Dirigeants et experts, encore sonnés par la victoire de Donald Trump aux élections présidentielles américaines, tentent de se rassurer comme ils peuvent : on ne change pas du jour au lendemain de politique étrangère ! Il n’agira pas seul et le pragmatisme de son entourage devrait finir par l’emporter.
Qui prendra en charge le département d’État ? On parle de Newt Gingrich ou John Bolton. Ça promet ! Ces derniers feraient passer Dick Cheney ou Donald Rumsfeld pour des multilatéralistes adorateurs de l’ONU. Si ce type de nomination est confirmé, il y aurait un écart béant entre l’interventionnisme agressif qu’ils représentent et la volonté de se désengager des affaires mondiales prônée par Trump. Bref, on est dans le brouillard le plus complet.
Dans une interview accordée au journal Le Monde, datée du 16 novembre 2016, le général Michael Flynn ne vient pas le dissiper. Bien au contraire. Présenté comme l’un des principaux conseillers de politique étrangère du candidat Trump, on s’inquiète à l’idée de le voir prendre des responsabilités. Il a dirigé le renseignement militaire de 2012 à 2014 et est cité comme pouvant occuper le poste de Secrétaire à la Défense, Conseiller pour la sécurité nationale ou directeur de la Central intelligence agency. Il y a de quoi être inquiet. Sans s’embarrasser de fioritures, il déclare : « Nous avons un problème majeur que personne ne reconnaîtra à cause du politiquement correct : c’est l’islam. Cette religion est un problème. Je ne parle pas du monde musulman mais de l’islam. Le monde arabe doit venir à bout de l’idéologie politique qu’il appelle islam. » Question : « Vous voulez dire l’islamisme ? » Réponse : « Oui. Islamisme. Étudiez Mahomet ! On comprend comment tout cela a commencé. Au cours de ce siècle il faudra en sortir. Ça prendra du temps, des décennies peut-être. Autrement, on aura des conflits perpétuels. »
Belle confusion entre islam, islamisme, musulman, djihadisme. Car si on comprend bien le général Flynn, tant que le monde musulman croira en Mahomet, il y aura des problèmes. Il faut attendre qu’il le renie pour que la paix survienne. Ce n’est pas pour tout de suite ! À partir du moment où le monde musulman ne croira plus à l’islam, tout ira bien. On est abasourdi ! Et cela est dit très tranquillement par quelqu’un qui a exercé de lourdes responsabilités et qui s’apprête à en prendre de plus importantes encore. Dans la même veine, on ne comprend pas très bien ce qu’il préconise pour la Syrie. Tout en reprochant à Barack Obama de ne pas être intervenu en Syrie, après que la « ligne rouge » d’utilisation des armes chimiques fut franchie par Bachar Al-Assad, il reconnaît que les interventions en Afghanistan, Irak et Libye sont un désastre. Ce qui ne signifie pas pour autant qu’il faille renoncer à renverser les dictateurs brutaux qui martyrisent leur population ou des groupes comme l’État islamique. Pour dire après qu’il est possible de jouer la carte de régime stable même s’ils sont dictatoriaux. On nage en eaux troubles.
À ce stade, ce n’est plus un programme géopolitique, c’est la course du lièvre à travers les champs, des zigzags ultra rapides. Au secours ! Leslie Nielsen, reviens ! Ils sont devenus fous !
Die Sorge vor einer Energiekrise ist groß. Solidarität und regionale Kooperation sind die zentralen Komponenten von Europas neuer Sicherheitsarchitektur.
You can read here the article on new developments in the Eastern Mediterranean after Trump’s victory, which was written by Director General of ELIAMEP Dr Thanos Dokos. This commentary was published in Kathimerini on 16 November 2016 [in Greek].
Alors que les sondages désignaient quasi unanimement Hillary Clinton comme la nouvelle chef de l’État et première Présidente américaine, Donald Trump s’est finalement imposé, à la faveur de précieuses victoires dans les Swing States. Evènement national au retentissement international, cette élection aura-t-elle des conséquences sur une autre campagne, celle de la désignation de la ville hôte pour les Jeux olympiques d’été en 2024 ?
Après le retrait officiel de la candidature de Rome, suite à la promesse électorale de sa maire Cinq Etoiles, Viriginia Raggi, l’élection du candidat républicain apporte un rebondissement supplémentaire à la course pour l’organisation des Jeux de 2024. Faut-il pour autant considérer que cette élection met hors de course Los Angeles ? Rien n’est moins sûr.
Espérer que les sorties du nouveau président américain sur les femmes, les musulmans, les Mexicains le discréditerait et disqualifierait par conséquent Los Angeles 2024 reviendrait à oublier les leçons de la défaite d’Hillary Clinton. S’il est évident que le maire démocrate de Los Angeles, Eric Gancetti, voit d’un très mauvais œil l’élection de Donald Trump, et que la candidature californienne pouvait espérer un succès d’Hillary Clinton, force est de constater que le projet de Los Angeles est extrêmement ambitieux, bénéficie a priori d’un large soutien populaire (88% des personnes interrogées en février 2016[1]) – même si les sondages sont évidemment à relativiser –, peut s’appuyer sur des alliés commerciaux de choix[2].
Or, ce sont précisément ces arguments-là qui comptent aux yeux du CIO. N’oublions pas que le CIO vote pour un projet, une ambition et non pour un Président. Les récentes désignations (Pékin 2008, Sotchi 2014, Pékin 2022) tendent à prouver le peu d’attention que l’organe olympique peut accorder aux situations politiques des pays candidats. En outre, le comité Los Angeles 2024 a réaffirmé que la candidature se poursuivrait quel que soit le résultat des urnes. Donc acte. La prestation du comité de candidature de Los Angeles cette semaine à Doha, devant l’Association des Comités nationaux olympiques (ANOC) tend à illustrer parfaitement la solidité du projet américain, avec ou sans l’intervention de son futur Président.
Toutefois, l’absence de ligne directrice dans la politique intérieure comme internationale de Donald Trump pourra toutefois poser quelques problèmes au CIO, qui recherche plutôt des gages de sécurité. L’imprévisibilité qu’il considère comme sa carte maîtresse dans les prochains mois est pourtant exécrée par l’organe olympique, qui cherche au contraire à retrouver calme et stabilité en cette période de trouble pour la gouvernance mondiale du sport.
En conséquence, ne poussons pas de « cocoricos » trop hâtifs en considérant l’élection comme jouée d’avance. Comme toujours, le souvenir des précédentes candidatures doit nous rappeler que la campagne dure jusqu’au dernier vote et que rien n’est jamais acquis.
Paris, si elle veut l’emporter, doit continuer sur sa trajectoire ascendante, sans se préoccuper des rebondissements politiques environnants, y compris dans son propre pays, surtout compte tenu des échéances électorales prochaines. C’est donc peut-être ici que doit s’exprimer l’apolitisme du sport.
[1] « Los Angeles Olympic bid receives wide public support in new poll », Los Angeles Times, 23 février 2016, http://www.latimes.com/sports/olympics/la-sp-la-2024-olympic-bid-public-support-poll-20160223-story.html
[2] Citons Edison International, Walt Disney Company, Snapchat
Mariam Sow Soumaré est chargée de Programme Principal au Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD). Elle répond à nos questions à l’occasion de sa participation au colloque international “Climat, agriculture et sécurité alimentaire” organisé le 3 novembre 2016 par l’IRIS et l’AGPB :
– Quelles sont les conséquences du réchauffement sur les pays d’Afrique subsaharienne ?
– En quoi consiste le programme 2003-2013 pour remettre l’agriculture africaine comme motrice de croissance ? S’est-il soldé par un succès ?
– Quels changements apporte le nouveau programme continental ? Comment guider les pays africains vers une révolution verte ?
The EU’s Multiannual Financial Framework (MFF) lays down the amounts available for the EU budget over seven-year periods – currently about one billion euros for 2014–2020 – and at the same time it sets the EU’s political priorities. The midterm review or rather revision offers a rare opportunity of reworking the established sums and adapting the MFF to new topical challenges. The Commission evidently wants to use this chance: on 14 September 2016, it presented an extensive package of proposals for reforming the MFF. This opens up the possibility of improving an unsatisfactory situation, in which the EU is unable to react to a changing environment or new crises with a policy that has a sound financial foundation, or re-orientate its budget. The revision also lays the groundwork for the negotiations on the new, post-2020 financial framework, which will begin in 2018.
France. Face aux incertitudes sur la participation électorale au premier tour de La primaire, et après la surprise Donald Trump aux Etats-Unis, la prudence règne dans l’Hexagone. «Qui seront les électeurs?» Posée mardi lors d’un débat organisé à Paris par la Fondation de l’innovation politique (Fondapol.tv) sur la primaire de la droite, cette question sera […]
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