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La Commission ne veut pas du Grexit, ce serait un échec collectif majeur (Pierre Moscovici)

Bruxelles2 Blog - Fri, 10/07/2015 - 18:14

Pierre Moscovici avec JC Juncker (crédit : CE)

(B2) A quelques heures d’une réunion décisive des ministres des finances et des Chefs d’Etat et de gouvernement de la Zone Euro, Pierre Moscovici, le commissaire européen chargé de l’Economie et des Affaires financières, a bien voulu répondre à nos questions. Au-delà d’un réel engagement européen, et d’une volonté d’aboutir à un accord avec les Grecs et l’ensemble de la Zone Euro, on sent aussi comment la confiance a pu être ébranlée par la négociation des derniers mois…

Jusqu’où l’Europe doit-elle aller pour maintenir la Grèce dans la zone euro ?

La situation est partagée. Il existe indéniablement chez beaucoup de chefs d’Etats et de gouvernement, chez la plupart des ministres des Finances, qui ont été confrontés à la situation avec plus d’une dizaine d’Eurogroupes depuis l’élection de Alexis Tsipras, une lassitude, parfois une irritation, en tous les cas, un manque de confiance qui doit, maintenant, être comblé. Il est certain qu’il faut tenir compte de cette donnée qui n’est pas que psychologique. De l’autre côté, il y a un sentiment de responsabilité partagée, un attachement à la zone Euro. Et la Zone Euro, c’est 19 membres, pas 18. Tout le monde est conscient de cette responsabilité. Pour arriver à réconcilier ces deux dimensions, il n’y a qu’une voie, c’est de dépasser les irritations, de surmonter, la lassitude, de transformer la responsabilité en volonté.

On sent beaucoup de pathos dans ce dossier, c’est la Grèce historique, la Grèce de Platon tout de même qui est là face à nous ?

C’est vrai. La Grèce n’est pas insignifiante dans l’histoire européenne. Elle ne l’est pas dans la démocratie, dans la philosophie, dans la poésie, la littérature, elle ne l’est pas à travers son histoire dramatique. C’est un des cœurs de la civilisation européenne. C’est sûr qu’il y a une dimension affective, sentimentale, culturelle, majeure, qui explique que tout le monde y passe autant de temps. Mais, au final, ce n’est pas quand même pas la psychologie qui l’emporte, c’est l’action et ce sont les actes. Il ne s’agit pas de savoir si on fait un accord avec Platon ou Homère, mais de savoir si la Grèce aujourd’hui est capable de réformer son économie pour se mettre à niveau de ce qu’implique l’appartenance à la Zone Euro.

Vous pensez justement que la Grèce est capable de faire encore un plan de réformes ?

Oui. Je pense qu’ils sont capables de le faire. J’ai senti cette semaine pour la première fois, se nouer un débat, au niveau nécessaire. Ils ont cette capacité, il faut qu’ils en aient aussi la volonté, la responsabilité. Mais ce qui compte, ce n’est pas le ton, ce sont les actes. Ce n’est pas le style, ce sont les positions. Il arrive un moment où on doit passer à l’acte, où on doit délivrer, comme disent les anglo-saxons. Ce moment est arrivé. C’est l’heure de vérité…

On est au moment critique alors ?

C’est vrai. Nous sommes dans la dernière ligne droite. C’est la négociation de la dernière chance. Ce week-end est un week-end décisif, je ne dirai pas historique car ce n’est pas la fin de l’histoire. Dans l’hypothèse positive, on n’en aura pas, en effet, terminé avec ce dossier. Et on commencera à négocier un programme d’assistance.

Sur quelle base va-t-on négocier ?

La première demande du programme d’assistance financière est arrivée hier matin (mercredi) avec des promesses de réforme qui ont été plutôt bien accueillies, notamment sur la partie fiscale, la TVA, et les retraites. Mais nous attendons maintenant comme base d’un accord possible, des propositions concrètes, complètes, tangibles, précises de Alexis Tsipras. C’est surtout cette base là que se nouera, ou non, cette négociation de la dernière chance, d’ici dimanche

Comment pouvez-vous en 24 heures analyser que le plan est crédible ?

Nous avons déjà toutes les données et connaissons tous les paramètres. Les cinq derniers mois n’ont pas été inutiles. Nous allons regarder si le programme qui nous est fourni est, d’abord, sérieux sur le plan économique ; ensuite, financièrement soutenable, en prenant en compte les données économiques et financières du pays qui ne se sont pas améliorées ces derniers temps.

Pourquoi ne pas reprendre le plan proposé auparavant ?

On ne peut pas faire un copier-coller. La situation d’incertitude a eu un impact massif sur l’économie grecque qui est maintenant en récession. Les données financières se sont détériorées. La fermeture des banques n’a pas aidé. Les données financières se sont détériorées. Nous devons évaluer le sérieux économique, la soutenabilité financière, la cohérence d’ensemble.

La restructuration de la dette n’est-elle pas une clé de la négociation ? Je crois que vous n’aimez pas ce mot de « restructuration », parlons de soutenabilité de la dette alors ?

Cette question devra être traitée le moment venu. Mais en son temps. Aujourd’hui, le processus est clair. Il y a sur la table, une demande de programme d’assistance financière. Et il y a des remboursements qui doivent être faits, à hauteur de 4,22 milliards pour le 20 juillet. Ce qui doit être décidé ce week-end, c’est si premièrement, des ressources financières sont dégagées pour permettre à la Grèce de procéder à ce remboursement alors que Grèce n’a pas ses ressources Deuxièmement, si les négociations s’engagent pour un nouveau programme, Et pour çà il faut une autorisation de certains parlements, à commencer par le parlement allemand, le Bundestag. Dans ce contexte, on pourra alors parler de la dette dans un cadre qu’il convient de définir. Enfin, la condition de tout, ce qui déclenche le financement et les négociations : ce sont les réformes.

L’Etat grec est-il à la hauteur ?

Le vrai problème, dans cette affaire depuis l’origine, c’est que la Grèce n’a ni une économie ni un Etat qui soit à la hauteur qui implique l’appartenance à la Zone Euro. Si nous demandons des réformes, ce n’est pas pour infliger plus d’austérité au peuple grec. Il n’y en aura pas. C’est pour que ce pays fasse enfin des réformes pour lui permettre d’avoir une économie moderne, de se mettre à niveau de ses partenaires, de retrouver le chemin de la croissance, de l’emploi et de la justice sociale.

Qu’est-ce qui convaincra tout le monde ?

La qualité des réformes et la capacité du gouvernement grec à les mettre en œuvre. Il est important d’avoir une liste d’actions prioritaires, avec des réformes qui soient votées dans les prochaines semaines voire les prochains jours. C’est un critère. La réforme fiscale et de la réforme des retraites notamment. Il faut enclencher un cycle de réformes.

Mais le peuple grec souffre de ces réformes sans cesse ?

Je suis conscient des sacrifices que cela demande au peuple grec. C’est pour lui que nous agissons. Tout le monde sait la souffrance qu’il a endurer : la perte de 25% de PIB, les 50% de jeunes au chômage, les 30% de Grecs sous le seuil de pauvreté. C’est la raison pour lequel il est nécessaire aussi d’envisager un plan d’aide humanitaire. La Commission européenne y est bien sûr prête.

On pourrait se dire après tout, allez les Grecs hors de la Zone Euro, non ?

Non. Le Grexit serait un échec collectif. Nous ne devons pas nous y résigner. Nous devons faire notre devoir, agir en responsabilité, faire preuve de solidarité à l’égard de la Grèce mais, en même temps, faire preuve d’exigence, non pas une exigence idéologique mais une exigence pour le bien de la Grèce et des Grecs.

Le Grexit n’est donc pas une solution ?

Ce n’est pas une solution que souhaite la Commission européenne. La Commission ne veut pas du Grexit. Depuis des mois, depuis des années, la Commission est mobilisée pour l’intégrité, l’irréversibilité de la Zone euro. Et la Zone Euro, c’est à 19 ! Le Grexit serait un échec collectif, majeur. Nous ne devons pas nous y résigner.

Pourtant, vous travaillez bien sur un scénario de sortie ?

Nous ne sommes pas en train de travailler de manière équivalente sur les différents scénarios. En même temps, la responsabilité de la Commission est de se préparer à toutes les situations. Si d’autres éventualités que celle que nous souhaitons – un bon accord – surviennent, on saura faire face.

Y-aurait un risque de contagion ?

La Zone euro est solide, elle a tous les pare-feux nécessaires pour se prémunir d’un choc. Nous sommes prêts à toutes les éventualités. Mais, encore une fois, ce n’est pas là dessus que nous travaillons. Ce n’est pas ce que nous souhaitons.

Au-delà des conséquences économiques pour la Grèce, le Grexit serait un aveu d’échec politique pour l’Europe également ?

C’est le projet politique de l’Euro qui serait entamé. L’Euro est une monnaie unique. Cela suppose l’intégrité — tout le monde y est — et l’irréversibilité — tout le monde y reste —. Un Euro dont on pourrait partir deviendrait une simple zone de taux de change fixe. Et l’histoire monétaire a prouvé que les zones de taux de change fixe ne survivent pas dans la durée. Etant attaché à l’idée de l’Euro, je suis attaché à l’irréversibilité de l’Euro. Cela ne veut pas dire qu’il faut le souhaiter à tout prix. On en connait le prix, les conditions. Les conditions, ce sont que les réformes proposées par le gouvernement Tsipras soient crédibles et les engagements à mettre en œuvre soient solides.

… Et un sacré encouragement à tous ceux qui veulent la fin de l’Euro, et aux extrêmes ?

Je crois que spontanément, intuitivement, les Européens sont attachés à l’Euro. Car ils savent que c’est un élément de stabilité, de force, d’ancrage tout à fait essentiel. On ne doit pas jouer avec çà. Les populistes jouent avec ce sentiment. Nous ne devons pas leur céder. C’est vrai que çà fait aussi des paramètres dont on doit tenir compte, dans tous les pays européens. Il ne faut jamais céder au populisme, jamais.

Nicolas Gros-Verheyde

version longue de l’interview de P. Moscovici publiée ce matin dans Ouest-France et Sud-Ouest

Tenmat-High-Quality Engineering Materials and Bearings for the Naval Industry

Naval Technology - Fri, 10/07/2015 - 16:39
Tenmat Ltd has been providing high-quality engineering materials for more than 100 years.

Sharing Data over Challenging Military Networks

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This paper describes the challenges for sharing data in deployed environments and how they are then complicated by the performance of the available military networks in ensuring a consistent and holistic view of data.

Northrop to support US Marine Corps' H-1 helicopter upgrade programme

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Northrop Grumman has secured a contract from the US Navy’s Naval Air Systems Command to provide next-generation mission computer for Lot 12 of the Marine Corps' H-1 helicopter upgrade program.

Kalashnikov Concern unveils new military assault boats

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Kalashnikov Concern has unveiled its new military assault boats at the International Maritime Defense Show (IMDS 2015) in St Petersburg, Russia.

India may lease second nuclear attack submarine from Russia

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India is reportedly planning to lease another nuclear attack submarine from Russia as part of the Chakra 3 project, in a bid to strengthen the country's naval capabilities.

Kongsberg sonar systems selected for Swedish Navy’s patrol boats

Naval Technology - Fri, 10/07/2015 - 01:00
The Swedish Navy has selected Kongsberg Maritime sonar systems to install on its Tapper-class fast patrol boats.

Le Grexit sera-t-il la dernière pièce du jeu grec?

Bruxelles2 Blog - Thu, 09/07/2015 - 23:15

(B2) Le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, ne jouerait-il pas finalement le Grexit, acculant les Européens à se résoudre à cette solution ultime. « C’est une question sur laquelle on s’interroge tous » nous a confirmé un haut diplomate européen reflétant ainsi le sentiment général. « De plus en plus de pays se demandent ouvertement quel est le plus grand risque : celui de voir la Grèce quitter la Zone Euro ou qu’elle y reste. Pour les Allemands, par exemple, le maintien de la Grèce dans la Zone Euro devient une faiblesse. »

Demain, c’est toujours demain !

Intervenant devant le Parlement européen à Strasbourg, mercredi, le Premier ministre Alexis Tsipras n’a rien fait pour démentir vraiment ces craintes. Certes il a bien promis de proposer de présenter « demain (ce jeudi), des propositions concrètes pour un accord juste, des propositions de réforme fiables ». Et il affirme ne pas vouloir la rupture. « Le choix du peuple grec n’est pas la rupture avec l’Europe. Mais le retour aux principes fondateurs : démocratie, égalité, dialogue ». Mais ce n’est pas la première fois que le gouvernement grec fait cette promesse. Et la lassitude gagne même ceux les plus enclins à comprendre. « Vous parlez de réformes mais on ne voit jamais de propositions concrètes de réformes » a souligné Guy Verhofstadt, ancien Premier ministre belge et chef du groupe libéral et démocrate au Parlement européen, particulièrement énervé durant la séance de ce mercredi. « Pour le gouvernement grec, c’est chaque fois ‘demain’», avait déjà indiqué la présidente lituanienne, Dalia Grybauskaitė, qui ne croit plus à la bonne foi d’Athènes. L’option du Grexit imposé deviendrait pour Alexis Tsipras, l’équivalent moderne de la lutte des classes, non une finalité, mais un moyen, pour pousser les Européens à une révolution interne.

Un scénario préparé par les institutions au cas où…

Les institutions européennes qui s’étaient d’ailleurs jusqu’à présent refusées d’envisager une sortie de la Zone Euro l’évoquent désormais ouvertement… et s’y préparent activement. Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a reconnu « préparer un plan en cas de Grexit ». « Il appartient aux autorités grecques de rester dans la zone euro » a précisé le vice-président de la Commission, chargé de l’Euro, Valdis Dombrovskis. La Commission ne souhaite « exclure aucun scénario. C’est un signe de sens de responsabilité que de se préparer au pire. Nous espérons œuvrer pour le mieux. Mais nous nous préparons au pire » a justifié, mercredi, face à la presse, Mina Andreeva, la porte-parole adjointe de la Commission européenne.

Le gong sonne trois coups

« Le temps est complètement passé » indiquait mardi le Premier ministre néerlandais Mark Rutte « Soit un petit miracle se réalise et les Grecs présenteront des propositions sérieuses et crédibles, soit les Grecs ne le font pas, avec toutes les conséquences que cela comporte pour l’économie grecque ». La Grèce a déjà soumis une demande d’aide. Mais hier soir, elle n’avait pas encore présenté ce qu’attendent tous les créanciers et les Etats membres : un programme de réformes. Athènes a jusqu’à minuit ce jeudi pour le présenter. Ce plan d’austérité devra ensuite être « jaugé » par les « institutions » représentant les créanciers (Commission européenne, Banque centrale européenne, FMI) avant d’être soumis à l’Eurogroupe samedi et au Sommet des 28 dimanche. Plus que trois jours avant le gong final !

Un avis des services juridiques

Selon les informations que j’ai recueillies, les services juridiques de la Commission comme du Conseil de l’UE ont été consultés sur les procédures à suivre. Un préalable nécessaire dans cette affaire. Les traités en vigueur ne prévoient, en effet, aucune porte de sortie pour la Zone Euro. La seule possibilité prévue est celle de sortie de l’Union européenne. Mais l’un n’est pas lié à l’autre automatiquement. Selon le résultat de cette consultation, une des possibilités utilisables, en l’absence d’autre disposition, est d’utiliser l’article ‘fourre-tout’ (article 352 *) du Traité, qui permet toute autre action que n’aurait pas prévu le Traité. Mais cela nécessite …. l’unanimité de tous les Etats membres pour ce type de décision.

Une décision de Grexit ne pourrait donc être approuvée sans l’aval — ou au moins l’abstention constructive —  de la Grèce comme des Etats non membres de la Zone Euro, ainsi que du Parlement européen ! Si un seul pays met son veto à cette décision, le Grexit ne serait donc pas possible. Et l’Europe se retrouverait dans une situation impossible, voire encore plus confuse. Une question ultra sensible. C’est la raison, entre autres, de la convocation par Donald Tusk d’un sommet à 28, dimanche, pour que tous les Etats membres soient associés à l’irrévocable…

(Nicolas Gros-Verheyde)

Papier publié dans une première version dans Sud-Ouest jeudi matin et rallongé et détaillé notamment sur les aspects juridiques

Article 352 = Si une action de l’Union paraît nécessaire, dans le cadre des politiques définies par les traités, pour atteindre l’un des objectifs visés par les traités, sans que ceux-ci n’aient prévu les pouvoirs d’action requis à cet effet, le Conseil, statuant à l’unanimité sur proposition de la Commission et après approbation du Parlement européen, adopte les dispositions appropriées. Lorsque les dispositions en question sont adoptées par le Conseil conformément à une procédure législative spéciale, il statue également à l’unanimité, sur proposition de la Commission et après approbation du Parlement européen.

Histoire : les cinq guerres de Zeev Sternhell

Blog Secret Défense - Thu, 09/07/2015 - 17:26
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