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Juncker en gardien du temple. Ses douze commandements pour une Europe souveraine

Bruxelles2 Blog - Thu, 13/09/2018 - 20:30
(B2) Dans son discours sur l'état de l'Union  mercredi (12 septembre) par le président de la Commission Jean-Claude Juncker n'a pas fait qu'énoncer des propositions, les dernières de cette Commission (lire : Juncker : ses (dernières) propositions de pour une Europe plus forte), il en a profité pour énoncer ce qu'on peut appeler les commandements de Juncker […]

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La Commission propose de révolutionner la politique étrangère de l’UE : abandonner l’unanimité

Bruxelles2 Blog - Thu, 13/09/2018 - 16:32
(B2) Nichée dans l'ensemble des propositions faites par la Commission européenne par Jean-Claude Juncker, mercredi (12 septembre), dans son discours sur l'état de l'Union, figure une proposition, ambitieuse, qui va sûrement faire couler de l'encre dans les rangs des diplomaties européennes : le passage à la majorité qualifiée pour un certain nombre de domaines décisifs […]

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Les sanctions européennes contre les entreprises russes pleinement justifiées (Tribunal)

Bruxelles2 Blog - Thu, 13/09/2018 - 12:30
(B2) Le Tribunal de l’UE a confirmé ce jeudi (13 septembre), les mesures restrictives adoptées par l'Union européenne à l’encontre de plusieurs géants bancaires, pétroliers (Rosneft) et gaziers russes (Gazprom), dans le cadre de la guerre en Ukraine. Les juges estiment que le Conseil a « suffisamment motivé » sa décision. Cette motivation a permis […]

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Sanctions prolongées contre Russes et Ukrainiens ‘déstabilisateurs’

Bruxelles2 Blog - Thu, 13/09/2018 - 10:25
(B2) L'Union européenne a décidé, mercredi (12 septembre) de proroger pour une nouvelle période de six mois les mesures restrictives (interdiction de visas et gel des avoirs) liées « aux actions compromettant ou menaçant l'intégrité territoriale, la souveraineté et l'indépendance de l'Ukraine ». La décision 2014/145/PESC avait été prise en mars 2014, en réaction aux […]

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Transformer la MPCC en véritable QG européen ?

Bruxelles2 Blog - Thu, 13/09/2018 - 08:34
(B2) Faut-il transformer l'actuel commandement des missions non-exécutives de l'UE en un vrai commandement de conduite militaire voire civilo-militaire ? Ou en prendre le chemin ? Faut-il y associer les civils ou ne garder que des fonctions purement militaires ? A ces questions déjà anciennes, le débat a rebondi récemment au sein des ministres de […]

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Le Parlement européen veut une interdiction totale des robots tueurs

Bruxelles2 Blog - Thu, 13/09/2018 - 08:14
Les députés européens demandent l'élaboration d'une position commune sur les systèmes d'armes létales autonomes. Dans une résolution adoptée, mercredi 12 septembre, à une écrasante majorité (566 pour, 47 contre et 73 abstentions), le Parlement estime qu’il est « extrêmement important d’empêcher la mise au point et la production de tout système d’armes létales autonome dont les […]

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Polonais, Roumains et Turcs sont d’accord : la sécurité européenne c’est l’OTAN. Point

Bruxelles2 Blog - Wed, 12/09/2018 - 19:30
(B2) Réunis à Bucarest mardi (11 septembre) les chefs de la diplomatie polonaise, roumain et turc ont adopté une déclaration commune dont la vertu principale est de réaffirmer haut et fort la vertu première de l'Alliance atlantique comme « fondement de la sécurité ». Aucune mention à l'Union européenne. C'est logique ... Discuter des priorités […]

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Les (dernières) propositions de Juncker pour une Europe plus forte

Bruxelles2 Blog - Wed, 12/09/2018 - 16:42
(B2 à Strasbourg) Dans son traditionnel discours sur l'état de l'Union, ce mercredi 12 septembre, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker a plaidé pour que l'Union européenne, déjà puissance économique, fasse un effort supplémentaire pour prendre pleinement sa place sur la scène internationale. Cela passe par notamment par des réformes en interne. Détails […]

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Lutte contre le terrorisme. La Commission propose la suppression rapide des contenus haineux en ligne

Bruxelles2 Blog - Wed, 12/09/2018 - 16:03
(B2) La Commission européenne a proposé, mercredi (12 septembre), de renforcer la lutte contre les contenus à caractère terroriste en ligne, en mettant en place une série de règles de façon obligatoire. Le texte proposé, un règlement, doit désormais être approuvé en codécision par le Parlement européen et le Conseil. L'objectif est de boucler son […]

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Le Parlement européen demande d’ouvrir la procédure de l’article 7 contre la Hongrie

Bruxelles2 Blog - Wed, 12/09/2018 - 14:25
(B2 à Strasbourg) Le Parlement européen a finalement franchi l'obstacle politique, à une nette majorité. Il a appelé mercredi (12 septembre) l'Union européenne à déclencher la procédure de l'article 7 contre la Hongrie. La leçon d'histoire du Premier ministre hongrois Viktor Orbán, venu en personne défendre la position nationale, n'a pas suffit  Le rapport de […]

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Carnet (12.09.2018). Confidentiels (COPS, Sommet, Credendino). Défense (Pologne-division mécanisée, France-budget). Diplomatie (Libye-ONU, Cisjordanie-Parlement, UE-USA-Mogherini, Russie-manifestations, Egypte-peine de mort). Sécurité (Agence-texte,...

Bruxelles2 Blog - Wed, 12/09/2018 - 11:05
(B2) Parus récemment : Le retour des réfugiés syriens doit être indépendant d’une solution politique (Michel Aoun) Florence Parly veut mettre fin au ‘Club med de la bureaucratie’ et faire revenir l’ambition. Ca décoiffe (blog) Naufrage au large de la Libye : une centaine de morts La Grèce est le pilier de la stabilité européenne […]

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Le retour des réfugiés syriens doit être indépendant d’une solution politique (Michel Aoun)

Bruxelles2 Blog - Wed, 12/09/2018 - 10:10
(B2 à Strasbourg) Devant le Parlement européen réuni en plénière à Strabourg, mardi (11 septembre), le président libanais Michel Aoun a tenu à souligner la charge que représente les réfugiés syriens pour le pays du Cèdre. Il dénonce l'incapacité de la communauté internationale à 'prendre sa part' Lier le retour des réfugiés syriens à une […]

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Florence Parly veut mettre fin au ‘Club med de la bureaucratie’ et faire revenir l’ambition. Ca décoiffe

Bruxelles2 Blog - Tue, 11/09/2018 - 17:35
(B2 à Paris) « L'Europe était un rêve, une ambition. Et nous l'avons laissé devenir un Club Med de la bureaucratie ». La phrase est forte et ne sera sans doute pas tout à fait appréciée dans les couloirs européens. D'autant qu'elle n'émane pas d'un opposant déclaré à l'Europe, mais d'une de ses partisanes affichées, […]

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Naufrage au large de la Libye : une centaine de morts

Bruxelles2 Blog - Tue, 11/09/2018 - 17:17

(B2) « Plus d’une centaine de personnes seraient mortes après un naufrage au large des côtes de la Libye il y a une semaine » révèle l’ONG Médecins sans frontières sur son fil twitter.

Entre Malte, Italie et Libye

L’évènement se serait produit le 1er septembre, « dans les eaux entre la Libye et l’Italie et Malte » confirme Flavio Di Giacomo le porte-parole de l’OIM, l’Organisation internationale des migrations. « Selon les autorités libyennes, au moins 25 personnes ont été portées disparues (+ 2 personnes sauvées), mais il est possible qu’il y ait plus de victimes. »

Quelques survivants pris en charge à Khoms

La nouvelle n’est révélée que maintenant. Ce n’est que lorsque les équipes médicales de MSF ont pris en charge (au niveau de l’assistance médicale) un groupe de 276 personnes, dont des survivants du naufrage, que la nouvelle a pu être connue.

Plus aucun bateau d’ONG disponible

Pour l’ONG SOS, il n’y actuellement « aucun bateau d’ONG » en ce moment dans la zone de Méditerranée centrale. « Moins de moyens de sauvetage et pas de témoins » signifie plus de naufrages. Car les migrants continuent de « fuir l’enfer libyen », à n’importe quel prix.

L’Europe ne devrait pas nous laisser mourir

« Je ne serais pas allé en mer s’il n’y avait pas eu de guerre à Tripoli » raconte un survivant du récent naufrage à MSF. « J’ai vécu en Libye pendant dix ans et je travaillais à Tajoura. » « Même si l’Europe ne voulait pas nous accorder l’asile, ils ne devraient pas nous laisser mourir en mer » dit-il.

“I would not have gone to sea if there were not a war in #Tripoli. I have lived in #Libya for 10 years and I was working in Tajoura. Even if Europe didn’t want to give us asylum, they should not leave us dying at sea” – a survivor of the recent shipwreck pic.twitter.com/IboIGQNJJX

— MSF Sea (@MSF_Sea) September 11, 2018

(NGV)

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La Grèce est le pilier de la stabilité européenne en Méditerranée (Alexis Tsipras)

Bruxelles2 Blog - Tue, 11/09/2018 - 16:30
(B2 à Strasbourg) Trois ans après sa première intervention en tant que nouveau Premier ministre grec, Alexis Tsipras est venu, plus sûr de lui, dire aux députés européens réunis en session au Parlement européen, qu'une autre Europe était possible. A condition de faire front face au "monstre du chauvinisme" et tourner le dos au néolibéralisme […]

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Les Britanniques se retirent de l’opération Sophia

Bruxelles2 Blog - Tue, 11/09/2018 - 12:30

(B2 exclusif) Les Britanniques ne seront plus qu’une force associée à l’opération maritime européenne anti-trafics en Méditerranée (EUNAVFOR Med / Sophia). Ce qui équivaut à un simili retrait de l’opération.


Le HMS Echo qui a participé à l’opération Sophia est désormais le navire amiral de l’opération de l’OTAN Sea Guardian (crédit : marine britannique)

Que signifie être associé ?

Les Britanniques continueront de fournir des moyens maritimes au cas par cas à l’opération Sophia. Mais ceux-ci n’opéreront plus dans le cadre de l’opération Sophia dans la chaîne de commandement européenne. Ils interviendront sur une décision prise par le commandement britannique, et pour les missions qu’ils auront choisies, en réponse le cas échéant à une demande de Rome (1). Depuis l’été, ainsi, il n’y a plus de navire arborant le White Ensign (le pavillon de la Croix de Saint-Georges) dans l’opération. Ce qui constitue un changement singulier (2). Les Britanniques ont contribué depuis le début, et ceci de façon régulière, avec un navire et des moyens de renseignement et d’information, à l’opération (lire : Face à la tragédie en Méditerranée, le Royaume-Uni répond « présent »).

Pourquoi cette décision ?

Les Britanniques ont fait connaître leur décision aux responsables européens, qu’ils ont rapidement mise en œuvre. Une mesure qui tient à l’arrivée prochaine du Brexit (mars 2019 normalement), mais aussi et surtout au changement de position de Rome sur le port de débarquement. La décision du gouvernement d’abandonner son obligation d’accueillir, comme port de débarquement, les migrants et réfugiés récupérés en mer, lors d’opérations de secours (SOLAS) par les navires, a été perçue comme un signal d’alerte. Pour Londres, hors de question de se retrouver avec des personnes à bord, qui ne pourraient être débarquées immédiatement dans un port proche.

Le Royaume-Uni reste très présent en Méditerranée

Les navires britanniques continueront de patrouiller dans la zone méditerranéenne, où ils disposent de deux bases (à Gibraltar et à Chypre) et de participer aux opérations … de l’OTAN. Ainsi le navire hydrographique HMS Echo (H-87), qui a participé à l’opération Sophia, est devenu ainsi le navire amiral de l’opération de l’OTAN Sea Guardian.

(Nicolas Gros-Verheyde)

(1) Un peu comme le fait la France dans l’océan indien en contribuant au coup par coup à l’opération anti-piraterie de l’UE (EUNAVFOR Atalanta).

(2) Londres n’est pas le seul à avoir sa décision. Pour diverses raisons, deux autres pays habitués des opérations maritimes — Pays-Bas et Belgique — ont déjà décidé de ne plus fournir pour 2018 et 2019 de moyens

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Des bases militaires extérieures partageables entre alliés ?

Bruxelles2 Blog - Tue, 11/09/2018 - 08:01
(B2) C'est une des idées concrètes qui pourrait nourrir l'Initiative européenne d'intervention (IEI ou EI2), lancée par la France : permettre à chaque pays y participant de bénéficier des infrastructures extérieures de chacun des autres pays. Il ne s'agit pas d'une gestion ou d'une mise en commun, ni même d'une ouverture permanente, mais plutôt de […]

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Que cache la candidature de Manfred Weber à la Commission ?

Bruxelles2 Blog - Tue, 11/09/2018 - 07:11

(B2) Manfred Weber, l’eurodéputé allemand CSU, président du groupe politique du PPE au Parlement européen, vient d’annoncer sa candidature à la tête de liste du PPE, et, s’il l’emporte, à la tête de la Commission européenne. Une candidature sérieuse, soutenue par Berlin, et qui ne semble pas susciter d’opposant sérieux (1).

Manfred WEBER présentant sa candidature à la tête du PPE pour les élections européennes (crédit : Parlement européen)

Une candidature à forte logique interne…

La CDU-CSU est le principal parti du groupe du parti populaire européen. Il n’y a pas eu de candidat allemand à la Commission européenne depuis plusieurs dizaines d’années. L’homme, peu connu du grand public, a réussi (jusqu’ici) à conserver une unité malgré les divisions entre les partisans d’une Europe politique, les partisans d’une intégration plus profonde sur tous les pans économiques sociaux et extérieurs, et les partisans d’une Europe classique, grand marché avant tout. Il vient du côté ‘conservateur’ du parti, traduisant l’évolution du groupe vers la droite. Cette candidature n’en représente pas moins — si elle est approuvée — une sévère baisse d’ambition pour la Commission européenne.

… mais quelques questions se posent

Weber a-t-il tenu rôle de premier plan ?

Ce n’est pas un critère officiel de nomination. Mais c’est l’un des premiers critères ‘non écrits’ pour prétendre au poste. Il faut faire partie du ‘club des chefs’. Depuis Jacques Delors, tous les présidents de la Commission ont tenu un rôle de premier plan dans leurs pays : de Jacques Santer, le Luxembourgeois, à Jean-Claude Juncker, son compatriote, en passant par l’Italien Romano Prodi ou le Portugais José-Manuel Barroso, tous ont été premiers ministres dans leur pays avant de passer à Bruxelles. Logique : les chefs d’État et de gouvernement veulent propulser à l’exécutif européen un des leurs, un de ceux qui a une histoire gouvernementale, ce qui lui éviterait de ‘partir tout seul’. Ayant été élu, et ayant gouverné, il sait faire la part entre ce qui est la trajectoire politique et la nécessité de concilier les points de vue. En théorie, il assure d’avoir une certaine assise populaire. Accessoirement, cela permet aussi au président de la Commission d’être un homme de coups de fils — « Jean-Claude Juncker passe son temps au téléphone », assure-t-on au Berlaymont. Le président de la Commission est en effet un ‘honnest broker‘ (un courtier honnête) chargé de faire fonctionner dans une certaine harmonie des États membres qui ont des politiques différentes. C’est un harmonisateur politique, soit pour préparer les législations à proposer, soit pour déminer certains conflits. Manfred Weber n’a même pas été ministre de premier plan (affaires étrangères ou économie et finances) comme l’était Jacques Delors. On est, là, dans une régression très notable. Ce qui ne préjuge pas de la qualité politique de l’homme. Le pouvoir peut être souvent un révélateur de personnalités.

Est-ce un personnage politique reconnu ?

C’est un deuxième critère ‘non écrit’ au poste. Il faut avoir une certaine renommée qui transcende les frontières. Un nom qui veuille dire ‘quelque chose’ pas seulement dans sa région ou son pays, mais au-delà. Or, même si Weber peut rassembler toute la famille politique, voire au-delà du côté des Libéraux, il n’a pas la même aura qu’avait (avant leur nomination) un Jean-Claude Juncker ou un Romano Prodi. Ceux-ci n’étaient pas seulement un représentant de leur parti, ils visaient au-delà. Un président de la Commission est avant tout un rassembleur qui, même s’il a des idées politiques très ancrées, doit représenter au-delà.

Le PPE a-t-il un droit inéluctable à avoir la tête de la Commission ?

Même si le parti populaire européen (PPE) pourrait rester le premier du Parlement européen en 2019, son avance ne serait pas aussi triomphante qu’aujourd’hui où il compose, avec près de 220 sièges, 30% de l’hémicycle. De plus, en 2019, le partage des tâches à deux partis — dans un axe PPE – S&D, dans la plus pure tradition de la ‘Große Koalition‘ à l’allemande —, aura vécu. La majorité gouvernementale européenne ne pourra venir, en 2019, que d’un nouveau regroupement : soit une majorité de progrès, en associant les libéraux et démocrates (renforcés ou refondés au besoin avec l’appui des ‘En Marche‘ européens), voire un autre groupe — les Verts par exemple —, soit une ligne de droite PPE – Conservateurs + Libéraux par exemple (2). Le PPE pourra difficilement revendiquer d’occuper trois des quatre principales fonctions européennes (présidence du Conseil européen, de la Commission européenne, du Parlement européen) (3), comme c’est le cas aujourd’hui.

Le système des Spitzenkandidat est-il viable ?

Le principe de donner automatiquement au leader du parti arrivé en tête de la campagne la tête de la Commission européenne est contesté. D’un point de vue politique, on peut considérer que c’est un point qui ne figure à aucun moment dans la philosophie européenne de l’existence de la Commission. Il n’est pas inscrit dans les traités non plus ; il n’est pas interdit, mais pas autorisé non plus ni même déductible implicitement. D’un point de vue philosophique, on peut considérer que c’est un gage de démocratie ou, au contraire, la victoire des superstructures sur la démocratie. Mais surtout, concrètement, plusieurs dirigeants européens (qui sont ceux qui ont voix au chapitre pour la nomination du président de la Commission) contestent ce procédé : du Français Emmanuel Macron au Hongrois Viktor Orban en passant par l’Italien Giuseppe Conte. Bref, le principe des Spitzenkandidat peut être conservé comme tête de liste et prétendant au poste de président du Parlement européen — ce qui a une logique à la fois politique et démocratique — mais pas pour la tête de la liste de la Commission.

Conclusion : un candidat d’attente ou une manière de tuer les Spitzenkandidat ?

Avec cette candidature, Berlin n’est-il pas en train de ‘tuer’ discrètement le principe des Spitzenkandidat (qui ne recueille pas la sympathie de Angela Merkel), en proposant un candidat qui ne remplit pas certains des critères, non écrits mais respectés jusque là ? Dans cette hypothèse, Manfred Weber serait apte à présider le parlement (4). Mais un autre candidat devrait se profiler pour la tête de la Commission européenne. Ou ne prépare-t-il pas une nouvelle coalition, orientée plus à droite, avec les conservateurs, en logique avec la tendance observée dans plusieurs États membres (Autriche, notamment) ? Le problème sera ensuite de recueillir l’approbation des Chefs d’État et de gouvernement (5).

(Nicolas Gros-Verheyde)

(1) La candidature du Français Michel Barnier, même si elle pourrait être souhaitable, ne semble plus autant d’actualité.

(2) Cette coalition logique au plan économique serait délicate à constituer au niveau idéologique. Entre des libéraux pro-intégration et des conservateurs anti-intégration, l’équation s’avèrera difficile.

(3) Le poste de vice-président de la Commission / Haut représentant de l’UE étant dévolu aux sociaux-démocrates.

(4) Sur une partie du mandat de cinq ans, en cas de coalition.

(5) Le Conseil européen peut décider de la proposition du président de la Commission à la majorité qualifiée de ses membres.

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