Journalisme de guerre : vous avez aimé 'Sarajevo 2012', vous adorerez 'Homs 2032'...
Médias en Bosnie-Herzégovine : Oslobođenje, 25 000 numéros et 73 ans de résistance
Bosnie-Herzégovine : les médias, la guerre et les divisions internationales
Journalisme de guerre : vous avez aimé 'Sarajevo 2012', vous adorerez 'Homs 2032'...
Médias en Bosnie-Herzégovine : Oslobođenje, 25 000 numéros et 73 ans de résistance
Bosnie-Herzégovine : les médias, la guerre et les divisions internationales
Written by Silvia Kotanidis,
© iQoncept / Shutterstock.com
After the many debates and declarations of principles on the future of Europe of recent years, the time for a more structured reflection on the future of Europe’s development has arrived. The new President of the European Commission, Ursula von der Leyen has pledged to establish a Conference on the Future of Europe, in an effort to give new impulse to European construction and bring Europe closer to citizens. At this stage, details of this initiative are still up for discussion. For Dubravka Šuica, the Commissioner who will take charge of the process, the inclusion of all citizens’ voices will be an essential characteristic of the Conference. However, how to ensure that European citizens are properly represented remains to be clarified.
Preparation of the Conference, in von der Leyen’s approach, will follow three steps: first, the elaboration of the concept, structure, timing and scope with Parliament and Council; then, design of a means to ensure that citizens participate as much as possible, including by fostering online participation for younger people; and last, making sure that appropriate follow-up is provided to the actions agreed by the Conference.
The Parliament has created a working group to contribute to the design of the Conference, in particular in respect of its structure, with a view to a vote in plenary. Parliament’s Committee on Constitutional Affairs (AFCO) has also launched discussions, confirming the eagerness of Parliament and its political bodies to play an active part from the beginning of this process.
The Conference on the Future of Europe should be an excellent opportunity to engage in more structured debate, with the intention to find concrete proposals to improve the way in which the EU works not only in terms of institutional dynamics, but also of its policies. Some have however cautioned that the initiative needs to be carried out with the utmost care, in particular on the follow-up to be given to its outcomes, so that it can remain a meaningful endeavour.
Read the complete briefing on ‘Preparing the Conference on the Future of Europe‘ in the Think Tank pages of the European Parliament.
Si les Américains savent mettre en scène leur vie politique, ce n’est pas le cas des Européens. L’Union européenne est la grande absente des films, des séries, des pièces de théâtre ou des romans : un sujet jugé aride et intraitable, non pas tant par les auteurs que par les producteurs, diffuseurs, éditeurs, qui campent sur leurs a priori. Il fallait avoir le culot et la bouteille de Costa-Gavras, 86 ans aux pelotes, pour s’attaquer de front à «Bruxelles» avec son vingtième film, Adults in the Room, qui sort mercredi sur les écrans, exactement cinquante ans après son mythique Z.
Un film sur l’Europe, cela mérite à tout le moins une «coulisse». D’autant que Costa-Gavras s’attaque à un sujet particulièrement difficile, celui de la crise de la dette grecque, ou plutôt son ultime rebond en 2015. Il retrace en deux heures passionnantes la période qui s’étend de la victoire de Syriza, alors un parti de la gauche radicale, lors des élections de janvier 2015, jusqu’au référendum du 5 juillet qui précède de quelques jours la capitulation en rase campagne d’Aléxis Tsípras, le Premier ministre grec, obligé d’accepter un plan d’austérité sans précédent pour éviter une sortie de l’euro.
La réalité brutale de l’Eurogroupe
Le réalisateur a un parti pris assumé puisque la crise est racontée du point de vue du seul Yánis Varoufákis, joué par l’excellent Christos Loulis. Un choix périlleux puisqu’il prend le risque d’affaiblir le film, l’éphémère ministre des Finances – éjecté du gouvernement grec en juillet 2015 – étant un personnage controversé, y compris dans son ancienne famille politique. Mais cinématographiquement, il se justifie : Costa-Gavras a voulu montrer la réalité brutale de l’Eurogroupe (l’enceinte où siègent les 19 ministres des Finances de la zone euro) contre lequel il batailla durant six mois.
Mais, pour ne pas être accusé de sombrer dans le pamphlet gauchiste, le risque dès que l’on parle de la Grèce, il ne pouvait pas (trop) s’éloigner de la réalité. Or Varoufákis, fidèle à son personnage d’outsider, a enregistré toutes les réunions auxquelles il a assisté au premier trimestre 2015 et en a tiré un livre un tantinet hagiographique, Conversation entre adultes, dans les coulisses secrètes de l’Europe. Il fournit donc la trame du film, Costa-Gavras ayant ainsi pu s’appuyer sur des dialogues authentiques.
«Il faut payer, payer, payer !»
Et c’est du brutal. L’UE n’a vraiment pas le beau rôle dans l’affaire, même si Costa-Gavras ne cache pas la responsabilité grecque dans le déclenchement de la crise. Mais son propos est ailleurs : il montre à quel point l’Eurogroupe est une instance non démocratique, opaque, ne rendant de comptes à personne. L’extrême arrogance allemande, Berlin ayant imposé sa domination à la zone euro, prend à la gorge : c’est une chose de le savoir, une autre de le voir à l’écran.
Les scènes avec Wolfgang Schäuble, le grand argentier d’Angela Merkel, sont d’ailleurs parmi les plus réussies : cloué sur sa chaise roulante, il n’est pas sans évoquer le docteur Folamour de Kubrick lorsqu’il hurle en plein Eurogroupe : «Il faut payer, payer, payer !»Avant d’avouer un peu plus tard à Varoufákis qu’à sa place il n’accepterait pas un programme d’austérité dont la Grèce ne se relèverait pas.
Ce film convainc que, sans une injection massive de démocratie, ce dont l’Allemagne ne veut évidemment pas entendre parler, l’Europe n’a guère d’avenir. Mais sa vraie force est surtout de démontrer brillamment que l’Union européenne est un sacré sujet !