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Mis à jour : il y a 6 années 10 mois

Assad : issue de secours de Poutine.

ven, 18/09/2015 - 22:19
"L’analyste politique Andreï Piontkovski assure que Poutine, avec son intervention en Syrie, s’efforce de ne sauver personne d’autre que lui-même en utilisant la porte de sortie nommée Bashar-al-Assad. Andreï Piontkovski prédit un échec complet de cette aventure politique. Poutine ne réussira pas, cette fois-ci, à berner l’Occident, mais contribuera à accroître le divorce de « l’élite nationale » russe avec son président."
Catégories: Défense

Le KGB en France. (partie 2/4)

mar, 08/09/2015 - 21:21
(lire la première partie)

La mesure active la plus ambitieuse mise en place par l'antenne parisienne [du KGB] pendant la présidence de de Gaulle fut la création, en 1961, d'une nouvelle agence de presse, le Centre d'Information Scientifique, Économique et Politique (CISEP), par le biais Pierre-Charles Pathé, un agent du KGB récemment recruté (nom de code PECHERIN, plus tard MASON). Ce journaliste, fils du magnat du cinéma qui avait fondé l'agence cinématographique Pathé, avait attiré l'attention du KGB quelques années auparavant après qu'il eut publié un ouvrage naïvement pro-soviétique : Essai sur le Phénomène SoviétiqueLes cruautés de Staline ne sont qu'une maladie infantile. La victoire de l'Union Soviétique est celle d'une vision juste de la marche de l'Histoire. L'URSS, ce laboratoire d'idées nouvelles pour le développement le plus avancé de notre société, va dépasser le gigantisme des USA.De 1961 à 1967, le KGB paya Pathé 6000 francs par mois pour que son centre publie un bulletin hebdomadaire (nom de code OBZOR), qui était vendu sur abonnement mais aussi envoyé gratuitement aux faiseurs d'opinion du monde politique, journalistique et diplomatique.
Le but principal des mesures actives mises en œuvre par les autres agents d'influence de l'antenne parisienne pendant les premières années de la Vème République, était de mettre à mal les relations franco-américaines, d'encourager un rapprochement franco-soviétique et d'éloigner la France de l'OTAN. Saar-Demichel rapportait des progrès sur les trois fronts. Son moment de gloire en tant qu'agent du KGB vint en mars 1965, à l'occasion d'une visite à Moscou lors de laquelle il devait négocier la vente du système SECAM français à la télévision soviétique. C'est là qu'il annonça à son officier traitant que De Gaulle souhaitait visiter l'URSS l'année suivante. De Gaulle, prétendait-il, n'attachait aucune importance aux différences idéologiques entre la France et l'URSS et lui avait dit que :La Russie était et continuerait d'être une grande puissance en Europe. Les qualités remarquables du peuple russe demeuraient les mêmes malgré l'idéologie du gouvernement communiste, mais à l'heure actuelle l'idéologie communiste agissait comme un lien qui unissait cette vaste fédération multinationale. Toutefois, ce n'était pas des raisons idéologiques mais la raison d'état qui jouait le rôle principale.
Au sujet de la réunification de l'Allemagne, à laquelle s'opposait résolument l'URSS, De Gaulle souhaitait la retarder le plus possible : "Le plus tard sera le mieux". Le Centre [NdT : QG du KGB], qui devait certainement exulter, transmit le message de Saar-Demichel au Comité Central.

Il est difficile de savoir si, comme le croyait le KGB, l'Elysée avait utilisé Saar-Demichel pour évaluer les intentions de Moscou quant à une visite d'état, ou bien si, connaissant les souhaits de De Gaulle, Saar-Demichel en avait pris l'initiative. Le Centre s'attribua la responsabilité de la décision de De Gaulle de prendre ses distances avec l'OTAN et de se rapprocher de l'URSS. En mars 1966, la France se retira du commandement intégré de l'OTAN. Trois mois plus tard, De Gaulle faisait une visite d'état triomphale en URSS. Le KGB avait en réalité eu peu d'influence sur ces deux décisions. Depuis que les USA et la GB avaient rejeté la demande qu'il avait formulé quelques années auparavant d'une direction tripartite de l'OTAN, De Gaulle s'était progressivement éloigné de l'organisation. Sa tentative d'utiliser l'URSS comme contre-poids à l'influence américaine en Europe remonte à la guerre, lorsqu'il se considérait comme le chef de la France Libre et que Churchill et Roosevelt refusaient de le traiter d'égal à égal. "Ah Monsieur le Secrétaire Général", disait-il à Brezhnev lors de sa visite à Moscou, "comme nous sommes heureux de vous avoir pour résister aux pressions américaines, de la même manière que nous sommes heureux d'avoir les USA pour résister aux pressions de l'URSS ! " Même si, contrairement aux fanfaronnades du Centre, les mesures actives ne déterminèrent pas la politique étrangère de De Gaulle, elles jouèrent au moins un rôle mineur en renforçant la conviction que l'URSS était une grande puissance traditionnelle sous un vernis communiste de plus en plus fin. Le rapport de De Gaulle à son cabinet rédigé après sa visite confirme les dires de Saar-Demichel. L'Union Soviétique, déclarait De Gaulle, évoluait de "l'idéologie vers la technocratie" :
Je n'ai parlé à personne qui m'ait dit "Je suis un militant communiste ou un leader du parti" .... Si l'on met de côté leurs déclarations de propagande, ils mènent une politique étrangère pacifique".Les mesures actives du KGB ont eu une plus grande influence, sans pour autant être décisives, sur l'évolution de l'opinion publique française. Selon des enquêtes d'opinion réalisées après la visite d'état de DeGaulle, 35% des Français avaient une opinion favorable de l'URSS (contre 25% deux ans auparavant) alors que seulement 13% lui étaient hostiles. Le pourcentage d'opinions favorables aux USA passait de 52% en 1964 à 22% au début de l'année 1967, principalement à cause de la guerre du Vietnam.

Après les succès apparents des premières années, l'antenne parisienne ne voyait plus l'intérêt de continuer à subventionner le CISEP de Pathé, dans lequel il avait dépensé 436.000 francs depuis 1961. Le centre ferma et son bulletin cessa d'être publié. Pathé continua toutefois de travailler comme agent d'influence, en écrivant régulièrement des articles dans les journaux nationaux sous le pseudonyme de "Charles Morand". De janvier 1967 à juin 1979, il reçut un total de 218.400 francs en salaire, plus 68.423 francs en bonus divers. En 1969 Pathé était l'un des organisateurs du Mouvement pour l'Indépendance de l'Europe, parti de sensibilité gaulliste, que le Centre considérait comme un moyen potentiel pour déstabiliser l'OTAN.

La pénétration des services secrets français par le KGB continua pendant les années 60. Les notes de Mitrokhine rapportent qu'au moins quatre officiers du renseignement français et un ancien directeur de la Sûreté Générale étaient des agents actifs du KGB entre 1963 et 1966, mais elles apportent peu de détails. Dans les années qui suivirent la démission de De Gaulle, la qualité, mais pas la quantité, des recrues françaises du KGB semble avoir diminué. Le nombre d'agents contrôlés par l'antenne parisienne passa de 48 en 1971 à 55 en 1974 ; en 1974 l'antenne avait aussi 17 contacts confidentiels. Toutefois les archives Mitrokhine ne contiennent aucune indication que les agents de 1974 étaient des fonctionnaires ou des officiers de renseignement. Le KGB perdit aussi les services de DROM un de ses deux agents au sein du Parti Socialiste. En 1973, on lui avait donné une somme d'argent substantielle pour lui permettre de rembourser ses dettes. Peu de temps après, on rapporta que DROM était en contact avec la DST.

La meilleure indication de la solidité du réseau d'agents français du KGB au milieu des années 70, est une liste de 13 "agents de valeur" contrôlés par l'antenne de Paris, qui, avec l'accord d'Andropov lui-même, reçurent des cadeaux de Noël substantiels en 1973, 74 et 75. A chaque fois JOUR reçut un bonus de 4000 francs, ANDRE, BROK et FYODOR 3000 ; ARGUS, DRAGUN, DZHELIB et LAURENT 2000 ; NANT et REM 1500 ; BUKINIST, MARS et TUR 1000. On doit noter que la liste ne compte pas l'agent de renseignement scientifique et technique le plus important pour l'antenne :  ALAN, qui lui était payé selon un système de bonus différent (il en était peut-être de même pour tous les agents de Ligne X [NdT : officiers de renseignement chargés de recueillir les renseignements scientifiques et techniques]). Deuxièmement, trois des agents qui reçurent un bonus pour Noël étaient des officiels étrangers stationnés à Paris et qui fournissaient des renseignements principalement sur des sujets ne concernant pas la France. DZHELIB était un membre d'une Ambassade d'un pays asiatique, il fournissait des codes et des documents confidentiels ; REM était un Canadien qui travaillait au QG de l'UNESCO à Paris et qui servait d'agent recruteur ; BUKINIST travaillait dans une ambassade d'un pays du Moyen-Orient. Les 11 recrues françaises récompensées lors du Nouvel An entre 1973 et 75 donnent une idée très précise de la perception qu'avait le Centre et son antenne parisienne de leurs agents français.

L'agent français le mieux considéré au milieu des années 70 était aussi celui qui travaillait pour le KGB depuis le plus longtemps : JOUR, qui travaillait au Quai d'Orsay comme chiffreur, et qui avait été recruté 30 ans plus tôt. C'est lui qui recevait les bonus les plus importants. Entre 1968 et 1973, il fournit des renseignements sur les machines de chiffrement de l'ambassade de France à Moscou et du QG de l'OTAN, qui permirent probablement à la Sixième Direction (SIGINT) de décrypter une bonne partie des câbles diplomatiques. En 1973, JOUR fut muté dans une ambassade de France dans un pays étranger, où le contact était conservé grâce au système de boîte aux lettres morte. Les renseignements fournis par JOUR ont probablement servi à mettre sur écoute les nouveaux téléscripteurs installés à l'Ambassade de France à Moscou entre octobre 1976 et février 1977. Curieusement, ces téléscripteurs avaient été laissés sans surveillance pendant 48 heures durant leur transport par rail vers Moscou. C'est à ce moment que des micros y furent placés secrètement, ils permirent au KGB de déchiffrer tous les messages reçus et émis par l'Ambassade pendant plus de six ans. Le chef de l'opération, Igor Vasilyevich Vaslov, fut décoré de l'Ordre de Lénine et promu à la tête de la Sixième Direction.

Jusqu'en 1983, grâce à JOUR et à Maslov, le Centre eut de bien meilleures informations sur la politique étrangère de la France vis-à-vis de l'URSS que n'importe quel allié de la France au sein de l'OTAN. JOUR continua à chercher des recrues potentielles parmi les autres chiffreurs et le personnel du Ministère des Affaires Étrangères. En 1978-79, il approcha "L" (identifié seulement comme faisant partie des "collaborateurs" du ministre), il obtint son adresse personnelle, fit une vérification de ses antécédents et facilita son recrutement par un officier traitant de l'antenne parisienne. Entre 1978 et 1982, six agents de chiffrement du Quai d'Orsay étaient en phase de recrutement active par le KGB.

La majorité des agents français les mieux notés au milieu des années 1970 (six de ceux qui reçurent des primes du Nouvel An entre 73 et 75 : ANDRE, BROK, ARGUS, NANT, MARS et TUR) étaient des journalistes ou travaillaient dans le monde de la presse. Cela indique clairement que, quelle qu'ait été l'efficacité des campagnes de désinformation du KGB contre ses cibles françaises, le Centre considérait que les mesures actives étaient l'une des forces principales de l'antenne parisienne. Parmi les trois autres principaux agents, FYODOR occupait une position importante au sein d'un institut de politique étrangère et fournissait des documents sur les USA, l'OTAN et la Chine. LAURENT était scientifique dans un centre de recherche aéronautique de l'OTAN ; DRAGUN était homme d'affaire et agent de recrutement. LAURENT et DRAGUN étaient probablement des agents de la Ligne X. Pathé (MASON), qui était l'un des principaux agents d'influence des années 60, vit son influence diminuer au cours de la décennie 70. Selon les fichiers du KGB, ANDRE, un journaliste de renom, comptait parmi les familiers du Président Pompidou, qui avait succédé à De Gaulle en 1969, ainsi que de ses principaux ministres, tels Pierre Mesmer, qui devint Premier Ministre en 1972, et Maurice Schumann, le Ministre des Affaires Etrangères. Des rapports de l'antenne parisienne montrent qu'ANDRE avait l'habitude de transmettre au bureau de Pompidou des "informations biaisées", visant à exciter la défiance du Président vis-à-vis des USA. Comme dans toute opération d'influence, il est difficile d'évaluer son efficacité. Étant donné qu'ANDRE avait accès aux plus hauts niveaux de l'administration Pompidou, il est difficile de croire qu'il était tout bonnement ignoré. Il est tout aussi difficile d'imaginer qu'il ait eu autre chose qu'une influence marginale sur la politique étrangère de la France. Le Centre surévalue dans ses rapports au Comité Central, l'importance qu'il a eu dans la création de tensions au sein de l'Alliance Atlantique.

Les limites de l'influence des mesures actives du KGB sur la politique française furent mises en évidence à l'occasion de l'échec de l'opération LA MANCHE (de nom de la mer), qui visait à créer des tensions entre Pompidou et Edward Heath, le Premier Ministre britannique afin de persuader le président de maintenir le veto de DeGaulle sur l'entrée de la GB dans la Communauté Européenne.

Bien que le journaliste ARGUS n'ait semble-t-il pas eu de contact direct avec Pompidou, il était en revanche plus proche de Messmer qu'ANDRE. Selon les rapports de l'antenne de Paris, il avait régulièrement des entretiens avec le Premier Ministre pendant la campagne de mars 1973 et continua de la conseiller par la suite. Le but principal de la désinformation du KGB véhiculée par l'intermédiaire d'ARGUS, était de mettre à mal la coalition menée par les Gaullistes en semant la discorde entre eux et leurs alliés. ARGUS raconta à Messmer que Michel Poniatowski, le secrétaire général des Républicains Indépendants et le Réformiste Jean-Jacques Servan-Schreiber conspiraient afin de saper la position des candidats gaullistes. Suivant les instructions du KGB, ARGUS répandit la même désinformation dans la presse. Une autre mesure active mise au point par le Service A afin de nuire aux candidats "atlantistes" consistait à diffuser de faux rapports prétendant que la campagne électorale de Servan-Schreiber et du Chrétien-Démocrate Jean Lecanuet était financée par des fonds américains. Dans la circonscription de Servan-Schreiber en Meurthe-et-Moselle, les notables locaux reçurent des lettres anonymes venant d'un fantasmatique groupe néo-nazi en RFA qui appelait tous ceux qui avaient "du sang allemand qui coulait dans leurs veines" à voter pour Serban-Schreiber. Même si de telles opérations étaient en mesure d'impressionner le Centre, on peut imaginer qu'elles n'eurent aucun effet significatif sur les électeurs français. Bien que la gauche eût obtenu de meilleurs résultats à cette élection, la coalition gaulliste conserva une majorité confortable à l'Assemblée.

Après avoir grandement exagéré ses succès en 1973, le Centre avait confiance en ses capacités à influencer le résultat de l'élection présidentielle de 1974. Il informa le Comité Central que le leader socialiste François Mitterrand, candidat des principaux partis de gauche, avait une réelle chance de victoire et monta une importante campagne de mesures actives contre son principal adversaire : Valéry Giscard d'Estaing (nom de code KROT (taupe)). En une semaine pendant la campagne, 10 officiers de l'antenne parisienne menèrent 56 soit-disant "mesures opérationnelles notables".

BROK, un journaliste au carnet d'adresse bien rempli,  qui était aussi l'un des agents les mieux notés et les plus anciens de l'antenne parisienne, tint une place prépondérante dans les mesures actives dirigées contre Giscard. Recruté à l'origine comme agent idéologique en 1946, BROK avait commencé à travailler pour de l'argent en complément de son salaire de journaliste afin de s'acheter un appartement à Paris. Au milieu des années 70, il était payé 100.000 francs par an. Durant sa carrière au service du KGB, BROK connut 10 officiers traitants différents, il bénéficiait de la plus haute considération de la part des responsables du KGB, aussi avait-il le privilège de rencontrer régulièrement des cadres du Cinquième Département du PGU, dont les activités s'étendaient en France. Pendant la campagne électorale précédant l'élection présidentielle de 1974, le KGB fournit à BROK, à la demande d'Andropov lui-même, la copie d'un faux document secret qui comportait des indications soit-disant données par les Américains à Giscard pour battre Miterrand et Chaban-Delmas, le rival gaulliste malheureux de Giscard éliminé lors du premier tour. On montra le faux document à Chaban et à d'autres afin de rendre la collaboration au second tour entre lui et Giscard plus difficile.

La seule autre opération décrite dans les notes de Mitrokhine et visant à discréditer Giscard pendant la campagne électorale de 74, est une mesure active des plus bizarres, et qui reflète l'obsession des nombreux théoriciens du complot au KGB pour les intrigues sionistes. Le Centre croyait qu'un puissant lobby juif  manipulait en coulisse le processus politique en France, aux USA et ailleurs. Le KGB décida d'exploiter le meurtre d'une proche de Giscard en octobre 1973 afin de monter une opération extraordinaire visant à l'impliquer avec le lobby juif. Le Service A concocta un faux document soit-disant distribué par un fantasmatique groupe français pro-israélien, qui affirmait qu'elle avait été tuée par les Sionistes afin de venger la participation de Giscard à la mise en examen de financiers juifs lorsqu'il était Ministre des Finances quelques années auparavant. Le Centre était extrêmement fier de cette opération absurde. Au second tour de l'élection, Giscard battit Mitterrand de moins de 2%. Il n'y a aucune preuve que les mesures actives du KGB aient eu la moindre influence sur le résultat.

(A suivre ...)

Traduit de l'anglais par mes soins. 

The Mitrokhin Archive: The KGB in Europe and the WestChristopher M. Andrew, Vasili Mitrokhin Allen Lane, 1999 - (pp 606 - 612)

Relire : Dans les années 60-70, les services secrets et l'armée française étaient devenus de vraies passoires.
              Les services secrets russes ont recréé une version contemporaine du Komintern, pour coordonner les agents de désinformation locaux qu'ils ont implantés dans chaque pays européen.

           Faux-diplomates, pseudo-journalistes, barbouzes : l'offensive des espions de Poutine en France
 
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Like tears in rain.

lun, 07/09/2015 - 21:22

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Rapport des services secrets tchèques sur les activités de subversions russes.

sam, 05/09/2015 - 15:34

In 2014, based on the international and domestic political situation and threat level posed to the interests of the Czech Republic and its citizens the BIS focused mainly on Russian, Chinese and Ukrainian activities in the Czech Republic.
As in previous years, the BIS concentrated on the high number of Russian intelligence officers living or engaging in activities in the Czech Republic. Given the high numbers of Russian intelligence officers travelling to the Czech Republic and to the Czech Republic’s responsibility to secure not only its own security but also the security of its allies in the Schengen Area, the BIS aimed to decrease the number of Russian intelligence officers entering the Schengen Area via the Czech Republic.
In 2014, Russian intelligence services focused on Czech power engineering, on issues related to its further development, and on the scientific and technical sector. Russia continued in its attempts to exert influence over the Russian community in the Czech Republic, or more specifically to establish pro-Kremlin organizations and individuals as representatives of the Russian community responsible for the communication with Czech state institutions and bodies.
Intelligence has confirmed that Russia does not consider its ongoing interest in Czech nuclear power engineering as fighting a losing battle. This interest has only become less conspicuous. In 2014, Russian interests in the Czech Republic have broadened (the Temelín and Dukovany nuclear power plants, supplies of nuclear fuel) and include also the State Energy Concept and all entities even indirectly involved in fulfilling the goals of Czech energy policies. Russia started perceiving Czech nuclear power engineering in a broader Central European context aiming to make good use of investments and efforts devoted to creating, managing, stabilizing and future exploitation of networks expanding Russian influence in Central Europe.
Activities of Russian intelligence officers and their associates in the Czech Republic are in direct contradiction to “expert and knowledgeable” comments claiming the Czech Republic does not have anything of interest to Russian espionage. However, Russia is greatly interested in Czech Republic’s participation in international scientific and technical projects linked to obtaining access to funds from Czech and European grants. This access could be provided by Czech middlemen working with Russia. Russia not only aims to gain competitive advantage over the Czech Republic and the EU but also strives to secure funding for its activities from the Czech Republic and the EU.

In relation to the Ukraine crisis Russia and its sympathizers engaged in white, grey and black propaganda. Russian methods of exerting influence and spreading propaganda were based on time-tested Soviet practices, i.e. concealing or covering up own (Russian/Soviet) steps and highlighting or demonizing Western reactions1. Russia has been creating influence and propaganda structures in the Czech Republic over a long period of time. The role of these structures is to promote and protect Russian economic and political interest to the detriment of the interests of the Czech Republic, the NATO and the EU. Russia could draw on these structures after the situation in Ukraine deteriorated and did not need to start creating influence structures from scratch. Russian propaganda in the Czech Republic makes use of a number of tools: from ideologically manipulated citizens supporting Russian propaganda unknowingly, to professionals intentionally working with the Russians. Unveiling the memorial commemorating Internationalists (March 2014) demonstrated that the Czech public is highly perceptive to direct Russian (or other foreign) involvement in the Czech Republic. Russia is well aware of this fact; therefore, Russian-language propaganda related to the Ukraine crisis spread by Russian (state and non-state) actors did not play a major role in the Czech Republic. However, the Czech public was and is greatly influenced by Czech pro-Russian organizations and individuals using websites to present their interpretations of Russian stances. The arguments are put forward in a way leading Czech citizens to believe they are recipients of opinions held by fellow citizens not of Russian propaganda. On the one hand, a part of the Czech public is willing to protest a memorial commemorating Soviet occupants – internationalists from 1968, but on the other hand it defends the Russian occupation of Crimea and the presence of Russian forces in Eastern Ukraine.         In general, Russian and pro-Russian propaganda in the Czech Republic and other EU member states is aimed not only against the integrity of the EU and NATO. It is assessed that Russia is creating a structure in Europe drawing on the concept of the Comintern (the Communist International; the Third International) founded by the Soviet Union. This structure is ideologically based on Dugin’s expansionist Neo-Eurasianism2 (which is in a way acceptable to all European political parties, from left-wing extremists and populists to right-wing extremists).        The Comintern was founded in Moscow in 1919 with the goal of protecting the Soviet Union by exporting the revolution to neighboring states, i.e. weakening potential enemies by internal disputes and creating a buffer zone of befriended (or more precisely subordinated) states around the Soviet Union. The Comintern became a tool used for promoting Soviet influence and interests beyond the borders of the Soviet Union by controlling communist parties abroad (in 1928 the Comintern had 580 000 foreign members), spreading propaganda3, covertly financing communist parties abroad4, and by serving as an important and successful espionage platform. The Comintern employed skillful Soviet intelligence officers (e.g. acting under cover as academics or journalists) who recruited young people (especially students with the potential of pursuing a career as civil servants or politicians) helping Soviet espionage activities. The recruiters exploited the ideological naivety, zeal or activism of the young people they targeted. The recruits were not requested to spy against their country, but asked to help in the fight against Fascism (Nazism, Imperialism, etc.) – a relevant issue even today with Fascism, Nazism and Imperialism joined by anti-American, anti-NATO and anti-EU sentiments. The current international, political and societal climate is very close to that of the 1930’s – the golden era of the Comintern5.
It is assessed that the functioning and administration of the new reincarnation of the Comintern (NRI) is not as strict (almost military-like) as in the case of the original Comintern. However, this does not mean the NRI has lesser propaganda and espionage capabilities than the Comintern. The NRI being a more liberal and activist platform is attractive for today’s Western activists (with pro-Russian stances or fighting against the system – USA, NATO, EU, globalization, multiculturalism, liberalism, capitalism, etc.). Even though the NRI does not have the capability of creating a traditional espionage network (agent – handler – the center) as was the case of the Comintern, it has great potential for recruiting active informants.
In 2014, the BIS did not detect any activities of Ukrainian intelligence services aimed against the Czech Republic and its interests or with a harmful effect on the international status and good name of the Czech Republic. Furthermore, there are no indications of Ukrainian intelligence services engaging in activities aiming to destabilize political, societal and ethnic relations in the Czech Republic.       In 2014, Chinese intelligence services focused on gaining influence in Czech political and state structures and on political intelligence. These activities were actively aided by several Czech citizens, including politicians and civil servants.
Source. 
A lire : La Russie subventionne des dizaines d'ONG défendant ses intérêts dans les pays baltes.
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Pour en finir avec le Mistral.

mer, 26/08/2015 - 13:47
Il y a près d'un mois la France résiliait le contrat signé avec la Russie et portant sur la livraison de deux bâtiments de projection et de commandement de classe Mistral. Il est à noter que la France a obtenu la propriété pleine et entière des deux navires, ce qui permet de les modifier et de les revendre à sa guise. En revanche, immédiatement après cette annonce, des torrents de désinformations se sont déversés par les canaux habituels, répandant les rumeurs les plus fantaisistes quant aux coûts de cette aventure pour le contribuable français et à la réputation de l'industrie français.
Je ne reviendrai pas sur les montants qui ont été avancé, ceux des séides du Kremlin sont largement surévalués (M Lepen avait bien repris sans sourciller la somme exorbitante de 10 milliards d'euros), ceux avancés par les opposants sont peut-être sous-évalués, quoique plus proches de la réalité. La France va rembourser 950 millions d'euros, dont 893 seront payés par la compagnie d'assurance COFACE, soit un montant de 50 à 60 millions d'euros à payer par l'Etat. Il est fantaisiste de penser que l'entretien et les modifications apportées aux navires avant une "revente" atteignent les 1 milliards d'euros avancés par T Mariani ou M Lepen. De toute façon, le bilan ne pourra être fait qu'une fois que les navires auront été vendus ; plusieurs pays sont intéressés : l'Arabie Saoudite, l'Egypte, le Canada et même la Malaisie (qui veut remplacer ses Mig29 jugés peu fiables par des Rafales) et où s'est rendu JY Ledrian, et l'Inde ou il se rend pour finaliser le contrat de vente des 36 Rafales.

Dans un premier temps, je vais démonter la rumeur qui veut que la décision de l'Inde de renoncer à l'achat des 126 rafales soit une conséquence du refus de la France de livrer les Mistrals et par conséquent un échec cuisant pour les Français. J'avais d'ailleurs déjà longuement analysé et démonté (du moins je l'espère) l'entreprise de désinformation organisée par les Russes qui visait à faire accroire que la vente des avions à l'Inde était conditionné à la livraison des navires.

Ensuite, j'essaierai d'identifier certaines des raisons qui ont pu pousser la France à renoncer à la livraison. Puis je me hasarderai à quelques spéculations sur le double-jeu que les USA ont pu jouer dans cette affaire et, ce qui peut sembler paradoxal de prime abord, sur les bénéfices qu'ils auraient pu tirer de la livraison de ces navires à la Russie et plus généralement d'un rapprochement franco-russe.

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L'annulation du contrat "Mother of All Defense Deals" de 126 avions Rafale serait due à une perte de confiance des Indiens envers la France à la suite de l'annulation de la vente du Mistral.
Après avoir remporté en 2012 le contrat medium multi-role combat aircraft (MMRCA), les Français commencèrent les négociations avec les Indiens. Ceux-ci voulaient acquérir la technologie et faire construire 108 avions en Inde (et seulement 18 en France), mais la responsabilité de la fabrication incombait à Dassault qui doutait de la capacité des Indiens à les construire eux-mêmes. Ce fut la pierre d'achoppement entre les deux partis qui fit que les négociations durèrent aussi longtemps. Les Indiens comptaient jouer sur le fait que Dassault, qui n'avait encore jamais vendu son avion de combat, cherchait désespérément un premier contrat. De leur côté, les Français, tablaient sur l'impérieuse nécessité pour les Indiens de renouveler une flotte vieillissante face à la menace croissante de la Chine et du Pakistan.


IAF pushing for 20 more Rafales but govt to restrict French deal to only 36 for now! Plus, earlier ready reckoner! pic.twitter.com/8LwxRgelpQ— Rajat Pandit (@originalpandit) 31 Juillet 2015
L'annulation du contrat par les Indiens loin d'être un échec français est au contraire une grande victoire. Selon le nouveau contrat, 36 avions seront livrés qui seront tous fabriqués en France. L'armée de l'air indienne a même tenté de faire pression sur le gouvernement pour l'acquisition de 20 avions supplémentaires, mais ce dernier a refusé à cause des contraintes budgétaires. Pour le journaliste Ajai Shukla, du journal indien Business Standard
"Les Français ont été récompensé pour leur obstination. Ils ont obtenu exactement ce qu'ils voulaient : une commande d'avions complètement assemblés sans aucun transfert de technologie."
Le contrat signé en février 2015 avec l'Egypte portant sur la livraison de 24 Rafales a certainement été un atout de poids pour les Français qui leur aura permis de négocier à la hausse le prix à l'unité. L'accord définitif devrait être signé dans les jours qui viennent.
Pour autant la collaboration entre la France et l'Inde n'en est pas affectée. Dassault a même annoncé qu'il envisageait d'installer en Inde des chaînes de production de ses avions Falcon, et peut-être même, dans un avenir plus lointain, du Rafale. La société française s'est dite très enthousiaste à l'idée de participer au projet "Make in India". Et honnêtement, si l'Inde avait vraiment dénoncé ce contrat pour les raisons avancées par les désinformateurs, pourquoi alors achète-t-elle tout de même ces mêmes avions à la France et pour un montant supérieur ??? ...
Puisque nous y sommes, battons aussi en brèche les sornettes qui voudraient que l'Inde se rapproche d'un axe Russie-Chine. L'Inde vient de signer un accord de coopération militaire de 10 ans avec les USA qui sont devenus l'année dernière leur premier fournisseur de matériel militaire devant la Russie. L'Inde a en effet amorcé depuis une dizaine d'année une diversification des ses fournisseurs d'armement en se tournant vers Israel, la France et les USA, après avoir rencontré de nombreux problèmes avec les Russes (surfacturation de pièces détachées, non respect des délais). Je ne reviendrai pas sur la triste mésaventure du porte-avion que les Indiens avaient commandé à la Russie (lire ici), mésaventure qui les poussent aujourd'hui à développer leur prochain porte-avion en collaboration avec les USA.

Dans le même temps, les USA annoncent qu'ils pourraient suspendre leur soutien financier à l'armée du Pakistan, ennemi juré de l'Inde. C'est le moment qu'a choisi la Chine pour investir 46 milliards de dollars au Pakistan pour la création d'un "Couloir Economique" garantissant à la Chine un accès direct à l'Océan Indien. La Russie quant à elle, a levé l'an dernier l'embargo sur la vente d'armes au Pakistan, et s'apprête à lui vendre des hélicoptères de combat.

En ce qui concerne les ventes d'armes de la France elles ne sont jamais aussi bien portées : + 18% en 2014, soit le meilleur résultat depuis quinze ans. La France en profite même pour reprendre à l'Allemagne la quatrième place des meilleurs ventes d'armes. L'année 2015 est celle qui aura vu les premières ventes de Rafale, 48 en tout. La Malaisie et les Émirats Arabes Unis ont annoncé qu'ils étaient eux aussi intéressés par l'achat de Rafales. Le nombre et la soudaineté des commandes font que Dassault va être dans l'obligation d'augmenter ses capacités de production.
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Le refus de livrer serait le fruit d'une soumission à un diktat américain ?

On veut aussi que seuls USA aient exercé des pressions sur la France pour l'empêcher de livrer. C'est faux. Outre la Pologne qui est en est l'opposant le plus virulent, de nombreux pays qui sont sous la menace directe de la Russie et font l'objet de menaces directes, comme l'Estonie et la Lituanie, mais aussi la Finlande et la Suède, ainsi que le Danemark, dénoncent aussi à cette livraison. 
Il est vrai que ces pays sont victimes d'un harcèlement constant de la part de la Russie, que ce soit dans les airs ou sous la mer. Le Japon et Le Canada s'y sont également opposés de manière virulente à tel point que les Canadiens ont même proposé de l'acquérir.
Le Ministre de la Défense japonais Itsunori Onodera exprimait la grande inquiétude du Japon face à cette éventualité et par les conséquences que le déploiement de tels bâtiments aurait sur la sécurité en Asie du Sud-Est :

 " Grande inquiétude signifie que nous voulons qu'ils [les Français] mettent un terme au contrat. [...] Si ce navire est déployé à [Vladivostok] cela serait quelque chose qui causerait une grande inquiétude au monde entier".
Mais ces pays ont aussi en commun d'avoir lancé récemment de grands programmes de réarmement et sont donc des clients potentiels pour la France.
La Suède et la Finlande ont décidé d'augmenter leur budget de la défense à la suite de l'invasion russe en Ukraine et des constantes provocations de l'aviation et de la marine russe dans leur espace aérien et leurs eaux territoriales.
En avril 2014, le Japon décidait de modifier sa politique d'exportation d'armement, et se prépare à signer une nouvelle série de contrat pour renforcer ses forces armées en conséquence des tensions avec la Chine. La France pourrait profiter de ce changement de politique : elle vient de signer un mémorandum avec le Japon visant à étendre la coopération entre les deux pays en matière de défense.
Le Canada a l'intention de rééquiper complètement sa Marine, et projette pour cela d'acquérir près de 150 nouveaux bâtiments pour un montant total avoisinant les 50 milliards de dollars. Tous les industriels de ce secteur lorgnent les contrats juteux qu'ils pourraient signer. Les Français ne sont pas en reste, et c'est la DCNS elle-même, en la personne de son PDG Patrice Boissier, qui lors d'une visite au Canada en avril 2014 a manifesté son désir de s'implanter au Canada. La participation de la France à ce grand programme de réarmement fut aussi l'un des sujets principaux abordés par F Hollande lors de sa visite au Canada. Il demanda à ce que les Canadiens achètent des armes à la France plutôt qu'aux Américains. "Nous demandons à être traités sur un pied d'égalité" disait un industriel français, "mais nous craignons que cela ne se produise pas".

La Russie mène justement une politique expansionniste perçue comme agressive par le Japon et le Canada.

Le 22 août dernier, la Russie annonçait par décret qu'elle s'appropriait 50.000 km2 dans une région de la mer d'Okhotsk riche en hydrocarbures. Le même jour le Premier Ministre Russe Dimitri Medvedev débarquait sur les Iles Kouriles pour une visite officielle. Cet archipel a été envahi pas les Soviétiques au moment de la défaite du Japon lors de la Deuxième Guerre Mondiale. Il est depuis l'objet d'un contentieux entre les deux pays qui n'ont jamais signé de traité de paix. Cette attitude de la Russie a provoqué la colère du gouvernement japonais, le Ministre des Affaires étrangères japonais a convoqué l'Ambassadeur de Russie pour le lui faire savoir et il a aussi annulé une visite officielle prévue en Russie en septembre.  En réponse aux protestations japonaises, le Ministre de la Défense Dimitri Rogozine ne trouva rien de mieux à faire que de déclarer que les Japonais devraient se faire hara-kiri et se calmer, car ils ne savaient que faire du bruit.

Dans le même temps, la Russie organise des exercices navals de grande ampleur avec la Chine, avec diverses simulations de débarquement. Les BPC sont exactement le type de bâtiment qui aurait pris part à ces exercices, ils sont avant tout des centres de commandement flottants, les Japonais en aurait à n'en pas douter pris ombrage.

La Russie a aussi entrepris d'étendre son influence dans l'Arctique, où Elle a récemment revendiqué 1,2 millions de km2 devant l'ONU. Cela n'est pas sans provoquer l'inquiétude de ses voisins nordiques et notamment du Canada qui entend préserver sa souveraineté, comme l'a déclaré le Ministre des Affaires Etrangères John Baird

"Nous sommes très inquiets, mais nous sommes déterminés à promouvoir et à défendre la souveraineté du Canada dans l'Arctique [...] C'est une priorité stratégique pour nous. En ce qui concerne la militarisation, nous préférerions une désescalade, mais il est primordial que nous protégions et que nous fassions avancer la souveraineté canadienne. [...] [Depuis que] le Président Poutine est au pouvoir [on a constaté] une augmentation de l'agressivité de son gouvernement envers ses voisins ainsi que celle de son armée, et je pense que c'est une chose qui ne doit pas laisser de nous inquiéter."   La Russie prévoit de construire en Arctique 13 nouveaux aérodromes et 10 nouvelles stations radars. Le Canada, en plus d'exercices militaires réguliers permettant de manifester sa souveraineté, a entamé la construction d'une base navale au Nunavut qui sera achevée en 2017 et permettra d'assurer le soutien logistique à la présence canadienne dans l'Arctique.

La Russie a lancé le 24 août dernier des grandes manœuvres militaires dans le nord de la Sibérie qui seront suivies en mai prochain d'exercices similaires. Une nouvelle fois, remarquons que les BPC, conçus pour évoluer dans les régions arctiques, auraient certainement participé à ces exercices et plus généralement auraient joué un rôle prépondérant dans cet expansionnisme russe. 
Tout cela pour dire que l'on ne peut pas espérer des Japonais ou des Canadiens qu'ils ouvrent à la France leur marché de l'armement et dans le même temps armer la Russie qui nuit directement à leurs intérêts. C'est peut être ce choix qu'a fait la France en refusant de livrer, un choix à plus long terme. En effet, l'alliance avec la Russie n'offre pas de perspective d'avenir : en plein effondrement économique, délaissée par la Chine et l'Iran qu'elle présente pourtant comme des alliés indéfectibles, elle se destine à un rôle de fournisseur de matière première et de sous-traitant militaire pour ces deux pays (livraison des S400 et de Su35 à la Chine à par la Russie qui s'en abstenait pourtant jusqu'alors pour cause de vol de technologie : lire ici un article de P Migault, peu suspect de "russophobie", à ce sujet).


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Spéculations quant au double jeu qu'ont pu jouer les USA dans toute cette affaire.

Les USA sont en concurrence directe avec la France sur le marché de l'armement, et tout particulièrement dans les pays sus-mentionnés. Dans le cas du Canada et du Japon, la France espère pourvoir leur prendre des parts de marché, ce qui ne doit guère les enchanter. Ils ont donc tout intérêt à ce que la réputation de la France soit ternie auprès de ces pays qui sont sous la menace de plus en plus concrète de la Russie. L'annexion de la Crimée et la guerre contre l'Ukraine au Donbass apporte la preuve que la Russie est prête à utiliser des moyens militaires pour arriver à ses fins.

Ainsi, aussi paradoxal que cela puisse paraître, les Américains auraient été les principaux bénéficiaires de la livraison de ces navires. Ils auraient disposé de tous les arguments nécessaires pour dissuader les Canadiens ou les Japonais de s'engager davantage avec les Français. A bien y regarder, l'attitude des USA tout au long cette "crise" a été d'une maladresse suspecte. Connaissant très bien le fort sentiment anti-américain de l'opinion française, ils ont multiplié les déclarations pressant la France de ne pas livrer, donnant ainsi du grain à moudre à la propagande russe et mettant une pression inutile sur le gouvernement français. Je peux me tromper mais j'ai tout de même l'impression que c'est à ce petit jeu qu'ils se sont amusé à jouer.

L'autre moyen d'influence dont disposent les Américains est l'émergence en France de partis ouvertement pro-russes, voire directement financés par la Russie, et plus généralement de la progression du sentiment pro-russe dans une large part de la classe politique française que ce soit pour des raisons idéologiques ou bassement pécuniaires. Ils peuvent ainsi arguer du fait qu'une collaboration à long terme avec les Français serait hasardeuse et qu'il vaudrait mieux pour eux limiter un engagement auprès de la France, puisqu'elle est un allié peu fiable contrairement à eux.

Dernier point, la politique expansionniste de la Russie génère chez ses voisins une demande en matière de sécurité. Le gouvernement polonais se plaignait dernièrement du manque de réaction de l'OTAN et demandait que davantage de troupes soient stationnées en Pologne et dans les pays baltes. La France et l'Allemagne, qui sont censés être les deux pays garant de la sécurité européenne, n'ont pas manifesté de volonté d'assister ces pays et laissent le champs libre au Américains. Pour l'instant les USA y ont répondu de manière progressive en ramenant des unités blindés et plus récemment ses avions furtifs F22.

Notons au passage les effets contre-productifs de la politique russe qui justifie son expansionnisme en le présentant comme une réaction à l'impérialisme américain alors que les troupes américaines en Europe n'avaient jamais été aussi peu nombreuses qu'avant l'annexion de la Crimée et que leur nombre aurait continué de diminuer. La Russie donne ainsi des arguments aux partisans du renforcement du budget militaire américain, et d'un retour massif de leurs troupes en Europe. Son soutien aux partis souverainistes opposés à la construction européenne rend encore plus difficile la mise en place d'une défense européenne et nous rend donc encore plus dépendants des USA, à la grande satisfaction de ces derniers, n'en doutons pas.

Une vrai réaffirmation de la souveraineté de la France et une manifestation tangible d'une volonté de puissance retrouvée aurait été de répondre à cette demande de sécurité des pays de l'Est en anticipant le redéploiement des troupes américaines. Les intérêts de la Russie ne sont pas les nôtres, ce n'est pas en aidant la Russie à reconstituer sa zone d'influence aux dépens de l'indépendance d'autres nations  que la France retrouvera son rang. S'opposer aux menées russes ne signifie aucunement faire le jeu des USA, bien au contraire.

(à lire : U.S. Military Presence in Central and Eastern Europe: Consequences for NATO Strategic Adaptation, Deterrence and Allied Solidarity
Catégories: Défense

De l'inexistence "d'Ukrainiens séparatistes pro-russe"dans l'est de l'Ukraine.

mar, 25/08/2015 - 00:05
Un an et demie après le début du conflit entre l'Ukraine et la Russie, on ne peut que constater l'efficacité de l'entreprise de désinformation du Kremlin. Même si la version la plus grossière qui voudrait que la CIA ait orchestré un coup d'état nazi à Kiev en finançant le Secteur Droit afin d'organiser le génocide des Russophones du Donbass, ne convainc plus que quelques complotistes ; certains éléments de la narrative du Kremlin ont infecté la vision que les Occidentaux ont de la situation. Il semble désormais clair pour tout le monde qu'en dépit de l'intervention des "hommes polis" il existait quand même un désir chez les habitants de la Crimée d'être rattachés à Moscou. De même, bien que l'on ne croie plus aux fables de Moscou qui prétendent qu'aucun soldat russe n'est présent au Donbass, l'avis général en Occident est qu'il existe bel et bien dans l'est de l'Ukraine un mouvement de combattants autochtones séparatistes que Moscou s'est décidé à soutenir à la fin du printemps 2014 alors qu'elles se faisaient étriller par les "troupes loyalistes" fidèles à Kiev.

Pourtant, des déclarations et des témoignages faits par des personnalités de premier plan et certains des principaux acteurs du conflit russo-ukrainien, et que l'on peut difficilement accuser d'être à la solde des USA ou de l'EU, viennent infirmer ces derniers mensonges de la désinformation russe.
*Le Secteur Droit n'était pas financé par Soros et la CIA, qui n'ont pas davantage fomenté la Révolution de Maïdan.
Lors d'une conférence donnée le 17 octobre 2014 devant les journalistes russes, le président du Belarus Alexandre Lukashenko, que l'on peut difficilement soupçonner d'être un fantoche des Occidentaux, faisait plusieurs révélations en contradiction totale avec la "narrative" du Kremlin : "Viktor Yanoukovitch et ses amis ont financé eux-mêmes le Secteur Droit, afin de contrer Yulia Timochenko semblerait-il. [...] C'est lui (Yanoukovitch) qui les a créé pour conserver le pouvoir, et ils l'ont plus tard éliminé. C'est ce qui s'est passé en Ukraine, c'est ce qu'ont vu mes yeux. J'avais averti Viktor Fedorovitch (Yanoukovitch) de ce qui pourrait se produire s'il faisait ça."
Pour Lukachenko s'est bien le système corrompu mis en place par Yanoukovitch et sa clique qui est à l'origine des événements de Maïdan :

"Un tel système d'extorsion, de pots-de-vin, de corruption était tout simplement intolérable."
  Intégralité de la conférence de presse d'Alexandre Loukachenko
Source


* Le rattachement de la Crimée à la Russie n'était pas voulu par ses habitants et il ne s'est pas déroulé conformément au droit.


C'est au cours d'un débat entre Igor "Strelkov" Girkin et le journaliste Nikolai Starikov sur la webtv Neuromir.tv, que l'ancien "ministre de la défense" de la "République Populaire de Donetsk" a dévoilé, contre toute attente, les coulisses de la "sécession" entre la Crimée et l'Ukraine :
Starikov : « En Crimée toutes les conditions étaient réunies pour le rattachement à la Russie … »
Strelkov : « Vous me faites rire ! Vous croyez que les Criméens en voulaient ? Mais les forces de sécurité, à part les Berkouts, étaient restées fidèles à Kiev ! J’étais sur les lieux depuis le 21 février, j’étais parmi les insurgés, il a fallu qu’on attrape les députés un à un, qu’on les force à entrer dans le parlement, qu’on les oblige à voter la déclaration d’indépendance."
Starikov : « Et pourquoi ça ne s’est pas passé ainsi dans le Donbass ? »
Réponse méprisante de Strelkov : « A Simféropol, l’armée russe était là, le scénario ne pouvait pas échouer. Alors oui, si l’armée russe était arrivée avec ses tanks à Donetsk au printemps, bien sûr que le Donbass serait à nous, sans compter Nikolaïev, Kharkov et Odessa. »

Le passage en question commence à 45'40''

* Il n'existe pas dans l'Est de l'Ukraine de mouvement séparatiste pro-russe composé de combattants autochtones.
C'est Igor Girkin, encore lui, qui de son propre aveu est l'initiateur de la guerre au Donbass. Dans unе interview donnée au journal Zavtra, il explique que c'est lui et ses hommes qui ont "appuyé sur la détente de la guerre" :
"Si notre unité n'avait pas traversé la frontière, tout se serait terminé comme à Kharkiv ou à Odessa. Il y aurait eu des douzaines de tués et de brûlés et tout aurait été fini. C'est notre unité qui a donné son impulsion à cette guerre, qui dure encore aujourd'hui"
Strelkov prétend qu'au début de l'été 90% des troupes "séparatistes" étaient composées de locaux. Pourtant au mois de juin 2014, les chefs de guerre russes se plaignaient du manque de volonté des habitants du Donbass de se battre à leurs côtés. Ainsi le picaresque Cosaque Babaï, de son vrai nom Alexandre Mojaev, exhortait les Russophones à combattre en ces termes :
«Eh, les "soldats" de salon, réveillez-vous, vous devriez défendre vos propres maisons et vos familles ! Quittez vos divans et battez-vous enfin ! »


Dans cette autre interview, donnée quelques jours après la précédente, il fait de nouveau part de sa déception devant le manque d'inclination pour le combat des Russophones d'Ukraine :

Les habitants du Donbass ne semblaient toujours pas avoir répondu à l'appel en février 2015. Une des figures de la résistance aux fascistes de Kiev, le citoyen russe Arseniy Pavlov plus connu sous le nom de guerre de "Motorola", se désolait que les habitants du Donbass aient tous fuit pour la Russie, la Pologne ou le Bélarus et que les Russes soient obligés de venir défendre la Novorussie à leur place: Si chaque résident du Donbass, de Lugansk et de Donetsk et ceux qui se trouvent en ce moment en Russie, en Pologne ou au Bélarus, prenaient les armes et venaient ici, on ne pourrait plus nous accuser Givi (NdR : un des rares Ukrainiens à se battre aux côtés des Russes) et moi, d'être des terroristes russes.

Source.


Ceux que les journalistes occidentaux appellent "les séparatistes ukrainiens pro-russes", reprenant sans jugement aucun le vocabulaire de la désinformation poutinienne, sont en fait des mercenaires, principalement russes, mais aussi Tchétchènes, Serbes ou Daghestanais, payés par la Russie et encadrés par les forces spéciales russes. Ce sont pour la plupart des fanatiques religieux, des marginaux, des déclassés voire des criminels qui se livrent d'ailleurs entre eux un guerre sans pitié. Pour ceux qui seraient intéressés, vous pouvez lire ici les exactions du bataillon Bryanka-URSS.
(Merci à Orkenny du blog Ukraine2014 pour les traductions des vidéos)

* La Russie soutient pourtant des groupes sécessionnistes en Crimée et au Donbass depuis près de 25 ans.

Au tout début des années 90, la Russie mit tout en œuvre pour conserver son influence sur les anciennes républiques soviétiques. Dans le cas de l'Ukraine, elle voulait à la fois faire main basse sur la Flotte de la Mer Noire et le port de Sébastopol, et surtout la dépouiller de son arsenal nucléaire qui lui garantissait l'indépendance. Un des moyens de pression qu'utilisa la Russie pour arriver à ses fins, fut l'instrumentalisation de partis et de mouvements pronant un découpage de l'Ukraine et le rattachement de certains territoires à la Russie.
Plus tard en juin (1993), on annonça que la Crimée, Sébastopol et la région de Donetsk dans l'est de l'Ukraine pourrait s'unir pour former une république "carpathique" à majorité russe. Les 30 et 31 juillet, un nouveau parti politique ukrainien, le Parti pour l'Unité Slave (NdR : créé en 1991 à St Pétersbourg, son antenne ukrainienne le fut en octobre 1992 par Alexandre Blazyouk) tint son premier congrès à Kiev. Le parti appelait à la création d'un nouvel état ukraino-russe de type fédéral. (en juillet 1993), Oleg Rumyantsev, Président de la Commission Constitutionnelle du Parlement russe, arriva en Crimée pour rallier la population russe contre l'Ukraine et tenir des meetings avec le Parti Républicain de Crimée. Rumantsyev exprima le soutien du Parlement russe au programme du parti qui proposait la restauration d'un espace politique et économique unifié sur le territoire de l'ex-URSS.
Le 8 novembre (1993), Sergei Shuvainikov, leader du Parti Russe de Crimée dit à Interfax qu'il serait candidat à la présidence de la Crimée lors des prochaines élections. Le Parti Russe avait été fondé au début de l'année 1993 dans le but stratégique de "recréer une union fraternelle entre la Russie, le Bélarus et l'Ukraine", déclara Shuvainikov "la justice historique doit être restaurée, l'Ukraine et la Russie doivent être unies de nouveau".Source : L'interventionnisme russe dans les anciennes républiques soviétiques : l'Ukraine. 



Depuis le début des années 2000 et la Révolution Orange où les Ukrainiens manifestèrent leur désir de sortir du giron russe, Moscou a soutenu divers parti et groupuscules pro-russes. On peut citer Russkij Blok, le "Parti de l'Unité Russe" dirigé en Crimée par Serguei Aksionov figure de la mafia locale, qui sera un des artisans majeurs de l'annexion de la Crimée dont il est l'actuel gouverneur. On trouve aussi divers mouvements eurasistes comme le "Donbass dans l'Union Eurasiatique" 

@RobPulseNews @HetmanAndrij Paul Gubarev 2005 pic.twitter.com/pzBuSA1Gjd— Onlinemagazin (@OnlineMagazin) 4 Mars 2015Ici de jeunes militants lors d'une opération d'agit-prop dans le Donbass en 2004 ou 2005. On reconnaît Pavel Gubarev qui en 2014 sera un des artisans de la création des républiques fantoches de Lugansk et de Donetsk.



Réunion du groupe "Donbass dans l'Union eurasiatique" en 2012.
Sur la photo ci-dessus on peut voir une réunion du groupe "Donbass dans l'Union Eurasiatique". Remarquez que le drapeau de la "République de Donetsk" est celui qui sera utilisé 2 ans plus tard lors de la création spontanée par des Russophones de l'est menacés d'extermination par les nazis de Kiev ...

Le combat pour un Donbass libre ne faisait déjà pas recette en 2012 ...Source.

Loin d'être né en réaction au événements de Maïdan, le mouvement pour la République Populaire de Donetsk est fondé en 2005 par Andrei Purgin, actuel Président du Conseil de la "République Populaire de Donestk", en réaction à la Révolution Orange. C'est sans grand succès que Purgin et les siens vont essayer de créer un sentiment sécessionniste dans l'oblast de Donetsk: ce petit mouvement qui ne compte que 160 adhérents organise des signature de pétitions, des marches, etc. Après 2010, il se rapproche du mouvement Union Eurasiatique d'Alexandre Douguine, et plus particulièrement de l'Union de la Jeunesse. Des rencontres entre les deux groupes sont d'ailleurs organisées au lac Seliger lors du rassemblement annuel des Nashi, le mouvement de jeunesse qui soutient Vladimir Poutine.
DNR et Union de la Jeunesse au lac Seliger en 2012 ou 2013.Source.
Catégories: Défense

Peut-on vraiment parler de lune de miel entre la Chine et la Russie ?

lun, 24/08/2015 - 22:46
Après l'annexion de la Crimée et les sanctions qui lui ont été imposé par les Occidentaux, la Russie a annoncé avec perte et fracas qu'elle opérait une réorientation vers l'Est en s'engageant dans un partenariat privilégié avec la Chine. Ce changement, que Poutine voulut consacrer par la signature après deux décennies d'atermoiements d'un contrat gazier mirobolant, était censé se manifester par une intensification des liens économiques entre la Chine et la Russie. Les Russes comptaient particulièrement sur un afflux massif de capitaux chinois qui devaient se substituer aux capitaux occidentaux, inaccessibles à cause des sanctions.
Malheureusement pour la Russie  En décembre dernier, German Greff, PGD de la Sberbank, revenait bredouille d'une tournée en Asie durant laquelle il espérait séduire les investisseurs :
"Je dois dire que l'on ne se bouscule pas au portillon pour investir sans notre pays. Au contraire, c'est nous qui faisons la queue pour demander de l'argent, principalement auprès des fonds souverains. La lutte pour l'argent est colossale."
Pourtant la Chine investit, mais pas en Russie... Les investissements chinois dans les pays de l'Union Eurasiatique ont bien doublé en cinq ans, mais le principal bénéficiaire de ces fonds est ... le Kazakhstan. En effet, ce pays reçoit près de 92% des investissements chinois, soit 11 fois moins qu'en Russie et au Bélarus réunis. Ce ne sont pas moins de 23,6 milliards de dollars, principalement dans le domaine de l'acier, des hydrocarbures, de l'énergie hydroélectrique et de l'automobile, que la Chine a décidé d'engager au Kazakhstan. Ce dernier voit là le moyen de sortir de l'emprise de la Russie et de ne pas subir les contre-coups de la crise économique causée par les sanctions occidentales. La Chine privilégie donc son projet de " Nouvelle Route de la Soie", quitte à empiéter sur des territoires que la Russie comme sa chasse gardée.



Si elle ne se gêne pas pour étendre son influence dans les anciennes républiques d'Asie Centrale, la Chine ne montre pas davantage d'égards à son supposé allié en ce qui concerne l'Ukraine (merci à Lothaire pour le lien). Le commerce agricole entre la Chine et l'Ukraine a augmenté de 56% depuis 2014. En fait, l'Ukraine est devenu le premier fournisseur de maïs de la Chine surpassant ainsi les USA. En mars 2015, la Chine lançait un programme de rénovation immobilier d'un montant de 15 milliards de dollars sur 15 ans.

Mais le clou dans le cercueil des illusions russes pourrait bien avoir été planté cette semaine avec l'annonce du report sine die de la construction de l'oléoduc Power of Siberia 2. C'est grâce à lui que devait être acheminée une partie du gaz comme le prévoyait le contrat historique de 400 milliards de dollars signé en mai 2014. Le ralentissement de l'économie chinoise est à l'origine de la suspension de se projet. Elle a en effet diminuée de 8,5% en 2014 et de 2% depuis le début de l'année. La Chine se retrouve donc en position de force : ses besoins en gaz diminuent mais les besoins d'argent des Russes ne font eux que croître. La Chine se propose de construire le pipeline pour un coût moindre grâce à un appel d'offre public auquel des sociétés chinoises pourraient participer, mais les Russes refusent, ce qui constitue le principal point d'achoppement des négociations.

Signe supplémentaire que les relations russo-chinoises ne se réchauffent pas, "le porte-parole du Ministère chinois du commerce a annoncé que les investissements directs de la Chine en Russie avaient diminué de 25% lors du premier semestre 2015 par rapport à la même période l'an dernier. Plus tôt ce mois-ci, la Direction Générale des Douanes Chinoises a publié des statistiques qui montrent que le commerce entre les deux pays a diminué de 30,2% durant le premier semestre 2015"...
 
Catégories: Défense

L'Iran veut augmenter sa production de pétrole "coûte que coûte" pour conserver ses parts de marché.

dim, 23/08/2015 - 20:24
Iran plans to raise oil production “at any cost” to defend the country’s market share and joins calls for an emergency OPEC meeting to help shore up crude prices.
“We will be raising our oil production at any cost and we have no other alternative,” said Oil Minister Bijan Namdar Zanganeh, according to his ministry’s news website Shana. “If Iran’s oil production hike is not done promptly, we will be losing our market share permanently.”
Iran had the second-biggest output in the Organization of Petroleum Exporting Countries before U.S.-led sanctions banning the purchase, transport, finance and insuring of its crude began July 2012. Oil producers such as BP Plc and Royal Dutch Shell Plc have expressed interest in developing its reserves, the world’s fourth-biggest, once sanctions are removed.
Zanganeh was speaking during the first visit by a British foreign secretary to Iran since 2003. Philip Hammond was accompanied by officials from Shell and BP during his visit to reopen the U.K. embassy, four years after it was shut down following a mob attack, marking the improvement in relations since July’s nuclear accord.
Shell will pay a debt of $2.3 billion that the company wasn’t able to pay Iran for because of the sanctions “immediately” after the restrictions are lifted, Zanganeh said. BP was one of the “good customers” of Iran’s crude before the sanctions and is also expected to take measures to buy Iranian oil in t he future, he said, according to Shana.
Iran backed calls for an emergency OPEC meeting to be held earlier than the oil producing group’s next session on Dec. 4.
“Iran endorses an emergency OPEC meeting and would not disagree with it,” Zanganeh said. A meeting would “be effective” in halting oil’s decline, he said.
Source 

Ca sent mauvais pour le Guébiste, les prix du pétrole vont encore baisser. Après le mythe des BRICs, celui de la 'réorientation à l'est' , c'est celui de l'axe anti-atlantosioniste Moscou-Téhéran qui s'effondre. Et les mecs d'E&R, ils en disent quoi ?
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Décès de Wladimir Glasman (aka Ignace Leverrier) RIP

sam, 22/08/2015 - 16:58
Ancien diplomate et auteur du blog "Un oeil sur la Syrie" sous le nom d'Ignace Leverrier, Wladimir Glasman vient de nous quitter.


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Qui gouvernera les USA en 2050 ? Vers la fin de la domination des WASP et des Juifs au sein de l'élite américaine ?

dim, 16/08/2015 - 19:36



Narendra Modi au Madison Square Garden en septembre 2014devant les immigrés indiens.
Vivek Murthy nouveau Ministre de la Santé américain, d'origine indienne.




Catégories: Défense

Faut pas jouer les riches, quand on n'a pas le sou.

ven, 14/08/2015 - 21:16

Taille de divers pays du monde en fonction du montant de leur capitalisation boursière (en milliards de dollars). (cliquez sur la carte pour l'agrandir)
Source.
Catégories: Défense

Poutine reconnaît avoir planifié la guerre en Géorgie. (article de 2012)

sam, 08/08/2015 - 15:23
Le président russe a affirmé que l'offensive militaire contre la Géorgie avait été préméditée et préparée par l'état-major, sous ses ordres. Il a aussi reconnu que les militaires russes avaient armé et entraîné des milices locales en Ossétie du sud, l'une des régions séparatistes de Géorgie, au cœur du conflit d'août 2008.
Contrairement a ce qu'avait toujours prétendu Moscou - que l'offensive militaire lancée le 8 août 2008 n'avait été qu'une réponse à une attaque surprise de Tbilissi en Ossétie du sud 24 heures plus tôt - la guerre de Géorgie a été planifiée par l'état-major russe presque deux ans avant les événements. C'est Vladimir Poutine lui même qui vient de le confirmer à la télévision. «Il y avait un plan, ce n'est pas un secret… C'est dans le cadre de ce plan qu'a agi la Russie. Il a été préparé par l'état-major général, fin 2006 ou début 2007. Il a été approuvé par moi et convenu avec moi», a affirmé le président russe, qui était déjà aux manettes à l'époque, en tant que premier ministre. Selon ce plan, des armes lourdes et des troupes ont été préparées et mobilisées en vue d'une invasion prochaine de la Géorgie. 
À l'issue de cette guerre éclair de cinq jours, la Russie a reconnu l'indépendance des deux régions séparatistes de Géorgie, l'Ossétie du sud et l'Abkhazie. Contrairement au plan de paix international imposé aux belligérants par Nicolas Sarkozy, Moscou y maintient depuis d'importantes forces militaires.
Faisant voler en éclat ses précédentes déclarations selon lesquelles, jusqu'à la guerre, Moscou n'entretenait que des «gardiens de la paix» dans les régions séparatistes, Poutine a aussi reconnu pour la première fois que des militaires russes avaient pendant plus de deux ans formé et entraîné les milices locales avant l'offensive contre le régime de Tbilisi, en violation totale des lois internationales. «Dans le cadre de ce plan, un entraînement de miliciens d'Ossétie du sud a été effectué», a-t-il dit. Avant d'ajouter: «Nos spécialistes militaires pensaient initialement que ces milices ne pourraient pas aider dans une confrontation entre armées régulières, mais en fait, elles nous ont été fort utiles.»
La reconnaissance du caractère prémédité de l'agression militaire et de l'intégration des milices séparatistes d'Ossétie du sud dans le plan de l'état major russe met à mal la version officielle qui était jusque là fournie par Moscou, et parfois reprise, au nom d'intérêts diplomatiques ou économiques, jusqu'en Occident. Elle pose aussi des questions, selon l'analyste militaire russe Pavel Felgenhauer, sur «l'intégrité» du rapport de l'Union européenne rédigé par la diplomate suisse Heidi Tagliavini, «qui avait accusé les Géorgiens d'avoir commencé la guerre en attaquant des gardiens de la paix russes». Ce qui, selon la diplomate, avait justifié la réponse militaire russe.

Un pied de nez aux Occidentaux

Depuis quatre ans, le régime de Tbilissi répétait inlassablement que l'incursion armée en Géorgie, en août 2008, constituait «un acte d'agression prémédité contre une nation souveraine» et que l'attaque des forces géorgiennes n'avait été lancée que parce que les troupes russes s'apprêtaient à franchir la frontière. Selon le pouvoir géorgien, la guerre russe d'août 2008 était une réaction aux «premiers succès des réformes géorgiennes» qui, en offrant un exemple de développement à l'ancien espace soviétique, menaçaient le modèle russe. Elle était aussi une réponse à l'indépendance du Kosovo, désapprouvée par le Kremlin.
En assumant pleinement le caractère prémédité de l'offensive contre Tbilissi, Vladimir Poutine fait un pied de nez aux Occidentaux, qu'il affronte depuis plusieurs mois sur le dossier syrien et à qui il signifie ainsi qu'il n'a que faire des règlements internationaux. «Ce n'est pas une erreur de la part de Poutine», commente un proche du dossier. Le président russe a aussi réagi aux propos de son premier ministre, Dmitri Medvedev, qui tentait de se justifier après avoir été accusé de «faiblesse» et «d'indécision» au moment du déclenchement de la guerre par des généraux russes, dans un documentaire diffusé à l'occasion du quatrième anniversaire du conflit. Dans ce film, l'ancien chef d'état major Iouri Baluyevsky confirme lui aussi que l'invasion avait été planifiée de longue date et que les commandants avaient reçu des ordres de mission longtemps à l'avance.

Cette rhétorique n'est pas forcément de bonne augure pour l'avenir. Le président géorgien, Mikhail Saakachvili, redoute que la Russie fomente des troubles pendant les élections législatives qui auront lieu dans un mois. Réagissant aux aveux de Poutine, le gouvernement géorgien a appelé «la communauté internationale à continuer d'exercer des pressions sur la Russie pour qu'elle retirer ses forces d'occupation de la Géorgie et qu'elle respecte l'intégrité et la souveraineté territoriale de ses voisins. Le renforcement des positions militaires dans les régions sécessionnistes est considéré comme une «menace grave et immédiate à la sécurité de la Géorgie».
L'expert militaire Pavel Felgenhauer est l'un des rares à avoir prévu la guerre en 2008. Aujourd'hui, il tire à nouveau la sonnette d'alarme dans Eurasia Daily Monitor: «L'état-major général russe a sans doute un autre plan pour envahir et occuper le reste de la Géorgie. Comme en 2008, la décision de l'activer sera décidée par la même et unique personne, Vladimir Poutine.»
Source : http://www.lefigaro.fr/international/2012/08/10/01003-20120810ARTFIG00541-poutine-reconnait-avoir-planifie-la-guerre-en-georgie.php
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Ali Mamlouk, chef des Services de sécurité syriens, rencontre le Prince saoudien Mohammad Bin Salman à l'instigation de Poutine.

ven, 31/07/2015 - 18:21
Syrian National Security Bureau chief Ali Mamlouk has visited Riyadh for an unusual sit-down with Saudi deputy Crown Prince Mohammad Bin Salman, according to a report in a leading pro-Assad Lebanese newspaper.
Al-Akhbar reported Friday morning that Russian President Vladimir Putin brokered the sit-down between Mamlouk—who is one of Assad’s top advisors—and Prince Mohammad, who also serves as Saudi Arabia’s defense minister and is the son of King Salman.
Russia then proceeded to fly Mamlouk to Riyadh, where he held an ice-breaking meeting with Prince Mohammad in which the two agreed to keep the newly established channel of communication open.
According to the report, Mamlouk appealed for Saudi Arabia to change its policy on Syria, while the Saudi deputy crown prince voiced Saudi fears over Iran’s rising influence on the Assad regime.
The report in Al-Akhbar mirrored an account published last Thursday by As-Safir—another leading pro-Damascus Lebanese daily—which said that Russia was working to open talks between Riyadh and Damascus, with Mamlouk serving as an envoy.
Syrian regime and Saudi news outlets have made no mention of the reported meeting.
Lire la suite ici (pas le temps de traduire désolé)

Relire :  Un prince séoudien en visite à Moscou.
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Le système Poutine - Argent sale et effondrement de l’État

mar, 28/07/2015 - 23:11
De l’argent sale en provenance de l’entreprise américaine Hewlett-Packard a aidé l’autocrate russe Vladimir Poutine à consolider son pouvoir, révèlent dans une enquête au long cours David Crawford et Marcus Bensmann, journalistes pour notre partenaire allemand CORRECT!V. La cour de justice régionale de Leipzig devrait bientôt statuer sur cette vaste affaire de corruption.
Les faits
  • En novembre 1999, Vladimir Poutine lance une procédure d’achat d’un réseau informatique pour les services du procureur général. Le fabricant américain Hewlett-Packard remporte le contrat, bien que son offre ne soit pas la moins chère. HP exprime sa reconnaissance en payant au moins 7,6 millions d’euros en pots-de-vin.
  • L’argent finit dans les poches de fonctionnaires russes, parmi lesquels on trouve des procureurs et des agents des services secrets. Depuis, aucun procureur général russe n’a lancé d’enquête sur Poutine.
  • Le contrat n’aurait pas été possible sans l’aide des Allemands : la transaction d’HP était couverte par une garantie d’exportation d’Euler Hermes, qui appartient au groupe allemand Allianz.
La cour de justice régionale de Leipzig devrait bientôt statuer sur une vaste affaire de corruption. Le ministère public accuse l’entreprise américaine Hewlett-Packard (HP) d’avoir payé au moins 7,6 millions d’euros de pots-de-vin à de hauts fonctionnaires russes, afin de protéger sa position dominante sur le marché russe.
En réalité, les documents révèlent un scandale bien plus important. C’est Vladimir Poutine lui-même qui a autorisé cette affaire. Les pots-de-vin d’HP lui ont permis d’acheter la loyauté de toute une bande de procureurs, l’aidant ainsi à prendre le contrôle de tout le système judiciaire russe.
Le scandale peut être résumé en une phrase : l’argent sale de l’entreprise américaine Hewlett-Packard a aidé l’autocrate russe Vladimir Poutine à asseoir son pouvoir.
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Volonté de puissance.

mar, 28/07/2015 - 14:13
La Chine refuse de débloquer les avoirs iraniens bloqués dans ses banques conformément aux accords de Vienne. Elle propose de la restituer contre des importations de produits chinois en Iran ....
Central Bank of Iran: China refuses to unfreeze Iranian money($18 billion) under Vienna "deal", offers to release funds for imports by Iran.— Amir Taheri (@AmirTaheri4) 27 Juillet 2015
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