir la Méditerranée, et sur la mise en place d’un réseau méditerranéen de patrouilles côtières auquel participeraient des États membres de l’UE et des pays d’Afrique du Nord.

• Examiner si la mise en place, d’ici fin 2006, d’un système de surveillance qui devrait couvrir toute la frontière maritime méridionale de l’UE et la Méditerranée est techniquement faisable.

• Mettre en place, le plus tôt possible dans le courant de l’année 2006, des réseaux régionaux d’officiers de liaison « immigration » en y associant des pays ou des régions prioritaires, et présenter des rapports, d’ici mai 2006, sur l’immigration clandestine et la traite des êtres humains, avec l’assistance, le cas échéant, des officiers de liaison « immigration » présents dans les principaux pays.

• Présenter, d’ici le printemps de 2006, une proposition de création d’équipes de réaction rapide constituées d’experts nationaux capables de fournir une assistance technique et opérationnelle rapide en période d’afflux importants de migrants.

Dix ans après ! Ce serait intéressant de voir où on en est (1). J’ai comme l’impression qu’on pourrait reprendre plusieurs de ces prescriptions pour les appliquer aujourd’hui…

(NGV)

(1) Seule la dernière me semble à peu près appliquée (les équipes Rabit de Frontex, mais de façon limitée encore).

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Route de la Méditerranée centrale. La Tripolitaine vit du trafic

Thu, 17/03/2016 - 12:35

Au coeur du commandement de EUNAVFOR Med, le FHQ embarqué à bord du Cavour. Moyens électroniques… et carte traditionnelle. Le bon vieux compas, la gomme et le crayon restent utilisés (© NGV / B2)

(B2, à bord du Cavour) Les trafiquants libyens, égyptiens ou tunisiens…, à EUNAVFOR Med, on commence à bien les connaitre, à force de les pratiquer.

Une vigie de surveillance classique…

La mission européenne, pour cerner les us et coutumes des trafiquants, a déployé différents moyens. Des avions de patrouille maritime surveillent régulièrement la zone, tout comme les hélicoptères de bord des navires, voire les marins tout simplement à bord des navires qui observent ce qui se passe. Le contrôle a lieu de visu mais aussi par les différents dispositifs radars et de surveillance électronique.

… et un peu plus sophistiquée

Les Britanniques ont déployé un navire … océanographique qui a l’avantage de disposer à bord de nombreux équipements pour l’observation. Ils ont également un drone mais « davantage à titre d’essai que réellement opérationnel », selon nos informations. L’opération EUNAVFOR MED utilise aussi des moyens plus discrets, comme un sous-marin. Très pratique, « il ne peut pas être repéré par des moyens traditionnels » témoigne un officier. « Cela permet d’observer les mouvements, les conversations téléphoniques au besoin, etc. »

Un véritable trafic en Libye

Les migrants sont recrutés par les médias sociaux, des proches ou des services d’agences de voyage qui agissent pour des réseaux de passeurs en dehors de la Libye. Avant un passage, les migrants sont hébergés « dans des « zones sécurisées », des maisons ou gros bâtiments, dans des zones arrières à quelques km de la plage » où les migrants restent pour une période de jours ou de mois. « Ils travaillent en attendant, ou sont exploités par les trafiquants. »

Un passage la nuit, avec ticket d’embarquement Svp

Juste avant le passage, les migrants sont ramenés par groupe dans un camp près de la plage. Cela nécessite parfois le passage « dans des zones contestées, et le paiement d’escortes ou de ‘droits de passage’ aux check-points ». Le paiement final a lieu dans la zone départ (staging area), avec un système assez proche des ferry : un ticket ou une carte d’embarquement est utilisé pour faciliter le processus. En général, vers minuit, les migrants sont rassemblés et montent dans les bateaux. Le passage a lieu la nuit. Moins risqué !

La police libyenne parfois présente

Les garde-côtes ou la police libyenne est rare. Mais elle fait parfois des opérations. « C’est pour le moins inopiné et surprenant. Nous n’avons pas vraiment d’information sur leur façon d’opérer ni pourquoi ils interviennent à ce moment là et pas à d’autres » raconte un marin. L’idée d’une certaine complicité entre les policiers et les trafiquants n’est pas tout à fait exclue… Gare à ceux qui se sont ‘chopés’. Ils sont ramenés illico à terre. Et le voyage est terminé pour eux. Les trafiquants estiment avoir fait le travail pour lequel ils étaient payés. Si le migrant veut retenter sa chance, il doit repayer. S’il n’a pas d’argent… il doit travailler, pour pouvoir se payer le voyage. Dans des conditions très dures, parfois proches de l’esclavage, nous explique-t-on.

Le triangle de Lampedusa

La majorité d’entre eux partent du « triangle de Lampedusa » marqué aux extrémités, par les ports de Zuwhara et Misrata, sur la côte tripolitaine, et l’ile de Lampedusa à la pointe. Quatre points principaux d’embarquement ont été identifiés : Zuwarah, Sabratah, Garabulli et Misrata. La plupart des sauvetages ont ainsi lieu entre 20 et 40 miles nautiques, en dehors de la ligne des eaux territoriales libyennes.

Bateaux en bois ou pneumatiques ?

Chaque zone a sa méthode. A l’ouest de Tripoli, on utilise davantage les bateaux en bois (wood boat) qui ont l’avantage de pouvoir emmener plus de monde à la fois et d’être récupérés (600 personnes environ à chaque passage). A l’est de Tripoli, on utilise plus communément des canots pneumatiques (dinghi, rubber ou inflatable boat), qui sont faciles à trouver, coûtent moins cher à l’achat mais emmènent moins de personnes à la fois (100-120 environ à chaque passage).

D’où viennent ces canots ?

Les canots pneumatiques sont importés de Chine et transitent par Malte ou la Turquie. Les douanes maltaises ont ainsi intercepté un container contenant 20 bateaux gonflables emballés, destinés à Misrata. Mais le container a dû être libéré. « Il n’existe aucun cadre légal pour retenir de tels équipements ».

Combien coûte un passage ?

Le coût du passage varie selon la rapidité du passage… et la nationalité. On estime le billet « en moyenne à 1000 $ » nous confie le contre-amiral Gueglio qui commande l’opération sur zone. Les Africains paieraient moins cher, environ 500 dollars, là où un Syrien peut payer de 1000 à 1500 dollars. Le prix du passage diffère aussi selon le type de bateau et le type d’organisation. « C’est moins cher de partir d’un canot pneumatique de Tripoli que d’un navire en bois de Zuwahra ». Et il y a des voyages en 3e ou en 1ère classe. Le voyage en soute, coûte moins cher, mais il est plus dangereux, que sur le pont ou dans la cabine. A cela, il faut rajouter les « options ». Le coût d’un gilet de sauvetage peut aller jusqu’à 200$. Un gilet qui est parfois simplement une réplique, un faux, et dont la qualité de tenue à la mer est douteuse…

Combien rapporte le business ?

On estime que le business du trafic génère ainsi un revenu de 250 à 300 millions d’euros. Il représente plus de la moitié des revenus des villes de la Tripolitaine. Autant dire que ce n’est pas une ou deux personnes qui s’enrichissent mais une bonne partie de la population qui vit directement ou indirectement du trafic. Il faut des chauffeurs, des cuisiniers, des agents de sécurité, des marins, des ‘agents de voyage’, des logisticiens, etc.

Le « stock » de migrants : difficile à estimer

Le nombre de migrants rassemblés ainsi en Libye attendant le passage varie selon les sources. Avant décembre, on parlait souvent d’un demi-million de personnes attendant le passage. Un chiffre évalué par extrapolation donc pas très sûr. Aujourd’hui, on parle plutôt d’un chiffre plus petit, peut-être plus réaliste. Environ 100.000 personnes pourraient attendre le passage. Mais sans avoir de réelle comptabilité possible. Autant dire qu’avec le retour des beaux jours, les arrivées vont se compter en centaines par jour (lire aussi : De nouveaux migrants récupérés ce matin en Méditerranée).

Les critères d’un passage

Le nombre de passages dépend de trois facteurs relèvent les militaires d’EUNAVFOR : 1° le flux de migrants cherchant à utiliser la route de la Méditerranée centrale, 2° la possibilité d’opérer sans être rançonnés par les milices, les groupes rivaux et les autorités, 3° la capacité de fournir le transport vers l’Europe ou des navires marchands, militaires ou de sauvetage. Et la météo, peut-on ajouter, qui conditionne une large partie des passages. A Zuwarah, note-t-on, le trafic a ainsi diminué à partir de septembre, à la suite de tensions entre les milices locales, affiliés à Tripoli ou Tobrouk.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Lire aussi : En Libye, les trafiquants s’adaptent. Les tactiques évoluent

 

Lire la suite du reportage :

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Route centrale ou route orientale ? Les deux voies de migrations aujourd’hui

Thu, 17/03/2016 - 10:37

La carte de l’opération Triton (© NGV / B2)

(B2 en Méditerranée) Les routes des migrants vers l’Europe obéissent à des impératifs divers. Et elles évoluent en fonction de nombreux facteurs : les possibilités des trafiquants, les fermetures ou ouvertures des frontières des pays de transit, la présence de forces de police… ou la météo.

En 2015, près d’un million de passages

En 2015, 929.171 personnes ont traversé la Méditerranée vers l’Europe, selon les chiffres de Frontex.

La route de Méditerranée « centrale » via la Libye vers l’Italie (Lampedusa, Sicile) a été utilisée par 16% des personnes : 154.725 (Erythréens, Nigerians, Somaliens, Soudanais). Très exactement, 2892 personnes sont décédées au cours de la traversée, soit un taux mortel de 1,9%.

A partir de septembre 2015, se produit un renversement de tendance, avec une baisse des flux (-9%) sur la même période en 2015. La vaste majorité de ces passages (9 sur 10) se fait à partir de Libye, un petit 8% provient d’Egypte, utilisant des bateaux-mères ou des ferrys, de la côte ouest de l’Egypte ou de la côte est de Libye pour atteindre l’Europe.

Le changement s’est fait au second semestre. Pour plusieurs raisons. D’une part, l’Egypte a décidé de contrôler plus étroitement sa frontière, fermant ainsi la route de l’est. D’autre part, la route centrale paraissait plus dangereuse que la route orientale. Enfin, on assiste à un changement de tactique des trafiquants (Lire article à suivre). Ils manquent de grands navires.

Dans le même temps, près de 900.000 personnes empruntent la route à l’Est de la Méditerranée, via la Turquie, la Grèce, et les Balkans (très exactement 880.820), soit 83% des passages, avec un taux de mortalité plus faible, de 0,1%, 855 morts. Route fréquentée surtout par des populations de l’est du Moyen-Orient (Syriens, Afghans, Irakiens (Pakistanais, Iraniens, autres). Ce trafic en augmentation très nette a lieu essentiellement à partir de l’été.

La route de l’Ouest, via le Maroc et l’Algérie pour atteindre l’Espagne ou les Iles Canaries restait plus anecdotique. Seuls 3209 migrants ont réussi à atteindre leur but. Le flot a été limité par « des efforts concertés » dans les pays d’arrivée (Espagne), de départ (et de transit).

En 2016, changement majeur : stabilisation du trafic au centre, rythme soutenu à l’est

La route de la Méditerranée centrale a subi une certaine augmentation (+ 9,6%). On peut parler d’une quasi stabilisation. Près de 9000 personnes sont passées (8.944 personnes) par cette route, fin février (1). Ce qui représente 7,4% du trafic de migrations. En 2016, on a déploré (seulement) 92 morts, soit un taux mortel de 0,08%. Et une chute notable par rapport à 2015. Le temps était plus facile (un seul jour où il y avait un niveau de vent supérieur à 3).

Les personnes empruntant cette route viennent clairement d’Afrique, avec pour la plupart ce qui ressemble à une migration économique : Gambiens (15%), Ivoiriens (13%), Sénégalais (12%), Maliens (10%), Guinéens (9%), Nigérians (8%), Somaliens (8%), et autres nationalités (25%) (2).

A côté, la route orientale — via Turquie et Balkans — a connu une envolée, avec 112.477 personnes passées en quelques semaines (soit 92,6% du trafic) : + 1812% ! par rapport à la même période de l’année précédente. Ce qui est logique. En revanche, la mortalité a augmenté, en nombre et en pourcentage (321 morts, 0,3%). En hiver, même si le temps est assez clément cette année, la mer reste agitée.

La provenance de ces personnes vient clairement de pays en guerre du Moyen-Orient ou d’Asie (Syrie, Afghanistan, Irak), avec une possibilité de demande d’asile à la clé. On observe cependant des routes alternatives au périple terrestre (via les Balkans) : la route de l’Adriatique (via Bosnie-Herzégovine-Croatie ou Albanie).

Dans les premiers mois d’hiver, la route occidentale, via l’Espagne a connu un bouclage quasi-complet (0 passages).

(Nicolas Gros-Verheyde)

(1) Source Frontex et OIM 23 et 24 février 2016

(2) Il s’agit des nationalités déclarées par les migrants ou demandeurs d’asile ou constatées s’ils ont des papiers.

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De nouveaux migrants récupérés ce matin en Méditerranée

Wed, 16/03/2016 - 20:00

(B2 à Rome) En quittant le Cavour ce matin par hélicoptère, on savait déjà que la journée serait chargée en mer. Dès la nuit, plusieurs appels étaient arrivés au centre de sauvetage en mer (MRCC) de Rome, signalant des bateaux. Ce sont les garde-côtes italiens et la marine italienne, avec le navire norvégien de Frontex, le Siem Pilot, qui ont été en action.

Près de 509 migrants ont ainsi été récupérés par le navire Aviere, lors de plusieurs opérations de sauvetage, dont 83 qu’il a récupérés du Siem Pilot, mercredi (16 mars). Parmi eux, 151 mineurs, 361 hommes et 79 femmes. On déplore un mort (le cadavre d’une femme a été découvert lors d’un des premiers sauvetages du matin). Ils ont été débarqués au port de Reggio Calabria.

Le Sirio a débarqué aujourd’hui à Lampedusa, avec le soutien du Grecale, 283 autres migrants (126 qu’il avait secourus et 156 récupérés du Diciotti (CP941). Tandis que les navires Vega et Grecale ont amené à Augusta 218 migrants secourus hier (mardi 15 mars).

(NGV)

Lire aussi : Reportage EUNAVFOR Med. Alerte ! canots à la mer

 

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Reportage EUNAVFOR Med. Alerte ! canots à la mer

Wed, 16/03/2016 - 16:05

Le HMS Enterprise récupère 2 canots de migrants © NGV / B2

(B2 à bord du Cavour). Ce jeudi, le soleil est déjà bien levé depuis longtemps, la mer brille, quasiment plate, juste quelques petites levées de vagues au large, davantage provoquées par les dauphins, qui bondissent non loin du Cavour, le navire-amiral de l’opération EUNAVFOR Med, que par le vent. « Il fait beau. Ce sera une journée avec beaucoup de migrants. C’est sûr » avertit un officier, rôdé désormais à intégrer la météo dans les opérations de secours et initié des méthodes des trafiquants (Lire : En Libye, les trafiquants s’adaptent. Les tactiques évoluent).

Briefing du matin…

Il est 7h43. Le petit déjeuner vite avalé, survient le briefing, donné par le chef du 3e groupe d’hélicoptères de Catane. Ses hommes (et femmes) se relaient tous les 15 jours environ à bord du navire. A l’origine, ce groupe était destiné à la lutte sous-marine. Il en reste des traces. Les appareils continuent à être équipés d’un sonar. Mais celui-ci ne sert quasiment plus. « Depuis dix ans, on fait surtout du sauvetage et secours en mer » explique-t-il. Le sonar prend plutôt de la place et du poids. Ce qui handicape lors des opérations de surveillance. « Moins de place, moins de fuel pouvant être emporté. Donc moins d’autonomie » remarque un pilote.

Il fait beau, la journée s’annonce chargée…

Aujourd’hui, « on se concentre sur le sud, vers la côte libyenne » explique un responsable du quartier général de la force EUNAVFOR Med. Le navire océanographique britannique HMS Enterprise (H-88) se trouve au large de Zuwarah, le FGS Frankfurt (A-1412), le ravitailleur allemand est un peu plus loin, au large du point Tanli. C’est devenu de la routine. Tôt le matin, un avion de patrouille maritime (le MPA en langage marin) décolle.

… dès la fin de la nuit

En général, l’avion européen décolle vers 5h pour être sur zone vers 6h. Explication : « Les migrants partent la nuit ». Et bien souvent le premier appel « de détresse » arrive quelques heures à peine après. « Entre 3 heures du matin, certains jours, 5 heures du matin, les autres, on reçoit un appel. En fait, ils appellent dès ils ont franchi la ligne des 12 miles ».

Un avion en l’air, le très discret MPA luxembourgeois

Ce matin, c’est l’avion luxembourgeois qui est de permanence aérienne. Tout de gris, ce Merlin III Swearingen ne paie pas de mine. Il est effectivement assez discret. Si ce n’est la grosse boule sous son fuselage, on pourrait croire à un avion d’affaires. « Mais il nous rend de très précieux services. Ils sont là depuis le début de l’opération et volent souvent » assure le commandant de la force EUNAVFOR. Les pilotes de la compagnie privée CAE aviation sont effectivement rodés à ce genre d’opération. Ils étaient aux Seychelles pour l’opération anti-piraterie de l’UE (Lire : Reportage (exclusif) avec les avions « luxembourgeois » d’Atalanta aux Seychelles). Ils sont souvent affrétés par l’opération Frontex en mer… ou au-dessus de la terre. Et ils servent aussi pour des opérations plus discrètes de surveillance, par exemple française au-dessus de la Libye.

Opération de SAR « Save and rescue » en cours…

Trois canots repérés

Les Luxembourgeois ont ainsi déjà repéré plusieurs navires de migrants : « Au moins 3 canots pneumatiques avec des migrants à bord, environ 100-120 personnes par bateau ». L’information du MPA est collectée par le FHQ, le centre d’opérations de l’opération européenne, situé dans une pièce « sécurisée », au coeur du navire-amiral. « Toutes les informations de l’opération sur la zone transitent par ce centre. »

La coordination des secours, assurée depuis Rome

Ces informations sont transmises au MRCC de Rome (le centre de coordination et de sauvetage de Rome) quasi en temps réel. C’est ce centre qui (officiellement) attribue les tâches de sauvetage aux différents navires présents sur la zone en fonction des moyens disponibles et de la zone de secours : navires militaires, italiens ou européens, navires des ONG ou navires marchands au besoin s’il y a urgence ou si personne n’est disponible.

Premier sauvetage en cours

De fait, chacun s’est réparti des deux côtés d’un axe à l’est et à l’ouest de Tripoli. La frégate italienne Grecale (F-571), qui participe à l’opération nationale Mare Sicuro, est au large de Tripoli. Elle s’est portée dès le petit matin au secours des premiers canots repérés.

8h30… L’hélicoptère de vol EH101 du Cavour décolle à son tour pour un vol de routine. Il va relayer le MPA luxembourgeois sur zone. Le premier travail des hélicoptères est « de repérer les navires » explique le chef de l’Etat-major du FHQ, l’Espagnol José-Maria Fuente.

2 autres canots repérés

10h30 Le temps de remonter à la passerelle de commandement (au 4e étage du navire), le premier compte-rendu arrive. L’hélicoptère a repéré un canot pneumatique chargé de migrants, puis un second. « Généralement les canots ne voguent pas tout seuls. Mais à plusieurs ». Il n’est pas encore 11h du matin. Cinq canots au minimum ont été repérés. Le second hélicoptère de bord du Cavour décolle.

12h… les opérations de sauvetage sont déjà bien engagées sur 4 canots. Un de ceux-ci a déjà été récupéré par le Grecale. L’autre par le patrouilleur italien Vega (P-404) qui va reprendre également les migrants du Grecale pour les amener au nord en Sicile. Le Frankfurt et le Enterprise sont en opération de sauvetage chacun sur un canot. Et il en reste encore un à prendre.

Trois nouveaux canots repérés

Entretemps, trois nouveaux canots semblent avoir été repérés par les équipages des navires. Ce qui ferait huit en tout pour la matinée. « Il y a une trace au loin sur les flots. Mais on n’est pas encore sûrs. » L’hélicoptère AB212 de bord se prépare à décoller. Cette fois-ci, on embarque. Après 15 minutes de vol, nous sommes en vue des navires européens. Au passage, nous survolons un navire des garde-côtes italiens qui surveille la zone et arrive en renfort.

La phase de sauvetage, délicate

Une fois localisés, repérés avec un point précis, « il s’agit d’évaluer la sécurité à bord, de savoir s’il n’y a pas de risque immédiat, si leur navigation est sûre ». L’hélicoptère peut faire ainsi plusieurs passes au-dessus du canot des migrants. Ensuite on passe à la phase de sauvetage proprement dite. « On les approche doucement, afin qu’ils ne paniquent pas, ne fassent pas chavirer le canot, et pouvoir les prendre à bord ».

Pas d’autre canot à l’horizon

Un canot supplémentaire est en cours de transbordement vers le HMS Enterprise (cf. photo). Un autre est en cours de prise en charge (les marins équipent chacun des migrants avec un gilet de sauvetage). Le dernier canot se trouve un peu plus loin. Le temps que les autres canots soient pris en charge, ce sera leur tour. Vérification faite, apparemment, il n’y a pas d’autre canot. Du moins pour aujourd’hui…

Des migrants interviewés

Arrive la dernière phase : les migrants sont récupérés à bord, séchés, nourris, soignés le cas échéant (Aujourd’hui, l’un d’entre eux était blessé très légèrement et a été pris en charge par l’infirmerie de bord). Ils sont interviewés au besoin. « C’est la phase la plus sensible » reconnait un officier. On essaie « d’avoir une connaissance de la situation, d’où ils ont partis, comment ils ont été embarqués, etc. »

Des migrants suivis à la trace

Il est parfois difficile de parler avec les migrants. « Ils sont un peu attendus à Lampedusa, où il sont pris en charge. Leur famille est restée au pays. Et ils risquent un peu leur vie, ou celle de leurs proches, s’ils parlent trop. Alors… ils se taisent. » Depuis peu, les navires italiens ont été équipés afin de pouvoir prendre les empreintes des passagers clandestins. « Certains refusent. On ne peut pas les forcer ». Ces interviews comme le comportement des passagers, ou d’autres indices permettent aux marins « d’identifier les suspects potentiels. Nous ne pouvons pas les arrêter. On informe simplement la justice et Frontex de possibles suspects qui les cueilleront ensuite à leur arrivée au port. »

Les canots détruits

Pendant ce temps, une équipe se charge de détruire le canot. « Bien souvent ce n’est pas très difficile. Les canots sont souvent prêts de couler. » Effectivement celui que nous survolons abandonnés par ses passagers d’un jour semble en piteux état, tout dégonflé et prend l’eau. Officiellement la raison de la destruction des navires est une « gêne à la navigation ». Dans les faits, chacun escompte que cette action participe à la diminution des moyens disponibles pour les trafiquants. En tout, 90 canots ont ainsi été détruits par les équipes européennes. Dans 3 cas sur 4 environ, ces canots pneumatiques (plus de 60), le reste étant des bateaux en bois.

Pas de pollution en mer

Tous les matériels pouvant servir de preuves ainsi que ceux pouvant polluer les eaux (moteurs, fuels…) sont récupérés, placés à bord. C’est une société spécialisée dans le traitement de déchets, avec qui EUNAVFOR a passé contrat, qui sera chargé ensuite de les neutraliser d’un point de vue environnemental ou récupérer les pièces au besoin.

Bilan de la journée : 953 personnes sauvées

En tout, 953 personnes ont été prises en charge, ce mardi (15 mars), venant de 8 canots. Une des journées les plus chargées depuis des mois. Le dernier « gros » sauvetage remonte aux 22 et 23 décembre quand près de 5000 personnes avaient été récupérées. 5 canots avec 615 ont été récupérées par les navires européens (Frankfurt et Enterprise), 2 canots par la marine italienne (Grecale et Vega), un dernier pris en charge par l’Aquarius, le navire affrété par les ONG françaises (dont Médecins du monde).

Le débarquement des réfugiés

En général, un seul navire remonte ensuite déposer les réfugiés. Coté italien, c’est le Vega qui est charge de cette tâche, sur le port de Trappani. Coté européen, c’est le Frankfurt qui a été désigné pour remonter sur le nord ; il ne peut entrer dans le port de Trapani trop petit et doit débarquer ses passagers dans un autre port de Sicile, à Pozzallo.

(Nicolas Gros-Verheyde)

MAJ Selon nos collègues de l’agence Ansa, lors du débarquement à Pozzallo, deux trafiquants présumés ont été arrêtés sur ordre du Procureur de Raguse.

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Attaque à Grand Bassam en Côte d’ivoire (maj1)

Sun, 13/03/2016 - 23:31

(B2) Grand Bassam, la station balnéaire de Côte d’Ivoire, située à environ 30 km de la capitale économique Abidjan, a été attaquée dimanche. Plusieurs attaquants ont ainsi fait irruption vers 13h sur la plage, attaquant, tour à tour, trois hôtels — l’Etoile du Sud et la Paillote —, avec des fusils d’assaut. Un lieu très fréquenté le dimanche, à la fois par une clientèle locale et expatriée, et situé non loin de la base militaire française de Port Bouët.

Au moins 1 Français et 1 Allemand

Dans un premier bilan, on décompte au moins 16 morts : 14 civils et 2 militaires ivoiriens. 4 Français au moins et 1 Libanais figurent parmi les victimes ont confirmé les ministères des affaires étrangères respectifs. Selon le ministère libanais des Affaires étrangères, cité par l’Orient le Jour, le Libanais tué, Toufik Hayek, était âgé de 54 ans et originaire de Nabatiyeh. Au moins un Allemand serait aussi décédé ainsi que des Béninois, Burkinabés, Camerounais et Ivoiriens. Les tireurs ne semblent pas avoir eu d’interrogation sur leurs cibles, faisant feu sur toutes les personnes se trouvant là.

19 civils ont également été blessés — dont 5 Libanais — et 3 militaires. Certains d’entre eux sont dans un état grave, voire critique.

Les 3 assaillants ont été tués selon les propos du président Alassane Ouattara, retransmis par RFI.

Un attentat revendiqué par AQMI

L’attentat a été revendiqué par le groupe Al Qaeda au Maghreb islamique (AQMI). C’est le premier attentat de la sorte dans cet Etat d’Afrique de l’Ouest qui a une frontière commune (au nord) avec le Mali. Dans son format et dans ses cibles, cette attaque ressemble à celle de Sousse (Tunisie) en juin 2015, de Bamako (Mali), en novembre 2015, ou de Ouagadougou (Burkina Faso) en janvier 2016.

Le rôle de base opérationnelle avancée d’Abidjan

Les forces françaises (FFCI) sont toujours présentes en Côte d’ivoire, qui a un rôle stratégique dans le dispositif français en Afrique. Leur base, située au camp de Port-Bouët, est tout près de Grand Bassam. L’effectif s’est certes réduit, depuis la force Licorne. Mais elle assure un rôle notable de base arrière, sur l’aéroport d’Abidjan, pour les forces déployées au Sahel en particulier (Barkhane). On parle désormais d’une force  » de présence », prépositionnée, assurant le rôle de base opérationnelle avancée. Les FFCI disposent ainsi d’un état-major interarmées, d’unités de combat, d’un élément de soutien, de gendarmes (pour la prévôté). Ils sont chargés également de l’instruction et de la formation des forces ivoiriennes.

Les ministres français de l’Intérieur (Bernard Cazeneuve) et des Affaires étrangères (Jean-Marc Ayrault) seront à Abidjan, mardi (15 mars), annonce le Quai d’Orsay.

(NGV)

Lire aussi :

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Au Café diplomatique : Russie, Iran, Libye et Moyen-Orient…

Fri, 11/03/2016 - 20:00

(B2) Le Second « café diplomatique » de B2, enregistré en direct du service européen d’action extérieure (SEAE), est disponible. Pour tout savoir du prochain Conseil des Affaires étrangères, ce lundi 14 mars, n’hésitez plus. C’est sur B2 et viEUws.

Les enjeux diplomatiques des dossiers qui seront au coeur du débat entre ministres : les relations avec la Russie — un adversaire ou un ami, un allié ou un ennemi ? —, avec l’Iran — l’axe du mal devenu l’axe de la stabilité au Moyen-Orient — ; la Libye — un pays à la dérive sans gouvernement — sans oublier l’initiative française pour relancer le processus de paix au Moyen-Orient. Un vrai défi… Tout cela en 4 ‘ chrono.

Vous ressortirez de cette écoute plus intelligent que vous n’en êtes sortis. Comme nous l’avons été toute cette semaine pour préparer cette émission aux côtés des meilleurs spécialistes et diplomates européens connaisseurs de ces régions.

Une émission coproduite avec nos amis de viEUws (*). Vous pouvez aussi regarder la video sur le site.

Pour tout savoir sur le prochain Conseil des Affaires étrangères, lire notre analyse complète : A l’agenda du Conseil des Affaires étrangères (14.03.2016)

(Nicolas Gros-Verheyde & Johanna Bouquet)

(*) Lancé en 2010, viEUws est déjà réputé pour la production et la diffusion d’interviews sur les principaux sujets européens : énergie, environnement, agriculture, commerce extérieur, etc.

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La Royale et la Navy passent en mer Egée

Mon, 07/03/2016 - 15:48

L’hélicoptère de bord Wildcat alias AW159 SuperLynx (crédit : MOD uk)

(B2) Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, l’a confirmé juste après le mini sommet franco-allemand à l’Elysée, vendredi (4 mars) : un navire français part de Toulon cette semaine. Direction : la mer Egée pour compléter le déploiement de l’OTAN sur place. C’est l’aviso Commandant Bouan (F-797), commandé depuis peu par le capitaine de corvette Lucas Saliou, qui a été désigné pour cette mission, comme l’a précisé l’Etat-major des armées. Les opérations de sauvetage en mer, ce patrouilleur de haute mer les connait quelque peu. Il avait participé à l’automne dernier à l’opération menée par l’agence européenne Frontex en mer Ionienne, au large de l’Italie, récupérant plusieurs centaines de réfugiés (lire sur le journal du navire). Il avait fait escale à Malte lors du sommet UE-Afrique sur les migrations et avait reçu, à ce moment la visite du chef de l’Etat, François Hollande.

La Royal Navy également présente

Coté britannique, c’est David Cameron qui, avant le début du sommet de Bruxelles, a annoncé que le navire amphibie RFA Mounts Bay partira en mer Egée dans le même cadre. « Cette migration est le plus grand défi auquel fait face l’Europe aujourd’hui » a-t-il déclaré. Le locataire de Downing street poursuit ainsi sa diplomatie maritime. On se rappelle effectivement qu’en avril, très vite après la réunion européenne sur l’alerte migratoire en Méditerranée, il avait très vite décidé d’envoyer une frégate britannique (lire : Face à la tragédie en Méditerranée, le Royaume-Uni répond « présent »).

Mission : identifier les passeurs

La mission assignée par le Premier ministre à son navire est de « identifier les passeurs et passer les informations aux garde-côtes turcs afin qu’ils puissent intercepter ces bateaux ». Dans sa tâche le RFA Mounts bay sera soutenus par 3 bateaux des garde-frontières : le VOS Grace « qui est déjà dans la mer Egée », avec une équipe de garde-frontières britanniques (grecs et italiens) et une équipe médicale dans le cadre de l’opération Frontex, un autre patrouilleur « qui se trouve en chemin vers la région ». Un troisième devrait le rejoindre « ce mois-ci » (pour prendre le relais du premier).

Mais aussi du sauvetage en mer ?

Le RFA Mounts Bay (L-3008) est un navire amphibie, doté d’un hélicoptère de bord de type Wildcat. Il a notamment été déployé lors de l’opération en Sierra Leone en 2006 et a participé à l’exercice Corsican Lion en 2002 (lire : Les Royal(es) encerclent la Corse). Ce n’est pas vraiment le navire idéal pour faire de l’observation et du recueil d’information, discrètement. En revanche, il peut accueillir beaucoup de monde à bord : un Etat-major ou des réfugiés. Voire les deux. Il disposera à bord de deux patrouilleurs de côtes permettant ainsi de venir en aide aux « naufragés ».

(NGV)

Lire :

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EUCAP Sahel Mali forme la Garde nationale pour le maintien de l’ordre

Mon, 07/03/2016 - 08:15

(Crédit: EUCAP Sahel Mali)

(BRUXELLES2) Que faire face à un groupe de manifestants agités : quand faire feu ? Quand employer la force ? Comment distribuer les rôles ? Ce sont quelqu’unes des questions auxquelles 16 stagiaires issus de la Garde nationale malienne ont pu répondre lors d’une formation dispensée par la mission européenne de renforcement des capacités maliennes (EUCAP Sahel Mali) en février. Pendant trois semaines, les Maliens ont acquis les connaissances d’expert en maintien de l’ordre.

De la théorie pour mieux appréhender la réalité

Les stagiaires, venus du Groupement de maintien d’ordre et du Groupement spécial de sécurité présidentielle, ont d’abord acquis les connaissances sur les principes généraux du maintien de l’ordre (but du maintien de l’ordre, gradation de l’emploi de la force, sommations et avertissements), l’emploi des grenades, l’intervention dans des locaux occupés, la réaction à l’ouverture du feu. Selon les formateurs EUCAP, le but de la formation était de « perfectionner les cadres intermédiaires de la Garde nationale à travers la maitrise de procédures techniques, le cadre d’ordre, la situation de commandement opérationnelle et la pédagogie. » Le tout appliqué au maintien de l’ordre.

Une mise en pratique réaliste

Intervention dans des locaux occupés. 35 salariés mécontents assiègent les locaux de leurs entreprises depuis 5 jours. Toutes les issues sont bloquées et les négociations avec le syndicat sont restées vaines. Il ne reste plus qu’à faire appel au Groupement de Maintien d’Ordre de la Garde nationale. La mission confiée à l’unité : évacuer l’entreprise occupée par les manifestants et maintenir l’ordre dans la zone pour empêcher le retour des occupants. Voici un exemple d’exercice mené par l’équipe d’EUCAP Sahel Mali pour mettre en situation les Maliens. « C’est en véritables professionnels que les militaires du Groupe ont procédé à l’évacuation des occupants de l’usine » relate la mission dans un communiqué.

Une formation à diffuser verticalement

« Tout commence par notre formation, et nous les cadres devons transmettre nos acquis à nos subordonnés », explique l’adjudant Salif Djiré du groupement de maintien de l’ordre. Pour y parvenir, la troisième et dernière semaine de la formation a été consacrée à la pédagogie de ceux qui seront maintenant un exemple à suivre et des formateurs au sein de leurs unités. Cette formation des formateurs s’est faite dans des groupes de travail. Chacun a pu se mettre dans la peau du formateur et appréhender ainsi l’art délicat de transmettre son savoir à des interlocuteurs, de maintenir l’attention de la classe et de vérifier que le message soit bien passé.

(LH)

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Le couple franco-allemand bat de l’aile. La preuve par les textes et les photos

Sun, 06/03/2016 - 14:49

(B2) Plus qu’un long discours pour prendre le pouls du couple franco-allemand, il suffit d’aller jeter un oeil sur la relation qu’ont fait les deux sites officiels du sommet Hollande – Merkel à Paris le 4 mars. Edifiant !

La preuve par les textes

Sur le site de l’Elysée, le compte-rendu de la conférence de presse « conjointe » est pour le moins elliptique. Il ne rend ainsi compte que de la seule parole présidentielle. L’intervention de la Chancelière Angela Merkel est absente…

Sur le site du gouvernement allemand, le compte-rendu est un peu plus exhaustif, les propos de la Chancelière sont retranscris mais aussi ceux du président Hollande. Assurément à Paris, on n’a pas la même conception du couple qu’à Berlin.

La preuve par les photos

Les photos diffusées par les deux sites sont pour le moins évidentes de cette différence d’appréciation.

Sur le site de l’Elysée, on voit un François Hollande parlant à l’aise, déterminé, et une Angela Merkel, renfrognée, de mauvaise humeur, écouteurs à l’oreille, semblant complètement ailleurs, et mutique. Vivement que ca se termine semble se dire Fr. Hollande.

Sur le site de la Chancelière, on voit les deux dirigeants discutant à la descente d’un escalier. Une photo assez réaliste d’un dialogue difficile, où la Chancelière semble répliquer à un Président français pas tout à fait d’accord (en termes esthétiques, ce choix de photo est d’ailleurs plus intéressant)

(crédit : Foto: Bundesregierung/Bergmann)

En sachant combien ces photos sont soigneusement choisies par les responsables de communication des dirigeants, on a ainsi une bonne appréciation visuelle de la façon dont le couple franco-allemand est ressenti à Paris et Berlin.

Un couple bien déchiré ?

En fait, la vision du couple franco-allemand est totalement différent de part et d’autre du Rhin. Du côté allemand, le couple, c’est à deux, pour le meilleur et pour le pire, avec forces disputes au besoin, mais on reste ensemble coûte que coûte. La mater allemande est sans doute un peu matronne sur les bords, un peu dure à cuire, pas marrante tous les jours. Mais elle tient la barre. Le mari français, lui est plutôt du genre léger, volage. C’est chambre à part, le diner commun vite fait, histoire de sauver les apparences, et après ciao, on sort chacun de son côté. Assurément le couple franco-allemand n’a de couple que le nom… même dans la communication officielle.

(Nicolas Gros-Verheyde)

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Plusieurs dizaines de migrants sauvés à 30 miles des côtes libyennes (maj)

Sun, 06/03/2016 - 13:42

Vu de l’avion espagnol (Crédit : EUNAVFOR Med / Sophia)

(B2) Ce dimanche matin (6 mars), une opération menée de concert par la marine italienne et européenne au large de la Libye a permis de récupérer plusieurs dizaines de migrants, près des côtes libyennes.

Repérage par un avion de patrouille espagnole

C’est l’avion de patrouille espagnole VIGMA D-4 qui a d’abord repéré deux navires en caoutchouc en détresse, à 30 miles nautiques des côtes libyennes.

Sauvetage par des navires allemand et italien, et relais britannique

L’alerte a été donnée aux navires à proximité. Le patrouilleur de haute mer  Aviere (F-583) de la marine italienne (*) qui participe à l’opération nationale Mare Sicuro récupérait 87 migrants. Ils ont ensuite été transférés vers le HMS Enterprise (H-88), le navire de recherche océanographique britannique qui participe à l’opération européenne EUNAVFOR Med / Sophia. De son côté, la corvette allemande FGS Ludwigshafen am Rhein (F-264) est venue au secours de 121 autres migrants.

(NGV)

(*) Traduction ‘maison’ de l’Italien Pattugliatori di Squadra. Ce navire – et ses soeurs – a été construit sur le même modèle que les frégates lance missiles Lupo mais ne dispose pas d’armement anti-sous marin. Il était destiné à l’origine à la marine irakienne mais est resté sur les bras de la marine italienne, du fait de l’embargo mis en place après la guerre Iran-Irak et la première guerre Golfe, et a été intégré dans la flotte tricolore, après mise aux normes de l’OTAN

Lire aussi :

maj : 19h, avec précisions sur le sauvetage italo-britannique qui ne formait qu’une seule opération en fait, et le renfort allemand.

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