Ornela Vorpsi sera présente aux rencontres littéraires que le Courrier des Balkans organise à l'occasion de son 20ème anniversaire, le samedi 1er décembre. Rendez-vous dès 14h à La Bellevilloise (19-21 rue Boyer, 75020 Paris).
Pour Katarina, la nuit promet d'être interminable. Au matin, après une séparation longue et douloureuse, elle doit retrouver son amant à la beauté et à l'insouciance féroces. Plus jeune qu'elle, il appartient à l'âge des amours dont inexorablement Katarina se sent bannie. Elle vit (...)
L'homme contemporain, devenu un mutant de la société de consommation, est de plus en plus obsédé par les commencements. Il a faim de tout commencer et recommencer sans cesse. Un certain Guy Courtois en a d'ailleurs fait son gagne-pain et se propose de choisir pour les écrivains en mal d'inspiration – ce qui est le cas de notre héros – la première phrase de leur livre, puisque le plus important est de commencer. Entre les deux hommes s'engage alors une correspondance dans laquelle Guy Courtois révèle (...)
La visite programmée du prince héritier saoudien en Algérie, Mohamed Ben Salmane, n’est pas bien vue par les journalistes, après l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi dans un consulat saoudien à Istanbul.
Ils la dénoncent. Première à écrire un éditorial sur le sujet, la directrice du journal El Fadjr, Hadda Hazem, qui estime qu’il est de “notre devoir, en tant qu’Algériens, de nous opposer à la venue de Mohamed Ben Salmane”. “Après avoir été absous par Trump de tous les crimes depuis sa désignation comme prince héritier, qu’allons-nous gagner de cette visite ? Pour exécuter un ordre de Donald Trump et en protection des intérêts d’Israël, il (MBS) a fait baisser le prix du baril du pétrole de 82 à 52 dollars”, a écrit la journaliste. “Vous n’êtes pas le bienvenu, ô Ben Salmane !”, écrit-elle. La même radicalité a été partagée par le journaliste et écrivain Kamel Daoud qui a écrit sur Twitter que “Mohamed Ben Salmane est un assassin et celui qui va lui serrer la main à Alger sera son complice. Près de cent journalistes ont été tués en Algérie durant les années 90. Le 6 décembre, le prince viendra cracher sur leurs tombes”.
Pour Hamid Ghoumrassa, journaliste au quotidien arabophone El Khabar, la visite de Mohamed Ben Salmane aurait “été normale” sans l’assassinat du journaliste saoudien. Mais après cette affaire, “je suis contre sa venue malgré les tentatives du gouvernement algérien de blanchir” ce crime. L’avis est partagé par Zine Cherfaoui, le chef du service international du journal El Watan. “Avant l’éclatement de l’affaire Khashoggi, rappelle le journaliste, le discours de Mohamed Ben Salmane sur l’islamisme le rendait intéressant pour l’Algérie qui a payé le prix fort dans sa lutte contre le terrorisme. Mais avec l’affaire de l’assassinat du journaliste saoudien, son image est ternie, surtout s’il se confirme qu’il en est l’ordonnateur”. “Il devient, dès lors, un invité encombrant. Surtout que les journalistes algériens avaient payé de leur vie durant les années 1990”, indique Cherfaoui qui rappelle, néanmoins, que l’Algérie a déjà reçu des dirigeants dont les mains sont tachées de sang.
La visite du prince héritier entre dans le cadre de “son blanchiment, dans le monde arabe du moins, des suspicions qui l’accablent dans l’assassinat de Jamal Khashoggi”, fait remarquer Adlène Meddi, journaliste. “Sommes-nous en train de participer à cette opération de blanchiment ? Apparemment, c’est le cas si l’on se réfère à l’incongruité et au timing tardif du communiqué des AE concernant le crime contre le journaliste”, a-t-il ajouté. Un avis partagé par le chef de la rubrique internationale de Liberté, Lyès Menacer. “La venue de Ben Salmane en Algérie, alors que tous les soupçons pèsent sur lui dans l’assassinat de Jamal Khashoggi est une insulte à la mémoire de tous les journalistes emprisonnés ou assassinés pour avoir dénoncé les régimes totalitaires dans cette sphère qu’on appelle monde arabe et dont fait partie notre pays”, note le journaliste.
En plus des journalistes, une pétition est lancée sur les réseaux sociaux pour s’opposer à la venue du prince héritier saoudien. Des organisations de défense des droits de l’Homme, à l’image de l’une des ailes de la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme (Laddh), ont également dénoncé cette visite. Même des hommes politiques, notamment ceux issus de l’opposition, ont exprimé publiquement leur refus de voir le fils du roi Salmane fouler le sol algérien.
Ali Boukhlef
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Seize personnes ont trouvé la mort et 185 autres ont été blessées dans 398 accidents de la route enregistrés dans la wilaya de Guelma durant les dix premiers mois de l’année 2018, indique cette semaine le bilan de la Sûreté de wilaya. Le même rapport fait état de 288 accidents corporels enregistrés par les services de police. La même source indique que 76 mineurs et pas moins de 45 victimes de sexe féminin ont été blessés dans des accidents de la route durant cette même période. Selon les rapports communiqués à chaque fois par la police, les jeunes conducteurs sont les plus impliqués dans les accidents de la circulation survenus ces dernières années.
N. Guergour
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En grève illimitée depuis le 19 novembre dernier, les élèves du nouveau lycée d’Adekar n’avaient toujours pas repris, hier, le chemin des cours.
A travers cette action radicale de protestation, les lycéens entendent réclamer de meilleures conditions de scolarité notamment le chauffage dans les salles de cours dans une région montagneuse connue pour ses hivers très rudes.
Soutenus par l’Association des parents d’élèves, les grévistes exigent l’installation immédiate des chaudières à même de leur permettre de suivre leurs études au chaud dans ce nouvel établissement du secondaire ouvert il y a deux années.
«Il est impossible de reprendre les cours tant que les chaudières ne sont pas installées. Nombre de lycéens sont malades pour cause de froid dans les salles. Moi-même j’ai une bronchite», temoigne une gréviste.
Les lycéens grévistes regrettent «l’indifférence» des responsables du secteur de l’éducation, qui, indique-t-on, «ne semblent pas se soucier de leurs préoccupations». Il convient de signaler que dans les communes montagneuses à l’instar d’Adekar, où certains établissements scolaires ne sont pas dotés de moyens de chauffage, les apprenants se retrouvent contraints de sécher les cours durant les tempêtes de froid. Par ailleurs, les mêmes grévistes ont aussi soulevé le manque de moyens pédagogiques comme une bibliothèque, une salle d’informatique et une salle de sport. Ils demandent également, par la même occasion, l’approvisionnement régulier de leur établissement scolaire en eau.
Du côté de la Direction de l’éducation de Béjaïa, son premier responsable a annoncé que son service de l’équipement a été chargé d’établir un devis pour la prise en charge de l’installation d’une chaudière dans ce lycée.
Ouvert il y a deux années, ce nouveau lycée d’Adekar, d’une capacité d’accueil de 1 000 places pédagogiques, est doté d’une demi-pension de 300 rations par jour.
A. K.
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La question des soins palliatifs, de la création d’unité spécifique, prévue dans le cadre du Plan national anti-cancer, va faire l’objet d’une rencontre prochainement à Oran.
Dans un communiqué rendu public, l’EHU d’Oran informe que ce 29 novembre se tiendra une rencontre sur ce sujet avec la participation de plusieurs médecins de différentes spécialités.
La question des soins palliatifs se pose, comme expliqué dans le communiqué, par un «nouveau concept de soins qui correspond à une vision humaniste de la médecine préoccupée par la prise en charge de la souffrance globale du malade traversant une phase critique d’une affection potentiellement mortelle ou vivant la période terminale de sa vie. En sus, ces soins peuvent indubitablement influencer de manière positive l’évolution de la maladie et augmenter le taux de survie tout comme les autres traitements».
Organisée sous forme de table ronde, la rencontre avec la participation de spécialistes, de divers services de soins comme la réanimation, l’oncologie médicale, la médecine interne, la chirurgie générale et la radiothérapie, devra faire «le point sur les bases d’un plan d’action pour la promotion des soins de support et de soins palliatifs dans tous leurs aspects : organisation, fonctionnement, formation et recherche» et également pour apporter «au patient l’assistance nécessaire afin d’alléger ses souffrances, améliorer le confort des patients porteurs de pathologies lourdes et procurer le soulagement de la douleur et des autres symptômes gênants en mettant à leur disposition tout l’arsenal de soins palliatifs et de soutien», est-il expliqué.
Fayçal M.
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Une «délocalisation», même provisoire, voire itinérante du Salon international du livre d’Alger (Sila) a toujours été le souhait des habitants des villes de l’intérieur du pays. L’idée a fait son chemin.
Le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, a déclaré, samedi à Ouargla, que la prochaine édition du Salon national du livre, qui se tient pour la première fois dans la ville de Ouargla, «aura une dimension internationale». «La prochaine édition du Salon national du livre qu’abrite la wilaya de Ouargla, pour la première fois, aura une dimension internationale à la faveur de la participation des éditeurs étrangers au regard de l’environnement propice qu’offre la région pour accueillir de pareilles manifestations culturelles importantes», a souligné M. Mihoubi à l’ouverture de ce Salon à la bibliothèque principale de lecture publique Tidjani-Mohamed de Ouargla. «Il appartient dorénavant de choisir un espace spacieux pour accueillir les prochaines éditions de cet événement culturel afin de permettre aux éditeurs étrangers d’y prendre part et de découvrir la wilaya de Ouargla et son public», a-t-il ajouté. «Le ministère de la Culture tend, à travers cette manifestation nationale, à satisfaire des doléances soulevées lors de moult occasions», a notamment indiqué le ministre. Plus de 2 500 titres sont exposés au premier Salon national du livre de Ouargla organisé à l’initiative de l’Office national des droits d’auteurs et droits voisins (ONDA), en coordination avec le syndicat national des éditeurs du livre (Snel) et avec la participation de 15 maisons d’édition et de distribution de livres, implantées à travers le territoire national.
Le ministre de la Culture a en outre procédé à l’installation de Laïd Djellouli au poste de commissaire du Festival culturel international du livre, des lettres et de la poésie, qu’organise annuellement la wilaya de Ouargla. Le Salon national du livre de Ouargla qui se tient du 24 novembre au 2 décembre 2018, sous le slogan «Ouargla accueille le livre», a enregistré durant ses premiers jours, une importante affluence du public et des amoureux du livre.
Par ailleurs, lors de la cérémonie d’ouverture d’une antenne régionale de l’ONDA à Ouargla, couvrant plusieurs wilayas dans le sud du pays, le ministre a appelé à contribuer à la réussite de «cet important acquis», qui ne peut que satisfaire les acteurs du secteur de la culture, et d’en faire «une valeur ajoutée et de protection des droits d’auteurs, en plus de l’accroissement du nombre d’adhérents à l’Office, établi actuellement à près de 20 000 adhérents».
Mihoubi, qui avait auparavant visité le musée saharien, a souligné le grand rôle de cet espace culturel ouvert l’année dernière après des travaux de restauration et dont le répertoire est d’un apport certain pour les chercheurs et anthropologues cherchant à découvrir ou étudier l’histoire et la culture de cette région saharienne. Le ministre a souligné que son département œuvrera à recenser, répertorier, numériser et cataloguer les manuscrits en vu de leur préservation en tant que legs culturel national. Au passage, il a déploré le fait qu’il y ait des gens qui vendent des manuscrits algériens à des parties étrangères. «Cet état de fait est absolument inacceptable, car les manuscrits constituent un patrimoine national, dont le ministère de la Culture est, à juste titre, en droit de les posséder en priorité», a-t-il rappelé.
M. Azzedine Mihoubi a précisé que «des entreprises privées se chargent de la numérisation et du catalogage des manuscrits et que le ministère œuvre, en partenariat avec ces entités et à travers la bibliothèque nationale et les centres de manuscrits relevant du ministère, à cataloguer ces manuscrits et leur genre», ajoutant que «les manuscrits seront protégés en vertu de la loi de conservation du patrimoine culturel national 98/04». Au terme de sa visite dans la wilaya de Ouargla, Azzedine Mihoubi a présidé la cérémonie d’ouverture d’une conférence sur «la Révolution algérienne dans la poésie algérienne moderne et contemporaine», organisée par la Faculté des lettres et langues de l’université Kasdi- Merbah de Ouargla.
Dans son intervention, le ministre a relevé qu’il existe de nombreuses recherches sur la région de Ouargla et que le ministère s’emploie à inviter des chercheurs étrangers pour contribuer à l’approfondissement des travaux de recherche sur l’existence humaine dans la région, et ce, dans le cadre de l’histoire du peuplement humain dans l’Afrique du Nord.
Kader B.
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Par Farouk Zahi
Kamel Bouchama, cet ancien haut commis de l’Etat, dans sa consonance la plus noble, est, en même temps, cet intellectuel impénitent qui ne cesse d’étonner par ses productions, profuses et documentées. Il vient, récemment, de gratifier ses lecteurs d’une trilogie constituée de trois œuvres publiées entre 2008 et 2010 intitulée «La glorieuse épopée de nos ancêtres» et ayant connu chacune un succès mérité chez le lectorat. Epuisés en librairie, ils font aujourd’hui l’objet d’une réédition de haute facture dans un non moins attrayant coffret. Présentée au dernier Salon international du livre d’Alger, cette œuvre majeure de l’auteur augure d’une place de choix dans les fonds documentaires particuliers et surtout publics-collèges-instituts-hautes écoles.
De l’aveu même de l’auteur à qui certains pourraient prêter la prétention d’empiéter sur un domaine qui n’est pas le sien s’agissant d’histoire, celui-ci réfute toute tentative velléitaire de sa part. Bien au contraire, le récit national de toute nation s’alimente de différentes sources aussi bien populaires qu’académiques. L’histoire première de la France, pour ne citer que celle que nous connaissons le mieux, s’est construite sur beaucoup de mythes, de la Chanson de Roland qui a immortalisé le Col de Roncevaux au vase qui en fit de même pour Soissons.
Dans l’œuvre de Kamel Bouchama, il s’agit de nos ancêtres, qui sont racontés dans trois ouvrages différents, plutôt indépendants, depuis le Ier siècle avant Jésus-Christ à l’Émir Abdelkader et ses compatriotes en pays du Levant, avec leur dernier exode de 1911, en passant par ces Algériens, de fiers Berbères qui ont fait l’Andalousie, depuis Tariq Ibn Ziyad jusqu’à la prise de Grenade par Isabelle la Catholique. Nos ancêtres sont racontés au cours des siècles, dans cette trilogie, pour dire par quoi ils se sont caractérisés, par quoi ils ont brillé et comment ils ont géré leur existence chez eux et dans les pays du bassin méditerranéen qu’ils ont investis pour de nobles causes et à la libération et l’émancipation de leurs peuples des jougs féodaux ou obscurantistes.
Dans sa présentation de cette anthologie, oui, n’ayant pas peur des mots, Kamel Bouchama en dira ceci : «La présente trilogie, comme son nom l’indique, rassemble les trois ouvrages, déjà publiés distinctement dans les années passées, 2008 et 2010, et raconte nos ancêtres à travers les différentes périodes de notre Histoire, d’où son titre «La glorieuse épopée de nos ancêtres». Je rappelle, sans prétention aucune, que ces contributions ont eu un succès mérité et qu’il n’y a aucun exemplaire de ces trois ouvrages, en vente aujourd’hui, dans les librairies du pays. Ainsi, les réunir dans un seul coffret – après les avoir revues, corrigées et enrichies –, puisque les sujets sont étroitement liés, est une opération nécessaire qui permettra aux lecteurs de s’imprégner de l’apport de nos ancêtres en une lecture assortie, assidue et continue.
Pour rappel, voici les titres de cette
trilogie :
• De Iol à Caesarea à… Cherchell (les avatars historiques d’une cité millénaire).
• La clé d’Izemis (les Mémoires anachroniques de l’Andalousie perdue).
• Les Algériens de Bilâd ec-Shâm (de Sidi Boumediène à l’Émir Abdelkader (1187-1883).
Pour notre part, nous avons choisi, délibérément, de chahuter l’ordre de présentation en scrutant dans le passé historique de nos aïeux partis souvent sous la contrainte de l’oppression ou à l’appel de leurs frères en religion du Machrek. «Les Algériens de Bilad ec-Shâm» balayera large et ce sera de Sidi Boumediène (1187) à l’Émir Abdelkader (1883), soit près de 7 siècles de présence maghrébine au pays du Levant. Lors de la présentation première de l’ouvrage à Cherchell – ne dit-on pas qu’à tout seigneur, tout honneur ? –, la cité antique n’étant pas le berceau de l’auteur ?
De Sidi Boumediène à l’Émir Abdelkader, le survol de l’Histoire nationale semblait trop court. Les jeunes, notamment les étudiants et étudiantes, étaient comme «pétrifiés» par le verbe de l’auteur qui virevoltait entre la syntaxe d’El Maâri et celle de Flaubert. Cette nation, dira-t-il, a engendré des hommes et des femmes dont beaucoup de pays ne peuvent se targuer d’avoir engendrés. Sidi Boumediène, enfant de Séville, Bougiote ensuite Tlemcénien d’adoption, était un monument de l’érudition religieuse soufie. Illustre enseignant à l’Académie médiévale de Béjaïa, il aura consacré sa vie durant à la cause de l’Islam, mis en danger par les Croisades. Il répondra à l’appel de Salah Eddine El Ayoubi en 1187. Il perdra le bras gauche lors de la bataille de Hattin, contre les Croisés et les Templiers, commandés par le grand maître Gérard de Ridefort et par le roi de Jérusalem, Guy de Lusignan.
La colonie algérienne sera constituée d’hommes de foi, de lettres, de paysans et d’artisans. Le point de départ en sera cette expédition. Elle occupera à El-Qods le quartier dit «Bab El Maghariba» où Salah Eddine leur offrira un bien «habous» important. Depuis lors, les Algériens ont érigé une vingtaine de villes et de villages en Galilée, à Tibériade et au Golan. Au nombre de près de 1 million d’âmes, ils seraient de 600 000 pour la seule Halab, Alep. Ils ont conservé leurs attaches culturelle et linguistique. Ceux de descendance amazighe ont conservé la langue classique, c’est-à-dire celle qui ne comporte aucune intrusion linguistique étrangère. Faisant appel à des références documentées, l’orateur ne laissera aucun répit à l’auditoire, en l’inondant d’informations aussi surprenantes, les unes que les autres.
A sa libération de la forteresse d’Amboise, l’Emir Abdelkader avait opté de séjourner en Turquie. Il y séjournera pendant deux ans pour jeter son dévolu, en définitive, sur ce qui est connu aujourd’hui comme la Syrie. Reçu par la foule comme un véritable héros national, il marquera de son empreinte la vie de tout le Moyen-Orient arabe. Ses discours religieux étaient suivis par les exégètes affirmés. Le khedive d’Égypte, lui-même, l’aurait consulté avant le creusement du canal de Suez. C’est dire toute la considération vouée à cet illustre combattant doublé d’un érudit. Il a été tout aussi grand dans sa longue lutte que dans son abdication. En abdiquant, il faisait un acte de foi en épargnant l’«holocauste» à son peuple, écrasé par une machine de guerre disproportionnée en nombre et en outils de guerre. Humaniste et tolérant, il fit tout de même reculer l’occupation armée de la Syrie de 60 ans. A l’approche des 97 navires de guerre français dans la rade de débarquement en 1860, il se présentera à la capitainerie pour lancer un ultimatum aux forces coloniales, soit pour se retirer, soit pour périr. Il leur signifiait qu’il disposait présentement d’une armée aguerrie, pour détruire toute leur belliciste armada. Et ce n’est qu’en 1920 que l’occupation fut effective, bien après la disparition de l’Emir. L’orateur parlera abondamment de la descendance d’Abdelkader Ibn Mohieddine El Hassani El Djazaïri.
Elevés spirituellement dans l’honneur et le bon droit, ses fils firent de la cause arabe leur propre cause. L’histoire de l’Insurrection de 1871 de Cheikh El Haddad et d’El Mokrani élude celle de l’Émir El Mohieddine qui, soutenu par Bennacer Benchohra, levait une armée au Souf livrant bataille aux forces coloniales à Tébessa, Chréa et Meskiana. L’Emir Ali, bien avant Omar El Mokhtar, menait bataille contre les Italiens en Tripolitaine. L’Émir Abdelmalek menait sous la bannière ottomane sa bataille du Rif en prenant comme adjoint Abdelkrim El Khatabi. L’Émir El Hachemi, quant à lui, préféra à la fin de sa vie se retirer à Bou Saâda où il y est enterré. Son fils Khaled sera l’un des précurseurs de la lutte politique en inspirant la création de l’Etoile nord-africaine (ENA). Il pensait déjà à une action commune maghrébine dans la lutte anticoloniale. L’Émir Saïd constituait, en 1918, le premier gouvernement syrien. Emaillé d’anecdotes, le récit se déroulait comme un conte ; l’auditoire en «lévitation» était comme sustenté sur quelque 7 siècles de son histoire qu’il découvrait soudain. Il est certain que l’orateur avait et l’art et la manière pour rendre l’Histoire, généralement rébarbative, une Iliade homérique.
La descendance féminine de l’Émir n’en était pas moins engagée dans le sillage du patriarche. La princesse Amal, sa petite-fille, étudiante studieuse à Cambridge et camarade d’Indira Gandhi, fit preuve d’audace en abordant le président Nehru en visite d’Etat en Syrie. Elle demanda ni plus ni moins de soutenir le peuple algérien dans sa lutte contre l’occupant. L’affaire était conclue au moment du toast présidentiel. Mohamed Tajeddine El Hassani, issu de la communauté algérienne, a été président de la République syrienne entre 1941 et 1944. Il détenait ainsi le record de longévité présidentielle quand les mandats étaient écourtés à 6 mois.
De grands noms dans le monde des sciences marquèrent durablement l’histoire du Ec Shâm, Jawdet El Hachimi fut cet émérite mathématicien qui, de retour de la Sorbonne, revivifia les mathématiques arabes pour les inscrire dans la modernité. Le plus grand lycée de Damas porte jusqu’à ce jour son nom. Merci Si Kamel pour ce trophée de voyage, vous auriez pu vous contenter du douillet de la chancellerie – M. Bouchama a été ambassadeur et ministre plénipotentiaire à Damas – et des apparats du titre.
Dans le premier ouvrage De Iol à Caesarea à… Cherchell, il explique qu’au-delà du sentiment personnel et du désir de faire connaître la ville qui l’a vu naître et à laquelle il se dit très attaché, comme tout un chacun pour sa ville natale, il a aussi ce désir de susciter le même engouement et la même émotion chez les lecteurs pour les inciter à en savoir plus sur l’Algérie et son passé. Oui, son passé car Cherchell a été la prestigieuse capitale de la Maurétanie, au dernier siècle avant J.-C., du temps du roi savant Juba II et ensuite du temps de son fils, le roi Ptolémée de Maurétanie. Peu de nos compatriotes connaissent l’union de Juba II avec Cléopâtre Séléné, fille de Cléopâtre him self, dont le célèbre tombeau dit de la «chrétienne» se trouve à Sidi Rached à la périphérie de Tipasa. Le roi Ptolémée est un sang mêlé berbéro-égyptien. Cette information, qui n’est d’ailleurs pas de première main, aurait dû être opposée par nos médias à la presse pharaonique qui, dans ses insanités lors de l’épopée d’Oumdorman, se targuait de descendance de sang bleu.
Dans cet esprit, la quête de la vérité historique et son appel pressant pour la prise de conscience de l’Histoire exaltante de l’Algérie par les générations actuelles et futures ont conduit l’auteur à la résolution de faire connaître Iol, Caesarea, aujourd’hui Cherchell.
Cette ville, qui a été, en effet, capitale politique et administrative, capitale culturelle à un moment donné de l’Histoire de notre pays, et qui a vécu en osmose avec les autres villes et les autres régions d’Algérie, l’accompagnant dans toutes les péripéties et toutes les étapes historiques qu’elles ont connues.
L’Histoire de Cherchell, comme l’écrit le Dr Boualem Benhamouda dans la préface de l’ouvrage, est replacée donc dans le cadre national, replacé lui-même dans le cadre maghrébin, arabe et méditerranéen ; le lecteur n’a pas donc à s’étonner de trouver un certain nombre de digressions. Cependant, la formule des questions et des réponses, entre le petit-fils et le grand-père, donne de la vivacité au texte et libère l’auteur d’une narration chronologique qui risquait d’ennuyer le lecteur.
Celui-ci est invité plusieurs fois à prendre conscience de la richesse et de l’importance du patrimoine historique, linguistique et culturel de l’Algérie à travers l’exemple de l’une de ses villes, Cherchell.
En effet, Iol, Caesarea, Cherchell, la ville des rois berbères, la capitale qui s’est révoltée contre les injustices et les excès des Romains, a subi les assauts des turbulents Vandales, avant de devenir rayonnante de culture islamique et arabo-berbère. Elle a participé aux épopées des différentes dynasties du Maghreb central, elle a aidé ensuite les Turcs à refouler les assauts des pirates européens, comme elle a sauvé des milliers d’Andalous fuyant la répression et la christianisation forcée de l’Espagne catholique. C’est dans cet esprit qu’elle a accueilli des centaines de familles andalouses.
En 1830, elle s’est opposée farouchement à l’occupation française et s’est intégrée à la résistance de l’Émir Abdelkader et à celle de 1871, menée localement par les Beni-Menaceur sous la conduite de Malek El Berkani. Enfin, elle a été le foyer du nationalisme où ont mûri des responsables nationaux de la Révolution du 1er Novembre 1954 aux côtés des militants locaux. Foyer également de la culture arabo-islamique grâce à l’action du saint patron Sidi-Braham El Ghobrini. Jalouse de ses traditions ancestrales, la cité garde, jusqu’à ce jour, quelques vestiges, certes lapidaires, d’une culture multi-ethnique plusieurs fois millénaire.
Dans l’ouvrage, La clé d’Izemis ou (les Mémoires anachroniques de l’Andalousie perdue) nous saurons que de 711 à 1492, et bien plus tard, il y a eu des événements, beaucoup d’événements, où musulmans, chrétiens et juifs ont eu à se rencontrer, à s’allier et à se confronter, à s’unir et à se diviser, à s’aimer et à se haïr, à se soutenir et à se médire réciproquement… l’auteur remémore tout cela, mais n’oublie pas de dire là où nous avons réussi – Dieu est témoin de notre bilan positif –, comme il n’occultera pas là où nous avons failli…, souvent lamentablement. Là-aussi, l’Histoire ne sera pas oublieuse, dira-il !
Cette troisième œuvre de la trilogie est donc la transposition, dans le temps, d’une présence soutenue de nos ancêtres, dans un espace qui a longtemps brillé par une civilisation pluriculturelle qui s’épanouissait dans les modes de vie, la littérature, l’architecture et les autres sciences dont les nôtres étaient friands et passaient pour être les maîtres de l’époque.
Il remonte ainsi le temps, pour refléter également cette relation explicite entre deux mondes, plutôt deux cultures qui affichaient ostensiblement leurs pouvoirs, les attraits et les impulsions des populations des deux rives de la Méditerranée. A cet effet, les historiens disaient s’agissant d’architecture, d’art et de sciences, que l’Andalousie musulmane constituait une «perfection de l’esprit humain». Alors ce travail, conçu sous forme de récit historique, vient pour ressusciter, en même temps qu’exalter de nombreux souvenirs, ceux des Berbères et des Andalous, ou ceux des Andalous-Berbères, c’est-à-dire de ceux qui ont vécu ces interférences culturelles et qui les ont développées pendant de nombreux siècles, dans un pays qui «fut perçu comme puissance allogène à l’Europe par l’Occident chrétien alors en pleine mutation».
Il vient aussi, à partir de ce pathétique itinéraire de «clé», mais à l’origine de jeunes de Césarée – devenue Cherchell – ou d’autres jeunes de villes algériennes, qui sont partis avec le conquérant Tariq Ibn Ziyad, raconter nos ancêtres qui, des siècles durant, ont participé à la gloire de cet empire qui a brillé de tout son éclat pour, hélas, tomber dans le délabrement après la «Reconquista».
Cet ouvrage donc est une passionnante plongée dans le passé, à l’image des ouvrages qui ont été publiés par d’autres auteurs, ces géants de la littérature auxquels l’auteur n’a pas la prétention de se comparer et encore moins de se compter parmi eux, comme il le déclare lui-même.
«Je n’ai fait que m’exprimer dans cette forme d’écriture pour être à l’aise avec ceux qui me liront et leur donner le maximum de repères et d’événements, certes éloignés les uns des autres dans le temps, mais qui forment, dans l’étendue des éphémérides, une suite logique relatant un riche fragment de l’Histoire de nos ancêtres dans le vécu de l’épopée andalouse.»
Ecrits dans un style aéré, les trois ouvrages incitent à la lecture apaisée de hauts faits, œuvres de nos prédécesseurs qui s’imposèrent à un Occident déjà hégémonique, non pas par le glaive et la catapulte, mais par la plume et le parchemin. L’union était sacrée en dépit des origines ethniques multiples, la Reconquista n’a pas fait de distinction entre l’Arabe et le Berbère, même le Juif subira les affres de l’Inquisition. L’antisémitisme est aussi vieux que la Vieille Europe.
F. Z.
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Le cinéaste italien Bernardo Bertolucci est décédé hier des suites d’un cancer, à l’âge de 77 ans, à Rome. Il a marqué le septième art pendant plus de cinquante ans d’œuvres singulières comme Le Conformiste, Le Dernier Tango à Paris ou 1900.
Considéré comme «Le Dernier Empereur du cinéma italien», un titre inspiré de celui d’un de ses célèbres films, il était l’une des dernières grandes figures du cinéma italien et mondial.
Fils du grand poète italien Attilio Bertolucci, il est né à Parme en 1941. Sa vocation pour l’écriture apparaît dès l’adolescence. Sa rencontre avec le réalisateur Pier Paolo Pasolini, dont il devient l’assistant, le marque pour la vie. Il côtoie ensuite Sergio Leone, avec qui il travaille sur le scénario du Western Il était une fois dans l’Ouest. Bernardo Bertolucci réalise Prima della Rivoluzione, inspiré de La Chartreuse de Parme, en 1964, qui marque l’entrée du jeune réalisateur dans le monde du grand cinéma d’auteur.
Le Conformiste, avec Jean-Louis Trintignant, en 1970, est le récit, psychologique, intime, d’un homme qui tombe, contre toute attente, dans les pièges du fascisme. Dans la capitale française, le réalisateur tourne notamment en 1972, Le Dernier Tango à Paris qui provoque un énorme scandale en Italie, en France et dans le monde entier. En effet, les amours de Marlon Brando, un homme âgé, et Maria Schneider, une adolescente, choquent l’opinion. D’ailleurs, Maria Schneider affirmera avoir été traumatisée par la violence de certaines scènes.
En 1972, Bertolucci tourne 1900, fresque épique sur la naissance du communisme qui met, face à face, Robert De Niro dans le rôle d’un puissant et Gérard Depardieu dans celui d’un paysan. En 1987, il prend le cadre de la Chine pour raconter la vie du dernier empereur, un jeune souverain abandonné à lui-même, qui vit le désespoir au milieu du pouvoir. Bernardo Bertolucci «était un immense artiste et une personnalité hors normes qui a accompagné le cinéma italien du XXe siècle en devenant une figure majeure de son identité», ont réagi hier Pierre Lescure et Thierry Frémaux, président et délégué général du Festival de Cannes, dans un communiqué à l’AFP.
Le cinéaste italien «avait pour Cannes un lien indéfectible. Il est parti rejoindre son père Attilio, poète, et son frère Giuseppe, cinéaste, en laissant une trace ineffaçable dans l’histoire du cinéma», ont ajouté MM. Lescure et Frémaux. Bernardo Bertolucci avait présidé le jury du Festival de Cannes en 1990. Le cinéaste italien a reçu en 2011 la première Palme d’honneur de l’histoire du festival. «Brando, Depardieu, Trintignant, De Niro… Si Bertolucci a tourné avec les plus grands et les a magnifiés à l’écran, c’est parce qu’il était lui-même un géant», a estimé, pour sa part, le ministre français de la Culture Franck Riester, sur Twitter. «Il va manquer au septième art, cet art auquel il a tant donné», a ajouté le ministre français.
K. B.
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300 g de riz cuit, 1 tranche de pâté de dinde ou de poulet, 4 œufs, 100 g de fromage rouge râpé, 150 g de fromage blanc, 2 pincées de safran en poudre, 100 g de chapelure, 4 cuil. à soupe de farine, 1 bain de friture
Mélangez le riz cuit avec le safran, 2 œufs battus et le fromage rouge râpé. Assaisonnez. Formez une boule de riz de la grosseur d’un petit œuf. Glissez-y un dé de pâté de dinde et un autre de fromage blanc, puis refermez la boule avec du riz. Roulez-la d’abord dans la farine, puis dans les œufs battus et dans la chapelure. Confectionnez autant de croquettes que possible. Faites chauffer l’huile de friture à 180°C. Mettez-y les croquettes à dorer par trois. Egouttez-les sur du papier absorbant. Gardez-les au chaud à l’entrée du four préchauffé à 120°C. Servez les croquettes bien chaudes.
Conseils : Accompagnez les croquettes d’un coulis de tomates. Evitez l’utilisation du riz long, car il ne colle pas.
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