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Diplomacy & Defense Think Tank News

Presidential Human Rights Committee spearheads “Government Consultation-Workshop on the Development of the National Action Plan on Business and Human Rights”

Hanns-Seidel-Stiftung - Wed, 16/11/2016 - 07:21
Presidential Human Rights Committee spearheads “Government Consultation-Workshop on the Development of the National Action Plan on Business and Human Rights”

»Negative Emissionen« als klimapolitische Herausforderung

SWP - Wed, 16/11/2016 - 01:00

Das Pariser Klimaabkommen hat zum Ziel, die Erderwärmung auf deutlich unter 2 Grad zu begrenzen, wenn möglich sogar auf 1,5 Grad. Nach Auffassung des Weltklimarats (IPCC) sind diese Ziele mit konventionellen Klimaschutzmaßnahmen allein nicht zu erreichen. Der IPCC geht davon aus, dass über Emissionsreduktionen hinaus auch Technologieoptionen unvermeidlich werden, mit denen der Atmosphäre Treibhausgase entzogen werden können. Im Mittelpunkt steht dabei die Kombination aus verstärktem Bioenergie-Einsatz sowie Abscheidung und Speicherung von Kohlendioxid. Bislang hat die Klimapolitik die Notwendigkeit »negativer Emissionen« weitgehend ignoriert. Die Diskussion über zugrundeliegende Modellannahmen, Potentiale und Risiken denkbarer Technologieoptionen sowie deren politische Implikationen steht noch ganz am Anfang. Die EU und Deutschland wären gut beraten, diese Debatte proaktiv zu gestalten und verstärkt in Forschung und Entwicklung zu investieren. Wird an den Pariser Temperaturzielen festgehalten, werden sich klimapolitische Vorreiter schon bald mit der heute noch paradox anmutenden Forderung konfrontiert sehen, Emissionsminderungsziele von weit mehr als 100 Prozent zu beschließen.

Internationale Klimadiplomatie nach Trumps Wahlsieg

SWP - Wed, 16/11/2016 - 01:00

Mit der Wahl von Donald Trump zum neuen Präsidenten der USA sind für die internationale Klimapolitik schwierige Zeiten angebrochen. Die USA waren zusammen mit der EU der wichtigste Konstrukteur des Paris-Abkommens von 2015. Sie werden ihr klimadiplomatisches Engagement, insbesondere die Kooperation mit China, Indien und den Entwicklungsländern, nicht fortsetzen. Auch wird der neue Präsident die Umsetzung der nationalen Klimaziele stoppen und Gesetze rückgängig machen. Dies wird das Vertrauen vieler Staaten in die USA untergraben. Die deutschen und europäischen Klimadiplomatinnen und -diplomaten kennen diese Situation aus den Zeiten der Bush-Administration nach 2000, als die USA aus dem Kyoto-Protokoll ausgeschieden sind.

Angesichts der jüngsten Erfolge in der internationalen Klimapolitik brauchen Deutschland und die EU nun eine umfassende Strategie. Erstens gilt es, einen Dominoeffekt auf internationaler Ebene zu verhindern und das Paris-Abkommen mit den wichtigen Partnerländern voranzutreiben. Zweitens ist es notwendig, dem Umgang mit den neuen US-Vertreterinnen und -Vertretern auf internationalem Parkett wie auch der Zusammenarbeit mit der neuen Administration verstärkte Aufmerksamkeit zu widmen. Drittens sollte der zu erwartende klimadiplomatische Schaden durch die Zusammenarbeit mit den US-Bundesstaaten und nichtstaatlichen Akteuren begrenzt werden.

Finanzierungsmöglichkeiten für Start-ups in Deutschland

Konrad Adenauer Stiftung - Wed, 16/11/2016 - 00:00
Die Start-up-Szene in Deutschland entwickelt sich gut. Sind die Finanzierungsmöglichkeiten für Start-ups in Deutschland daher wirklich so unzureichend oder fehlen lediglich gut zugängliche Informationen über die existierenden Fördermöglichkeiten? Ziel dieses Papiers ist es, den Status quo und die Hindernisse für Gründungen von Start-ups in Deutschland zu analysieren. *** Erscheint nur online ***

Les Français et la primaire de la droite et du centre

Fondapol / Général - Tue, 15/11/2016 - 20:57

Réalité nouvelle dans le paysage politique français, dépourvue d’existence constitutionnelle mais déterminant l’issue du scrutin présidentiel, la primaire doit encore trouver sa place dans notre processus électoral. À l’approche du premier tour de la primaire de la droite et du centre, la Fondation pour l’innovation politique a souhaité connaître la perception publique de ce nouveau […]

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« La grande histoire du monde » – 3 questions à François Reynaert

IRIS - Tue, 15/11/2016 - 18:30

Cet ouvrage, publié aux éditions Fayard, se mérite. C’est un pavé. Mais un long trajet d’avion, un week-end pluvieux ou une semaine de vacances ensoleillée permet agréablement d’en venir à bout. Car, cette histoire du monde que propose François Reynaert, journaliste et écrivain, est un tour d’horizon global qui parle aussi des autres civilisations, ayant connu leur période de gloire et de désastre. Bref, qui évite un occidentalo-centrisme encore trop fréquent à l’heure de la mondialisation et de la perte du monopole de la puissance des Occidentaux.

« La terre est ronde, cela permet à tous les peuples qui l’habitent de se croire au centre du monde ». La phrase qui ouvre votre ouvrage en définit le projet…

On sait cela depuis Lévi-Strauss. Même les plus petits clans de la forêt amazonienne se pensent forcément comme « les hommes », « l’humanité », tandis que les étrangers – forcément barbares – n’en représentent que les marges. Ce sentiment a été d’autant plus fort dans les sociétés qui se sont constituées en empires : de Cyrus le grand, qui fonde l’empire Perse au VIe siècle avant notre ère, au mongol Gengis Khan (début XIIIe), aux empereurs de Chine ou aux sultans ottomans, les grands souverains se sont tous pensés comme des monarques universels, ayant vocation à régner sur la terre entière. Le fait est qu’à partir du XVIe siècle, grâce à son expansion extraordinaire et à sa domination progressive de la planète, l’Europe a pu croire que ce phantasme était une réalité. Songez qu’il y aujourd’hui moins de dix pays au monde qui n’ont jamais été colonisés par les Européens, et encore, le plus souvent – Thaïlande (ex Siam), Perse, voire Chine – ils n’ont échappé à la domination d’un seul que parce qu’ils étaient convoités par plusieurs, qui se neutralisaient.

Au XIXe siècle, l’Europe a imposé à la planète entière ses normes, sa façon de penser, son modèle de développement économique, ses découvertes technologiques (l’électricité, le chemin de fer, etc.), jusqu’à ses fuseaux horaires et son calendrier ! Évidemment, elle pouvait se croire au centre du monde. Entre 1945 et 1991, les États Unis et l’URSS l’ont remplacée, mais les valeurs défendues par ces deux modèles –capitalisme libéral d’un côté, marxisme soviétique de l’autre – étaient issues de la pensée européenne. Après la chute de l’URSS, certains, comme l’Américain Fukuyama, ont cru à une « fin de l’Histoire » qui verrait le triomphe absolu de la démocratie libérale anglo-saxonne. Cette illusion a vécu. Une grande partie des bouleversements géopolitiques d’aujourd’hui s’explique par la volonté de nombreux grands pays de retrouver leur puissance d’hier et la place centrale qu’ils estiment être la leur. La Chine en est l’exemple le plus évident ; cela se retrouve jusque dans sa dénomination officielle : en mandarin, « zhongguo » signifie le « pays du centre », « l’empire du milieu » autour de qui tournent des royaumes vassaux et barbares ; autrement dit nous.

Les puissances ou civilisations qui n’ont pas voulu – ou pu – comprendre les autres ont été condamnées au déclin et à la rupture. Est-ce une leçon que l’on peut retirer de votre livre ?

En effet. De nombreux peuples ont été dominés parce que, aveuglés par leur orgueil ethnocentrique, ils n’ont pas vu venir les nouveaux périls qui les ont emportés. Le monde arabo-musulman, par exemple, a fini par être soumis, au XIXe siècle, par les puissances européennes car il avait refusé de s’intéresser aux progrès vertigineux qui avaient eu lieu en Europe depuis trois siècles. Quand la première presse d’imprimerie est arrivée à Istanbul, à la fin du XVe siècle, le sultan a demandé ce qu’il fallait en penser à un comité d’oulémas. Ils ont condamné l’objet, car il ne fallait pas écraser le Coran. Au final, les premières presses qu’on a revues dans l’Empire ottoman sont celles qui ont été débarquées par Bonaparte, lors de l’expédition d’Égypte, à la fin du XVIIIe siècle ! Et pourtant, à l’époque abbasside (750-1258), au temps des Avicenne, des al-Khwarizmi – le père de l’algèbre, d’où dérive le nom « algorithme » – le monde musulman avait produit les plus grands savants du monde. Comme je le décris longuement dans mon livre, la Chine et l’Inde ont vécu la même chose. Ces civilisations, confites dans leur grandeur passée, n’ont pas voulu comprendre que d’autres étaient devenus plus puissants qu’eux. J’ai écrit ce livre, entre autres, pour qu’on ne commette pas la même erreur.

Qu’en déduisez-vous pour la politique étrangère française ?

La première chose qu’il faut avoir en tête, je le répète, c’est une vision claire de l’état du monde tel qu’il est, et non pas tel qu’on le phantasme. Prenez le camp des gens qui se nomment les « souverainistes ». Pour eux, il suffirait de quitter l’Union européenne (UE) pour que la France « retrouve sa grandeur ». Mais de quand précisément date cette « grandeur » ? Ils ne le précisent jamais. Faisons-le donc à leur place. Historiquement, l’apogée de la puissance française se situe juste avant 1914 : à ce moment-là, en effet, notre pays est une des quatre ou cinq puissances qui règnent sur le monde entier. Il y parvient pour deux raisons : parce qu’il possède un immense empire colonial, et parce que les puissances non occidentales (la Chine, l’Inde, etc.) sont à terre. Est- ce encore le cas ? Les gens qui rêvent de cette noble grandeur veulent ils repartir à la conquête de l’Algérie ou de l’AOF tout en ré-obligeant la Chine à signer les « traités inégaux », ces traités commerciaux qui l’ont ruinée au XIXe siècle ? Je leur souhaite bon courage. Pour ma part, dans l’état actuel du monde, je ne vois pas d’autre solution que de renforcer notre amarrage européen. On me dira que l’UE, telle qu’elle est, est catastrophique et dysfonctionnelle. C’est vrai. Le grand combat du moment consiste donc à trouver un moyen de la réformer pour la rendre efficace et puissante.

Großbritannien droht der Staatszerfall Sabine

SWP - Tue, 15/11/2016 - 16:28
Weser Kurier (Hg.),

Moldavie : reste-t-il une chance ?

IRIS - Tue, 15/11/2016 - 16:21

Aux marges de l’Europe, la Moldavie, pays associé à l’Union européenne mais où l’influence politique, culturelle et économique de Moscou reste très forte, a désigné son président de la République, le 13 octobre. Pour la première fois depuis vingt ans, les Moldaves étaient appelés à élire directement leur président.

La victoire du candidat socialiste Igor Dodon avec plus de 52% est présentée comme une nouvelle avancée de la Russie. Qu’en est-il vraiment dans un pays où chaque élection importante est rituellement annoncée comme un moment de choix crucial entre Est et Ouest ?

Plus qu’une victoire de la Russie, l’élection d’Igor Dodon est la conséquence presque logique de la naïveté, des hésitations et des faiblesses de l’Union européenne à ses marges orientales. Vouloir l’expliquer par la seule influence de Moscou est peut-être un moyen facile de nous dédouaner de nos erreurs.

La chute de l’élève modèle du partenariat oriental

En avril 2009, l’arrivée au pouvoir de forces pro-européennes est saluée comme une grande avancée dans la région. Dans les années qui suivent, l’Alliance pour l’intégration européenne est déchirée par les rivalités internes mais elle est fortement soutenue par l’Union européenne avec laquelle la Moldavie signe un accord d’association en 2014. Malgré ses succès diplomatiques, le gouvernement n’arrive plus à cacher ses nombreux dérapages ; corruption, népotisme, détournements de fonds, trafic d’influence.

Une affaire va faire déborder le vase : A la fin de l’année 2014, un milliard d’euros disparait des trois principales banques moldaves, mystérieusement prêtés à travers un circuit financier complexe à des emprunteurs difficilement identifiables. Un détournement gigantesque qui n’a été possible qu’avec la complicité, ou au mieux la passivité, des plus hautes autorités.

Face à ce scandale sans précédent, les bailleurs de fonds internationaux dont l’Union européenne stoppent leur aide. L’année 2015 sera marquée par une grave instabilité et par de nombreuses manifestations populaires. Les rues de la capitale sont d’abord occupées par des mouvements pro-européens issus de la société civile et hostiles au gouvernement, puis par des mouvements unionistes qui réclament un rattachement à la Roumanie voisine. Plus tard, l’opposition pro-russe multiplie les démonstrations de force. Elle est représentée par le Parti socialiste dirigé par Igor Dodon et par « Notre parti » la formation du controversé Renato Usatii.

L’Etat confisqué et la résistible ascension d’un oligarque

Un des partis membres de l’Alliance européenne, le Parti démocrate, va mettre à profit cette crise pour se débarrasser de la concurrence.

En octobre, l’ancien Premier ministre Vlad Filat, figure du rapprochement avec l’UE, est accusé de détournement de fonds et arrêté. Cette arrestation lamine son parti [1] et fait chuter le gouvernement conduit par un de ses fidèles, Valeriu Strelet. Lors de son dernier discours, Filat avertit : son arrestation ouvre le champ libre au parti rival et à son principal financeur, le sulfureux homme d’affaires, Vlad Plahotniuc. L’incarcération expéditive ainsi que la peine sévère [2] qui s’ensuit montrent le côté prémonitoire de l’avertissement et l’influence de l’oligarque sur l’appareil judiciaire.

Quelques mois plus tard, en janvier 2016, le même Plahotniuc cherche à pousser son avantage jusqu’à briguer le poste de Premier ministre. A la surprise générale, le discret président de la République Nicolae Timofti bloque son ascension et refuse sa nomination.

Un de ses affiliés, Pavel Filip, est finalement nommé à la tête d’un gouvernement si impopulaire qu’il doit prêter serment de nuit et à huis clos. Il bénéficie néanmoins d’une majorité au parlement jusqu’en 2018. Une seule concession est faite aux manifestants ; les prochaines élections présidentielles se feront au suffrage universel direct.

Le gouvernement a réussi à traverser la tempête. Pour ses nombreux détracteurs, il est le symbole de ce qu’il est convenu d’appeler « l’Etat capturé ». Dans la pure tradition de nombreux pays ex-soviétiques, des partis politiques à l’idéologie de façade mettent les structures de l’Etat au service de groupes d’intérêts qui accaparent pouvoir et ressources.

Du bon usage de la rhétorique Est/Ouest

Face à la méfiance persistante des capitales européennes, le gouvernement spécule sur les désaccords entre les occidentaux dans leurs relations avec la Russie. Il met en place une partition bien rôdée, celle de la stabilité. Une promesse qui vise à rassurer l’Europe et à plaire aux milieux d’affaires, mais qui permet aussi d’espérer le soutien de partenaires très sensibles à la situation géopolitique du pays.

Parmi les pays occidentaux, l’évolution de la politique étrangère russe dans la région est perçue différemment, les Etats-Unis sont (étaient ?) plus prompts à y voir une menace immédiate. A l’intérieur même de l’Union européenne, les opinions divergent, Pologne et pays Baltes adoptent sans surprise une ligne dure à l’égard de Moscou, c’est également le cas de la Roumanie, fière de se déclarer le « meilleur allié » de Washington dans la région de la mer Noire.

Le gouvernement de Chisinau se tourne vers les Etats-Unis. Vladimir Plahotniuc lui-même, devenu « coordonnateur exécutif du conseil de l’alliance de gouvernement », y rencontre la vice-secrétaire d’Etat, chargée de l’Europe et de l’Eurasie, Victoria Nuland [3] ou les directeurs d’un think tank proche de l’OTAN, l’Atlantic Council.

La campagne du gouvernement est orchestrée par le groupe de lobbying de John Podesta [4] [5]. Le but est clair, montrer au monde que les USA sont disposés à soutenir Chisinau contre la garantie du maintien d’un cap pro-occidental.

L’opération n’est pas une totale réussite mais qu’importe, en Moldavie, les médias, en bonne partie sous contrôle, diffusent les images des délégations gouvernementales aux côtés de personnalités américaines.

La Roumanie est une autre cible de la campagne de « sensibilisation ». Début 2016, Bucarest était vent debout à l’idée d’une prise de pouvoir par le groupe de Plahotniuc jugé trop proche de Moscou. Pourtant le gouvernement roumain change d’avis, inquiet de la popularité de l’opposition pro-russe. Au nom de sa relation particulière avec Chisinau, il accorde à la Moldavie un prêt de 150 millions d’euros, au grand dam de ses partenaires européens.

La géopolitique en spectacle

Au printemps, quelques véhicules de l’OTAN et un petit groupe de soldats américains sont invités à participer à des exercices de déminage avec l’armée moldave. Des groupes de sympathisants du Parti socialiste, drapeaux rouges au vent, tentent d’arrêter devant les caméras, l’avancée, dans ce pays neutre, des Américains venus de Roumanie.

Les mouvements unionistes multiplient les manifestations. Serpent de mer de la politique moldave et roumaine, l’unionisme est un projet qui reste mal défini au-delà des élans romantiques. Ses partisans sont désunis et leur message souvent contradictoire. Pour de nombreux analystes, l’idée est aujourd’hui entretenue et relancée à dessein, quitte à manipuler ses partisans sincères, pour diviser la population.

Pour ne pas être en reste, la Transnistrie autorise de son côté des manœuvres militaires russes sur son territoire. Le controversé Dimitri Rogozine, vice-Premier ministre de la Fédération de Russie, alterne visite à Tiraspol, capitale de la république auto-proclamée de Transnistrie, et déclarations menaçantes à l’encontre de la Roumanie. Le leader socialiste Igor Dodon réaffirme son intention d’adhérer à l’Union douanière euro-asiatique et de fédéraliser la Moldavie.

Quelques mois avant la campagne présidentielle, le cirque géopolitique bat donc son plein. La stabilité promise par le gouvernement est présentée comme plus que jamais nécessaire. Le piège qui divise depuis des années les citoyens moldaves semble se refermer à nouveau.

Une campagne présidentielle inattendue

La campagne électorale débute en septembre dans une étrange atonie. Igor Dodon est le favori des sondages, le président du Parti démocrate Marian Lupu se fait l’avocat du gouvernement et de son orientation pro-européenne, Mihai Ghimpu, leader du Parti libéral, soutien du gouvernement, reprend l’antienne de l’unionisme. Les pro-européens « alternatifs » sont divisés, représentés par trois candidatures ; celles du leader des mouvements de 2015, Andrei Nastase, de l’ancienne ministre de l’Education, Maia Sandu et de l’ancien Premier ministre Iurie Leanca.

Personne n’attend grand-chose de cette campagne pour un poste sans grand pouvoir. Le camp gouvernemental ménage Dodon et s’en prend violemment aux autres candidats européens. Il devient évident qu’il se prépare à une cohabitation où chacun sera dans son rôle, un pro-russe sans grande possibilité d’agir à la présidence, un gouvernement pro-européen en posture de rempart aux visées du Kremlin. Une cohabitation orchestrée par la politique du « Kompromat » qui consiste à contenir son adversaire grâce aux informations que l’on détient sur lui.

Un premier coup de théâtre secoue la campagne électorale. Mi-octobre Andrei Nastase renonce à sa candidature pour soutenir Maia Sandu, le candidat du gouvernement se retrouve largement dépassé dans les sondages.

Marian Lupu est menacé d’une défaite humiliante, le deuxième coup de théâtre survient. A quelques jours du vote, accompagné de Vlad Plahotniuc, il déclare publiquement renoncer à sa candidature pour soutenir Maia Sandu et le parcours européen de la Moldavie.

Ce « soutien » est un baiser de Judas car les deux principaux candidats s’affrontent sur la nécessité de reprendre le pays des mains du système oligarchique.

Où les masques tombent

Malgré une forte abstention, les résultats du premier tour sont sans appel. Igor Dodon manque de peu de l’emporter avec 48% des voix, Maia Sandu est deuxième avec près de 39%.

Les habituels débats géopolitiques ne sont pas au centre de cette campagne. Dodon ne dénonce pas l’Accord d’association avec l’UE même s’il le trouve imparfaitement négocié. Les deux candidats se retrouvent sur la nécessité d’un dialogue constructif avec Moscou.

L’enjeu principal est de montrer à quel point l’adversaire est lié au « système ».

Maia Sandu est attaquée sur sa proximité supposée avec Vlad Filat et sa participation au gouvernement aux côtés du Parti démocrate. Ses réformes sont dénoncées notamment la fermeture d’établissements scolaires par souci d’économie.

Le candidat socialiste est obligé de grossir le trait pour démontrer que sa concurrente fait partie du système. Maia Sandu n’a pas à se donner tant de mal. Les agissements de l’ancien ministre de l’Economie, ses trahisons politiques, l’origine de ses biens ou celle du financement de son parti posent questions. Igor Dodon se retrouve donc mal placé pour mener campagne sur la probité, il prend position sur le terrain des « valeurs ».

Le candidat socialiste, qui n’est pas une contradiction près, se définit comme un « conservateur » attaché à l’identité moldave et à la famille traditionnelle. Il associe ces valeurs à la religion orthodoxe et s’en fait le défenseur contre une libéralisation des mœurs et une perte d’identité qu’il attribue à « l’européanisation » de la société. Dans sa croisade, il s’acharne sur une loi s’opposant aux discriminations des minorités sexuelles votée dans le cadre du rapprochement avec l’Union européenne. L’homophobie, qui doit autant à l’Eglise orthodoxe qu’au passé soviétique, est utilisée comme arme contre Sandu accusée d’être soutenue par les associations LGBT.

Entre les deux tours, les hiérarques de l’Eglise orthodoxe de Moldavie prennent fait et cause pour le candidat socialiste. Ils mettent publiquement en cause l’appartenance religieuse de Sandu, célibataire sans enfant, que les prélats décrivent fort peu charitablement comme « une femme stérile » qui n’aurait pas « rempli sa fonction naturelle ».

Autre menace pour les valeurs traditionnelles ; les migrants. Une rumeur court, Maia Sandu aurait promis à Angela Merkel l’accueil de 30000 réfugiés syriens en échange de son soutien. Cette rumeur est reprise par la plus suivie des chaînes de télévision, Prime. Un reportage y montre trois étudiants syriens appelant à soutenir Maia Sandu, prête à accueillir leurs compatriotes. La manipulation est dénoncée mais le mal est sans doute fait et Vlad Plahotniuc qui contrôle Prime confirme être un bien douteux soutien.

Deux Moldavies, un seul système

Au fil de la campagne, l’électorat des deux candidats se dessine clairement.

L’objectif de Maia Sandu est de mobiliser les abstentionnistes et la diaspora. Elle est aidée par un élan civique des Moldaves de l’étranger qui lancent des appels au vote par l’intermédiaire des réseaux sociaux. Les ressorts de cette campagne parallèle sont plus grossiers mais efficaces ; les enjeux de l’élection sont dramatisés ; le mouvement est majoritairement le fait de jeunes qualifiés partis étudier et travailler en Occident, en dépit des sacrifices imposés par cette expatriation, ils sont les gagnants de l’ouverture de la Moldavie. Pour cette fraction de la population, il faut battre Dodon le Russe mais aussi son électorat trop souvent décrit comme « les déplorables » d’une autre élection récente.

Pour assurer sa victoire, Igor Dodon doit maximiser le vote ethnique en ciblant les régions à forte population russophone en agitant le péril unioniste, mais il s’adresse surtout à un électorat populaire souvent rural qui dépasse les segmentations ethniques. L’électorat d’Igor Dodon est largement composé de ceux qui n’ont pas pu bénéficier de l’ouverture à l’Union européenne, trop âgés, trop isolés, trop peu qualifiés pour envisager leur vie ailleurs ou intégrer les rares secteurs économiques porteurs, un électorat auquel il faut ajouter ceux qui ont pâti de l’embargo imposé par la Russie. Une population plus traditionnaliste, inquiète des évolutions du monde souvent présentées de façon déformée par certains médias. Un électorat sensible au message d’une église dont les liens avec le pouvoir sont troubles et qui, comme dans l’ensemble du monde orthodoxe, constitue une opposition sourde à la philosophie libérale.

Le public d’Igor Dodon est également le plus touché par les effets des réformes demandées par l’Union européenne ou les bailleurs internationaux. Argent détourné par les uns, réformes appliquées à la hussarde pour les autres par un gouvernement peu apte à mettre en place des politiques publiques équilibrées. Politiques d’austérité, privatisations, réduction des dépenses publiques menées au profit des plus forts. Ces mesures laissent en déshérence des populations et des régions entières.

Au-delà de leur polarisation, les deux votes expriment une protestation contre un même objet, perçu de façons différentes : un système corrompu qui se perpétue en balançant constamment entre deux blocs antagonistes.

A l’Est, rien de nouveau

Le second tour est émaillé d’incidents. Les rumeurs de fraude circulent. Irrégularités ou lacunes administratives, elles n’ont pas fait pencher la balance.

Les résultats confirment les constatations du premier tour. La capitale et les régions limitrophes qui concentrent services et secteurs d’activité fonctionnels et la diaspora optent pour Maia Sandu. Le reste du pays choisit Igor Dodon, avec une majorité écrasante dans les régions russophones, mais le candidat socialiste remporte également des départements où la présence des minorités est faible. Maia Sandu n’a pu refaire son retard malgré une participation en hausse.

Igor Dodon est donc élu. Il se présente comme un dirigeant à poigne mais à l’écoute du peuple. Il s’engage à lutter contre le système, promet un Etat protecteur et la défense de la nation moldave. Il est l’ami de la Russie et de l’Europe. Un profil devenu fréquent.

La Russie salue cette victoire, la presse occidentale y voit une nouvelle alerte. Le gouvernement de Chisinau se déclare prêt à collaborer avec le président élu et que la direction européenne de sa politique n’est pas remise en cause. La Commission européenne accueille avec quelques réserves l’élection du président en rappelant la nécessité des réformes . Le même jour, le Conseil des affaires étrangères européen félicite les pays du partenariat oriental de leurs progrès.

Maiavem o sansa ? [6]

La possibilité d’une évolution politique en Moldavie est cependant apparue pendant cette campagne électorale. Une opposition pro-européenne unie a pris forme et obtenu sans grands moyens ni expérience un résultat inespéré. Cette opposition a démontré plusieurs choses. Il est possible de mener une campagne réussie en s’adressant à tous les citoyens sans les diviser par ethnies, sans faire référence à un protecteur ou une à une menace extérieure, il est possible qu’une femme mène cette campagne. La campagne de Maia Sandu a également montré que les Moldaves de l’étranger et que les jeunes pouvaient se mobiliser s’ils savaient pour qui voter. Cette opposition doit aujourd’hui convaincre qu’elle peut-être aussi celle de catégories plus défavorisées.

Les élections présidentielles ont une dimension symbolique. La majorité a tourné la tête vers la Russie plus souvent par dépit que par envie, mais Igor Dodon, sans grand pouvoir, ne pourra rester que dans une opposition de façade. Le véritable enjeu sont les élections législatives prévues en 2018, à l’opposition européenne de les préparer au mieux, si l’UE garde la volonté de ne pas se couper de ses marges, il reste une chance.

[1] Le Parti libéral démocrate de Moldavie
[2] Neuf ans de prison ferme
[3] Victoria Nuland est connue entre autre pour des propos peu amènes vis-à-vis de l’Union Européenne, tenu en pleine crise ukrainienne.
[4] Le directeur de la campagne électorale d’Hillary Clinton
[5] Cf ; https://www.opendemocracy.net/od-russia/eleanor-knott-mihai-popsoi/our-man-in-moldova-plahotniuc
[6] En roumain ; il nous reste une chance, slogan de campagne utilisant le prénom de la candidate.

The mobilisation of sub-national revenues is a decisive factor in the realisation of the 2030 Agenda

In 2015 the global community committed itself to an ambitious programme of reform. Achieving the Sustainable Development Goals and implementing the resolutions of the Paris climate conference require that great efforts are made – including those of a financial nature. Many states will have to ensure that untapped or barely used sources of income are developed.
Sub-national units such as provinces, departments, districts, and cities will play an increasing role in the mobilisation of public revenues. They are also in the forefront with regard to realisation of the global reform agenda, as many of the objectives concern classic areas of activity of local government: schools, basic medical care, local road construction, public transport, construction of social housing, the supply of drinking water and disposal of waste water, refuse collection etc. These services are already the responsibility or co-responsibility of sub-national units.
The mobilisation of revenues at sub-national level is therefore not only a financial necessity, it is also prudent from a development policy perspective: if the users and funders of a good match, there is a greater likelihood that the preferences of citizens will be observed and the use of funds monitored. In addition, local taxes and levies are often paid by a broad circle of citizens and companies. This serves to strengthen the relationship between governments and the governed.
One thing should be clear in this: although many countries will exploit the scope for collecting local taxes and levies in the future, this potential is nevertheless limited. Many sub-national units will remain dependent on transfer payments from the central state. Cities, districts and the middle tier cannot solve the funding problem of the states on their own. However, they can help to place the provision of public services on a broader foundation of legitimacy and, in co-operation with the national level – for example via the exchange of information – improve fiscal policy as a whole. Consequently, they also contribute to overcoming problems of fragile statehood.

Barack Obama : quel bilan ?

IRIS - Tue, 15/11/2016 - 12:43

De nombreux observateurs estiment que Barack Obama a déçu. Si c’est le cas, c’est au regard des immenses espoirs placés en lui au moment de son arrivée à la Maison Blanche en 2009. Tout le monde se réjouissait évidemment du départ de Georges W. Bush, remplacé par un président sympathique, ouvert au monde, multiculturel et multilatéraliste. Mais il était d’ores et déjà certain que Barack Obama ne pouvait réparer toutes les erreurs, et leurs conséquences, de son prédécesseur. Il n’avait pas de baguette magique et n’était pas de surcroît le président de la communauté internationale, comme certains l’espéraient. On pouvait cependant souhaiter qu’il défende l’intérêt national américain avec plus de clairvoyance que Georges W. Bush.

Dresser un bilan de son action diplomatique nécessite une analyse, dossier après dossier, de ses succès et de ses échecs.

Les réussites

La première consiste à ne pas avoir lancé les États-Unis dans une nouvelle guerre. Barack Obama avait été élu pour mettre fin aux guerres dans lesquelles Georges W. Bush a empêtré l’armée américaine : les guerres d’Irak et d’Afghanistan, aux goûts, coûts et conséquences catastrophiques, aussi bien sur le plan matériel que stratégique. Il a tenu sa promesse. Mais, le cas syrien interpelle : fallait-il dresser une ligne rouge pour ensuite ne pas en assurer le respect, lorsque Bachar Al-Assad a fait usage d’armes chimiques ? Lancer une guerre en Syrie, en dehors de tout mandat des Nations-unies, n’aurait pas forcément arrangé la situation mais, en fixant des limites qu’il n’a pas respectées, Barack Obama a commis une erreur. Autre cas d’étude, le conflit israélo-palestinien. Sur ce dossier, les marges de manœuvre de Barack Obama étaient faibles. Il a demandé à Benyamin Netanyahou de cesser les colonisations ; ce dernier l’a ignoré. Compte tenu de l’obtention du prix Nobel de la paix et de son discours du Caire, cette impuissance est synonyme de défaite pour Obama. Mais elle est à observer au regard de la relation « spéciale » qu’entretiennent Israël et les États-Unis et du blocage du Congrès et de la société américaine face aux initiatives de leur président. Les relations personnelles sont mauvaises entre Netanyahou et Obama. Toujours est-il que les États-Unis ont augmenté leur aide à Israël, malgré le refus de ce dernier à tenir compte des remarques américaines.

Il convient également de mettre au crédit d’Obama, l’élimination d’Oussama Ben Laden et, peut-être avant son départ de la Maison blanche, la fin de l’État islamique en tant qu’entité territoriale. Cet événement ne mettra cependant pas fin au terrorisme, car ses causes n’ont pas été éliminées.

Le futur ex-président a de plus normalisé ses relations avec l’Iran, mauvaises depuis 1979. Il écarte ainsi deux dangers : un Iran nucléaire ou une guerre pour l’empêcher d’acquérir ce statut. Il a démontré, avec les autres membres du P5 +1, que la voie diplomatique était préférable à une solution militaire, préconisée par certains acteurs. Des acteurs qui ont oublié les conséquences négatives de la guerre d’Irak qu’ils avaient eux-mêmes recommandée. Autre point positif : le rétablissement des relations avec Cuba qui met un terme à une mésentente datant de 1959 et plante le dernier clou au cercueil de la guerre froide.

Enfin, l’accord de Paris a contribué à apprécier positivement l’héritage de B. Obama. Les États-Unis se sont, par le passé, montrés très réticents à un accord sur le climat. Avec la Chine, ils ont mis fin à ces réticences. Ce succès, qui est aussi celui de la France, vient embellir le tableau diplomatique d’Obama.

Les échecs

Le principal échec de B. Obama en matière diplomatique est peut-être son incapacité à actionner le bouton « reset » des relations avec la Russie. Les rapports entre Moscou et Washington sont en effet toujours glaciaux. Contrairement à sa promesse de 2008, Barack Obama n’a pas mis fin au programme de défense anti-missile. Il le considérait à l’époque comme un programme coûteux faisant face à une menace inexistante fondée sur des technologies non prouvées. Les pressions du complexe militaro-industriel ont peut-être eu raison de ses réticences. Il a ainsi accepté un redéploiement, motif de crispation pour la Russie. Tant sur l’Ukraine que sur la Syrie, les positions de Moscou et de Washington divergent. Et Moscou n’a pas digéré l’élargissement de l’OTAN.

Durant l’affaire libyenne, Barack Obama avait accepté, avec réticence et en retrait, de soutenir l’action menée par la France et la Grande Bretagne. Cette intervention militaire, à laquelle la Russie n’avait pas initialement mis de veto, a été changée en cours de route, passant d’une « simple » protection de la population à un changement de régime. La tournure prise a également contribué à dégrader les relations entre Moscou et Washington.

Barack Obama n’est certainement pas parvenu à entreprendre tout ce qu’il souhaitait. Des espoirs excessifs – au regard de ses marges de manœuvre – ont sans doute été placés en lui, mais son bilan reste équilibré et relativement bon. Avec l’arrivée prochaine de Donald Trump à la Maison blanche, il est certain qu’on le regrettera.

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